Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
jeudi, septembre 30, 2004  
La première fois
Ce soir c'était la première fois. Je ne sais pas ce que ça signifie, ce que ça implique. Je suis harassée, j'ai l'impression d'être lacérée de partout, le moindre souffle me fait gémir. J'en demanderais presque qu'on ait pitié de moi, qu'on m'achève. Presque, mais pas encore tout à fait.
Mais ce soir j'ai dit que c'était la première fois. Quels choix reste-t-il ? Je fais ce que je peux pour tenir, mais je vois bien que des choses se sont accumulées quelque part et que la lassitude se fait plus intense, et que cette donnée est de plus en plus difficile à maîtriser. Il y a encore des petits miracles, comme mon envie subite et profonde, la semaine dernière, de voir Nava le week-end dernier. Un week-end avorté, d'autres douleurs, d'autres incompréhensions... Je ne me fais pas d'illusions, ça ne se serait probablement pas passé dans la soie, mais avec l'envie sincère au départ, ça s'annonçait mieux. Ce soir je suis encore perdue, il y a encore de la glace sur l'écouteur de mon téléphone. Je vais me coucher en chien de fusil pour avoir plus chaud.

1:13 AM

lundi, septembre 27, 2004  
Appel à l'aide
Là encore, pas de quoi composer le 18 (lâchez ce téléphone immédiatement). Mais ça me tarabuste depuis des mois, et comme vous êtes tous très informés, curieux, dotés d'une mémoire éléphantesque, je fais appel à vous.
Surtout à ceux qui traînent dans les rayons de livres pour enfants, en fait.
Je suis tombée sur un petit livre que j'ai lu dans une librairie il y a peut-être un an, voire plus.
A la fin, j'avais la gorge nouée, les yeux qui clignaient tout ce qu'ils pouvaient pour éviter que les larmes ne coulent. Je crois que je n'y suis pas arrivée.
C'est un livre en dessins pastels qui mettait en scène deux petits animaux (des hamsters ? des rongeurs ?), un petit rongeur et une petite rongeuse. La petite rongeuse commence une phrase comme "Je voudrais...", et le petit rongeur essaie pendant tout le livre de trouver ce qu'elle pourrait bien vouloir. Il lui propose toutes les choses les plus délirantes, il cherche, il cherche, et finalement, ne trouvant pas, il finit par lui demander de lui dire, enfin, ce qu'elle voudrait. Et c'est si simple finalement.
Moi, à la fin, je pleure. Pas du tout parce que ça m'évoque des échos de ce que je vis depuis que j'ai six ans, et sur quoi je travaille depuis dix ans au moins, nonnon pas du tout.
Je crois que le livre d'intitule comme "Je voudrais", "Je veux", "Je voudrais te dire", mais ça n'est pas le livre de Jennifer Dalrymphe, "Je voulais te dire". Ca n'est pas non plus "Je veux un bisou !", de Norac et Dubois, un livre très joli que j'ai temporairement en ma possession (et que je conseille d'ailleurs).
Si vous m'aidez à retrouver ce livre, vous méritez une place sur l'autel de mes ancêtres (dommage que je n'en aie pas...), ma reconnaissance profonde, et on verra pour votre récompense. Ca dépendra de la personne qui trouvera.

1:17 PM

dimanche, septembre 26, 2004  
J'ai craqué
On se calme, ça n'a pas été la crise de larmes, le cataclysme amoureux. Non, ça va, j'ai juste craqué sur un petit truc, un petit truc entre moi et moi. Je viens juste de le faire. Je me disais qu'il ne fallait pas mais j'ai pas eu l'envie de m'empêcher de le faire parce que ça n'est pas très important. Quand tout s'effiloche jusqu'à ce qu'on ait du mal à discerner les données du problème, et même qu'il y a un problème, on ne sait plus trop quoi faire.
Je voulais juste savoir pourquoi j'avais tant de visiteurs d'un coup et j'avais la flemme d'aller jeter un oeil sur mes statistiques difficiles d'accès et plus que partielles. Je suis allée vérifier qu'il n'y avait pas de lien dans ma direction. Rien. Bon, c'est juste que je suis une star ;-) Ou qu'il y a une ou deux personnes qui attendent fiévreusement une réponse supplémentaire à leur commentaire. Si c'est le cas, je répèterai que je n'ai rien à dire de plus, du moins ici. Par contre j'ai un mail, ça marche très bien (la plupart du temps).
Pardonnez moi pour ces considérations techniques, si je me mets à vous parler de Php arrêtez moi tout de suite ;-) (le pire c'est que je vais peut-être m'y mettre, mais c'est pas sûr et puis chuuuuut).

2:23 AM

vendredi, septembre 24, 2004  
It's hard to believe there's nobody out there, hard to believe that I'm all alone
Ca s'est produit il y a dix jours, peut-être deux semaines. Avenue des Gobelins, je m'active pour tenter d'attraper une improbable séance de ciné. Penser à autre chose pendant deux heures et demie, laisser le reste à la porte du cinéma pendant presque toute cette durer, se concentrer sur le dernier navet sorti et en exprimer le meilleur parce que pour le moment il n'y a que ça. Que je n'ai pas l'énergie pour aller voir autre chose. Un vrai film, un film attendu, il faut en être digne, on n'y va pas n'importe comment, fatigué, pas disponible dans sa tête pour en profiter. Mais je m'éloigne.
Mon amie la petite boîte verte agit déjà sur mon humeur, nivelle la route, un peu. Mais je rumine, et je suis seule, il y a plein de gens autour de moi et je suis seule. Il pourrait y avoir à côté de moi celui à qui je pense et il n'est pas sûr que je ne me sentirais pas encore seule. Je rumine. Les choses ne sont pas telles qu'elles devraient être. Je suis seule, j'ai envie d'appeler au secours, de hurler pour qu'on me vienne en aide. Je traverse le boulevard Saint-Marcel et j'ai envie de m'agenouiller en criant "à l'aide, je suis blessée, je vous en prie, aidez-moi".
Et c'est là que ça se produit. Je ne sais pas si c'est mon état d'esprit ou la doublure de la petite veste grise que je porte, mais j'éprouve très distinctement une sensation au niveau des épaules. Quelque chose de très doux, se pressant contre mon dos, au bas de ma nuque et sur le dessus de mes épaules. Doux, à la fois chaud et tiède, comme du duvet. Un bref instant me sens apaisée, rassurée. Je pense à un ange, un ange qui me prendrait dans ses bras. Les images de Chroniques du XXIe Ciel défilent dans ma tête.
Et puis je réalise la contradiction. Pas besoin d'avoir suivi quatre années de cours d'anatomie angélique pour la comprendre : si un ange me prenait dans ses bras, c'est avant tout la chaleur de son torse que je devrais sentir dans mon dos, et non le duvet du creux de ses ailes. Limpide. Et vaguement déroutant.
Mes errances oniriques ont parfois une clarté et une sagesse qui dépasse ce dont je me sens capable avec ma raison. J'en suis encore perplexe... Pour ceux qui aiment les Signes, je rajouterai que le surlendemain de cette soirée, Thiom arrive dans ma chambre en me disant "tiens j'ai un cadeau pour toi". A son air niais, j'attends la merde qu'il va me tendre pour que je la jette à la poubelle à sa place. Il cherche retourne son vêtement dans tous les sens et me tend... une plume de duvet.
Je n'ai rien dit sur le moment mais j'ai pensé : "d'accord, d'accord, je vais l'écrire, ce post, je me donne quelques jours encore et je l'écris".

1:27 PM

lundi, septembre 20, 2004  
Succession d'éléments
Je me prépare à aller faire des courses au supermarché du coin pour la soirée du lendemain. En passant, une question me vient. Une question dont je n'ai pas la réponse, dont je ne sais même pas si ça a du sens de se la poser. Même une ou deux bonnes heures après l'avoir écrite, je ne sais pas s'il faut répondre oui ou non. Je ne sais pas si je saurai un jour, et je ne sais pas si c'est très important en soi.
Ce que je sais, c'est qu'après avoir écrite cette phrase, après l'avoir parcourue des yeux, j'ai senti quelque chose monter très vite et de très loin une sorte d'explosion interne qui chercherait à sortir par tous les moyens. J'ai commencé à frapper des poings sur mon bureau, mais à la limite de la douleur, ça ne suffisait pas, en moi j'avais toujours cette chose qui me faisait de plus en plus mal. Un conflit limpide : détruire ou se détruire. La première fois que ce conflit m'apparaissait aussi clairement.
Je suis allée dans la cuisine comme une somnambule, et là j'ai jeté au sol un bocal vide posé sur le rebord de la paillasse. Détruire ou se détruire. J'ai dû le jeter assez fort, parce qu'ensuite j'ai constaté qu'il y avait des morceaux de verre jusque dans les endroits les plus incongrus, même dans d'autres pièces. Je me demande si dans certains cas rester dans les limites du raisonnable n'est pas le poison le plus subtil qui soit pour asphyxier les êtres. Cette découverte me trouble et sur le coup je ne sais plus dans quelle direction il faut lutter. Ce que je sais c'est que c'est la première fois que je décide de détruire au lieu de me détruire. Il est trop tôt pour tirer une quelconque conclusion.
Je résiste toujours au deuxième quart de Lexomil. Trouver un équilibre, bordel, trouver une solution. Je pense à Kobal2.
Si j'ai vraiment envie de pleurer, je le prends, ce deuxième quart.
Au moment où j'écris ces lignes, Lexomil vient de gagner.
Tiens non, finalement peut-être pas.

8:44 PM

dimanche, septembre 19, 2004  
Arcanes
-Que me veux-tu ?
-Je t'ai convoqué pour t'avertir. Toi comme tous les autres. Je t'ai laissé me mener trop longtemps, à présent ça suffit. Inversons les rôles. Ouvrons un cycle nouveau : j'ordonne et tu m'obéis. Je ne te demanderai rien, tu n'as qu'à me suivre, mais à distance, s'il te plaît.
-Tu sais que ça n'a jamais fonctionné comme ça. Je te trouve bien présomptueuse de vouloir me soumettre.
-On te dit puissant, mais ce monde où nous parlons c'est le mien. Tu existes tant que je dis que tu existes. Si je cesse d'avoir confiance en toi, tu disparais, et ce pouvoir, tu sais que je l'ai. Je suis capable de l'exercer. Tu veux un fauteuil, je t'offre un strapontin, et j'ai hésité avant de t'offrir autant.
-Tu es au courant que des comme toi il y en a beaucoup ?
-Je sais bien. Mais tu sais l'étendue de mes qualités, tu sais ce dont je suis capable. Si tu t'étais un peu plus occupé de moi je n'aurais peut-être pas eu à te poser cet ultimatum.
-Voilà les grands mots ! Un ultimatum !
-Les grands mots, tu connais, il me semble... On ne te sert que ça à longueur de journées. Ne prends pas à la légère ce que je te dis. Un dernier mot et notre entretien prendra fin : si tu t'avises de persister dans tes petites habitudes, non seulement tu disparaîtra, mais je te remplacerai. Et pas par l'un de tes collègues, qui sont tous aussi pense-petit que toi, non, par un Autre, dont l'écrasante supériorité t'atteindra jusqu'aux confins où tu chercheras à te cacher. Tu sais très bien que je n'ai jamais voulu te comparer, mais si tu ne m'écoutes pas, tu souffriras par où tu as péché. Et ta jalousie est légendaire, tu l'as suffisamment vantée à qui voulait l'entendre. Pèse bien tout cela avant de t'adresser à moi à nouveau.

9:33 PM

samedi, septembre 18, 2004  
Repentirs
Je parlais tout à l'heure de ma relation avec Nava, et je disais que j'avais des torts. Ca m'est venu comme ça mais ça n'est pas si simple. Penser les choses de cette manière c'est croire qu'il faut que l'un ou l'autre ou les deux fasse telle chose pour que "ça aille bien", et que si ça ne marche pas c'est parce que l'un ou l'autre ou les deux commet une erreur en ne prenant pas la mesure, ou n'y arrive pas. Si c'était si simple on pourrait dire :
"- Ah, Gudule!

Excuse-toi
Ou je reprends tout ça
Mon frigidaire
Mon armoire à cuillères
Mon evier en fer-reu
Et mon poêle à mazout
Mon cire-godasses
Mon repasse-limaces
Mon tabouret à glace
Et mon chasse-filous

La tourniquette
A faire la vinaigrette
Le ratatine-ordures
Et le coupe-friture

(Je sais pas pourquoi j'avais envie de citer cette chanson de Vian)

Donc non, ça n'est pas si simple. D'abord parce que c'est difficile d'en vouloir à quelqu'un de ne pas (vouloir) faire une chose qui revient à le changer considérablement. Parce que c'est difficile d'en vouloir à quelqu'un qui a suffisamment d'honnêteté pour dire même les sentiments peu reluisants qu'il a éprouvés contre ses convictions. Parce que c'est aussi difficile d'en vouloir à quelqu'un de ne pas faire une chose qu'il est incapable de faire. Parce qu'on ne sait pas, en fin de compte, si ce qui se passe dans notre vie tourne au bien ou au mal. Je suis passée par des moments qui m'ont paru si sombres sur le coup, pour ensuite s'avérer de le seuil de véritables libérations. Le jour et la nuit. Il y a de quoi douter...
Enfin tout ce que je dis, c'est assez théorique, car quand on souffre, souvent on devient bête, tellement bête qu'on en vient à chercher un bouc émissaire, un grand méchant contre qui se retourner, parce que toute cette douleur il faut que ce soit quelqu'un qui l'ait déclenchée, et que si possible cette personne soit punie. Il y a des gens qui punissent une personne extérieure, leur amoureux ou leur amoureuse, il y a aussi des gens qui se punissent eux-mêmes, parce qu'ils se sentent de toutes façons intrinsèquement indignes d'amour et qu'ils ont eu la prétention d'aspirer à être aimés. Certains se le font payer cher, très cher. Je crois avoir vécu jadis ce genre de situations ; les choses ont heureusement largement changé...
Vous voyez, c'est encore très décousu. J'ai l'envie d'écrire mais pas l'énergie de composer un post avec une vraie charpente. J'ai hâte que mon énergie revienne, j'ai l'impression que mes envies sont "voilées" par la fatigue ; je les distingue, elles sont bien là, mais ont du mal à s'exprimer dans le monde concret...

4:26 PM

 
Et Fabienne Franseuil découvrit... le week-end
Silence radio car rhume carabiné, fatigue en couvercle de plomb.
Il s'est passé des choses. En début de semaine j'étais pleine de doutes, ma relation avec Nava me posait des problèmes incommensurables. Et puis on a parlé et encore une fois je recommence à y croire. A chaque fois ça a quelque chose de magique. Là où c'est vraiment curieux, c'est que des solutions palpables, euh, ben il n'y en a pas des masses. Mais vouloir y croire c'est déjà un très grand pas de franchi.
J'ai des torts, c'est pas parce que c'est moi qui tiens la plume électrique qu'il faut que vous oubliiez ça. J'angoisse beaucoup et un peu sur tout. Si à ça vous rajoutez une espèce d'idéalisme délirant, vous imaginerez sans difficulté combien dans mes moments de crise mon monde peut être à géométrie variable.
C'est que je veux beaucoup. Je me suis souvenue il y a quelques jours, qu'à seize ou dix-sept ans (dix ans déjà...), j'avais sorti à Thiom et L'ours blanc qui nous tient lieu d'ami : "moi je voudrais devenir quelqu'un". Ils s'étaient un peu foutu de moi, et je m'étais un peu ratatinée de vexation. Mais tout de même, cette petite phrase toute bête, elle a encore du sens. Même après mes différentes prises de conscience, qu'en fait on n'est rien, que la gloire, l'intelligence, ne sont que des constructions humaines, que tout le monde s'en fout, de nous, sauf nos proches, et que je préfère qu'ils ne pleurent pas trop longtemps ma mort parce qu'ils ont aussi leur vie à vivre et qu'elle est courte. Elle est bien longue cette phrase, j'espère que je vous ai pas trop perdus...
C'est amusant que dix ans après cette formulation me revienne l'idée, formulée plus bellement, de la bouche d'un petit mec plein d'ambition et délicieusement humain : "Moi, moi, j'veux être grande et belle".
Aurais-je perdu le fil ? Si peu... ;-) J'avais commencé sur un discours descriptif des dernières choses qui se sont passées depuis que je suis venue écrire ici, et je me retrouve à parler de choix de vie. Plutôt que de revenir au menu, j'enchaîne avec un petit problème d'identité.
Je m'inscris cette année à un cours de théâtre. Je ne sais pas si je vous ai parlé de ma première expérience du théâtre (j'avais quatorze ans), mais j'en garde un souvenir ébloui. Si je commence à en parler maintenant on ne va plus s'en sortir. Donc, j'ai la confirmation que je peux m'inscrire à ce cours, et je discute avec la responsable de l'atelier, avec qui le courant passe plutôt bien. Avant de raccrocher, elle me demande de préparer un texte de mon choix qui lui permette de "voir à qui elle a affaire". Parler de soi, imaginez l'aubaine ! Sauf que ça n'est pas si évident : il y a bien des textes qui "parlent de moi", qui me touchent profondément, mais à chaque fois c'est seulement une partie limitée de moi qui est concernée. J'avais pensé à un passage de l'Antigone d'Anouilh (le début, ou l'entrevue de Créon et d'Antigone), j'avais pensé au >i>Dieu des Petits Riens d'Arundhati Roy. A moins que je ne parte en sucette et que j'amène un article d'économie et que je travaille dessus pour en faire la chose la plus triste qu'on ait jamais entendue... Je ne me sens pas l'envie d'écrire un truc sur mesure, si rien ne vient je devrais peut-être y réfléchir.
Bon, c'est très décousu, j'en conviens, mais c'est venu comme ça aujourd'hui. C'est ça aussi, le week-end, faire les choses comme elles viennent...

2:52 PM

dimanche, septembre 12, 2004  
La fête de l'Huma
Il fallait un peu s'y attendre, bien peu d'humanité dans cette fête. Je passe sur le logo TF1 placé juste à droite de la Grande Scène, je passe aussi sur certains petits trucs qui donneraient furieusement envie d'être de droite.
La fête de l'Huma, au moins, c'est le gentil petit bordel. Hier avec les complications de trajet, on avait pas l'impression d'aller au parc de la Courneuve, mais en Italie, en Espagne, quelque part, loin. Un vent de voyage sur fond de transpirations mêlées, de promiscuité ponctuée de regards un peu gênés. Je suis partie avant six heures pour passer les portes de la fête vers 20h30. Le temps de me précipiter écouter les Marcels qui avaient déjà commencé depuis un petit moment. Ambiance surchauffée, des corps allongés dans la pénombre, j'enjambe comme je peux avec mes chaussures à semelles compensées spécial concerts. J'avance, et à chaque pas, je sens la colère, la tristesse se mélanger pour engendrer en moi un désir de me battre, ou de me faire mal. Je fonce de plus en plus vite, je creuse dans la foule jusque là où ça bouge, jusque là où ça fait mal, jusque là où je devrais pas être. J'ai envie de slammer, je me dis "et qu'est-ce qu'il se passerait si..." Et puis je réalise, encore une fois, que se faire du mal ne résoudra rien. Que si je ne fais pas attention à moi, personne ne le fera à ma place. Ca ne changera rien à ma tristesse, à cette putain de solitude accompagnée que je ressens, et qui me tenaille alors qu'avec mon quart de Lexomil tout glisser sur un lit de duvet. Il est peut-être temps d'en reprendre un quart, mais non, non, non. Je retourne tout ça dans ma tête en m'éloignant, après le concert. Je m'allonge, la tête sur mon sac, je regarde le noir du ciel et je laisse les larmes couler puisqu'elles en ont envie. Un sms à Nava, il comprend de travers, je rectifie, il appelle, je n'entends pas. Je ne profite plus trop de la fête, mes pas me ramènent jusqu'à la navette, je me rentre. Fin du premier jour.
Ce dont je n'ai pas pas parlé : les lumières des manèges dans la nuit, les odeurs de bouffe diverses, les musiques toutes mélangées, les hexagénaires à la mine un peu cuite par le vin parce qu'ils ont beau lire l'Huma ils ont été vachement patriotes ce soir-là. Les gens qui sont là avec tous les signes extérieurs du prolétariat, qui sont manifestement venus parce qu'ils y croient, ou qu'ils veulent encore y croire, ou parce qu'ils seraient trop désemparés s'ils devaient admettre que... ou parce que quand on fait du syndicalisme on rencontre des quelqu'uns et des quelqu'unes... Je les trouve attendrissants. Ah, et puis pendant le concert des Marcels, en plein centre de la fosse, un mec a paumé sa chaussure en plein pogo plutôt violent. Immédiatement le pogo s'est calmé et on a fait un cercle pour retrouver la chaussure. Le mec s'est rechaussé et c'était parti. On m'avait parlé de ce genre de phénomène comportementaux chez les neurones à crêtes, mais le voir, c'est quelque chose...
Deuxième jour un peu abrégé, pour l'excellente raison que je fêtais l'anniversaire de Thiom dans l'après-midi. Un Thiom tout sensible, il a fondu en larmes à cause d'un mail gentil (ou simplement élogieux) de son thésard. J'ai préféré laisser de côté les bougies, du coup...
Ce n'est que pour le dernier concert que je suis arrivée à la fête. Pour le deuxième jour les organisateurs avaient mis en place un nouveau jeu gratuit pour tout le monde : un gigantesque atelier torchis, dans presque toutes les rues. Mais bon, on n'avait pas lésiné sur la boue, mais un peu sur la paille, je ne sais pas si c'est du bon torchis qu'on a fait ;-) Les allées ressemblaient à des banquises, avec des masses de pingouins à la démarche hésitante, bras écartés, avançant à petit pas. Un fond de Jean-Michel Jarre et on aurait presque entendu grogner les ours polaires à la prespective d'un tel festin de pingouins.
Après glissements et rétablissements in extremis, j'arrive à la scène où se produisaient les Maximum Kouette. Devant la scène, un public jeune, qui se plaignait de temps à autre du temps que prenaient les balances. Et puis quand même, ça s'est mis en place, un peu plus de guitare par ci, un peu plus de batterie par là, et voilà. Un show à tout casser. J'ai mal partout ;-) J'ai découvert un truc : sauter partout rend un pogo nettement moins effrayant. Par contre avec mes plateform-shoes, je n'ose imaginer le nombre de pieds que j'ai concassés...
J'ai remarqué dans le staff de sécurité un jeune homme avec un air très spécial. Il n'avait pas la mine patibulaire genre "tu dépasse la barrière de sécurité, tu es mort", il souriait tranquillement en regardant au-dessus de la foule qui s'agitait devant lui. Un vrai beau sourire, un sourire qui donnerait envie d'avoir le même, et de comprendre comment on peut avoir une expression pareille. Je ne sais pas si c'est la petite jeune fille au béret qui est venue lui parler à un moment, mais ça avait l'air bien. Il avait des bouchons pour se protéger les oreilles.
Avant de partir, j'ai griffoné un mot pour lui dire que ça lui allait très bien de sourire et que j'aimais son style. Je me suis frayé un chemin jusqu'aux barrières et je lui ai glissé le papier avant de m'éloigner.
J'aime dire les choses quand elles sont vraies et qu'elles peuvent faire du bien à quelqu'un. Ce serait dommage de se priver. Et puis la situation m'a plu, celle de glisser un mot à ce "sourd" souriant, tournant le dos à d'énormes enceintes qui pulsaient tout ce qu'elles pouvaient. J'ai signé Fabienne Franseuil, pour lui offrir la possibilité de venir lire ici s'il a un peu de curiosité.
Je vous parie qu'il y a un tas de mauvaises langues mal pensantes (ou non pensantes, ce qui revient au même), qui pensent que Fabienne, elle drague. La dernière fois que je l'ai fait c'était à une jeune femme brésilienne qui méditait dans un couloir du British Museum, une rencontre inoubliable... Et je leur répondrai aussi que je me suis fait la promesse que si je ne voyais plus l'intérêt de ma relation avec Nava, je le quitterais plutôt que de rester avec lui en attendant de trouver quelqu'un d'autre. Par respect pour lui, par respect pour moi, par respect pour nous, et aussi par profond dégoût de ce type de comportements. Ah, et tant que j'y pense, c'est valable aussi pour la non-exclusivité, je vous dis ça parce qu'il y a des chances que vous en entendiez à nouveau parler prochaînement (enfin, il y a encore des choses à régler avant...).
A la fête de l'Huma, ils disaient "pour des futurs d'humanité". Moi dans mon futur d'humanité, les barrières entre les gens seraient moins blindées par des codes et des angoisses de toutes sortes. Ca j'aimerais bien, entre autres. J'y travaille petit à petit.

1:00 AM

samedi, septembre 11, 2004  
Penfriend
Bon les petits enfants, je reçois trop de spam en ce moment, je suis en mal de mails un peu longs. Vous pourriez pas m'envoyer un petit quelque chose ?
(je sais, je déroge un peu à la Très Sainte Règle : "crever plutôt que de demander", mais bon...)
Demain j'essaie de vous raconter un bout de mon premier jour de la fête de l'Huma. Beaucoup de pulsions de mort, mais ce sont les pulsions de vie qui ont gagné.

1:17 AM

jeudi, septembre 09, 2004  
Caprice*
Une femme entre dans un café, commande un expresso, s'assied à la petite table carrée en formica.
Le café, une minuscule tasse blanche avec un cercle de noir parfait à l'intérieur. Elle n'a jamais aimé le café, s'en fait servir un pour avoir le plaisir de se dire encore que c'est la dernière fois qu'elle commande ça. Ca marche à tous les coups.
Elle sort une cigarette de son paquet, la range, puis la ressort. Elle devrait arrêter mais c'est un cas de force majeure. Elle reconnaît que sa vie tout entière est un cas de force majeure. Tout en retournant cette idée, elle tire une taffe, ainsi qu'un petit carnet de son sac. Le carnet des mots qui ne sortent pas. Tout ce qu'elle aimerait qu'on sache mais qu'elle ne peut dire. Et se met à écrire de son écriture penchée et nerveuse.


Je me tue à t'aimer. Je me consume de n'être pas aimée de toi. J'ai commencé à me détruire avec l'espoir au moins de t'inspirer de la pitié, à défaut d'amour. Mais tu ne vois rien. Alors cette fois-ci c'est toi qui vas souffrir. Je te comparerai à tous mes amants, je te comparerai à moi, et pire encore, je te comparerai à toi-même, celui que tu es, que tu sais très bien avoir en toi.
Pardonne-moi, ou ne me pardonne pas. Je n'ai pas vraiment le choix. Je t'ai dit un jour quelque chose, que tu as peut-être oublié. Sans le savoir peut-être, tu as entendu un serment ce jour-là. Et ce serment je l'honorerai.
Libérez les démons, et qu'à présent se fasse le noir.



Tasse vide, elle pose quelques pièces sur la table, sort sous la pluie fine. Elle chancèle un peu, puis traverse la place en ligne droite. Au clocher de Saint-Germain sonne quatre heures.

*Selon le Concise Dictionary of Art Terms de Michael Clarke, un caprice (de capriccio) est : "a painted or drawn composition combining real or imaginary architectural features in a fantasy setting.

7:10 PM

 
Trompettes de la Renommée
Ca m'a fait plaisir de découvrir que le journaliste qui m'avait interviewée ait gardé mes baffouilles pour en mettre dans son article sur les blogs dans le dernier Zurban...
Ceux qui passent souvent ici et qui me connaissent un peu auront probablement tiqué : elle essaie de rester anonyme autant que possible et elle parle à un journaliste. Eh bien on évolue un peu. C'était mon premier acte de changement. Replaçons un peu les choses dans leur contexte.
J'ai reçu un mail de cette personne le vendredi 27 août. Le 27 août dans l'après-midi, je me ratatinais à une épreuve importante pour moi à cause du stress et de la pression. J'avais tout révisé, mais j'avais oublié le plus important : la gestion de l'angoisse. Je suis sortie avec une honte énorme, l'impression d'avoir donné corps à un cauchemard éveillé que je devrai vivre jusqu'à ce que j'aie trouvé une solution. Mes pieds ne sentaient plus le sol. J'étais frappée de stupeur, j'étais en fureur contre moi, une fureur mêlée de chagrin, le chagrin de me retrouver là, écorchée vive par mes propres soins, sans défense, vulnérable comme je l'ai rarement été. Après avoir passé quelques coups de fils, je me rends au bureau de Thiom, en taxi, incapable que je suis de faire quelque chose de normal, de réfléchir suffisamment pour cela. Incapable aussi de croiser le regard des gens avec mes yeux bouffis de larmes toujours renouvelées. Au bureau de Thiom, c'est l'effervescence, il termine quelques travaux plus urgents que les autres, puis ferme la porte, les stores qui permettent de voir l'intérieur de son bureau du couloir.
Et puis on parle. Il me dit des choses qui font du bien, des choses qui sont vraies, que ça arrive à tout le monde, que de toutes façons j'ai fait ce que j'ai pu et que personne ne peut me reprocher quoi que ce soit. Et puis je parle aussi, il y a des choses qui sortent. Une certitude limpide : il est hors de question de reprendre les vieilles recettes et reprendre comme avant. Le problème est bien plus profond que ça, il touche ma manière de me percevoir, ma manière de vivre (ou de non-vivre) ma vie. C'est le moment de faire le point, de changer.
Thiom retourne à son travail, je consulte mon téléphone et j'y vois en l'allumant un message que je m'étais écrit quelques jours auparavant : "Cesse d'avoir peur".
Thiom me prête une machine sur laquelle je peux surfer. J'y consulte mon mail et je tombe sur le mail du journaliste de Zurban. Dans ma boîte à mails, le mail d'un certain Nicolas Reynaud. Nicolas, donc, tu m'as fourni l'opportunité de faire le premier pas dans le changement. J'ai bien sûr pensé tout de suite "oh c'est très flatteur mais je répondrai pas". Quand on doit s'attaquer à un changement important, une bonne méthode est de prendre son impulsion première, et de faire exactement le contraire.
Oui sauf que j'avais versé tant de larmes, j'étais tellement azimutée que c'est une fille éteinte, mais déterminée, qui a appelé Nicolas Reynaud. Je lui ai présenté mes excuses pour le côté un peu pâteux et peu sipide de mes élucubrations, mais je me sentais tellement... éteinte...
Voilà, dans le détail, pourquoi je suis particulièrement contente de voir ces pages de Zurban déployées devant moi. Merci à l'auteur, et bien entendu, à celui qui l'a conseillé... :-)

1:09 AM

mercredi, septembre 08, 2004  
Animal de laboratoire
Très désagréable impression que tout ce que je fais pour me sentir bien est dû à ce putain de quart de machin truc que j'ai avalé hier soir. Vexant, je vous disais.
Aller à la piscine, faire des longueurs (on ne peut plus faire que ça à la piscine qui se trouve près de chez moi maintenant). J'ai les jambes qui flageollent, je suis contente.
Demain je suis fixée sur mes douleurs aux poumons, qui auraient peut-être un rapport avec le fait que j'ai fumé comme un pompier pendant un ou deux mois.
J'adopte le jus de tomates et le Perrier-rondelle de citron en soirée. Je compte bien lancer la mode ;-) Vous devriez essayer, c'est trooop hyype. (comment ça je convaincs personne ?).
Ce week-end je vais à la fête de l'Huma. Je fête son anniversaire à Thiom. Et un de ces quatre je voudrais aller danser sur du vrai bon rock (si vous avez des plans dans ce genre, ça m'intéresse, les soirées Oui-fm ont trop changé pour me convenir encore). Et puis je voudrais rencontrer des gens.
Ca fait quand même vachement de bien d'être crevée par une séance de piscine plutôt qu'à cause des larmes.

3:56 PM

mardi, septembre 07, 2004  
Nouvelle sous Lexomil
Pour vous dire combien ça va bien en ce moment, je suis allée voir mon médecin pour une histoire de poumons, et il m'a collée sous Lexomil. C'est la fête.
Je suis vexée, si vous saviez... Non que je considère les gens qui prennent du Lexomil pour la lie de l'humanité, mais moi avec mes petites idées de volontarisme de merde, un de mes buts c'était de pas en arriver là, de me débrouiller toute seule comme une grande. Manifestement je n'y suis pas arrivée... Enfin, je comprends très bien pourquoi il m'en a prescrit, c'est presque étonnant qu'il ne l'ait pas fait plus tôt.
Voilà. Vous êtes sur le blog tout coloré d'une fille qui va prendre du Lexomil pendant un mois. Vous voyez un paradoxe ? Je ne sais pas. Je me la jouerais trop daark à échanger mon layout coloré contre un layout noir, je n'aurais pas l'impression d'être plus honnête. Vous n'avez qu'à faire plus attention.
Damned, il y en a des choses, à réformer. J'aimerais bien n'en prendre qu'un mois, du Lexomil.
Ca m'aura au moins permis de constater que j'ai moins honte d'aller acheter des capotes et du lubrifiant chez mon pharmacien, même un gode-ceinture dans un sex-shop, que d'aller présenter cette ordonnance de mon médecin audit pharmacien...

3:51 PM

 
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