Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
lundi, février 28, 2005  
Symbolique ?
Je viens de décrocher mon affiche de Devdas du mur. Après une discussion difficile avec Nava, ça m'irritait de voir "La somptueuse saga d'un amour impossible" au format affiche de cinéma.
Je ne sais pas ce que j'ai dit ici des problèmes que j'avais avec Nava. Je suis parfois venue ici pour me vider de la tristesse et de l'incompréhension que je pouvais éprouver, mais je voulais dire que toutes ces histoires, d'un côté comme de l'autre, c'est très loin d'être évident. Je dis ça pour prévenir certain(e)s personnes qui en me lisant pensent savoir ce qu'il faut faire, ou ce qu'il aurait fallu faire. Je ne dis pas tout, je ne dis pas par exemple tout ce que Nava fait et que je pense très (très) peu de personnes sauraient faire. J'aimerais m'éviter de lire à nouveau un message du genre "jette tes deux abrutis, gnagnagna". On peut m'aimer sans être obligé de prendre parti dans des enjeux dont on ne connaît pas la teneur, on peut aussi m'aimer sans devenir complètement stupide (enfin j'espère).

3:17 PM

 
Le rangement est fini, mais...
La vie nous dévore
Nous allons devenir
DES LEGENDES

Gardez votre calme

Ce ne sera pas avant cent ans

Ralph Waldo Emerson (1803-1882).

3:03 PM

 
Sans jeu de mots
Je joue au solitaire. Je pose les cartes les unes sur les autres, rouge, noir, rouge. Merde, encore un rouge. Petits problèmes sans grande importance. Rien de sentimental. Le sept sur le huit, le huit sur le neuf, le neuf sur le dix et le valet posés à côté. C'est simple. Et quand ça marche pas, je clique sur "donne" et c'est reparti.
Je joue pour me vider la tête. Je joue aussi pour oublier un peu, pour supporter quand c'est trop dur. J'affronte mais parfois je flanche. Qui ne flanche pas ?
Parfois ça ne suffit pas, ou il faut affronter quand même. Je crois que je vais me refaire un narguilé. Bientôt, dans un mois d'après mes calculs, je devrais pouvoir me passer de cette béquille.
Ca ne va pas très bien. Ca me fait du bien de le dire même si c'est parfaitement inutile.
Caramel. Charbon. Du thé, aussi. Et c'est reparti. Le sauveur que j'ai toujours voulu n'a jamais existé. Ou si : deux yeux bruns, brillants, avec un fond très lointain de mâle assurance.

1:47 PM

dimanche, février 27, 2005  
Moi (et les autres)
Ca fait un paquet de fois que je passe ici pour laisser un mot, mais je finis toujours par effacer. Cette fois-ci je vais essayer de laisser mes élucubrations.
J'avance. J'avance avec les voix que j'ai en moi. Je me sers de ces voix pour me rassurer, pour me secouer parfois.
J'écris mon avenir dans les milliers de tasses de thé que je bois tous les jours. Dans les dossiers que je traite. J'essaie de m'arracher au passé pour me tourner vers le futur. C'est très facile à dire, mais à faire c'est un peu plus compliqué.
Je repense au Roi se meurt, dans lequel le roi, sous l'influence de la reine Marguerite, lâche progressivement tout ce qu'il a possédé pour entrer finalement dans la mort. Je repense à ses poings serrés sur son empire, dont il finit par ouvrir les doigts, un à un. La reine l'encourage à ouvrir les mains, lui dit que ce qu'il tient est mort que les graines ne repousseront plus. Il finit par les lâcher.
A force de tenir mon passé sédimenté dans mes mains, j'en suis venue à ne pas à être capable d'ouvrir les bras. J'allais écrire "plus" dans la phrase précédente, mais en fin de compte je me demande si j'ai jamais été capable de les ouvrir pour de vrai. On m'a fiché dans le crâne cette putain de peur de la perte à une époque si ancienne de ma vie que je ne sais même pas ce qui a précédé.
Qu'est-ce qui se passe si les graines que je garde sont mortes ?
J'essaie de changer d'état d'esprit. Accepter de perdre pour pouvoir gagner une autre fois, pour pouvoir avancer. Vous vous demandez peut-être ce que je raconte. J'aurais du mal à aller plus loin, c'est tellement nouveau pour moi.
Un exemple : j'ai toujours voulu avoir des amis pour la vie, des gens avec qui je construirais quelque chose et sur qui je pourrais compter. L'échelle de la vie me semblait être la seule envisageable. Je me demande dans quelle mesure je ne prends pas les choses à l'envers.
J'ai toujours ce problème récurrent de "racines". Mais finalement je me demande dans quelle mesure je pourrais pas me contenter de racines "mobiles". Après tout, ce que j'ai vécu, je le sais, je m'en souviens (encore). Et puis j'ai changé au cours de ma vie, je changerai sans doute encore un paquet de fois : les relations que j'entretiens aujourd'hui pourront-elles me suivre dans ces changements ? Le faut-il ?
Je n'en sais rien. En même temps, je dois avoir l'air souverainement sereine, mais ce n'est pas évident. La peur n'est pas loin. Pour une fois je livre une réflexion que je n'ai pas terminée.
Ca fait un petit moment que je me suis recentrée sur moi, travaillant sur mes propres problèmes plutôt que d'aller immédiatement chercher à résoudre les problèmes que je pouvais avoir avec d'autres. Certains pensent que mes problèmes avec les autres se résoudront d'eux-mêmes ; ça me semble un peu moins simple. Mais peut-être qu'il faut que je revoie l'étendue de mes rapports avec les autres. Laisser davantage parler l'envie et moins la peur. J'ai commencé avec certaines personnes, je ne sais pas jusqu'où ça peut aller. C'est encore assez timide. A suivre.
J'ai encore un paquet de trucs à réfléchir et à faire. J'affronte. Je finirai bien par arriver quelque part. La réalité finit par m'apparaître moins terrifiante qu'à première vue. J'ai l'impression que ce que je veux est presque à portée de ma main, qu'avec un peu de courage et de ténacité, je peux y parvenir. Mais la peur me reprend tout d'un coup, compacte et massive, au moment où j'écris ces lignes... A suivre, là encore...

10:55 PM

mercredi, février 23, 2005  
En vrac
Pas la liberté d'esprit pour faire un post circonstancié. Quelques nouvelles jetées pêle-mêle :
-J'ai découvert que mon tapis était rectangulaire, et de couleur rouge.
-Dans cette chambre rangée pour de vrai, j'ai un peu encore l'impression d'être en visite chez quelqu'un d'autre.
-J'ai découvert que je savais jouer au solitaire. La vie est faite de petites victoires.
-J'ai un jeu de tarot et je l'ai gardé pour m'en servir.
-Je me suis disputée avec Thiom et j'ai eu envie de me faire mal.
-Je suis passée de deux à trois traitements contre les troubles du sommeil (ttention, dedans il y a de la valériane et de l'homéo 46...).
-J'attends les résultats.
-J'ai critiqué une amie sur un truc pénible et elle l'a très bien pris. Bonne surprise.
-J'ai envie de voir des gens.
-Nava fait des efforts pour qu'on soit bien tous les deux.
-Je crois que je suis jamais restée aussi longtemps sans voir Nava.
-J'ai des tas de trucs à faire et à réfléchir. J'ai beau prendre peur face à la masse, ça avance.
-J'ai vu un psy hier. Il devait me voir une fois seulement mais finalement vu l'étendue de la chose il a préféré qu'on fixe une autre séance.
-J'ai envie d'aller danser sur du bon rock mais je ne sais pas où.
-Vincent Delerm, Un soir boulevard Voltaire. Encore meilleur après que je me sois traînée mille fois à la FNAC Italie rien que pour aller le regarder, debout en plein milieu du rayon DVD, un sourire béat sur le visage.
-J'ai pris la neige dehors comme un cadeau inattendu. Je ne sais pas à qui dire merci.
-Quand on me demande quel âge j'ai je réponds 28 ans alors que je ne les ai que dans un peu moins d'un mois.
-Je me demande où j'en serai dans un mois justement. Comment fêterai-je mes 28 ans ?

10:40 PM

dimanche, février 20, 2005  
Au hasard du rangement
Patience, c'est bientôt fini.
Citations préférées de Fabienne parmi les citations préférées de Thiom :
-"Celui qui sait marcher au rythme d'une musique militaire a un cerveau en trop : la moëlle épinière aurait suffi"". Albert Einstein (un peu facile mais je continue à trouver ça amusant).
-"Quand le peuple regarde les riches avec ces yeux-là, ce ne sont pas des idées qui traversent leurs cerveaux, ce sont des évènements." Victor Hugo (de la puissance écrasante de la foule).
-"Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour défendre votre droit à le dire." Voltaire (pourrait figurer dans La Politique pour les nuls, ou dans le manuel de survie de toute personne qui parle de démocratie).

3:53 PM

 
Au hasard du rangement
J'ai terminé depuis un moment mon rangement (si vous saviez le bien que ça fait...), mais il me reste des petits trucs à trier à gauche et à droite. J'ai retrouvé un post-it qui dit : "Seuls les lâches et les engourdis ne savent ni endurer le mal, ni recouvrer le bien qu'ils se bornent à convoiter. L'énergie d'y prétendre leur est ravie par leur propre lâcheté ; il ne leur reste que le désir naturel de le posséder." La Boëtie, il envoie du bois. Pour ceux que ça intéresse, ça se trouve dans le "Discours sur la servitude volontaire".
A part ça, je vis un paquet de trucs, mais pour le moment je suis un peu trop occupée à les vivre pour les consigner. Je manque même les posts de Kobal2 sur le polyamour, entre autres, alors vous imaginez bien qu'il y a quelque chose de bizarre en ce moment...

3:49 PM

mardi, février 15, 2005  
Au hasard du rangement
"J'ai un ami homo... Mais attention hein, c'est un mec bien, c'est pas une folle"
Faut commenter ou... ?

7:44 PM

 
Au hasard du rangement
"C'est fait, ça y est ! Depuis le temps que tous mes amis m'en rebattaient les oreilles, j'avais l'impression d'être passé à côté de quelque chose d'important. Mais ça y est, je vais mon mea culpa et vous écris pour vous dire mon émerveillement. Depuis hier, j'ai enfin accès à des millions d'informations sur les domaines les plus variés. Je musarde, je furète, j'explore les galeries de cette mine de savoir inépuisable. Du musée du Louvre à l'actualité littéraire sud-américaine, je surfe sur la vague de la connaissance. Le monde entier accessible au bout des doigts, en restant tranquillement assis, au calme... Parfois, je rencontre des gens et je dialogue, en direct. En temps réel. Pour quelques francs. C'est extraordinaire ! Décidément, je ne regrette pas d'avoir pris ma carte à la bilbiothèque municipale."
(Yves Dauteville, Le Grand Bornand, extrait du courrier des lecteurs de Télérama, avril 1996)

7:33 PM

samedi, février 12, 2005  
Au hasard du rangement
J'ai retrouvé de vieilles cartes d'anniversaire que mon oncle et ma tante m'avaient envoyées. Je ne les garde pas mais certaines offrent un texte qui me plonge dans une perplexité rêveuse...
15 mars 1988 (extrait d'une carte avec en illustration une vieille publicité pour les automobiles Citroën) : "Je te souhaite un heureux anniversaire, cette année devient très importante, tu en es sûrement très consciente, entrée en 6e c'est grave. Je t'embrasse très fort. Tata Huguette".
13 mars 1989 (texte d'une carte avec en illustration Tintin et l'Affaire Tournesol) : "Chère Fabienne, Je viens te souhaiter un bon anniversaire. 12 ans, comme le temps passe. Bientôt la Communion. Bonne Retraite. Bons Baisers. A bientôt. Tonton Michel.
"Je te souhaite un heureux anniversaire. Tu deviens vraiment grande et bien sûr tu vas seconder Dom et maman avec infiniment de gentillesse. Je t'embrasse très très fort. Tata Huguette."
Sans commentaire.

4:35 PM

mercredi, février 09, 2005  
Au hasard du rangement
J'ai retrouvé des copies d'une page de livre "pour enfant" dont j'ai bêtement oublié le nom. C'est une sorte de dictionnaire de mots en rapport avec les enfants. A la page "Amour", il y a :
"C'est pas avec des épinards,
du chou et des endives
qu'on nourrit correctement
un enfant."

Et en regard du texte, il y a un petit garçon avec un air carnassier, bouche grande ouverte, couteau et fourchette dressés. Devant lui, une assiette avec un petit coeur tout rouge. Au dessus de lui se détache un grand "J'AI FAIM" en noir sur fond rouge.

1:52 AM

lundi, février 07, 2005  
Jeux d'enfants
Quand j'étais petite, je jouais avec des poupées. Des poupées, des petites figurines de plastique, des animaux en peluche. Tout cela formait une petite famille, qui vivait dans une grande maison entourée d'une gigantesque prairie, avec une petite montagne au fond.
C'était une famille unie, ils s'aimaient tous dans cette famille. Forcément.
Mais il y avait toujours un membre de la famille qui était méchant, qui agissait dans l'ombre pour désorganiser le bel ordre de cette famille parfaite, qui rompait l'union sacrée. Heureusement, tous les membres de la famille se rassemblaient pour le chasser sans pitié. Ce n'était pas la peine d'avoir pitié puisqu'il était méchant... Et tout finissait bien.
Comme si de rien était, les gentils continuaient leur vie de carte postale, le sang encore frais sur leurs mains remplaçant heureusement le vernis à leurs ongles.
Ca me rappelle vaguement quelque chose. Mais je ne sais plus très bien quoi.

4:55 PM

dimanche, février 06, 2005  
Les feuilles mortes
Je suis toujours dans mon rangement.
En ce moment je trie du papier. Des mots, les miens, ceux d'autres, des personnes qui m'ont troublée, avec qui j'ai devisé tranquillement, que j'ai mis face à leurs contradictions, qui m'ont désarçonnée en me montrant ce que je ne voulais pas voir. Des liens qui se rompent dans un grand fracas. Des mots acides, d'autant plus effrayants qu'ils ont parfois été soigneusement choisis pour frapper là où ça ferait mal. Il ne faut pas se dissimuler le mal qu'on peut faire avec les mots derrière le plaisir de commettre une missive.
J'ai retrouvé une lettre de janvier 2002, addressée à un certain JB. J'y disais ma fatigue de courir après des ombres, ma frustration de ne jamais avoir quelqu'un en face de moi. J'avais l'air profondément affectée. C'est drôle parce que peu de temps après je me détachai de lui après l'avoir confronté à ses contradictions. Je ne sais plus si je vous l'avais racontée, cette histoire... Il était venu chez moi, je lui avais demandé s'il pouvait me rendre un service, et je lui ai demandé de fermer les yeux. Puis j'ai posé mes lèvres sur les siennes. Je dis "poser mes lèvres sur les siennes" parce qu'il a bondi en arrière tellement vite qu'on ne peut pas appeler décemment ça un baiser. Rien que pour voir sa tête décomposée ça valait la peine... Je n'avais pas de projet précis le concernant, mais j'en avais plus qu'assez de ne pas savoir ce qu'il pensait.
J'ai retrouvé des bouts d'autres correspondances, en cours, interrompues, le tout avec un parfum d'inachevé, un fond de frustration. Pourquoi s'attache-t-on à quelqu'un pour s'en détacher ensuite ? Comment ça fonctionne tout ça, comment on en vient d'un relation active à un souvenir ? Même bon, un souvenir ça ne sera jamais qu'un souvenir. Comment ? Pourquoi ?
Il faut vivre. J'ai retrouvé un post-it où je m'écrivais de rappeler à un jeune homme qu'il voulait faire du théâtre. Je vais tâcher de faire ça le 16 mars 2006 (à ce moment ça fera trois ans jour pour jour, comme prévu).
Je suis aussi retombée sur le bout de texte que j'ai lu au mariage d'Amli (ne me demandez pas de qui il est, je serais bien incapable de vous le dire) :

Je ne savais pas que je pouvais vivre...
Je ne savais pas que le visage d'un autre
pouvait contenir tout l'univers
que son regard
soudain fermé
pouvait éteindre toutes les lumières
et rallumer
une à une
les étoiles
en accueillant le mien


J'ai aussi retrouvé l'idée d'un court métrage avec dedans : un trampoline, une balançoire, une machine à laver, un fer à repasser qui ne fonctionne pas, des gens qui dansent, de la soupe qu'on touille, un gadget à mouvement perpétuel, et une claque. Avec ça vous êtes bien avancés, n'est-ce pas ?
J'ai aussi retrouvé des mots de Nava, des mails imprimés du tout début de notre relation. J'ai même retrouvé les "notes" que j'avais prises sur les personnes que j'avais rencontrées sur le chat alors que j'étais à Londres. Dessus, parmi d'autres pseudos, il y avait celui de Nava, suivi de la mention "(espagnol(e)?)".

Tant pis pour les archives qui débordent. Si j'oublie quelque chose, c'est peut-être que ça n'était pas si important. J'oublierai peut-être le pseudo exact de Nava, mais je ne vois pas comment j'oublierais son existence.
Le principal est là. Je me souviendrai de tout ce qui est vraiment important jusqu'à ce que je devienne une vieille femme et que ma mémoire se mette à fuir, mais d'ici là...

6:40 PM

jeudi, février 03, 2005  
Titanesque
Je me suis lancée dans une entreprise gigantesque, le rangement de ma chambre. Ca n'a l'air de rien mais je n'ai pas fait de tri important depuis... 1998 ? Quand j'ai déménagé dans l'appartement que j'occupe maintenant. Et encore, j'avais emporté tout un tas de trucs qu'il m'aurait fendu le coeur d'abandonner. Seulement voilà, j'approche de l'asphyxie. Avec mon envie de garder des traces de mon passé, des souvenirs, il n'y a plus de place pour l'avenir, ou si peu. Du coup l'avenir s'entasse comme il peut sur le reste et je n'ai plus de place pour vivre.
Ce n'est pas qu'une question de place et de dossiers mal rangés. Je me suis rendu compte combien les livres, les objets que je me traîne m'accaparent. Le simple fait de les voir, de les posséder, ou même de savoir qu'ils sont là me distraient de ce que fais, m'attirent ailleurs, m'éparpillent.
Ranger et épousseter un peu ne suffira pas. Cette fois-ci il va falloir que je fasse vraiment le deuil de mon désir d'ubiquité, que je fasse des vrais choix...
Mais ce qui me désespère le plus dans tout ça c'est que quand je regarde autour de moi, j'y vois une allégorie de ce que j'ai dans la tête. Un bazar poussiéreux, anarchique. Une asphyxie mentale.

1:15 AM

 
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