Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
mercredi, mars 26, 2008  
Aveu
Si tu m'as trouvée entre les pages d'un livre, sur un banc, si tu m'as entendue un jour dans un lieu public, sache que je suis bien la pêcheuse d'âmes. Et qu'après une phase de sommeil plus ou moins agité, juchée sur mon chariot à bulles et plus déterminée que jamais, je reprends mes petites activités dans les prochains jours. J'ai encore de la voix, de l'encre et de l'enthousiasme.
Allez Google, fais ton travail, pour une fois que je t'autorise à cafter.

8:09 AM

 
Pensées mélangées
Je me lève comme on tombe du lit. La journée sera longue. Je repense aux quelques jours qui se sont écoulés. J'attendais avec une certaine impatience que la semaine soit terminée, craignais des moments pénibles, et c'est exactement le contraire qui s'est produit. Mes trente ans étaient passés par la petite porte, l'année suivante s'offre un bain de soleil et emprunte le chemin des écoliers. Deux agendas de ministres se sont concertés pour m'arracher à ma soupe et à ma solitude studieuse, me plongeant dans un état second presque louche, le visage et l'ensemble du corps paralysé par le caractère subit de leur arrivée et l'incrédulité ravie qu'elle avait suscitée. Je suis sûre et certaine que j'aurais été contrôlée positive à l'anti-dopage. Euphorie. Allégresse.
Les voir, là.
Et puis le soir, une soirée où je ne suis pas arrivée la première, dans un appartement en désordre, des gens, des amis, quelques cloisons qui pètent dans ma vie parce qu'à force de poser des cloisons pour ne pas blesser, pour protéger, pour je ne sais quoi, je finis par m'étouffer. Et tu sais quoi ? Ca n'a pas été la catastrophe que j'avais craint. Rarement les soirées que j'ai données ont été aussi joyeuses, paisibles. De très bonnes pizzas livrées, le gâteau magique de ma Laureena. Et des cadeaux, des taaaas de cadeaux. Et notamment dans la catégorie "sidéralement crétin" : un Spider le cochon qui monte pas au plafond mais qui a les narines lumineuses, et un prince charmant sorti du fondement d'un crapaud et qui continue à grandir dans son bocal.

Je suis chargée de tout cela. C'est une chaleur qui part du coeur et me parcourt le corps tout entier. Je finirai peut-être par trouver un moyen de les remercier et de leur dire à quel point je les aime.

La semaine sera longue, beaucoup de travail. Impossible de remettre la main sur ma bible. Je crois bien qu'elle a fait partie des purges d'il y a deux ans, les purges de mon départ de chez Thiom. Elle m'avait été offerte par une adepte de l'église du Christ. Et avec le recul, pas vraiment par sympathie mais dans un souci d'agrémenter son tableau de chasse d'âmes sauvées. Tu comprendras pourquoi je ne me suis pas encombrée d'états d'âme.
Je suis très biblique en ce moment. Les vierges sages et les vierges folles. Le Christ au jardin de Gethsémani. Jacob et l'ange. Forcément. Toujours les mêmes tensions à l'oeuvre. Tu sais que je suis parfaitement athée, pas agnostique mais athée. Il reste vrai que je sais lire dans ces textes, comme dans d'autres d'ailleurs, et trouver ce dont j'ai besoin pour m'alimenter et me construire.


Je suis en train de me relever. D'une chute immobile, assez peu spectaculaire, cérébrale dont quelques traces sont visibles ici. J'ai assez frôlé le sujet, et je ne souhaite pas entrer davantage dans les détails. Mais si je me relève, j'ai bien conscience que je vous le dois aussi à vous. C'est ça, mon cadeau ultime, ce petit coup de pouce composé d'une mosaïque d'évènements récents, qui m'était nécessaire pour repartir.
Merci.

6:49 AM

jeudi, mars 20, 2008  
Bien sûr
Je me souviens de cet après-midi où tu avais débarqué dans ce chez moi qui n'était pas chez moi, je me souviens de ton chagrin, je me souviens de la forme de ton corps gorgé de tristesse cherchant un réconfort dans mes bras, de ta taille dessinée qui m'a fait me sentir bien rebondie... De tes billes brunes avec lesquelles tu ponctuais les fins de tes phrases, ta force au milieu de la tempête.
Je me souviens de ces grands tirades dont personne ne gardera mémoire si ce n'est nous, de notre obstination à remettre cent fois, mille fois, notre ouvrage sur le métier. Des volutes qui entouraient tout cela (pardonne moi, je ne peux pas m'empêcher de faire mon serpent) aussi un peu.
Et tu te demandes si j'ai envie de te voir ?

10:27 PM

 
Un monstre à deux visages
Je presse le pas. Depuis mardi soir j'essaie de l'éviter. Elle court vite, la garce, elle ne me lâche pas. Parfois elle me caresse, me regarde avec un air plein de sollicitude, enfonce son dard plus profond.
Elle est toujours là, ses ongles griffant les murs des immeubles et me faisant grincer des dents.
"Ca doit être si péniiiiible de croire ... et puis finalement..." Elle ne finit pas sa phrase, se perd dans un rire de fausset qui me donne envie de lui enfoncer mes pouces dans les orbites pour la faire taire.
"Et sinon, tu as des projets pour l'avenir ?" Elle s'étouffe dans sa propre spiritualité. Connasse. Non, des projets je n'en ai pas. Il faudrait peut-être que j'y pense un peu plus sérieusement, mais je n'arrive pas à m'y résoudre. Je retomberais sur mes pattes si ça tournait mal. Je ne peux pas mettre une partie de mon énergie dans cela. Je mise sur ce que je veux, ce que je veux vraiment. Ma place est là où je suis, maintenant. On verra dans dix ans, mais pour le moment il y a des choses importantes qui se jouent.
Je n'en mène pas large, j'ai un peu mal, je dois avouer à demi-mots que j'ai mal. Blessure d'orgueil. Je n'en suis pas à ma première. Je m'en fous, d'abord. Réaction naturelle. Amertume.
La goule est là, goguenarde et triomphante, ne me laisse le choix que de continuer à fuir en attendant que tout soit enfin clarifié. Si seulement je pouvais savoir si c'est calomnie... ou trahison. Elles sont chiantes ces allégories. Moi je voudrais juste savoir.
Je ne sais pas s'il me lit, ça peut être possible, on ne sait jamais. Si tu veux me faire un cadeau pour mon anniversaire, pour mes 31 ans, qui tombent demain, tu as le présent tout trouvé. Un rendez-vous, quelques lignes, à écrire en ton âme et conscience. Je ne demande pas de traitement de faveur. Tout ce que je demande, c'est de la cohérence. Rien que cela.
Ca m'est insupportable de savoir que d'autres s'activent pour moi alors que tu restes en retrait. Je ne veux pas que ça se fasse en dépit de toi, mais avec toi.
Mais s'il le faut, ça se fera, et de cette manière. Je me battrai.
Et s'il le faut vraiment je partirai, par le chemin des écoliers, avec ce que je vis, ce que j'ai compris, ce que je suis. En sifflottant mes chansons de Miossec et avec au coeur mon humanité maladive.
Mais j'ai mal. J'ai pleuré mardi dernier à cause de cela, même si en ce moment je prends pour une victoire le fait de ne pas verser de larmes durant toute une journée. Ce soir je n'en mène pas large mais je ne te laisserai pas avoir une telle importance, pas maintenant. Je le dois à eux.

9:38 PM

mercredi, mars 19, 2008  
Tout simple
J'accumule les phrases qui traduisent ce que j'éprouve en ce moment. Ca me fait du bien d'avoir repris mon carnet noir dans mon sac. Fuck off Dr Simple, reste en dehors de tout ça.

Ce soir je bois une bouteille de Veuve Cliquot avec lui. Un an que j'attendais qu'on la boive ensemble, cette bouteille, depuis l'anniversaire de mes trente ans où il est arrivé après tout le monde, reparti rapidement pour affronter de nouveaux soucis, me laissant la bouteille pleine avec personne avec qui l'ouvrir.
Et ce matin je suis enfin arrivée à les trouver, les mots.

Tes absences, ta bienveillance me flinguent. Je voudrais tout simplement que tu m'aimes.

C'est limpide maintenant. Au moins là dessus ça va mieux. Il faut continuer, ne pas baisser sa garde, je sais que je ne suis pas tout à fait seule dans tout cela, et je commence à savoir sur qui je peux me permettre de compter réellement. Les temps sont étranges, je ne comprends pas très bien ce qu'il se passe. Il me tarde de quitter ces remous.

7:08 PM

mardi, mars 18, 2008  
Miroir
Il m'a dit quelques mots en me ramenant à la gare. Des mots importants. Je sais regarder, je sais écouter aussi, parfois. J'ai entendu et j'ai annulé quasi tout ce que j'avais prévu le lundi. Tes mots m'ont suivie tout au long de cette journée. Un talisman qui me retient de tomber trop bas. Je suis en train de me relever. Les émotions effleurent encore trop, j'ai du mal à les dissimuler. Quand au cours ils ont joué une scène du Temps qu'il reste, je n'ai pas pu.
En rentrant j'évitais de croiser le regard des passants. Je sais que c'est le tien cette fois-ci, intense, perçant. Je me protège avec l'amour de ceux qui m'aiment, je prends le meilleur d'eux et ça me fait un bien fou. Au delà du doute, au delà des déceptions, au-delà de la perte. Des sentiments pleins.

10:50 PM

samedi, mars 15, 2008  
Addendum
C'est que moi aussi je me consume. D'une manière surprenant, inattendue, inappropriée sans doute. Mais.
A demi nue et à genoux, j'ai rouvert mon Gaffiot. Ce que j'ai trouvé :
Comburo, ussi, ustum, urere, tr., brûler entièrement, comburer aedes, brûler la maison, combuere aedes, frumentuml naves, détruire par le feu du blé, des navires, aliquem vivum, faire brûler vivant quelqu'un, comburere diem, passer gaiement la journée, combustus Semelâ, brûlé d'amour pour Sémélé.
Je suis fatiguée. Je voudrais une page blanche où quelqu'un me coucherait pour me faire dormir. D'amour. Mais il est tard et il faudra agir seule.

9:29 PM

 
Erase and rewind
Tu as de la chance. Tu dois à l'alcool ce que je vais oser te dire. Bien entendu je prendrai des chemin de traverse pour te dire tout cela. Il y a des chemins droits, d'autres tortueux.
Je ne comprends pas parfois. J'ai l'impression d'être mise en marge, sans comprendre pourquoi je le suis. Je vis mal le fait de laisser mes amours dans l'anonymat. Pourquoi ?
On me demande avec qui je vais passer le week-end. Je réponds "avec mon amoureux". Un singulier qui me blesse. Un singulier qui frôle l'infidélité que j'ai tant fui en tentant d'adopter ce qu'on appelle le polyamour.
J'ai mal à mon amour. Car il est fort, il est puissant. Il n'y a aucune raison valable de le cacher. Aucune. Je vais avoir trente et un ans et il est temps que le monde dans lequel je vis évolue en même temps que moi, ou qu'il se dépèche de rattraper son retard. Je ne suis pas là pour jouer des seconds rôles dans des histoires sans avenir. Mon histoire, je l'affirme, touche bien plus de gens que ce qu'on voudrait bien croire. J'aime. C'est ma force, c'est ma faiblesse aussi. Tu le sais bien, toi qui me suis depuis quelque temps.
Ma force, c'est ma capacité à aimer, à aimer différemment. A aimer sans posséder, en préférant que celu,i ou celle, que j'aime soit heureux (se) avant tout, avant moi, mes petites envies. Bien sûr j'aimerais, j'aimerais compter et le sentir. Ca me fait un mal de chienne de réaliser parfois que je n'ai pas tout à fait l'importance que je voudrais avoir dans la vie de ceux que j'aime, je veux dire de ceux que j'aime vraiment. "Passe faire une dinette mercredi". J'ai le coeur au bord des lèvres. J'ai mal, j'ai très mal, pourtant je suis là, plus que jamais, pour te protéger jusque dans les dangers qui n'ont strictement rien à voir avec moi. J'ai mal mais je suis là pour te protéger. Tu ne le vois pas mais là tout de suite j'ai le coeur empli à bloc, le coeur empli de toi, de lui, de lui, encore, est-ce pour ça que j'ai si mal ? Je sais bien que tout est éphémère, que moi même en premier lieu je devrais maisser les choses telles qu'elles sont. Je pleure à gros sanglots tout en écrivant cela, j'ai un mal de chien. Peut-être qu'en relisant tout cela, plus tard, je pourrai comprendre, désamorcer. Bordel Fabienne, tu perds tes billes. Tu tombes dans une chute vertigineuse dont rien n'a l'air de vouloir te rattraper.
Rhoooo mais Fab, secoue toi hein, rappelle toi. Ca a l'air terrible comme ça, mais tu t'en es toujours tirée. Pense à ce pauvre homme. Tu as encore le temps, toi.
Je sais bien que tout cela a un petit quelque chose d'exagéré. C'est peut-être le signe que ça va meix que ce qu'on pourrait croire. Tout cela est peut-être trop fort pour ce que je suis capable d supporter. Faudrait peut-être que je m'habitue à tout cela. Mais dans moins d'une semaine j'ai 31 ans. En soi ce n'est pas grave, mais j'ai une bouteille de champagne à boire, et si je ne la bois pas avec la bonne personne, ou bien un remplaçant digne de ce nom, je n'ai plus envie de répondre de rien.

8:47 PM

 
Chrysanthèmes
Fontaine Saint Michel, mois et moment indéterminé. Je n'ai pas besoin de lever les yeux pour le reconnaître. A la main, une gerbe de chrysanthèmes.
-Non traitées ?
-Ca se pourrait.
-Tu joues avec le feu.

Plus tard. Je prépare consciencieusement les pétales, les dispose dans la théière avant de les ébouillanter. Evite de m'interroger sur les prochaines heures.
-Que fait-on maintenant ?

Avant que tu ne me détestes, avant que je ne te déteste, il reste un temps, une zone blanche, un havre de silence, de paix, d'amour. Celui de laisser infuser les chrysanthèmes et de boire, lentement.

8:32 PM

vendredi, mars 14, 2008  
I need some sleep
Ca gamberge beaucoup dans ma caboche en ce moment. Je ne connais quasiment pas de repos. Je passe de moments d'abattement sombres et muets à des périodes d'enthousiasme tout aussi déboussolants.
Ce matin, sur le quai de la ligne B, l'étau qui se resserre. Une grande lassitude. Je pense à tout un tas de choses et ces choses me font mal. Mon malaise repose sur des secrets qui appartiennent à d'autres. Peu de gens à qui j'en aie parlé, et d'ailleurs pour dire quoi ? Tout ce qu'il y a à faire, c'est poursuivre, agir, protéger, entourer tant que c'est possible. Vivre. J'ai ce privilège encore. J'ai un peu honte évidemment, mais il y a des moments comme celui-ci où j'ai du mal à en profiter pleinement en oubliant pour combien de temps. Kal Ho Naa Ho.

PS : déboussolant, je te le disais tout à l'heure. Je viens juste de terminer un petit tour sur Youtube à regarder des vidéos, et de recevoir un mail où ça dit "J'ai fini l'aménagement de la maison. Passe un soir. Bisous" et je suis à nouveau à bloc... Ralentir.

12:25 PM

jeudi, mars 13, 2008  

Fred

Au travail, un jour mon chef a ramené une vieille plante toute tordue et mal en point. Après quelques échanges, nous avons décidé de l'appeler Fred.

Flashback. Fred. Il y a eu plusieurs Fred mais un seul reste vissé à ma pensée comme un mauvais souvenir.

Il y a presque deux ans ? Ligne 1, gare de Lyon. Je file rejoindre Amorgen. Un regard bleu, très clair, m'agrippe, je souris. Un grand garçon engoncé dans une chemise fashion, avec une valise. Il sourit. Je réponds. On descend, je presse le pas, il me rattrape. « Je voulais juste vous dire que je vous trouve très séduisante ». Je dis merci parce que ce genre de phrase est toujours agréable à entendre. Il me suit un moment dans le long couloir qui mène au RER. Quelques bons mots. Au bout du couloir, il me file sa carte professionnelle. Il part pour quinze jours en Nouvelle-Zélande pour des vacances. Je remercie sans promettre que j'appellerai.

Et puis finalement j'ai appelé. On s'est écrit, on s'est appelés, un peu. Il n'avait pas l'air très familier des relations virtuelles et à distance, s'étonnait de l'intimité qui commençait à se dessiner.

Il me répétait que j'étais « phénoménale ». J'ai fini, après beaucoup de péripéties, par comprendre ce que ça voulait dire. Phénoménalement naïve, peut-être. De penser qu'il y avait assez peu d'enjeu pour que ce qu'il me disait ait une chance d'avoir un lien avec la réalité.

Il faut dire à sa décharge que je suis parfois étourdie. Je n'avais pas identifié que c'était une alliance qu'il portait au doigt. Les hommes maintenant portent des bijoux et cette alliance, un mélange de métaux de deux couleurs avec des étoiles (si je me souviens bien), ça aurait pu être un signe de coquetterie. Mais même aujourd'hui, je suis encore assez bête pour me dire que quelques grammes de métal à un doigt ne sont pas le seul signe d'une union maritale. Dans nos discussions il avait eu une discrétion considérable sur le sujet. Peut-être avait-il senti que si j'avais su, j'aurais coupé court.

On s'est revus quelques semaines après, un jour où il faisait beau et où Paris se faisait si douce. Le méridional passait sur Paris pour le travail. Je lui ai fait visiter des lieux que j'aimais, lui ai fait parcourir des kilomètres. On a parlé, beaucoup. Puis il s'est fait tard, le génie de la Bastille étincelait de tous ses feux artificiels quand je lui ai annoncé que je ne l'emmènerais pas chez moi, que je n'accordais pas si facilement ma confiance. Il s'est dit vraiment très blessé de cette situation, qu'il pensait... mais alors... Bref.

Les détails se sont largement effacés dans ma mémoire. Ce que je sais c'est que j'avais eu raison. La première fois que je l'invitai chez moi, il me laissait dans une colère sombre, une sensation de souillure, et la nécessité de faire un test vih. Ce n'est que longtemps après que j'aie eu mes résultats, longtemps après notre séparation, qu'il avait consenti à faire lui-même le test.

C'était quelqu'un d'assez traditionnel. Sa petite femme (dont il gardait jalousement le prénom) s'occupait soigneusement de la maison, de la cuisine et de ce qui avait trait à son confort matériel. Rétrospectivement je me demande ce qui lui avait pris de frayer avec moi. Le goût du contraire ? A moins qu'il ait pensé me changer.

Un jour j'ai eu droit à une crise de jalousie mémorable, qui d'ailleurs m'a poussée à laisser tomber l'affaire. Sébastien. Rencontré par l'intermédiaire de Fred à l'occasion d'une séance de pseudo-travail. Il y a peu de personnes qui sont capables de me faire rougir, et Sébatien faisait manifestement partie de celles-là. Une atmosphère de joyeuse ambiguité, immédiate, palpable. J'ai réussi à me composer une figure de cire la première fois que je l'ai rencontré ; une seconde rencontre et son active bienveillance avaient fini de me plonger dans des conflits cornéliens.

La scène de jalousie dont je fus gratifiée était d'autant plus ironiquement drôle que l'argument-massue de Fred était : « tu confonds personnel et professionnel ». Amusant de la part d'un jeune homme incapable biologiquement d'avoir un enfant avec son épouse, reportant sur une presque inconnue ce désir-là. Et ayant proposé à cette dernière de « porter » avec lui son bébé, son projet secret, au sujet duquel on allait justement consulter discrètement Sébastien. J'hésitais à accepter ; au lieu de cela j'ai complètement coupé les ponts.

Je suis en train de me relire. J'ai pris soin de ne pas forcer trop le trait mais j'en viens quand même à me demander ce qui m'avait plu chez lui.
Enfin, tout ceci est de bien peu d'importance. Ce qui compte, c'est qu'entre temps, j'ai trouvé le moyen de redresser Fred.


1:37 PM

mardi, mars 11, 2008  
Indifférence
Ce matin j'ai pris le métro pour me rendre à mon travail. A Châtelet, je sors de la rame, presse un peu le pas dans les escalators, il me reste une petite volée de marche pour arriver jusqu'au grand couloir.

Il est là.

Allongé sur les marches, la tête enfouie dans son paletot marron. Quelques mèches de cheveux gris laissent deviner son âge. On ne voit pas son visage.

Et il est allongé exactement dans la même position que la dernière fois que je suis passée par ces escaliers.

La dernière fois que j'ai emprunté ces escaliers c'était pour aller rejoindre A. Dimanche soir. Nous sommes mardi matin.

La dernière fois, voyant la position inhabituelle dans laquelle il était allongé, je m'étais arrêtée pour regarder si l'homme respirait. Avais vu le paletot se soulever doucement. J'étais partie en me disant qu'on ne pouvait pas secouer tous les sdf sous prétexte qu'ils dorment dans une position bizarre.

Je me fige pour essayer de percevoir le moindre mouvement. Rien. Juste les autres qui s'agitent pour gagner deux minutes sur le chrono. Je me mets à détester tout le monde. Pourquoi faut il que ça soit moi qui doive donner l'alerte ? Pourquoi moi, qui passe maintenant, si tard ? Un homme est mort, tout le monde s'en fout. Quelques uns bougonnent en se disant que franchement, il aurait mieux fait de se mettre ailleurs celui-là, il gêne tout le monde. Enfin il ne gêne pas tant que ça manifestement, puisqu'on l'a laissé crever sans assistance.

Ce qui me met mal, très mal à l'aise, c'est que je suis détentrice d'un brevet de secourisme. Que j'ai appris les gestes qui sauvent et que si j'avais réagi plus activement la fois précédente, on aurait peut être pu faire quelque chose. Je ne sais pas s'il aurait vraiment fallu, mais on aurait pu. Et je suis partie en me disant que l'homme était probablement trop bourré pour se rendre compte de l'inconfort de sa position. Que quand il aurait un peu atterri il changerait de place.
Quelle ironie.

J'ai tenté de trouver quelqu'un de la RATP pour avertir au moins qu'il y avait un mort dans ce couloir et qu'on fasse le nécessaire. Au mec que j'ai enfin trouvé, j'ai eu la sensation d'annoncer qu'il y avait un déchet, un encombrant, qui occupait un couloir. Pas un être humain, mort. On fait un tel foin de la mort, quand il s'agit de gens "normaux". Il y a des cadavres dans les couloirs de Châtelet parce que les services de propreté sont trop occupés à vider les poubelles des canettes et des emballages de barres chocolatées. Et les gens à gagner deux minutes sur le chrono en oubliant ce qui est vraiment important. Et que je fais partie de ce lot.

11:01 PM

 
Heures indues
Il est tard. Tout à l'heure je me lèverai pour me préparer à aller au travail. Mes affaires sont prêtes, j'ai enfin trié le quintal de papiers que j'avais en souffrance depuis des années, j'y vois plus clair.
Des secousses inattendues ont secoué ma fausse tranquillité. Je ne te l'ai pas dit, mais j'ai eu récemment une dispute importante avec Thiom. Rien de très nouveau, juste la dispute de trop qui m'a fait énormément réfléchir. Car elle m'a touchée au delà de ce que j'avais attendu. La dernière fois que j'avais ressenti une telle violence, c'était il y a bien des années, du temps où nous étions ensemble. Il avait quitté l'appartement en claquant la porte et je m'étais lancée à sa poursuite. En vain. Une douleur intense, morale, tellement intense que j'avais traduite en douleur physique en me lacérant la main droite. Des traces que je porte toujours. Je m'étais promis de ne plus me retrouver dans une situation aussi critique. Je n'ai pas réussi à tenir la promesse que je m'étais faite.
Ce soir-là, j'aurais eu sous la main quelque chose de contondant, je suppose que la tentation aurait été trop forte. Ne pouvant rejeter cette violence sur quelqu'un d'autre, j'étais prête à la reporter sur moi une seconde fois.
Pourtant notre relation a bien changé, j'ai bien changé. Mais.
Je ne me promets pas à nouveau que ça n'arrive plus, mais je fais tout ce que je peux pour éviter ça. Du moins l'explication avec Thiom a permis de dire des choses importantes. Plus précisément j'ai pu apprendre de lui des choses importantes.
Je ne te cache pas que je suis dans des situations délicates. Ma dispute avec Thiom n'est qu'un élément d'un paysage complexe. J'ai une porosité à ce que vivent ceux que j'aime qui fait que leurs soucis viennent se mélanger un peu aux miens. Je m'inquiète pour eux. Ca ne va pas très bien. Il m'est parfois possible d'intervenir, d'autres fois je ne peux qu'être là et écouter, désarmée, à les regarder se débattre et s'épuiser. Difficile pour moi qui suis parfois plus qu'impliquée dans ce qu'ils vivent.

Pour finir ce post sur ce que j'écoute en boucle en ce moment, parce que j'ai vécu un concert mémorable avec J. :

Killing for Love, Jose Gonzales

Teardrops, reprise de Jose Gonzales (original de Massive Attack)

Jose Gonzales - Heartbeats

2:28 AM

lundi, mars 10, 2008  
Brouillon sauvé de la corbeille
Sagesse du vin. Je ne vivrai probablement pas vieille. Mes antécédents familiaux, en plus d'un passé lourd, se poursuivent jusque dans les dossiers de mes médecins. Mon père, ma mère, mes grands parents m'ont laissé un héritage.
Chaque jour je ressens cette épée de Damoclès placée juste au-dessus de ma tête. Chaque jour j'ai à faire ce choix, comme nous tous. Le choix de l'avenir, ou celui de l'ici et maintenant. L'avenir me semble parfois si incertain. Ca a frappé déjà, la menace... constante. Ephémère.
Il ne faut pas trop m'en vouloir si je fais parfois des choix apparemment inadéquats. C'est juste que je cherche ces moments où je cesse d'être mortelle pour être simplement vivante.

7:35 PM

samedi, mars 08, 2008  
Découvrir, aimer, protéger

9:10 PM

vendredi, mars 07, 2008  
Ainsi va la vie
J'avais envie de reprendre les chansons de cette comédie musicale des Epis Noirs qui m'avait tellement secouée à l'époque que j'y étais retournée avec Nava. La chanson de fin, Les Roses parvient toujours à me faire sourire.
Je pense à nous trois, réunis ce soir. A tout ce qu'on s'est dit, à tout ce qu'on n'a pas dit, eux comme moi. Je plisse les yeux. Même devant le clavier, ça ne passe pas. J'ai le coeur qui se sent à l'étroit dans ma cage thoracique. Il se fait masse dense. Et muette.
J'ai juste envie de dire merci. Merci pour tout ça.

11:35 PM

 
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