Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
dimanche, octobre 31, 2004  
C'est l'histoire de Fabienne Franseuil qui joue avec son cerveau
Ce n'est pas parce que je ne poste pas que ça ne bouillonne pas dans ma tête.
Je voulais du fondamental, c'est bon, j'en ai, là.
Sentiment paradoxal de ne pas savoir où j'en suis et pourtant d'avoir du mal à supporter de me trouver dans mon corps et en particulier dans ma boîte crânienne.
Je suis dans un état où j'en viens à trouver un sens profond (bien qu'encore mystérieux) à ceci.
En plus j'ai terminé il y a quelques jours la Maison des Feuilles de Danielewski (lecture que je suggère aux personnes un minimum solides). Je ne sais pas dans quelle mesure cette lecture a accentué ma sensation de ne plus savoir distinguer le haut du bas.
C'est difficile d'avancer quand on ne sait pas où est l'avant et où l'arrière. J'essaie quand même. Ca doit être l'un des symptômes attestant que je suis vaguement barrée. Et comme toute personne suspendue dans le vide sans savoir distinguer le haut du bas, je me demande si cette stabilité relative est éphémère, et si oui, combien de temps elle durera.
Horrible envie latente pour m'endormir sans oublier mon être ou naturellement espérer.

1:02 PM

mardi, octobre 26, 2004  
Epure
Il commence à y avoir un paquet de drafts dans mon répertoire de posts. J'essaie de faire le tri dans ce que j'oserai me permettre de poster, mais il reste un no man's land de posts qui n'entrent pas dans l'une ou l'autre catégorie. Ca s'étend, ça devient vaguement inquiétant.
Ce que je me permettrai de dire aujourd'hui :
Ca fait trois ou quatre ans que je trinque "à la santé de l'amour fou". Ca fait lever des sourcils d'étonnement, mais je m'en fous, moi j'y crois. Et je veux continuer.
Je suis assez folle pour penser qu'on ne me prendrait pas davantage au sérieux si je cessais de prendre du Lexomil.
Je suis assez folle pour espérer avoir tort sur toute la ligne, ne rien mais alors rien avoir compris, et que finalement ce qui me fait mal ne soit qu'un énorme malentendu. Quel plaisir j'aurais alors à dire : "pardon, pardon, je me suis lourdement trompée".
Un jour peut-être il faudra que je vous explique plus concrètement ce qui se passe entre Nava et moi en ce moment. Mais pour le moment je n'ai pas le courage.
Ah oui, aussi : dire "on naît seul, on vit seul, on meurt seul" me semble une marque d'attention bien trop ostentatoire (faut au moins reconnaître l'existence d'un public pour entendre la phrase) pour qu'un nihiliste extrémiste s'y abaisse. Après, il y a la myriade de positions intermédiaires. Je me trouve de l'autre côté du spectre, c'est un choix que j'essaie d'assumer tant bien que mal.

3:44 PM

 
Première tentative
L'automne est une belle saison, une saison où l'on presse le pas pour engranger l'espoir et la chaleur dont on aura besoin pour tenir dans toute cette période d'avant le printemps où l'espoir sera à nouveau permis.
Je n'arriverai pas à dire ce que je ressens maintenant. J'ai des pensées qui fusent dans tous les sens, c'est la deuxième fois que je viens ici pour effacer des phrases entières, des phrases vraies, du moins quand je les écris. Ca ne rime à rien. Rien ne rime à rien.
Je suis paralysée. Ce que je pense me paralyse. Je suis presque incapable de faire quoi que ce soit d'un minimum constructif. Je n'arrive pas à me pousser vers la douche. J'ai quand même réussi à me faire à manger. Je suis bloquée. Les jambes coupées, j'ai du mal à me tenir debout. Ce que je ressens et pense m'effraie, me tire dans tous les sens, m'écartèle, et tout ce que je peux faire c'est avoir mal, et être bloquée, immobile.
Je sais qu'avec de la volonté je pourrais "faire des choses". M'occuper de moi par exemple. Des choses, des projets intéressants, j'en ai une bonne quantité sur le feu, sans compter ceux qui sont en gestation dans ma tête. Mais me mettre à agir sur ces fronts alors que Le Front, l'amoureux, reste sans solution, ça me semble précisément un manque de respect à cet amour.
Je crois pourtant que c'est ce qui est attendu de moi. Je crois aussi que je préfère quitter ou être quittée dans le meilleur de moi qu'en loque accablée. Qu'on en finisse une bonne fois pour toutes, au moins avec la charité chrétienne. Ce qui est triste, c'est qu'avec cette démarche disparaîtra une chose qui mérite l'adjectif de "fondamentale".
Je vais donc bouger, à partir de maintenant. C'était le but de ce post : me forcer à le faire.
Je ne sais pas combien de temps durera l'expérience, si ça se trouve, le temps que j'aie quitté Blogger, je me serai déjà dégonflée. Certains appelleront ça du recul, de la maturité. D'autres appelleront ça du mensonge. La seule chose que j'aie à répondre à ces derniers, c'est que si on me demande si je suis heureuse, il faudra s'attendre à une réponse désagréable.
Allez, c'est parti.

3:10 PM

lundi, octobre 25, 2004  
De retour
Je suis rentrée de Bordeaux cet après-midi. J'aimerais bien vous dire : "voilà, la nouvelle direction que prend ma relation avec Nava sera celle-ci". Pas de direction. Quasi aucune conclusion à la suite de toutes ces heures qu'on a passé à discuter, à se disputer aussi parfois. Enfin si, une : il faut que les choses bougent. Voilà. Avec ça on est bien avancés.
Ce soir, avec Thiom, concert de Rachid Taha. Mirifique. Quand la réalité se fait dure, les gens qui arrivent à vous arracher à votre colère, à votre peine ou à votre tristesse pour un instant sont plus que précieux. Faire danser son corps, chanter, crier, applaudir, oublier. Oublier. Etre là et pas ailleurs.
Je ne sais plus très bien où j'en suis. Fin des émissions pour ce soir.

11:29 PM

dimanche, octobre 17, 2004  
Excellent timing
Mes voisins ont cessé de mettre de la musique et de bueuler comme à la foire internationale de l'argiculture... au moment où mon réveil a sonné.
Ca fait deux nuits consécutives qu'ils m'empêchent de dormir. J'ai des problèmes pas possibles avec Nava, on frise joyeusement la rupture, et alors que j'ai pas le moral et que j'ai besoin de toutes mes forces pour affronter ces moments-là, je fais des siestes mais je ne dors pas. Trois nuits de suite. J'en ai assez. J'ai vraiment envie de casser la gueule à quelqu'un. J'espère qu'il n'y aura pas de retardataire dans la cage d'escalier quand je sortirai, parce que la tentation risque d'être plutôt forte.
J'en ai marre, marre, marre.
Je pars donc, plus ou moins en catastrophe, à Bordeaux. Jusqu'à... a priori au 25. Peut-être que je posterai de là-bas. Mais si j'ai la possibilité de le faire, je ne sais pas si j'en aurai l'envie.
Je suis vidée.
Je suis mal.
J'aimerais que quelque chose m'enveloppe et ne plus avoir mal.
J'essaie de ne pas penser ce que je pense en ce moment.
J'essaie de ne pas penser au passé.
J'essaie de ne pas être en retard pour mon train.
A bientôt.

6:39 AM

vendredi, octobre 15, 2004  
Noeuds de pêcheuse
Je me prends la tête pour rien. Cette affirmation, c'est la rationnelle. En vrai, ce que je pense c'est que j'ai passé un moment affreux avec cette connerie de gastro-machin, que je me suis sentie seule, très vulnérable, et que je passe maintenant à une phase "pestiférée". Après l'isolement, l'exclusion. J'encaisse mal.
J'encaisse encore moins bien depuis que mon cerveau m'a resservi la remarque de mon médecin. Je lui demandais ce qu'il pensait du fait que j'étais supposée aller rejoindre mon amoureux pour six jours à Bordeaux. Il m'a répondu qu'à ma place, il irait. Je lui ai demandé si j'étais contagieuse, il m'a répondu oui. Gnnnnn.
Bon, donc on résume :
-je suis malade mais ça s'est arrangé et je ne prends plus un seul médoc (à part du Lexomil, mais c'est une autre histoire);
-j'ai été secouée par ce moment de solitude où je me suis sentie très vulnérable. J'avais envie d'aller me ressourcer là-bas.
-j'ai un amoureux qui a du mal avec la maladie, et qui en plus est débordé en ce moment. Dans le contexte de nos relations, j'avais pas besoin d'une ostracisation pour gastro-truc. Ca c'est le coeur qui parle, celui qui aurait aimé entendre :"Ah Bélinda, fi de cette gastro-truc, dussé-je l'affronter à mains nues, j'ai trop envie que vous soyez à mes côtés, ma mie". La tête, quant à elle, comprend très bien que c'est pas le moment, que ce genre de sacrifice ne s'impose pas.
Mais rhaaa.

9:05 PM

jeudi, octobre 14, 2004  
De la mode
Ce que j'aimerais bien comprendre c'est pourquoi je découvre la gastro-entérite (je ne sais pas comment ça s'écrit) quand je suis *toute seule*. Thiom est parti pour quelques jours de travail hors Paris.
Vulnérable. Toute la nuit, j'ai fait des contorsions cérébrales pour ne pas faire de malaise toute seule dans l'appartement vide. Je croyais encore que c'était une bête crise de foie, et je maudissais le calendrier qui faisait que ça m'arrivait maintenant que personne n'était là pour m'aider. Une nuit à se lever sans arrêt pour aller contempler les toilettes sans inspiration. Qui s'est terminée par une nouvelle phase de pliage en quatre par des crampes d'estomac. Si les plis avaient été conservés d'une fois sur l'autre, c'est sûr, en origami j'arrivais au chameau sans problème. Avec un palmier à côté.
Je devais voir Amli cet après-midi. 14h30. J'ai fini par me traîner jusqu'à mon ordi pour apprendre par mail qu'elle était tout à fait ok. J'avais un peu plâtré mon estomac, et ça me donnait vaguement l'impression d'aller mieux. A part les crises toutes les cinq minutes, les vertiges, et une totale incapacité à se tenir debout sans se croire dans une centrifugeuse. Elle devait faire une course dans mon quartier, et j'espérais secrêtement qu'elle pourrait m'aider, à aller retirer des sous pour payer sos médecin puisque là c'est clair, aller jusqu'au cabinet de mon médecin relève de la pure science-fiction.
Et puis j'ai Nava au téléphone. Je me geins, comme je le fais mais avec un public c'est mieux, et je lui décrit mes malheurs. Et c'est là que ça tombe : "ça serait pas une gastro ton truc ?", et de m'apprendre que c'est hautement contagieux. Aha. Elle est bien bonne. Je devais venir à Bordeaux le lendemain pour six jours. C'est bien huilé, le timing, dites donc.
Donc me voilà en quarantaine. Je ne peux décemment accepter aucun contact avec quelqu'un parce que je risque de lui refiler le bébé. Je devrais faire une lessive de serviettes avant que Thiom ne rentre, mais là je crois que ça va pas être possible.
Sur ce, j'ai mon premier repas depuis hier soir qui m'attend. Du riz. Rien que du riz. Revenir à l'esentiel et cesser de se plaindre. Et aller se coucher, parce que je suis en train de me construire toute une oasis pendant que je tape ce post.

7:42 PM

mercredi, octobre 13, 2004  
Le retour de Lalla
J'ai fait l'acquisition il y a longtemps d'un petit recueil de poèmes de la poétesse tantrique Lalla. Les poèmes sont très courts, mais très intenses. Je pensais venir ici poser l'un d'eux qui me semblait être le reflet de mon état d'esprit. Mais alors que je le copiais, je me suis rendue compte que je n'en étais pas encore arrivée là. Je ne veux pas vendre du faux espoir, j'ai trop souvent l'occasion de fausser la réalité sans le faire exprès. Alors après rectification...


Souffrante ou radieuse,
Que cela suive son cours.
Sourde aux sons extérieurs,
Aveugle aux objets,
Lorsque l'appel divin réveillera mon coeur
La lampe à huile brûlera,
Flamme toujours frémissante,
Au coeur de la tempête.



1:41 PM

mardi, octobre 12, 2004  
Anomalie
Ca vous arrive jamais de vous retrouver dans des situations complètement improbables ? Moi rarement, même s'il m'arrive d'en imaginer. La dernière en date qui me soit venue c'est d'avoir une mission très importante à confier à Kobal2 et pour lui donner les instructions lui donner rendez-vous au Salon du Mariage. Je l'imagine bien déambuler dans les allées remplies de futurs mariés roucoulant, réfléchissant à la couleur de la robe des demoiselles d'honneur et au décor des boîtes à dragées. Je me dissimulerais tout au fond du truc pour faire durer ce genre de combinaisons impossibles. Peut-être que si on déclenche ce genre de moments, les possibles dans la vie des individus ou dans l'"ordre du monde" s'élargiraient aussi ? Vu ce qui se passe en ce moment, est-ce qu'on risque vraiment à laisser se produire autre chose que ce qui découle de ce que nous avons construit jusqu'ici ? Mais là n'était pas le propos.
C'était avant-hier. Je me promenais dans le centre de Paris, quand au détour d'une halle je tombe nez à nez avec un petit porc tout noir. Là, je fais un peu le point sur la situation : je suis à Paris, sur l'Ile de la Cité, je suis certes au Marché aux Oiseaux, mais ça ne m'explique pas pourquoi je me retrouve face à un petit porc qui colle sont groin contre les barreaux de sa cage pour qu'on lui caresse le groin. Comprends pas. Je regarde le contenu des cages à côté :
-tourterelles, ok ;
-cailles, ... ok ;
-petit porc, stop, je ne suis pas très savante en ornythologie, mais il me semble que dans la liste il y a un intrus...
Bon, mais admettons. En regardant un peu plus loin, je vois des cages avec des hamsters, des cochons d'Inde, toutes ces petites bêtes collées les unes contre les autres parce qu'on était dehors et qu'il faisait pas bon rester dehors hier, mon nouvel ami avait lui-même la chair de poule (seul rapport avec l'appellation Marché aux Oiseaux où il se trouvait). Enfin, il paraît même qu'on laisse des hommes dehors.
Je reviens à ma liste d'animaux. Je me dis que faute d'être un rassemblement d'oiseaux, c'est un rassemblement d'animaux de compagnie. Bien. C'est vrai qu'une caille, ça a un joli plumage, et je suppose que ça doit pas être beaucoup plus stupide qu'une tourterelle (vous lancez pas dans un plaidoyer : j'en ai eu). Mais un petit porc. D'accord, quand c'est petit, c'est vraiment mignon, j'ai fondu en voyant ses petites prunelles brunes, et sa frénésie de caresses (à moins qu'il n'ait voulu me manger le doigt, mais je prends le parti de l'optimisme aujourd'hui). C'est pas bête comme idée, un petit porc, pour consoler les gens qui n'osent pas ou ne veulent pas prendre un pitt-bull. On se promènerait avec des vieux légumes dans nos poches et tout le monde serait ravi.
Jusqu'à ce que tout ce petit monde grandisse. Non parce que un petit porc, ça finit par ressembler à ça. Imaginez-vous s'il lui vient l'envie de venir vous faire un câlin sur le canapé. Je sais, la vérité est écrasante.
Je n'ai pas demandé au vendeur si ça arrivait souvent qu'ils en vendent. N'empêche, ça m'a fait plaisir de passer ce petit moment irréel avec ce petit porc.

5:35 PM

samedi, octobre 09, 2004  
Compromis
Quand on veut vraiment se sortir d'un problème, il faut essayer toutes les solutions, n'est-ce pas. J'ai pensé recourir à la psychologie pour lutter contre mes angoisses, mes frustrations amoureuses, mon mal être en général. Seulement voilà, quand on a l'histoire familiale et amoureuse que j'ai eue, il faut s'attendre à passer beaucoup, beaucoup, beaucoup de temps à planter le décor avant d'arriver à la simple formulation des problèmes. Or je ne suis pas spécialement fortunée, et je crois pour le moment que je peux essayer de me débrouiller toute seule. Me voilà donc dans la lecture de "Devenez votre propre thérapeute" de Ginette Plante. Ginette Plante : il ne faut pas être superstitieux. C'est le livre que j'ai trouvé au rayon psychologie de Gibert, ça m'a eu l'air relativement sérieux. On verra bien. Pour le moment j'ai lu son topo sur les relations humaine et la communication humaine. Il y a déjà des remarques qui ont appelé un écho chez moi, mais je ne préfère pas m'étendre davantage sur le sujet. Pas maintenant, peut-être pas ici, non plus. Je ne sais pas.

Et puis comme il faut vraiment tout essayer, j'ai craqué pour un CD. J'ai entendu à la radio cet après-midi un morceau de quelques années, qui m'a donné une furieuse envie de monter le son et de m'agiter dans tous les sens. Vu mon état de Lexomil-girl, j'ai tiqué. Effet boeuf même par temps de pluie. Waouh. Je suis même allée jeter un oeil sur le site de la radio diffuseuse de la précieuse onde euphorisante pour découvrir le nom du groupe. Ca disait : "Big Soul". Tiens. Big Soul. Je pense bien que c'est ce qu'il y a d'écrit sur une affiche de la chambre de Nava, j'appelle pour vérifier. Confirmation. Big Soul, donc, le premier album, rentre avec moi samedi après-midi dans son petit emballage kraft d'O'CD, s'installe presque tout seul sur la platine, et là, les lumières de ma chambre me semblent un petit peu plus claires...

11:51 PM

jeudi, octobre 07, 2004  
Communautés
On se plaint parce que je critique régulièrement la famille. La famille il est vrai est mon souffre-douleur favori, mais avec ses quelques particularités qui la rendent plus amusante encore, ça reste une communauté.
Ce post est inspiré d'une remarque qui m'a été envoyée sur un forum où il m'arrive encore de traîner quand le désoeuvrement ou la fatigue me prennent. Je n'y viens pas souvent et je mets un point d'honneur à connaître le moins de ragots sur cette communauté qui se voit dans la vraie vie par ailleurs.
J'étais tranquillement en train de discuter avec un jeune homme quand celui-ci a pris la mouche parce que je m'étais fiée à son profil et que son profil disait qu'il habitait à Orléans. Alors qu'en fait pas du tout, malheureuse ! Du coup je n'ai jamais su où il habitait et le café que je lui devais pour le petit service qu'il m'avait rendu, il le prendra à son travail, à la machine à café.
Ce n'est pas grave, et je n'en parlerais pas si ça ne me semblait pas symptomatique d'une des plus agaçantes manies des communautés, celle de dissimuler ou de crypter*. Le savoir c'est le pouvoir. On essaie d'assurer la cohésion du groupe en construisant un ensemble de codes complexes reposant sur la mémoire du groupe. Si tu as les mots magiques, tu entreras, si tu ne les as pas, tu restes dehors. La cohésion nécessite-t-elle absolument l'exclusion ? Ca serait quand même pas croyable que ça fonctionne de cette manière. Pourtant j'ai un autre exemple qui va dans ce sens, c'est la pratique du bouc émissaire.
Passée une première euphorie du groupe nouvellement constitué, moment où chacun prend son rôle dans la communauté et découvre l'autre, l'ennui s'installe. On a sorti tous les éléments factuels qui composent les discussions superficielles à moyennement profondes, et on commence à s'ennuyer. Arrive une personne qui va permettre au groupe de reprendre un nouveau souffle : le bouc. Cette personne peut avoir intégré le groupe en même temps que les autres, ou débarquer en cours de route, il me semble que ça ne l'empêchera pas de jouer ce rôle qu'elle n'a pas choisi. Taper sur l'Autre offre des possibilités de discussions nouvelles, de la consultation grave sur son état mental à la volée de blagues sur son physique (elle est rarement top model), sa diction, ses fringues, son goût pour la poésie médiévale aux tournants des XIVe et XVe siècles.
Et ça encore, c'est désagréable, mais il y a aussi l'enfermement. Communauté centripète. Rien que l'adjectif n'est pas joli. Tout le monde est officiellement ami avec tout le monde, alors tout le monde dit à tout le monde tous les petits secrets qui lui ont été confiés moyennant la promesse de ne rien répéter. Et puis naturellement, quand la communauté est exclusive (on se voit tout le temps), tout le monde couche avec tout le monde. C'est fait avec plus ou moins de finesse et de poésie mais on en vient plus ou moins à ce constat. Et comme on est en vase clos, on peut jouer à Sartre à loisir, en se convainquant qu'on vit une véritable tragédie. Au moins on a l'unité du lieu. c'est un peu comme être coïncé dans le métro aux heures de pointe : si on a le malheur de bouger un tout petit peu, on va éborgner son voisin avec son parapluie, et en essayant de ranger ses mains, on va frôler de manière équivoque les parties intimes de son petit camarade d'à côté. Tout est comme déformé par une loupe grossissante.
Je suis peut-être asociale, mais j'ai horreur de ce genre de situations. J'aime passer du temps avec un ou une amie, échanger autant que possible du vrai, éviter la représentation qui se déclenche si rapidement à partir du moment où il y a un public, c'est à dire plus d'une personne qui regarde.
Je suis aussi bien dans ma chambre, avec un thé aromatisé qui fume dans la cruche, quelques bouquins que j'ai envie de lire, et des numéros de téléphones de gens que je peux appeler pour boire un verre en tête à tête. Mais pour le moment je suis un peu en repli sur moi-même, j'ai des choses à régler avec moi, je suis fatiguée. Reviendront les grandes réceptions à dix personnes. Quand je serai sûre de ne pas passer pour la larbine de service, aussi (mais là c'est un autre problème) ;-)

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* Vous pourriez me répondre : oui mais toi aussi tu cryptes parfois tes posts, alors ? Et je vous répondrai que ça ne fonctionne pas pareil, que le but premier n'est pas le même, que les effets non plus parce que je suis toute seule à faire ma cryptique et qu'il n'y a pas cinq mille pingouins pour hocher la tête d'un air entendu et donner envie de mourir au nouveau venu.

11:25 AM

mercredi, octobre 06, 2004  
Une solution non rationnelle à un problème d'ordre non rationnel...
Je suis retournée chez mon médecin pour lui demander ce que je devais faire de mon nouvel ami vert (non, pas Hulk, non, pas Géant Vert [mais tu te rapproches]). C'est que je m'y suis attachée, à mon Lexomil, même si je n'abuse pas beaucoup de lui... Et bonheur, j'ai la bénédiction de mon médecin pour continuer un bout de chemin avec la petite boîte à barrettes blanches.
Je lui ai dit que le but n'était pas de cimenter la situation, que c'était du temporaire. Que mon but à moi c'était d'apprendre à percevoir les choses différemment. Il m'a demandé comment je comptais m'y prendre. Je lui ai sorti tout un topo, en disant que bien sûr c'était des perspectives. Quand j'ai eu fini, il m'a demandé si je me rendais compte que je sortais toute une armada de solutions rationnelles pour une chose qui ne l'est pas. J'étais bien emmerdée. Parce que faire du yoga, penser à penser aux choses agréables, faire du théâtre, me raisonner, je sais faire. Prendre un quart de Lexomil, c'est facile. Faut pas boire d'alcool mais à part ça je m'en sors très bien.
Mais trouver une solution non rationnelle à un problème de nature émotive... C'est pas évident. Le seul truc envisageable auquel je pense est l'analyse. Ou la rupture immédiate et définitive avec les personnes avec lesquelles j'ai des problèmes. Mais je sais que j'emporterais avec moi le malaise, l'oeil de Cain, tout ce genre de choses...
Quand j'y repense, la première peur qui me vient c'est qu'on me dise que ma perception de l'amour est névrotique, qu'il faut que j'en change. Je veux bien me "soigner" mais j'ai terriblement peur du tiède. Et l'amour est mon principal combustible.
Je sais que cette conception a été en partie modelée par mon vécu, le non-amour de ma mère, l'indifférence des autres membres de ma famille, ma non-adaptation à cette cellule et le sentiment de rejet (pas nécessairement négatif, mais bon) qui a suivi. Mais j'aime aimer comme ça et je suis assez folle pour penser que c'est beau d'aimer et d'être aimé de cette manière. En plus, vu la fragilité de l'amour, je ne vois pas comment il pourrait survivre sans cette force vive, hors du commun, qui se dégage d'un tel amour.
Je ne veux pas qu'on me propose un "amour pour couples actifs" ("comme la cuisine pour couples actifs"), avec des loisirs à faire ensemble tous les samedi après-midi parce qu'on est tellement indifférents qu'on y pensera pas si c'est pas marqué dans l'agenda. Je ne veux pas de relations amicales où "tiens, c'est la quatrième fois qu'elle me dit qu'elle veut me voir et qu'elle décommande à la dernière minute, faut comprendre, elle est tête en l'air. De toutes façons ça tombe bien, je m'emmerde un peu quand je la vois, je vais plutôt me faire un ciné".
Je ne veux plus de ma famille naturelle. Il y a eu un temps où je me donnais encore le choix de recoller les pots cassés. Maintenant c'est comme si je ne l'avais plus. Je veux une famille que j'aurai choisie, avec dedans des gens que je respecte. Etre là quand ils ont besoin de moi et qu'ils soient là quand j'ai besoin d'eux. Je veux des amis sur lesquels je puisse compte un minimum, c'est grave, ça ?
Je ne veux pas vivre dans la normalité. Je ne veux pas apprendre à aimer ma mère, je ne veux pas apprendre à me sentir concernée par le sort de ma grande soeur ou de son mari. Je crois que refuser de faire quelque chose parce que le faire n'est pas "normal", c'est giffler tous ceux qui avant nous ont fait oeuvre d'innovation, du premier qui s'est mis debout pour attraper des fruits aux branches des arbres à celui qui a dit que la terre était ronde, ou encore celui qui a osé dire tout haut que peut-être, peut-être, les noirs étaient des êtres humains.
L'anormalité, ça s'assume, aussi. C'est pas nécessairement qu'un accessoire de mode qu'on porte en bandoulière pour aller draguer aux manifestations. Sisi, je vous jure.
C'est très séduisant, l'anomalité. Très glamour quand la fille pleure, mais sans que ses yeux et son nez deviennent tout rouges, parce que là c'est plus glam. Très sexe quand c'est un poster du Che dans la chambre mal rangée de l'apprenti anarchiste qui se plaint parce que ses parents (pardon, ses renps) lui donnent pas assez d'argent de poche (non mais tu te rends compte ? Avec la hausse du shit, comment je vais faire pour acheter le dernier album de Saez la semaine prochaine ?). Très tendance quand il s'agit d'aller écrire "à bas la pub" sur les affiches publicitaires. Faut que ça soit anormal, mais pas trop, comme sandwich au curry que l'on sert chez Mac Donald's. Consensuel. Ben non. Moi Fabienne Franseuil, je n'ai pas un taux d'anormalité "consensuelle".
Parfois ça n'est pas joli. Parfois, ça fait mal et ça fait juste mal. Et c'est pas grandiose comme le serait l'anticonformisme. Je fais des choses simples, ma vie n'est pas si baroque qu'il semble à certains. Je ne tombe pas nécessairement dans l'excès, mais pour te le montrer il faudrait que je sois raisonnablement heureuse.
Moi je suis pas "tellement dark que tu pourras jamais comprendre, tuwaaaaa". Au contraire, l'ami(e), l'amant, j'aimerais que tu me comprennes. Et je te supplie de me croire que je fais tout ce que je peux pour que tu comprennes. Et même si ça n'est pas apparent en ce moment parce que j'ai plutôt mal, j'essaie aussi de comprendre. Ne t'en fais pas pour le mystère, il restera bien assez de zones d'ombre pour qu'il s'y niche confortablement. Si l'être humain était si simple, ça se saurait.
Eh bien. Ca part dans tous les sens. En plus j'ai en partie retouché mon post pour ajouter ou enlever des passages en cours de route, ça promet d'être bien incompréhensible. Ne vous fiez pas à l'apparent mystère du texte : comme l'a dit mon médecin, c'est "un petit fond de dépression" qui fait parfois boire la tasse dans un verre d'eau. Beaucoup de vaisselle pour rien.

4:37 PM

lundi, octobre 04, 2004  
En-vie
Je passe ici avec des idées en vrac pour dire tout d'abord que je suis toujours vivante. Nava est venu ce week-end, il est reparti ce matin. Moments étranges, moments difficiles, moments d'incompréhension et de compréhension mélangés. Et puis des moments bien. Plusieurs. Elle est difficile à gouverner, la barque, en ce moment, mais je trouve qu'on s'en est pas trop mal tirés.
J'ai participé à la Nuit Blanche avec Nava et un couple d'amis. Tous les blogueurs en ont déjà parlé, alors vous fais un compte-rendu télégraphique : Antigone, fourmis, bal sous la neige (mais où sommes-nous ?), Pékin (ouvre moi la porte, toi qui as la clé), flash-mob (et mon coeur de s'ouvrir comme une pivoine), Buster Keaton (... l'idéal féminin, les yeux cernés de noir et l'air rêveur, une autre époque).
Dimanche, quartier chinois. Une vague de souvenirs d'adolescence qui reviennent. Les parfums, les gens qui s'activent tranquillement pour faire leurs courses, parlent dans la rue, générations et cultures mélangées. Rappelez-vous : moins on est bien reçu au restaurant, plus il ressemblera à une cantine, meilleure sera la nourriture. Paradoxe des restaurants asiatiques de ce quartier, ça s'est encore vérifié.
Et puis les tours, dont les innombrables fenêtres ont bercé mes premières années à Paris. Tant de gens dans une seule tour, tant de vies exposées à qui sait regarder les rideaux, les petites lumières qui s'allument le soir. Apaisement du nombre qui s'active vers 19h, de la cuisine au salon, du salon à la chambre. Parfois, vers 23h, les lumières des cuisines se rallument, pour une petite faim ou une tisane. Impersonnelles, les tours ? Celles de la Défense, peut-être, mais celles-ci ! Ami, regarde-les plus attentivement la prochaine fois.
Old Boy. Un film coréen. J'ai la grande flemme d'aller chercher le nom du réalisateur, mais là n'est pas l'important. Au milieu de l'esthétique époustouflante des images, du caractère corrosif du scénario, un détail me propulse des années plus loin dans ma propre vie. C'est tellement puissant que ç'en est indécent. Un homme dont les yeux se révulsent. Le sang irriguant de manière brutale toutes les zones du cerveau. L'anarchie du sang qui s'invite là où il ne devrait pas aller. Rupture d'anévrisme. Mon père, été 1989. Assis dans ce fauteuil rembourré. Buvant de l'eau sucrée parce qu'il pensait que ses vertiges venaient d'une hypoglycémie. On allait se mettre à table. Je crois qu'il a compris son erreur de diagnostique au moment où ses yeux on commencé à se révulser. "Marie, appelle les urgences". Diction pâteuse, cette zone du cerveau était déjà touchée. Et puis cette phrase, tourné vers mes frères et soeurs, et moi : "rappelez vous : je suis conscient". Il répétait ça tandis que sa diction se faisait de moins en moins audible. Et puis avec affolement : "je ne vois plus rien".
Il faisait un temps magnifique ce jour-là. On allait partir en vacances. Je m'inquiétais pour mon dernier bulletin de classe, ça allait gueuler à la maison. Sur le balcon ensoleillé, les capucines faisaient des corolles oranges et jaunes, des feuilles d'un vert triomphant. La vie paraissait vouloir se faire plus douce que d'habitude, par goût de l'ironie, je suppose.
J'ai envie de demander pardon d'avoir écrit de souvenir. J'avais besoin de le poser quelque part. Même avec ce que je sais de mon père, même avec ce que je sais de ma famille, et ce que je pense de tout ça aujourd'hui, ça m'est revenu avec une violence que je n'attendais pas.

6:24 PM

 
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