Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
jeudi, octobre 30, 2003  
Enormément de travail. Très peu de temps, beaucoup de stress. Pas de post prévu avant le premier oral du concours... Silence d'une semaine à prévoir. A bientôt.

8:00 PM

lundi, octobre 27, 2003  
Alcoolisme
-"Thiom, j'ai passé toute la journée à être stressée"
-"Tu me fais rire, tu es tout le temps stressée. Tu veux un petit coup de rhum ?"
(NdT hier soir, on a démontré l'efficacité certaine d'une demie-bouteille de côtes de Brouilly et du petit coup de rhum dont il est question plus haut)
-"Je vais quand même pas devenir alcoolique..."
-"Pour ne pas stresser ces prochains temps je crois que tu peux devenir alcoolique"
Après l'alcoolisme mondain, l'alcoolisme compétitif... Je ne crois pas qu'il était très sérieux. Enfin, de toutes façons, on ne va pas en venir là tout de même.
La déchéance de Fabienne F., prostituée de la bouteille dans l'espoir d'entrer, enfin, dans le sérail de la Très Sainte Elite de la Nation (sisi, avec des majuscules partout ;))...

8:16 PM

vendredi, octobre 24, 2003  
Mince alors
Ca fait bien bizarre de voir son nom sur la liste. Mes baffouilles à l'écrit ont été suffisamment bonnes pour qu'on m'autorise à passer en deuxième semaine. Pas de vacances pour Fabienne Franseuil, mais du baume au coeur, et pas qu'un peu ! Et la rage de pousser les limites un petit peu plus loin...

1:39 PM

jeudi, octobre 23, 2003  
Et enfin
Une croix rouge. Tout un tas de raisons, dont certaines se reconnaîtront d'elle-mêmes ;)
C'est rigolo que ça arrive la veille de mes résultats. Du coup, je suis d'un calme olympien. Ca cache peut-être quelque chose, mais c'est pas grave parce qu'au moins cette nuit je vais bien dormir. J'ai l'impression que je devrais baliser à mort même si je n'y peux rien (mon comportement "habituel"), mais là, ça va, ça va plutôt bien. On verra bien. De toutes façons il n'y a plus grand chose à faire maintenant...

1:41 AM

mardi, octobre 21, 2003  
Surveillance
Je crois qu'en dépit de mes progrès dans le domaine, je reste encore bien attachée aux apparences. Montrer à l'autre une façade qui lui permettra de passer outre mon malaise larvé dans mes mots s'il estime qu'il a sa charge de problèmes. Répondre d'une voix suraigue le sempiternel "ça va et toi ?". Je n'en suis plus à répondre ça quand j'ai la voix secouée de sanglots (c'est arrivé...), mais il me reste du chemin à faire.
Ce qui m'ennuie, c'est que je me convaincs que "c'est pas si grave". Les causes sont pas "graves", on n'en meurt pas, on ne se précipite pas dans le cabinet d'un psychologue pour ça, on ne remet pas en question ses relations avec les autres pour ce genre de raisons. Ca va aller. Demain.
Sauf que je n'ai pas assez de retour sur moi pour savoir où j'en suis réellement, et qu'il est possible que j'accumule les "demains" pendant un bout de temps sans m'en être aperçue. Je ne me sens pas bien, et je crois que ça couvre peut-être les deux tiers de mon temps. Peut-être plus encore. Comme je ne sais pas, j'ai décidé de vérifier. Un geste simple : le soir, quand j'ai terminé ma journée, je marque une croix dans la case du jour, noire si elle est mauvaise, rouge si elle est normale ou bonne. Après il faudra que je tire les conclusions qui s'imposent, parce que la vie est courte et que je voudrais la vivre bien. Il faudra que je détermine le rôle de mon concours dans tout ça (sans tout lui mettre dessus non plus...), et que je ré-équilibre le tout. Je ne suis pas là pour aller "pas trop mal", mais pour aller "bien" voire "très bien". Pourquoi en serait-il autrement ? Je ne vois pas de raison majeure. J'avais oublié, je crois.
Depuis que j'ai décidé de faire ça, il y a cinq croix noires dans mon agenda, celle d'aujourd'hui comprise. J'ai commencé le 17.

9:17 PM

 
L'enveloppe
10x15. Rabat triangulaire, couleur blanche, papier épais. Elle porte mon nom. J'hésite un peu mais je reconnais l'écriture. Ca fait plaisir, je me demande ce qui se dit dedans. J'ouvre. Je vois le sommet d'une autre enveloppe. Je sors l'enveloppe de son enveloppe, et ce n'est qu'en voyant l'adresse que je me rappelle : eh meeeeeerde, la redirection du courrier, tout ça.
L'enveloppe postée, quelques légumes achetés parce qu'il y en a marre de se nourrir de n'importe quoi, je rentre chez moi. L'enveloppe extérieure gît sur la couverture. Je n'ai pas eu le courage de la jeter. Elle porte son écriture, et mon nom. Une idée stupide me vient en tête et je ne résiste pas à la tentation de vérifier. Rien de plus que l'enveloppe que j'ai postée. Pour une fois, j'aurais bien aimé que la poste soit en grève aujourd'hui...

5:07 PM

lundi, octobre 20, 2003  
Mon coeur qui bat
C'est ce que j'ai entendu hier en remontant la rue Mouffetard où chantaient les petits chanteurs du dimanche qui aiment à s'égosiller sur les airs qui font qu'on se sent plus parisien à défaut de se sentir chanteur. Je passais vite mais la phrase, sortie de son contexte, m'a giflée violemment. Un tesson de verre enfoncé dans mon ventre, là où s'est chaud et tranquille. Les yeux qui s'embuent. Je ne sais pas ce qui s'est passé à ce moment-là. Même cette incompréhension me semble caractéristique de ces quelques derniers jours de ma vie : impossible de savoir si c'est mon actuelle sensation de fragilité physique ou un manque de marque d'amour ou d'attention. Ce que je sais c'est que tout autour de moi c'est gris, c'est hostile, parfois compliqué, agressif. Et je me sens bien fragile en ce moment...
J'ai tout de même découvert une chose : formuler ces besoins me permet de mieux en supporter le manque. Un tout petit peu, c'est pas grand chose, mais c'est suffisant pour que les larmes ne tombent pas.
Alors je dis à qui veut l'entendre que j'ai besoin qu'on fasse attention à moi, qu'on me dise : tu sais, je t'ai vue, et je ne vais pas faire comme si tu n'étais pas là. Même si ça ne change rien de la situation, ça fait tout de même du bien de le dire. Ca évite de se détruire davantage à l'intérieur. Je suis déjà tellement stressée, anxieuse, que je finis par avoir des douleurs au coeur et à la poitrine (c'est pour ça aussi que j'ai réagi si fortment hier)... Je ne me sens pas bien : peut-être que dire ça aussi ça m'aidera à aller un tout petit peu mieux...
Je ne veux pas avoir de problèmes de coeur, ou me déclencher toute seule comme une grande une tumeur parce que je suis trop angoissée, parce que je prends trop fort les choses qui arrivent. Je ne veux pas non plus me bousiller la santé parce que les gens ne font attention ni à moi, ni au reste (et finalement, même pas à eux-mêmes dans certains cas malheureusement trop fréquents). Ca serait quand même pas très juste. Faut que je fasse quelque chose. Heureusement, pour m'aider, il y a de temps en temps des exceptions à ce vide momentané mais pénible, des gestes qui me regonflent un petit peu. Ca me permet de me rappeler un peu aussi que je n'ai pas toujours un besoin aussi intense, et que ça finira par passer.

8:06 PM

dimanche, octobre 19, 2003  
Petits rituels des relations complexes entre générations
Naturellement, je suis un peu loin de tout ça maintenant, étant donné que je ne vois ma mère, au mieux, que tous les six mois alors qu'elle vit comme moi en région parisienne. Mais il y a des témoignages dans cet article du Monde qui m'ont rappelé des souvenirs... qui parfois n'en sont pas tout à fait... Le chantage affectif, la conviction que tu ne fais pas ce qu'il faut, l'égocentrisme d'une mère (mal) déguisé sous un altruisme délirant. Et en fond de tableau, cette idée qui me ferait rire si elle ne causait pas tant de dégâts : "tu me dois la vie". Alors qu'il faut quand même le reconnaître, faire un enfant est un acte d'un égoisme complet. Il n'empêche que certains parents font payer cher à leur progéniture leur propre égoisme... Il faut bien se payer de tous les sacrifices liés à la venue d'un enfant, et comme il est hors de question d'admettre qu'on est le responsable, il faut bien trouver un autre coupable... J'avais commencé ce post en me disant que ce comportement était complètement incohérent, mais finalement je le trouve bien tristement logique, à condition naturellement d'accepter d'être une tête vide, sans aucun scrupule et sans aucun retour sur soi...

12:00 PM

samedi, octobre 18, 2003  
Si le hasard m'aide, en plus...
Hier soir, en rentrant chez moi, j'ai vu, attendant sur le quai de la station Monge, un homme debout qui lisait Jack Kerouac, Sur la route. Ah non, j'ai vérifié, et ça ne s'écrit pas comme ça mais plutôt comme ça : Jack Kerouac, Sur la route.

4:19 PM

vendredi, octobre 17, 2003  
Diatribe contre l'homéopathe
J'avais l'intention de l'incendier à la moindre petite remarque qui me semblerait déplacée. Tout en espérant que depuis la fois précédente, il aurait changé de dispositions d'esprit.
Il était plutôt en forme, me sortant qu'il voulait apprendre à me connaître pour mieux m'aimer, que s'il était parvenu à m'apporter un peu de bien-être il en serait comblé. C'est très curieux d'avoir la vague sensation d'être au monde la plus belle chose qu'un être humain ait eue à contempler... et d'avoir en même temps la conviction que cette infatuation est, sinon superficielle, sinon tout simplement jouée...
Après tout, j'appelais bien "nymphes" mes camarades de DEUG, tout en sachant qu'elles n'étaient pas des nymphes, et que nos relations n'étaient pas à la hauteur de ce que j'aurais voulu. Ma grandiloquence d'alors me fait penser à celle de mon homéopathe. S'il veut me couvrir de regards sirupeux et de paroles attendries, ça me gêne, ça me fait tirer une gueule de trois pieds de long et le fusiller du regard, mais ça n'est pas la mort du petit canard (ni de la petite oie blanche, que je ne suis pas du reste). Mon médecin, celui qui m'a donné les coordonnées de cet hurluberlu, m'a rappelé de ne pas m'arrêter aux apparences... Et en lui, j'ai vraiment confiance.
En même temps, je ne le revois (théoriquement) que dans quatre mois.

2:14 PM

 
Enfin
Une semaine que je suis malade, et enfin l'étau se désserre. Me voilà de retour dans un monde qui peut à nouveau être confondu avec la réalité. Quand on délire à moitié sous l'effet de la fièvre ou de la fatigue, ce qui passe devant nos yeux a quelque chose... d'impressionniste ; on ne risque pas de s'y tromper.
D'ici une semaine je devrais avoir un élément de réponse quant à mon avenir proche. Je travaille d'arrache-pied, avec le plaisir de quelqu'un qui a été sevré de ce qu'il aime depuis un bon moment. J'aime ce que je fais. J'ai plus d'une raison d'être écoeurée du milieu universitaire, mais mon domaine, je l'aime énormément. Je suis obligée de rester discrète sur le sujet ici, pour des raisons qui, je vous l'assure, sont tout à fait excellentes, mais je n'exclus pas d'en parler ailleurs, sous une autre identité (qui sait, peut-être la mienne ? ;)).
Ces derniers temps, je me suis demandé si je n'allais pas faire un petit résumé sur Fabienne Franseuil pour ceux qui auraient pris le train en route et qui voudraient savoir qui se trouve derrière ce layout fabuleux et absolument personnel, qui écrit pour geindre sur une petite histoire de problème de communication sans aucune gravité, alors que vous êtes célibataire forcé depuis de longues années. Je ne me vois pas écrire un résumé sous la forme d'un post, parce qu'un post, ça reste, ça rentre dans les petites archives de Google ou d'ailleurs et ça finirait peut-être par me poser des problèmes. Ce que je pense faire, c'est davantage un post où je mettrais un petit résumé des informations qui me semblent importantes pour comprendre la suite, et où ceux qui le souhaitent pourraient poser des questions. A la fin de la journée, ou bien au bout de deux jours, j'efface l'ensemble. Je ne sais pas si ça vous intéresse, je sais qu'il y a des gens qui m'ont écrit que mes archives étaient indisponibles... Pour le coup, ce n'est pas moi, c'est Blogger. Donc dites moi si ça vous intéresse, sinon débrouillez vous.
On m'a demandé aussi une liste de liens de gens que je lis et relis. Ca m'ennuie d'en faire une pour la mettre ici dans un coin, comme une espèce de tableau des Elus, ce qui nécessairement implique un groupe bien plus grand de Réprouvés. Ca ne fonctionne pas comme ça chez moi. Il y a tellement de raisons différentes pour lire un blog : on se sent personnellement proche de l'auteur, on est entré en polémique avec un autre et on attend sa réponse dans les commentaires, on veut savoir si les quelques personnes qu'on a rencontrées en chair et en os sont vivantes et vont bien, on est tombé sur un poème qui nous a suivi toute la journée, un bloggeur a des problèmes et on veut lui apporter son soutien rien qu'en étant là... A part la fascination morbide ("ce blog distille des idées plus que délétères, je me demande jusqu'où ça va aller", "ce blog présente des idées vraiment stupides, je me demande si son auteur est pareil"), je me permets à peu près tout.
Il y a naturellement des gens que je visite souvent, plusieurs fois par jour quand je suis chez moi, mais même dans ma compulsivité malade, il m'arrive de changer drastiquement pour des raisons qui me sont propres. Et puis tout de même, si vous attendez après Fabienne Franseuil pour un lien ou une quelconque marque de reconnaissance, c'est 1) que vous êtes tombé bien bas 2) que vous me connaissez dans la vraie vie, et dans ce cas, écrivez moi un mail ou passez-moi un coup de fil et vous m'entendrez vous dire de vive voix toute l'estime que je vous porte (si toutefois c'est le cas, naturellement), c'est agréable aussi je crois.
Pour cette histoire de liens, au mieux, ce que je peux faire, de temps en temps, c'est ça :
Fabienne Franseuil est fascinée par la mirifique Anne Archet, au verbe coupant comme un couteau, aux mots piquants comme une fourchette. Bon appétit.

10:11 AM

 
La Grande Dame
"Vous n'écrivez plus". C'était à peu près ma manière de dire bonjour à JB quand il lui arrivait, par hasard, de frapper à mon carreau (ce que je déteste au plus haut point, vous êtes prévenus).
Le mail était le seul moyen de le joindre. Jusqu'à ce qu'il décide que décidément, il était trop débordé pour continuer. Exit Martha K. Et à chaque fois c'était la même chanson : "je vous écris dès que je rentre". Résultat, au mieux, un mail aussi plat qu'une limande, et tout pollué de fatigue et de travail.
Je ne sais plus la chronologie de l'histoire. Je crois qu'un peu avant de poser mes lèvres sur les siennes, j'avais caressé le rêve de l'emmener avec moi là-bas. J'aurais organisé une sortie avec mes petits, et je me serais arrangée pour arriver plus tôt. Je voulais le rencontrer dans cet espace gigantesque, ce formidable château de cartes. J'étais en plein rêve informulé quand il a commencé à me fausser compagnie. Il lui arrivait de venir me voir au compte goutte, et de me servir son babil survolté.
Une correspondance qui fut foisonnante, et à défaut d'être brillante, elle était ponctuée par quelques travaux d'écriture qu'il avait en stock. J'aimais sa prose et chose étonnante, par écrit il parvenait à se quitter lui-même pour devenir tout autre. L'un de ses romans était le roman d'un jeune homme réfléchi, tour à tour grave et fantaisiste, et je dois dire, assez intelligent. Pas de quoi effacer les discussions où il "m'apprenait la vie", m'assénait clichés et a priori effarants, réac même pour le siècle précédent, mais c'était toujours mieux que rien. J'étais dans un complet désoeuvrement, j'avais rencontré trop de cyniques et je n'aspirais pour l'heure qu'au calme, agrémenté de relations aussi éphémères qu'inoffensives. Le seul rêve que je me permettais à son égard, c'était ce voyage à Beauvais ; deux amateurs d'architecture face à l'un des monuments les plus fascinants de l'époque médiévale. Et puis j'ai voulu tirer au clair les raisons de son étrange comportement, mélange de distance, de nervosité, de contradictions. Un baiser me semblait des plus efficaces, et effectivement, il fut. J'ai enfin eu ma réponse : toute jeune fille soigneusement dissimulée par ses soins, relation à distance depuis trois ans... D'accord, la méthode était musclée ; en l'occurence, il me semble qu'il a récolté ce qu'il avait semé... Bref.
Au moins, il y avait enfin une raison autre que son "surbooking". Fini Beauvais. De toutes façons, l'année scolaire s'est poursuivie sans que je trouve le moyen, ou le courage, d'organiser la fameuse sortie. Les petits ne verront jamais Beauvais. Je ne sais pas si j'avais vraiment cru un jour pouvoir l'arracher à son travail pour aller contempler cette merveille d'architecture médiévale.
Et puis finalement, je verrai Beauvais. D'ici quinze jours, je verrai Beauvais. J'irai seule, minuscule, j'entrerai comme une voleuse dans le grand édifice, et après tant de rêves, je me construirai mon histoire. Une histoire d'architecte, de silence, et de vaisseau. Un vaisseau de pierre et de verre. Une histoire de fragilité...

12:42 AM

mardi, octobre 14, 2003  
Ruminante
Ca commence par un petit message sur un répondeur dans l'un des coins de la France. Puis un échange de petits textos. Dans le noir, les petits messages s'affichent en noir sur fond vert luminescent. J'ai le coeur au chaud, je m'émerveille sur les nouvelles technologies, je me dis que les amoureux du dix-neuvième siècle n'avaient généralement pas le téléphone, quant au courrier, c'était dans la journée, et encore pas tous les jours, loin de là... Mais la nuit, rien, rien, rien. On se couchait sans un mot de l'aimé(e).
Et puis j'envoie une question dans l'espace, et puis plus rien. Pas de réponse.
Impression de parler à une porte fermée. Et hermétique. Et blindée. Isolement subit, alors que j'avais le coeur ouvert. Il se resserre violemment, comme une anémone de mer effrayée par le contact d'un poisson-pierre. Et la machine à ruminer qui se met en route. Panne technique ou surdité, manque d'attention ? Je me rappelle certains épisodes où la technique était responsable : le message n'est peut-être pas arrivé, je le renvois en rajoutant un petit quelque chose à la fin. Toujours rien.
Je pourrais me dire que j'aurai l'explication demain, que ce n'est pas grave, qu'il ne faut pas dramatiser. Mais l'anémone a pris un coup. Bon d'accord, pas qu'un seul. D'abord il y a le très vieux coup, celui qui revient du fin fond de la mémoire. Et puis il y a eu le coup d'il y a quelques jours. Et puis maintenant il y a celui-là. Je crois que c'est un petit mélange des trois qui me roule dans le crâne. J'arrive pas à ne pas dramatiser. De petites voix désagréables me glissent de petites remarques blessantes. Je fais ce que je peux pour ne pas les écouter, mais là encore, la plaie est ouverte, on dirait qu'elle attend un couteau pour s'y retourner. Je finis par prendre mon téléphone pour tirer l'histoire au clair. Je tombe sur son répondeur. Dépose un message à deux faces, l'une pour l'incident technique, l'autre pour la négligence, avec un net favoritisme pour la négligence : j'ai mal. Je raccroche et repense au message. J'imagine mon message flottant dans l'air, avec sa fin si froide qu'on peut voir des stalactites en bas des lettres. Avec tout ça je ne sais toujours pas ce qu'il se passe. Je crois qu'il est parti faire autre chose parce que l'échange ne l'inspirait plus, qu'éventuellement il s'est convaincu qu'il était terminé. Qu'il a éteint son mobile immédiatement après. J'ai mal au coeur. Ca commencait si bien, ça n'aurait pas dû se terminer comme ça. La réponse aurait dû venir, j'aurais envoyé un dernier petit quelque chose histoire de clore l'échange, et je me serais recroquevillée dans les couvertures avec un sourire pour coussin. Au lieu de ça, je garde les yeux grand ouverts dans le noir, me tournant et me retournant, luttant contre mes démons, de plus en plus nombreux, et plus en plus vieux. Quant mon téléphone se met à vibrer, à 4h du matin, j'ai l'impression de m'être seulement assoupie.
Panne technique. De son côté. Désolé.
Ce n'est pas l'apaisement que j'espérais, mais je m'endors là-dessus.
En réfléchissant avec mon correspondant, je crois que j'ai trouvé où le bât blesse. Quand j'écris, même un texto, ça a la même valeur que ma parole. Je soigne mes mots pour la personne qui les recevra. Cet échange d'apparence virtuelle est finalement pour moi comme une conversation dans sa cuisine, en face à face. Il existe pleinement dans mon monde quand je lui écris. Du coup, ne pas me répondre, c'est comme quitter la pièce sans un mot et sans revenir après que j'aie posé une question. Je savais que ça me le faisait pour les mails, et je faisais attention à ne pas être trop pesante là-dessus, et je constate que ça me le fait aussi pour les textos (pour le courrier papier ça ferait probablement pareil...). Je ne sais pas ce que je suis supposée faire de cette découverte : me forcer à relativiser l'importance de ses messages, c'est amoindrir celle des miens... Lui écrire, c'est ma manière de le rendre présent ; si j'accorde moins d'importance à notre correspondance, il sera moins présent. Je trouve ça... dommage.

11:02 AM

lundi, octobre 13, 2003  
Il paraît que c'est à la mode
Alors moi aussi je suis malade. Reprise des émissions quand je thermomètre plus bas.

7:41 PM

mardi, octobre 07, 2003  
N'ayons l'air de rien...
Les petites pensées roulent dans mon crâne. Hier soir. Un quai de métro. Je tapote du pied au son des Fabulous Trobadors (jeudi soir, je vais les voir. Seule. Il m'a dit que si je le réclamais à corps et à cris, il venait... AAAAAArgh vraiment c'est pas gentil de me coller un choix pareil).
Et puis, une phrase émerge, lumineuse, limpide. Une phrase de la trempe de ces vérités immuables, de celles qu'on pourrait graver sur les monuments :
"Que c'est beau un mec qui bande, que c'est lisse et doux, un mec qui bande, et qui sourit".
L'image que je me suis construite sur cette phrase m'a troublée. J'y ai reconnu un regard, la forme d'un visage, les lignes d'un corps... J'ai souri, je crois...
Le métro est arrivé quelques instants après, et je vous parie que personne n'a rien vu, pourtant, je suis sûre qu'un court instant, j'ai rougi. Les gens ne sont décidément pas très observateurs ;)

9:07 PM

 
Mante ou barbante
Je ne sais pas exactement ce que ça signifie, mais depuis trois ans, j'entretiens des correspondances longues avec un unique interlocuteur, qui change au bout de quelques mois. Cette succession m'étonne, mais à vrai dire il m'aurait probablement été difficile d'entretenir deux correspondances intenses en même temps.
Les personnes sont plus ou moins tenaces, et leurs raisons de m'écrire diverses. Toujours est-il qu'au bout d'un certain temps, mes interlocuteurs disparaissent. Les échanges s'étiolent et je me retrouve seule. Ce qui a été échangé, c'est bien déjà, j'ai vécu des moments fantastiques grâce à ces personnes qui tirent leur révérence au bout d'un moment. Mais je ne comprends pas pourquoi ça se finit (pourquoi faut-il que ça finisse ?) de la même façon, presque à chaque fois. J'ai beau me dire "peut-être que c'est le cours naturel des choses", amertume...
Fabienne Franseuil épuise ses correspondants (formulation aussi ambigue que la situation, la réalité se trouve probablement quelque part dans cette polysémie).

9:51 AM

vendredi, octobre 03, 2003  
J'ai eu ma dose pour aujourd'hui
Ahahahaha, ça faisait bien longtemps que je m'en étais pas pris plein la gueule comme ça par one bonne connasse qui me fait l'honneur de me prendre pour une abrutie alors que je n'ai encore rien dit. J'ai cinq minutes pour me vider de cette merde, parce qu'après je passe à autre chose. Elle a probablement des raisons de s'être comportée comme ça, tout comme j'aurais eu probablement des raisons de lui coller ma main sur la figure.
Ca devait être un entretien, et ça aurait pu tourner à l'entretien d'embauche. Quel plaisir de répondre : "oui, ça peut m'intéresser, ça dépend des conditions". Quand j'ai vu comment ça tournait, j'ai été contente de ne pas m'être trop avancée. Pas envie de travailler dans ces conditions. Marre de me faire marcher sur la tête et de ne rien dire, ça ne m'arrive pas très souvent, mais quand ça m'arrive, je réagis de plus en plus mal. J'ai beau avoir des raisons rationnelles de laisser faire, il y a une autre partie de moi qui m'en veut parce que je n'ai rien fait. Frustration. Injustice. Parce que quand même, je me suis rendu compte avec les années que je savais faire certaines choses, et que finalement, les parcours de ces gens méprisants et agressifs n'avaient pas tant de choses pour me faire pâlir.
Votre temps de prise de tête est écoulé.

2:10 PM

jeudi, octobre 02, 2003  
Retour
Rentrée de Bordeaux cet après-midi. Il fait beau même ici, on dirait un printemps en sursis, une occasion, la dernière avant l'an prochain, de sentir ses tripes se serrer, de se sentir vivant, de tomber amoureux? J'aime les amours d'automne, elle ont ce petit quelque chose d'électrique qui me fait perdre l'équilibre, la dernière énergie magnifiée avant le sommeil de l'hiver.
Aujourd'hui, j'ai appelé ma soeur, c'est son anniversaire. Ca sonne joyeux à l'autre bout du fil. Je crois que je n'aurais pu lui faire plus beau cadeau que celui de l'appeler. Ca me sidère toujours. Elle ne m'appelle jamais.
On parle, elle fait tout ce qu'elle peut pour calmer les enfants, pour m'entendre mieux. Et là, elle me sort la phrase qui me scie : "tu sais Fabienne, c'est vrai qu'on est loin, ça fait bien trois ans qu'on s'est vues, ben tu peux pas imaginer combien ça me fait braire de ne pas pouvoir te voir". Le plus fascinant, c'est que je crois bien que c'est vrai.
Ca a l'air sympa, Rennes, il faudra que j'aille y faire un tour un de ces quatre...

7:42 PM

 
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