Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
mardi, décembre 30, 2003  
Une victoire à la Pérusse ?
-Et alors, qu'est-ce que tu comptes faire, avec ton homme de papier ?
-Je n'en sais encore rien. Tu as une idée, toi ?
-Tu sais qu'il est possible que tu perdes ton temps ?
-"Je ne veux pas vivre dans un monde où ça ne serait pas possible", ça te rappelle quelque chose ? C'était dans une autre histoire d'amour, tu te rappelles ?
-Tu étais complètement tarée à l'époque.
-C'est redevenu d'actualité.
-Et son temps à lui, tu ne crains pas de le lui gâcher ?
-Tu touches un point sensible. Non, je ne veux pas gâcher son temps à lui. Ni que l'un ou l'autre souffre inutilement. Mais tant que je ne suis pas convaincue qu'il veut autre chose que moi... et puis si on n'essaie pas on ne saura jamais si ça aura été utile ou pas.
-Mais quand il n'est pas avec toi il ne pense pas à toi.
-Je ne peux plus te laisser dire ça. Il serait peut-être temps de cesser de croire au pire, non ? C'est pas parce qu'on a eu une enfance pénible qu'on doit être pénible avec tout le monde une fois adulte...
-Mais tu sais très bien que de toutes façons tu en demandes toujours trop, que ça finit toujours par faire le vide autour de toi. Ca n'a jamais coupé, alors, qu'est-ce qui se passe ? Tu n'es tout de même pas en train de baisser pavillon ?
-Baisser pavillon, non. De toutes façons, je crois que je ne pourrais plus. C'était Clérise qui disait hier que le bon vieil adage "qui peut le plus peut le moins", c'était des conneries ; j'aurais toujours la nostalgie de ce que j'aurais pu être. Si je partais dans ce genre de choses, tout ce que j'obtiendrais, c'est une fin retardée... Je suis pas assez cynique pour avoir envie de vivre ça. Je ne peux pas lui offrir ça. Tout ce que je peux lui offrir, c'est un vrai bonheur. Je ne supporterais pas le supplice de voir notre amour vivoter puis mourir. Mais tu vois, la différence avec les autres histoires, c'est que je ne suis pas la seule à écrire la suite. Ca a déjà pris, ça prend parfois des tournures que je n'ai pas prévues... C'est troublant parfois, parce que je n'arrive plus à savoir ce qu'il faut faire, ce qui est mieux pour tout le monde... Il me dit de nous faire confiance. Je me demande si ça n'est pas ce que je suis en train de faire, en fin de compte.
-Tu n'es pas drôle, avec toi je n'ai jamais le dernier mot.
-Forcément, c'est moi qui tape au clavier, alors...

1:33 PM

jeudi, décembre 25, 2003  
Ca ne va "pas fort". Je suis aphone depuis deux jours. Du coup, mes mots refusent même d'être écrits ici. J'ai réussi à écrire les précédents mais j'ai bien peur que les autres refusent de se montrer.
Il paraît que ça va mieux en le disant; c'est peut-être pour ça que je suis si mal depuis ces quelques jours...
Reprise... plus tard.

11:36 PM

vendredi, décembre 19, 2003  
Réapparition
Je suis chez Nava. Je viens d'effacer le post que j'avais gardé en attente sur Blogger. J'en ai gardé la trace mais il ne sera pas publié. J'ai libéré Blogger de ce post, je peux à nouveau écrire ici. Un post plus léger a été libéré du même coup.
Je me garde quelques jours de silence, et je reviens.

3:35 PM

lundi, décembre 15, 2003  
Cher Père Noël
Tu sais j'ai été sage cette année. Si naturellement tu exclus des perspectives de pratiques amoureuses et sexuelles légèrement divergentes, mais tu sais je ne suis plus une petite fille. Enfin presque. Je crois que je suis en train de m'égarer.
Ce que je veux tu le sais. Je n'arrête pas d'en rêver, j'en parle de temps en temps, alors forcément, ça a bien dû venir jusqu'à tes oreilles. Tu es souvent très bien renseigné.
Pour Noël je voudrais des bijoux. Mais attention, pas n'importe quels bijoux, ne crois pas que ça sera si facile que ça... Je voudrais des bijoux avec deux yeux brillants et rieurs, un coeur qui pulse, une voix chaude et enthousiaste. Des liens qui libèrent tout en se nouant serré. Tu as bien compris, je voudrais des bijoux d'êtres humains.
Tu pourrais me dire que des bijoux de ce type j'en ai déjà. Je te répondrai que j'aime toutes les couleurs, et que les bijoux ça s'use, il faut qu'ils puissent se reposer de moi et moi d'eux. Il m'en faudrait plein pour ne pas les user...
Voilà père Noël, si tu pouvais mettre tout ça dans ta hotte, ça me ferait vraiment très très plaisir. Tu peux aussi (en fait je pense que ça serait le plus pratique) me les faire parvenir au fur et à mesure dans le courant de l'année, ça aussi ça serait très bien.
Je te fais plein de bisous père Noël, merci pour tout.
La petite Fabienne.

8:47 PM

vendredi, décembre 12, 2003  
L'envol du Bourdon
Tirant de temps à autre sur mon narguilé, je pense au Bourdon. Voilà un petit moment que je le connais, que je le vois se manifester de temps à autre dans ces lumières si particulières des salles de concert. Une figure mythique que ce Bourdon. Il est peut-être en retrait de par sa fonction dans le groupe, mais sa personnalité est bien présente. Le voir jouer me fascine, les ambiances de concert sont des moments où il me semble qu'une partie de lui arrive à se manifester qu'il ne pourrait exprimer autrement. L'entendre jouer me fascine; je sais bien qu'il pense que je ne suis pas objective, je crois qu'il est modeste, il n'arrive pas à recevoir mes remarques comme autre chose que des compliments, des manières de lui donner du courage, pour aller plus loin. Il croit que je suis une fille gentille ;). Je ne peux pas faire grand chose contre ça. Lui répéter que je n'écoute pas en boucle n'importe quoi ne sert visiblement à rien. Ca se débloquera peut-être, mais je ne crois pas pouvoir y faire grand chose personnellement.
Son jeu me plait, parfois il me trouble et me gagne complètement. Il a du style au point de se faire oublier quand c'est nécessaire, pour capter de temps en temps toute l'attention pour lui tout seul, rappeler ce dont il est capable, comme un avertissement. Tremble Paris ! Ne sens-tu pas tes murs vibrer déjà ?

12:43 AM

jeudi, décembre 11, 2003  
En coup de vent
Free joue les filles de l'air. Si vous m'avez envoyé un petit mot et que ça ne répond pas, ça aurait peut-être du sens de renvoyer un peu plus tard...
Je vais bien, je me sens bien. Je suis mûe par une énergie qui se maintient avec le temps. Je ne sais pas jusqu'à quel point elle est renouvelable, mais ça fait un bien fou. Et cette énergie va avec une tranquilité souveraine. J'ai l'impression de regarder ma vie d'un peu plus haut, d'avoir une vue d'ensemble au lieu de me faire mal en faisant du rase-mottes. Je ne suis pas là pour en baver, les actions que je mène ne doivent pas me porter préjudice mais m'apporter du plaisir, du bien-être, de la plénitude. C'est une idée que je me promène dans un recoin de ma tête depuis un bout de temps, et aujourd'hui j'ai l'impression que j'y suis.
Plénitude, c'est bien ça. Comme quoi on peut préparer un concours et continuer à évoluer, à réfléchir.
Un post plutôt optimiste, hein ? Pourtant je ne suis pas admise au concours. C'est emmerdant, mais ça n'est qu'emmerdant. Qui sait si ça aurait été bon pour moi d'être prise cette année ? C'est amusant qu'il y ait à ce point un équilibre entre les avantages et les inconvénients de l'un et de l'autre... En ajoutant à ça l'impression que parfois, ce qui semble une calamité est finalement une bénédiction... Je pense à la mort de mon père, le six décembre, il doit y avoir maintenant... 13 ans ou quelque chose comme ça. Je pense à mon ex-directeur de recherche qui me dit que finalement il ne veut pas que je passe sous sa direction. Parfois, dans un élan de mysticisme difficilement contrôlable, je me dis que tout conspire pour m'aider à me faire une vie à la hauteur de mes espoirs, pour devenir ce que je suis... J'ai toujours l'impression d'être Protégée. Avec un tel soutien je ne peux pas me permettre de rater mon rendez-vous avec moi-même...

3:38 PM

vendredi, décembre 05, 2003  
Du gris avec un coeur rouge et rose. Paris semble dormir mais pulse la vie
Nava, venu pour quelques jours, est parti ce matin. Je l'ai raccompagné à la gare Montparnasse. Quitté le quai, vague nausée, chappe de fatigue qui me reprend alors que je l'avais oubliée. Lassitude. Dehors, c'est un peu gris, sur l'esplanade on a réinstallé la patinoire : un miroir de glace. Je pense au bruit des patins sur la surface gelée. Je n'ai jamais fait de patin à glace qu'une ou deux fois dans ma vie. Il paraît qu'il y a des gens pour qui c'est synonyme d'adolescence. Il me semble que l'an dernier, fin décembre, ou début janvier, je passais pas là avec Thiom, j'avais tenté de le tracter sur la glace avec une écharpe. Je me souviens distinctement de son visage tendu pas le rire. Une petite tranche de vie, comme un quartier de mandarine offert un après-midi d'hiver. Le goût acidulé de la chair qui se répand sur la langue, les doigts qui sentent la mandarine, bien plus tard dans l'après-midi, comme un petit quelque chose pour ne pas oublier, un noeud olfactif à un mouchoir invisible.
Les gens aujourd'hui me semblent bien maussades. Ca a commencé avant le départ de Nava, sur l'aller. Pas un sourire, à part ce jeune homme aux cheveux cendrés, qui devait être un touriste de passage ici. J'ai pensé à l'âge que l'on prend, à son rapport avec le sourire. Quand on est petit, on sourit bien plus souvent que quand on est adulte. Dans les brumes de mes pérégrinations mentales, la réponse m'est apparue très clairement : pour ne pas vieillir, il faut continuer à sourire. Laisser tomber les crèmes hydratantes aux noms élaborés, prendre de la crème Nivea, celle dont on se sert pour barbouiller le visage des enfants, et tout ira bien. On mourra sûrement, un jour, mais on n'aura pas vieilli. Ceux qui diront le contraire sont des affabulateurs. A moins que ce ne soit des morts. Je ne sais pas. Et ça ne m'intéresse pas plus que ça de connaître la réponse exacte. Il ne faut pas croire tout ce que disent les gens.

12:44 PM

mardi, décembre 02, 2003  
Il faudra bien mourir un jour
mais nous la gagnerons, cette bataille du temps
car nous avons dans le creux de nos mains
le creuset de nos avenirs
l'oeil fixe et le rire sonore

12:35 AM

dimanche, novembre 30, 2003  
Compensation
Le Chat (pelier?) Fou, c'est un bon livre aux grandes pages ouvertes largement. Vous savez, un de ces bouquins qu'on emporte dans son bain un après-midi où on a pris froid et qu'on a envie de larver tranquillement en parcourant des lignes de caractères de taille raisonnable, en mangeant des coquelines à l'abricot, par exemple (mais ça n'est qu'un exemple, naturellement). La tranche est pliée par les multiples ouvertures. En comparaison, je me fais parfois l'effet d'un ouvrage en papier bible, rédigé en pattes de mouches par un auteur paranoïaque et bien déterminé à garder le secret de ses écrits.
Un petit point que nous avons en commun (et tout récemment particulièrement) avec le jeune homme sus-nommé : l'envie, le besoin d'attention. Je suppose que cette capacité qu'il a aujourd'hui à la formuler est le fruit d'un travail qu'il a fait sur lui-même... Chez moi il y a aussi un travail dans cette direction, mais aux effets bien limités... Limités par la peur de déranger, encore, par l'impression persistante que je ne mérite pas la place que j'occupe, dans mon domaine d'étude (non, je n'ai pas encore mes résultats ;)) ou dans le coeur des autres. Limités par la peur de casser définitivement un mouvement qui pourrait venir naturellement si je me taisais et que j'arrivais à supporter plus longtemps. Parfois, dire ce que je voudrais, ça serait un peu comme donner à mes proches une "wishlist" de ce dont je pourrais avoir envie en ce moment : antipoétique au possible. La seule pour qui je pourrais accepter de faire ça, c'est peut-être ma mère : elle n'a pas envie de s'emmerder à me trouver quelque chose qui aurait des chances de me plaire, qui nous rapproche ne serait-ce qu'un peu (il faudrait vouloir me connaître pour avoir ce genre de mouvements, or je me suis agitée pendant des années sous son nez et ça n'a pas l'air de l'avoir transcendée...). Oups, je crois que j'ai perdu le fil.
Ah, oui. Il y a des envies que j'ai du mal à formuler, celles qui sont trop proches de mes angoisses profondes : envie qu'on fasse attention à moi, qu'on prenne soin de son lien avec moi, quel qu'il soit d'ailleurs, qu'on me demande en échange le meilleur de moi, car ça n'est pas qu'une devise que l'on trouve sur les étiquettes dorées des fleuristes : le plaisir d'offrir, c'est une chose qui compte beaucoup pour moi. Comme ça, en bonne égoïste, je pourrai dire : "tout le plaisir est pour moi". Je suis une égoïste très mal déguisée, il va falloir penser à l'assumer maintenant...
Une technique qui peut fonctionner pour mon blocage vis-à-vis de certaines demandes, ça serait par exemple d'affronter le problème de face et de faire exactement le contraire de ce que je fais actuellement. Systématiquement demander, même si ça n'est pas très grave comme besoin, pour que le jour où ça me vrille l'intérieur, ça ne pose plus de problème de le formuler. Je vais y réfléchir...
Enfin bon, je tiens quand même à dire que j'ai acheté hier trois paquets de Petits Coeurs (nature du biscuit et nombre de boîtes éloquents [en temps de crise c'est deux]), et que je n'en ai entamé aucun pour le moment. Mais bon, on m'a aidé, j'ai pas de mérite :)
Tout de même, ça fait du bien de mettre les choses à plat de temps en temps...

9:16 PM

samedi, novembre 29, 2003  
Recherche Loofoque
Oooooh, l'extérieur que je pouvais voir à travers ma fenêtre ces derniers jours ne s'est pas volatilisé sous l'effet d'une guerre inter-truc dont le net ne m'aurait pas tenue informée. Le monde extérieur existe.
Avec Thiom, cinéma : Crush. Ouaaaa ce que ça fait comme bien. Je crachote silencieusement mes poumons tandis que l'intrigue se déroule. Ca me plait, le film, d'être là avec Thiom même si on devait aller à Chartres. La présence de Thiom en ce moment, c'est fantastiquement précieux. "Tu as besoin de quelque chose ?", "Si tu es mal, appelle-moi". Je sais qu'en ce moment c'est super tendu du point de vue de son organisation, il est très pris, pourtant il n'a pas récupéré sa journée même si je suppose que ça l'aurait arrangé. Après le cinéma, Quick, puis retour à l'appart pour une sieste prolongée. Ce soir il voyait une amie.
Ah, j'étais en train d'oublier le but de ma visite ici : je suis ressortie ce soir pour tenter de me trouver une pitance moins insipide que celle qui se trouve dans mon placard. J'en ai profite pour continuer ma quête de ces derniers jours. Peut-être pourriez-vous m'aider, d'ailleurs ? Je cherche un ballon. Un ballon en plastique, genre un ballon de plage. Pas un petit, hein, un qui serait d'environ 50 à 80 cm de diamètre. Et qui se gonglerait avec une valve. Un bouchon. Enfin un truc dans lequel on souffle soi-même, comme un dingue, pour obtenir quelque chose d'approximativement rond selon l'état de ses poumons et de sa propension au masochisme. Un ballon de plage, quoi. Avec les petits personnages ridicules (bon, d'accord, ça c'est pas tout à fait indispensable...). Je sais, c'est béton à trouver en cette période de l'année mais que voulez-vous, c'est pour un ami, et c'est très important pour lui de l'avoir dans les meilleurs délais. Je ne peux pas vous dire exactement ce qu'il fait, mais vous pouvez toujours imaginer qu'il est éleveur d'otaries et que l'une d'entre elles est devenue dépressive parce qu'elle a crevé son ballon. Cette requête prend des allures de "Sauvez Willy": voyez comme j'essaie de vous apitoyer. C'est que l'enjeu réel est important aussi...
Je suppose que certains d'entre vous fréquentent assidument les magasins de jouets, je suppose que les autres risquent de s'y rendre pour préparer leurs cadeaux de Noël (vous ne le saviez pas ? c'est bientôt Noël... ;)). Si donc vous saviez où trouver ce type de ballons, je suis preneuse de toute info, et je vous remercie très sincèrement de la part de l'ami en question.
Un post décousu par une fille décousue aussi (mais si, regardez, là...).

8:56 PM

vendredi, novembre 28, 2003  
Antoine-Jean Gros - Les pestiférés de Jaffa, 1804, Musée du Louvre
A l'âge de vingt-six ans, d'humeur aventureuse, je découvre enfin... la gripe. "Vous devriez encore vous prévoir au moins deux jours à être mal". Ca faisait déjà deux jours que j'étais "mal", l'un en me battant, l'autre résignée, allongée à délirer dans mon lit en faisant la grimace chaque fois que j'avalais ma salive. Je me suis gardé une soirée, celle d'hier, avec les deux petites à se faire une soirée pyjama, à mater un film, et tout. Mais depuis que j'ai appris que ce que j'ai c'est la gripe, que c'est long et en plus c'est contagieux, j'ai décommandé toutes mes activités pour ces prochains jours pour les remplacer par... néant. J'ai l'impression d'être punie, mais j'aimerais bien savoir pourquoi. Merde, c'est dégueulasse : fini le hammam avec Amli (et finie la discussion sur le futur concours qu'on passe ensemble, bon ça c'est moins grave), finie l'excusion à Chartres avec Thiom prévue pour demain et annulée vu mon état. Il me disait que ses copines faisaient la gueule parce qu'elles ont du mal à le voir en ce moment. Moi ça faisait des mois (peut-être même un an maintenant que j'y pense) que ce voyage était prévu puis repoussé, et la veille où il doit se faire, je loupe le coche. Après, il faudra batailler pour tenter de le faire, à moins que je ne me décourage et que je me dise que tant pis c'est pas grave. Ca me fout un bourdon monstre. En fait, "bourdon" est un doux euphémisme. Les choses ne sont absolument pas comme elles devraient être et en l'occurence je n'ai pas du tout l'énergie pour les changer.
Et Nava ? Nava ne va pas bien en ce moment. Je n'ai pas pu aller le rejoindre quand il m'a annoncé qu'il n'allait pas bien, en partie parce que je n'étais pas à côté de lui. Parce que j'avais tous ces projets auxquels je tenais et que je ne pouvais pas laisser tomber. Aujourd'hui ils tombent tous les uns après les autres, mais ça ne veut pas dire que je pourrais le rejoindre pour autant. Coïncée au lit. Contagieuse. Malade. Déprimée. Mon mail principal ne fonctionne pas, mon mail secondaire c'est encore pire. Je me sens coupée de tout et de tout le monde (seul Blogger fonctionne, on croise les doigts...). Au moins, comme ça je suis sûre de ne contaminer personne...

6:15 PM

jeudi, novembre 27, 2003  
Rechute
Je suis malade, voilà deux jours que ça dure. Ce qui est très rigolo c'est que je sortais d'une autre maladie dans laquelle j'essaie de ne pas rentrer. Ce qui nous fait 20 jours de maladie quasi non-stop. Pour le moment, naturellement, parce que la rhino-machin-chose ne fait que commencer. Sourde, montées de fièvre tout à fait sympathiques. Je n'ai même pas eu droit à ma première nuit peuplée de délires amusants. Tout ce que j'ai eu c'est un repassage du concours dans des sous-sols qui en fait étaient des dédales de toilettes humides, malodorants et qui ne fermaient pas (quand ils n'étaient pas placés sur un podium pour qu'on puisse bien voir l'utilisateur à l'oeuvre). Je suppose que pour ma petite psychologie au comptoir, ce doit être l'archétype de la chose pas grave mais juste désagréable que de se retrouver dans une telle situation. Donc, pas de rêves rigolos dont on sort pour replonger dedans aussi sec parce que c'est trop bien.
J'ai mal à la gorge, du coup je n'arrive pas à me résoudre à boire la quantité d'eau nécessaire à un organisme qui a de la fièvre. Un petit cumul de maladies ? C'est en cours de négotiations. Et dire que je devrais foncer, profiter à fond de ce temps calme pour faire des choses dont j'ai envie, dans lesquelles je me reconnais... C'est toujours pareil : quand je veux faire quelque chose, je trouve toujours le moyen de me gâcher ce plaisir. Ca a dû me faire peur, tout ce plaisir d'un coup.
Mon mail aussi est malade. J'ai plusieurs correspondances qui sont en plan, une personne qui attend mon CV depuis plusieurs jours et qui doit se demander ce que je fabrique. Rien à faire. Point mort pour la boîte et son utilisatrice. Ils doivent tous se dire : elle abuse, tout de même, de partir en vacances juste au moment où j'attends un mail d'elle ! Non. Fabienne Franseuil est au fond de son lit, un thermomètre dans la bouche, un verre d'aspégic dans une main et un verre d'eau dans l'autre.
Il y en a qui savent s'amuser.

2:28 PM

lundi, novembre 24, 2003  
Prédiction
Juillet 1998.
"-this means that you can do whatever you want.
-..."

... Surtout ne le répétez à personne, mais je crois bien que ce n'est pas loin d'être vrai...

12:34 AM

dimanche, novembre 23, 2003  
Vivante
C'est étrange, cette sensation de vide dans lequel je me retrouve maintenant que les épreuves sont terminées... Curieux, cette envie de faire des milliers de choses, et en même temps cet "à-quoi-bonnisme" étranger à mon mode de pensée habituel. Activités, gens vains et sans saveur, sans surprise. Pas de transcendance, juste une petite immanence rempante. Il est temps que je renoue avec les miens, que tout ça bouge à nouveau, du vent dans les voiles, un parfum de voyage, fût-il immobile...
Fatigue, fatigue morale. J'ai eu envie de dire hier que j'allais peut-être perdre pied, je n'ai pas osé. De toutes façons, je parle trop, il ne faut pas s'étonner si après on ne me pose pas de questions.

Je n'y comprends rien : avec mes cheveux sales, mon gros pull, mes belles cernes violettes, je me suis fait accoster trois fois aujourd'hui (enfin plus, mais je suis allée aux puces de Clignancourt, ça compte pas). Mesdemoiselles, ne vous cassez pas la tête à porter jolies jupes, coiffures "décontractées", élaborées en quatre heures dans le secret de votre salle de bain, mettez votre gros pull de quand vous buvez de la tisane devant la télé le dimanche soir : voilà, vous êtes parfaite, ne changez rien.
Hormis cet homme qui m'a dit que j'étais belle, parce que moi au moins je souriais, et qui m'a laissée au niveau de la place Vendôme, j'ai rencontré deux jeunes hommes qui se sont mis en tête de me nourrir. Petite tartelette à la fraise, acceptée dans l'après-midi, quand j'ai vu que je fâchais mes hôtes (le grand grand black juché sur une petite, toute petite mobylette jaune [je n'invente rien] et ses amis). Le soir, alors que je mangeais tranquillement dans un restaurant rapide des environs du Louvre, l'un des employés m'a apporté une paille en me disant que si j'avais besoin de quoi que ce soit, il ne fallait pas que j'hésite à demander... Il est revenu un peu plus tard pour me conseiller de vérifier si j'avais gagné au jeu local, et comme il a vu que je ne voyais pas de quoi il était question, il s'en est chargé pour moi. Quelques instants après, il est revenu avec un dessert qu'il m'a offert. Là, des cuisines, est sorti un autre employé, qui a observé la scène de loin pour me voir ensuite rougir comme mon manteau et lui jeter un regard et un petit sourire gêné.
J'ai beaucoup de mal à refuser de la nourriture, je n'arrive pas à supporter le regard déçu de la personne qui offre... J'ai donc fini de manger aussi tranquillement que possible, et je suis allée remercier la personne qui discutait, mine de rien, à la porte avec quelqu'un...
Pour quelqu'un qui a contre-indication de sucre, ça fait beaucoup. Mais bon, ce sont des choses qui arrivent, je m'en serais voulu de refuser.

Et maintenant ? Maintenant, reprise de mes activités. Ca fait des mois que je bosse sur ce foutu concours, il est temps que je m'offre autre chose à me mettre sous la dent. Besoin de ma dose d'onirisme, et de ce point de vue, ces derniers temps ça a été plutôt carême...

Mademoiselle tout en haut,
avez-vous le vertige ?

11:20 PM

vendredi, novembre 21, 2003  
Tu me fais tourner la tête
Tarte aux poireaux, petit vin blanc. C'est lui qui est responsable du titre. Qu'importe.
Je suis vivante, vous savez ? Belle et bien vivante. C'est le retour du petit manège à idées stupides ou jolies.
Je suis allée faire un tour sur quelques blogs. Un bilan étrange. Je suis peut-être toute seule dans ma petite bulle avec mes petits camarades du fond du coeur, mais je crois que je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Je n'ai ni envie d'entrer dans la danse des sauteries adulescentes, ni dans le clan des cyniques fashion. Ca me donne plutôt des envies de grosses soirées sous la couette avec un bon bouquin...

1:37 PM

mercredi, novembre 19, 2003  
Maaaaaarre
Ca y est, j'en ai assez, plus qu'assez de travailler. En même temps, j'ai fait le calcul que ça fait depuis au moins avril que j'ai toujours un truc chiant en tête. J'ai bien pris des vacances, mais c'étaient davantage des parenthèses dans le travail, donc plutôt des moments largement plannifiés en fonction du travail.
Nous sommes en décembre. Et qu'est-ce qui vient ? D'abord une conférence, puis un article pour lequel je dois faire des finitions avant décembre. Ensuite, un autre concours à passer vers la mi décembre, et que je veux préparer. Enfin, un voyage avec une lourde préparation (au moins deux mois). Sachant que si je ne suis pas prise, dès janvier je reprends les cours de préparation pour le concours que j'aurai manqué...
C'est la fête.
Je crois qu'il va bientôt être temps que je me pose pour me demander ce que je veux vraiment. Il y a des choses qui sont aménageables, mais jusqu'à quel point ? Mes réflexions sur la fidélité avec Nava sont au point mort depuis juin. "On n'a pas le temps", dit-il. Jusqu'à quand ? D'autant que je crois qu'il s'est callé sur mon emploi du temps qui effectivement est chargé depuis juin, du point de vue temps et du point de vue liberté d'esprit. On peut se dire que tant qu'on est tous les deux enfermés dans notre boîte le problème de la fidélité ne se pose pas : voilà qui me semble déliremment présomptueux... Récemment, une petite gourgandine s'est mis en tête de faire une cour (maladroite) à mon amoureux ; je ne m'abaisse pas à moucher la jouvencelle, mais cette histoire sans importance m'a inspiré un agacement surjoué certes mais suffisamment présent à mon esprit pour que j'en parle ici...
Bref. J'ai envie de changer de cause à défendre, élargir mes horizons bouchés par les cours, les photocopies, les diapositives et les journaux en anglais. Faire le point, pas pour améliorer la qualité de mon travail, mais pour améliorer la qualité de ma vie. En attendant, je vais faire le contraire de ce que je dis pour encore un petit peu de temps, en travaillant encore pour un petit peu de temps avant d'entamer une réflexion plus profonde que "comment on dit "curiosité malsaine" en anglais?" (en ce moment ma réflexion atteint des profondeurs pédiluviennes).

7:07 PM

dimanche, novembre 16, 2003  
Trompettes de la renommée
Oooooh, j'ai eu mon dix-millième visiteur il y a peu de temps...
Ce qui m'amène à un coup d'oeil rétrospectif sur l'ensemble... Si je n'ai pas la renommée de certain(e)s, je suis contente de ce que ce petit blog ma apporté en termes de rencontres. Rencontres de toutes sortes, de durées très variables, d'intensités aussi... Des jeunes petits bloggueurs à qui j'ai souhaité la bienvenue et qui ne m'ont pas répondu aux personnes non bloggueuses mais sensibles à l'écrit sous des formes plus soutenues et avec qui j'ai eu des correspondances intenses.
Si mes échanges avec la plupart des personnes que j'ai croisées par ce biais sont restées vaines et sans intérêt particulier, j'ai en revanche vécu des choses intéressantes et fortes avec certaines d'entre elles. Elles ont chacune un trait de caractère, une conviction ou une perception en complet décallage avec leur environnement. Leur existence me permet de repousser les limites de ce qu'est la réalité : "oui, le monde semble fonctionner en gros comme ça, mais il existe au moins une personne à qui cette règle ne s'applique pas". C'est d'autant plus net qu'internet abolit en partie les limites de clans qui se forment dans la vie matérielle (internet en forme d'autres, mais pas tout à fait les mêmes, et du coup en combinant les deux je trouve qu'on arrive à quelque chose de relativement satisfaisant). J'espère leur apporter autant qu'elles m'apportent, mais en ces temps de travail intense, je ne me sens pas toujours tout à fait à la hauteur...

3:42 PM

jeudi, novembre 13, 2003  
Infidélité
Ce post se situe dans la continuité de l'agacement du post précédent.
Je ne me souviens pas avoir posté clairement là-dessus, si jamais je me répète, au moins j'ai la consolation de penser que ce dont je vais parler est un comportement assez peu répandu.
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas parlé d'infidélité, rappelons deux principes de théorie de mon monde à moi :
l'infidélité, ce n'est pas éprouver quelque chose et encore moins coucher avec quelqu'un d'autre que la personne avec laquelle on a le plus envie de faire un bout de vie (on en a déjà parlé vers le mois de juin, je n'ai pas envie de revenir sur ce sujet spécifique ce soir) ;
l'infidélité ne touche pas seulement la sphère de l'amour, mais elle touche aussi l'amitié ou toute autre forme de relation humaine un tant soit peu consistante (c'est le point qui m'intéresse particulièrement ce soir).
Il m'arrive d'être infidèle. Souvent, même, généralement quand, amie ou amante blessée, j'ai besoin de me protéger. En quoi consiste mon infidélité ? J'éteins mon portable. Je réponds à un mail, mais pas à sa totalité parce que ça demande du travail. Et que je m'économise, parce que j'ai d'excellentes raisons de penser que dans l'affaire je suis la personne qui fait les efforts, ou celle qui fait le plus d'efforts. Je ne propose pas une aide qu'il serait normal que je propose. Au lieu d'appeler, je m'offre un narguilé, ou je fais la vaisselle, ou je travaille. Je me débrouille pour arrêter de me lamenter parce que telle relation n'est pas comme je pensais pouvoir l'espérer. Ca aussi c'est une trahison. Une trahison vis-à-vis de la personne que je pense avoir en face de moi, au-delà des faiblesses ponctuelles, des débordements, des fatigues. Je crois que je suis capable de voir la personne telle qu'elle serait si elle s'affrontait ne serait-ce qu'un peu ; ça m'a joué un paquet de tours, parce que les gens parfois ils ont peur, ils croient qu'ils ne peuvent pas y arriver et ils se convainquent qu'ils sont comme ça, qu'ils souffrent d'être comme ça mais que "c'est comme ça on n'y changera rien, c'est ma nature". Parfois ils sont trop bloqués, par tout un tas de choses, et je me tais sur ce qu'ils seraient s'ils étaient complètement présent dans leur vie. Mais c'est rare.
Voilà un petit échantillon de mes trahisons (qui sont aussi des trahisons vis-à-vis de moi et de ce à quoi j'ai prévu que ma vie ressemble). Je devrais avoir honte, mais personne ne se rend compte de ma traitrise, alors je continue.
Je serais quand même trop heureuse qu'on me prenne sur le fait et qu'on me dise qu'il faut que j'arrête, qu'on en discute...

11:47 PM

 
Avertissement
Je crois vous avoir déjà parlé de Martha Koschka. J'hésitais à la suicider il y a quelque temps, parce qu'elle ne recevait plus de mails, et pour un personnage virtuel, l'absence de mails c'est la mort.
Une jeune polonaise était entrée en contact avec elle par le biais qu'elle utilise parfois pour pêcher les âmes. Elle avait répondu. Pas beaucoup de répondant, mais ses origines pouvaient éventuellement permettre à Martha de comprendre des choses, de s'ouvrir des horizons nouveaux. Mais comme d'habitude (je regrette tant d'avoir à écrire ça...), la jeune fille a disparu. Son dernier mail datait du 30 avril. Elle a écrit à nouveau, le 9 novembre. Plus de six mois.
J'en ai assez qu'on ne me prenne pas au sérieux sous prétexte que j'envoie des messages doux et rassurants. Si je ne te connais pas et que tu n'es pas assez organisé(e) pour être un minimum à la hauteur de tes propres envies, de tes propres rêves, tu vires, je ne veux même plus entendre parler de toi.
C'est usant, je vous assure, c'est usant. J'en ai même pleuré, fut un temps. Maintenant je suis fatiguée, juste fatiguée. Je repartirai à la pêche, et on verra bien ce qui viendra. Il me faut juste un peu de temps.
Bref, tout ça pour dire que si vous avez envie d'une relation avec quelqu'un, un mail tous les six mois, ça vous permettra à peine de connaître le prénom de la personne avant que l'un ou l'autre des correspondants meure : à quoi cela sert-il ? Il y a des choses qu'il faut faire ici et maintenant, se voiler la face ne les rend pas moins urgentes. Quant à moi, je ne vous attendrai pas six mois. Ce n'est pas un ultimatum, c'est une réalité : à vous de choisir ce qu'il convient d'en faire.

9:28 PM

 
Au coeur de la tempête
Je viens de lire un post qui m'a secouée. C'est l'histoire d'un petit gars qui se bat et qui réfléchit. D'un petit gars pour qui c'est pas facile, surtout en ce moment. Je ne connais pas la suite, mais je crois bien qu'avec la bonne dose d'analyse qu'il a, il va se coller en pilote semi-automatique, déconnecter un peu le coeur (même si on n'arrive jamais à le déconnecter complètement) et se sortir du cyclone doucement mais sûrement, comme un petit chalutier. Il verra ensuite ce qu'il convient de faire, quand il y verra plus clair. La suite, c'est lui qui vous la racontera.
En attendant, on garde le contact radio, n'est-ce pas ?

6:25 PM

mardi, novembre 11, 2003  
Elle est pas gentille
Ben non. Je suis pas là pour être gentille. Il y a eu un temps où je croyais qu'être gentil avec tout le monde c'était la plus grande des vertus. Et puis je me suis posée, assez tardivement, pour réfléchir à la chose. Et je me suis rendu compte que mon éducation était largement responsable dans mon engluement dans cette idée, mais qu'il n'y avait pas que ça. Une autre raison bien plus présente me motivait et cette raison c'était la peur qu'on ne m'aime pas.
Quand on ne t'aime pas parce que tu as une sale gueule et que tu es mal dans ta peau, tu as probablement plusieurs moyens de tenter d'améliorer ton sort. Moi j'avais choisi d'être gentille. Ca rendait le rejet des autres plus injuste, et si ça les rendait pas plus gentils avec moi au moins ça me faisait passer du statut de vermine méprisable à celui de martyre (ou presque, mais c'était tellement injuste, aussi), ce qui, on en conviendra, est autrement valorisant. "Ils sont pas gentils avec moi alors que moi je suis gentille bouhouhou".
Aujourd'hui, parce que je ne crois plus forcément tous ceux qui me dénigrent, et parce que j'ai réussi à prendre ma vie en main et à en faire quelque chose qui me plait de plus en plus, je n'ai plus ce besoin d'être gentille et je peux me permettre le luxe de m'offrir une gentillesse qui touchera d'abord les gens que j'aime et que j'estime avant de toucher le quidam moyen. Mon minimum gentillesse reste, je crois, relativement élévé (à Laon, j'ai failli manquer mon train en aidant un jeune irakien qui ne parlait pas un mot de français ou d'anglais à prendre son train pour Lille), mais il n'atteint plus les sommets délirants d'autrefois.
Accordons avec largesse à ceux que l'on rencontre le bénéfice du doute. Mais une gentillesse aveugle, qui s'applique à tous sans aucune espèce de discrimination, quelle est sa valeur ? Je ne suis pas bouddhiste pour croire que les "méchants" ont autant de valeur que les "bons". Je ne veux pas être gentille avec une personne dont je crois les idées nauséabondes, surtout que je n'ai pas assez de temps pour l'être avec ceux que j'estime et que j'aime.
Le problème que je rencontre depuis quelques années est celui des personnes qui sont gentilles avec moi mais pour lesquelles je n'ai pas l'ombre d'une trace d'estime. Je ne sais pas encore comment réagir dans ce genre de situations : la logique voudrait que je mette les choses à plat avec la personne, que je lui explique que franchement, ben non. Mais c'est bien là le problème : qu'est-ce qu'il faut faire quand c'est tout le mode de fonctionnement de la personne, ses idéaux, ses relations amicales et amoureuses, sa relation à la vie qui me rebute ? J'ai peur de blesser inutilement : ce que j'ai à dire, peu de personnes en feront quelque chose pour l'excellente raison qu'elles ne le veulent pas, voire qu'elles ne le peuvent pas.
C'est dur ce que je dis, mais je ne crois pas que je suis capable de m'entendre avec tout le monde. Et puis je suis convaincue que ces personnes si gentiiiiilles, si elles affrontaient un peu leur angoisse d'être seules, si elles réfléchissaient à d'autres moments que celui des mots croisés, elles me rejetteraient probablement. J'ai fait des choix qui m'isolent de la majeure partie des gens, et que je crois définitoires de moi. C'est assez amusant de la part de quelqu'un qui voulait tant s'intégrer, plus jeune.

6:32 PM

vendredi, novembre 07, 2003  
Fatigue
C'est elle qui m'a amenée jusqu'ici. Les nerfs tendus, les yeux qui lâchent et qui n'en peuvent plus, les petits ruisseaux. Envie d'être un petit animal fouisseur dont la seule préoccupation soit de trouver la meilleure position pour se préparer à hiberner, bien au chaud au fond de son terrier.
Envie de dire : si ça ne vous plaît pas et que vous n'avez rien d'autre à proposer de mieux, je vous emmerde, moi au moins j'aurai essayé.
J'ai la pensée qui part dans tous les sens, j'ai le coeur qui vrille. J'ai envie de plein de choses. Je veux. Si je l'aimais, je crois que je voudrais ma maman. Et puis je veux mon amant aussi. Ses mains, ses lèvres, son regard posé sur moi. Les frémissements d'un corps qui vit, mis en contact avec un autre corps qui vit.
Je veux oublier, et pour combler le vide, me souvenir.
Rien de grave. De toutes façons, je suis Protégée. Peu de personnes sont capables de comprendre la dernière phrase. Certaines personnes me protègent sans même s'en rendre compte (chose curieuse). Je peux très bien ne pas avoir ce concours cette année. Il faudra envisager de recommencer l'an prochain. C'est possible, et ça rend possible des choses qui me tentent aussi beaucoup. Alors ? Alors rien. Se calmer, se soigner, mobiliser ses ressources, se battre, mais intelligemment; sans oublier les choses importantes en cours de route.
Mais je me vide sans t'apporter grand chose, lecteur... Je vais tenter d'y remédier. Tu as lu dans le Monde cet article qui disait que Bush avait signé l'interdiction de certains types de procédures d'avortement, celles dites "par dilatation et extraction". Maintenant je voudrais que tu te demandes sérieusement ce que tu en penses.
Et ensuite, je voudrais que tu te demandes si tu t'es demandé 1) ce que ça voulait dire : "par dilatation et extraction", ", et 2) ce qu'il se passe en France une fois qu'une femme a dépassé les trois mois de grossesse et souhaite avorter en France.
Je n'ai rien dit de mon opinion sur l'affaire ; ce que je fais là, c'est juste parler de méthode.
Voilà. Maintenant, je retourne à mon silence virtuel pour quelque temps encore. A bientôt.

1:04 AM

jeudi, octobre 30, 2003  
Enormément de travail. Très peu de temps, beaucoup de stress. Pas de post prévu avant le premier oral du concours... Silence d'une semaine à prévoir. A bientôt.

8:00 PM

lundi, octobre 27, 2003  
Alcoolisme
-"Thiom, j'ai passé toute la journée à être stressée"
-"Tu me fais rire, tu es tout le temps stressée. Tu veux un petit coup de rhum ?"
(NdT hier soir, on a démontré l'efficacité certaine d'une demie-bouteille de côtes de Brouilly et du petit coup de rhum dont il est question plus haut)
-"Je vais quand même pas devenir alcoolique..."
-"Pour ne pas stresser ces prochains temps je crois que tu peux devenir alcoolique"
Après l'alcoolisme mondain, l'alcoolisme compétitif... Je ne crois pas qu'il était très sérieux. Enfin, de toutes façons, on ne va pas en venir là tout de même.
La déchéance de Fabienne F., prostituée de la bouteille dans l'espoir d'entrer, enfin, dans le sérail de la Très Sainte Elite de la Nation (sisi, avec des majuscules partout ;))...

8:16 PM

vendredi, octobre 24, 2003  
Mince alors
Ca fait bien bizarre de voir son nom sur la liste. Mes baffouilles à l'écrit ont été suffisamment bonnes pour qu'on m'autorise à passer en deuxième semaine. Pas de vacances pour Fabienne Franseuil, mais du baume au coeur, et pas qu'un peu ! Et la rage de pousser les limites un petit peu plus loin...

1:39 PM

jeudi, octobre 23, 2003  
Et enfin
Une croix rouge. Tout un tas de raisons, dont certaines se reconnaîtront d'elle-mêmes ;)
C'est rigolo que ça arrive la veille de mes résultats. Du coup, je suis d'un calme olympien. Ca cache peut-être quelque chose, mais c'est pas grave parce qu'au moins cette nuit je vais bien dormir. J'ai l'impression que je devrais baliser à mort même si je n'y peux rien (mon comportement "habituel"), mais là, ça va, ça va plutôt bien. On verra bien. De toutes façons il n'y a plus grand chose à faire maintenant...

1:41 AM

mardi, octobre 21, 2003  
Surveillance
Je crois qu'en dépit de mes progrès dans le domaine, je reste encore bien attachée aux apparences. Montrer à l'autre une façade qui lui permettra de passer outre mon malaise larvé dans mes mots s'il estime qu'il a sa charge de problèmes. Répondre d'une voix suraigue le sempiternel "ça va et toi ?". Je n'en suis plus à répondre ça quand j'ai la voix secouée de sanglots (c'est arrivé...), mais il me reste du chemin à faire.
Ce qui m'ennuie, c'est que je me convaincs que "c'est pas si grave". Les causes sont pas "graves", on n'en meurt pas, on ne se précipite pas dans le cabinet d'un psychologue pour ça, on ne remet pas en question ses relations avec les autres pour ce genre de raisons. Ca va aller. Demain.
Sauf que je n'ai pas assez de retour sur moi pour savoir où j'en suis réellement, et qu'il est possible que j'accumule les "demains" pendant un bout de temps sans m'en être aperçue. Je ne me sens pas bien, et je crois que ça couvre peut-être les deux tiers de mon temps. Peut-être plus encore. Comme je ne sais pas, j'ai décidé de vérifier. Un geste simple : le soir, quand j'ai terminé ma journée, je marque une croix dans la case du jour, noire si elle est mauvaise, rouge si elle est normale ou bonne. Après il faudra que je tire les conclusions qui s'imposent, parce que la vie est courte et que je voudrais la vivre bien. Il faudra que je détermine le rôle de mon concours dans tout ça (sans tout lui mettre dessus non plus...), et que je ré-équilibre le tout. Je ne suis pas là pour aller "pas trop mal", mais pour aller "bien" voire "très bien". Pourquoi en serait-il autrement ? Je ne vois pas de raison majeure. J'avais oublié, je crois.
Depuis que j'ai décidé de faire ça, il y a cinq croix noires dans mon agenda, celle d'aujourd'hui comprise. J'ai commencé le 17.

9:17 PM

 
L'enveloppe
10x15. Rabat triangulaire, couleur blanche, papier épais. Elle porte mon nom. J'hésite un peu mais je reconnais l'écriture. Ca fait plaisir, je me demande ce qui se dit dedans. J'ouvre. Je vois le sommet d'une autre enveloppe. Je sors l'enveloppe de son enveloppe, et ce n'est qu'en voyant l'adresse que je me rappelle : eh meeeeeerde, la redirection du courrier, tout ça.
L'enveloppe postée, quelques légumes achetés parce qu'il y en a marre de se nourrir de n'importe quoi, je rentre chez moi. L'enveloppe extérieure gît sur la couverture. Je n'ai pas eu le courage de la jeter. Elle porte son écriture, et mon nom. Une idée stupide me vient en tête et je ne résiste pas à la tentation de vérifier. Rien de plus que l'enveloppe que j'ai postée. Pour une fois, j'aurais bien aimé que la poste soit en grève aujourd'hui...

5:07 PM

lundi, octobre 20, 2003  
Mon coeur qui bat
C'est ce que j'ai entendu hier en remontant la rue Mouffetard où chantaient les petits chanteurs du dimanche qui aiment à s'égosiller sur les airs qui font qu'on se sent plus parisien à défaut de se sentir chanteur. Je passais vite mais la phrase, sortie de son contexte, m'a giflée violemment. Un tesson de verre enfoncé dans mon ventre, là où s'est chaud et tranquille. Les yeux qui s'embuent. Je ne sais pas ce qui s'est passé à ce moment-là. Même cette incompréhension me semble caractéristique de ces quelques derniers jours de ma vie : impossible de savoir si c'est mon actuelle sensation de fragilité physique ou un manque de marque d'amour ou d'attention. Ce que je sais c'est que tout autour de moi c'est gris, c'est hostile, parfois compliqué, agressif. Et je me sens bien fragile en ce moment...
J'ai tout de même découvert une chose : formuler ces besoins me permet de mieux en supporter le manque. Un tout petit peu, c'est pas grand chose, mais c'est suffisant pour que les larmes ne tombent pas.
Alors je dis à qui veut l'entendre que j'ai besoin qu'on fasse attention à moi, qu'on me dise : tu sais, je t'ai vue, et je ne vais pas faire comme si tu n'étais pas là. Même si ça ne change rien de la situation, ça fait tout de même du bien de le dire. Ca évite de se détruire davantage à l'intérieur. Je suis déjà tellement stressée, anxieuse, que je finis par avoir des douleurs au coeur et à la poitrine (c'est pour ça aussi que j'ai réagi si fortment hier)... Je ne me sens pas bien : peut-être que dire ça aussi ça m'aidera à aller un tout petit peu mieux...
Je ne veux pas avoir de problèmes de coeur, ou me déclencher toute seule comme une grande une tumeur parce que je suis trop angoissée, parce que je prends trop fort les choses qui arrivent. Je ne veux pas non plus me bousiller la santé parce que les gens ne font attention ni à moi, ni au reste (et finalement, même pas à eux-mêmes dans certains cas malheureusement trop fréquents). Ca serait quand même pas très juste. Faut que je fasse quelque chose. Heureusement, pour m'aider, il y a de temps en temps des exceptions à ce vide momentané mais pénible, des gestes qui me regonflent un petit peu. Ca me permet de me rappeler un peu aussi que je n'ai pas toujours un besoin aussi intense, et que ça finira par passer.

8:06 PM

dimanche, octobre 19, 2003  
Petits rituels des relations complexes entre générations
Naturellement, je suis un peu loin de tout ça maintenant, étant donné que je ne vois ma mère, au mieux, que tous les six mois alors qu'elle vit comme moi en région parisienne. Mais il y a des témoignages dans cet article du Monde qui m'ont rappelé des souvenirs... qui parfois n'en sont pas tout à fait... Le chantage affectif, la conviction que tu ne fais pas ce qu'il faut, l'égocentrisme d'une mère (mal) déguisé sous un altruisme délirant. Et en fond de tableau, cette idée qui me ferait rire si elle ne causait pas tant de dégâts : "tu me dois la vie". Alors qu'il faut quand même le reconnaître, faire un enfant est un acte d'un égoisme complet. Il n'empêche que certains parents font payer cher à leur progéniture leur propre égoisme... Il faut bien se payer de tous les sacrifices liés à la venue d'un enfant, et comme il est hors de question d'admettre qu'on est le responsable, il faut bien trouver un autre coupable... J'avais commencé ce post en me disant que ce comportement était complètement incohérent, mais finalement je le trouve bien tristement logique, à condition naturellement d'accepter d'être une tête vide, sans aucun scrupule et sans aucun retour sur soi...

12:00 PM

samedi, octobre 18, 2003  
Si le hasard m'aide, en plus...
Hier soir, en rentrant chez moi, j'ai vu, attendant sur le quai de la station Monge, un homme debout qui lisait Jack Kerouac, Sur la route. Ah non, j'ai vérifié, et ça ne s'écrit pas comme ça mais plutôt comme ça : Jack Kerouac, Sur la route.

4:19 PM

vendredi, octobre 17, 2003  
Diatribe contre l'homéopathe
J'avais l'intention de l'incendier à la moindre petite remarque qui me semblerait déplacée. Tout en espérant que depuis la fois précédente, il aurait changé de dispositions d'esprit.
Il était plutôt en forme, me sortant qu'il voulait apprendre à me connaître pour mieux m'aimer, que s'il était parvenu à m'apporter un peu de bien-être il en serait comblé. C'est très curieux d'avoir la vague sensation d'être au monde la plus belle chose qu'un être humain ait eue à contempler... et d'avoir en même temps la conviction que cette infatuation est, sinon superficielle, sinon tout simplement jouée...
Après tout, j'appelais bien "nymphes" mes camarades de DEUG, tout en sachant qu'elles n'étaient pas des nymphes, et que nos relations n'étaient pas à la hauteur de ce que j'aurais voulu. Ma grandiloquence d'alors me fait penser à celle de mon homéopathe. S'il veut me couvrir de regards sirupeux et de paroles attendries, ça me gêne, ça me fait tirer une gueule de trois pieds de long et le fusiller du regard, mais ça n'est pas la mort du petit canard (ni de la petite oie blanche, que je ne suis pas du reste). Mon médecin, celui qui m'a donné les coordonnées de cet hurluberlu, m'a rappelé de ne pas m'arrêter aux apparences... Et en lui, j'ai vraiment confiance.
En même temps, je ne le revois (théoriquement) que dans quatre mois.

2:14 PM

 
Enfin
Une semaine que je suis malade, et enfin l'étau se désserre. Me voilà de retour dans un monde qui peut à nouveau être confondu avec la réalité. Quand on délire à moitié sous l'effet de la fièvre ou de la fatigue, ce qui passe devant nos yeux a quelque chose... d'impressionniste ; on ne risque pas de s'y tromper.
D'ici une semaine je devrais avoir un élément de réponse quant à mon avenir proche. Je travaille d'arrache-pied, avec le plaisir de quelqu'un qui a été sevré de ce qu'il aime depuis un bon moment. J'aime ce que je fais. J'ai plus d'une raison d'être écoeurée du milieu universitaire, mais mon domaine, je l'aime énormément. Je suis obligée de rester discrète sur le sujet ici, pour des raisons qui, je vous l'assure, sont tout à fait excellentes, mais je n'exclus pas d'en parler ailleurs, sous une autre identité (qui sait, peut-être la mienne ? ;)).
Ces derniers temps, je me suis demandé si je n'allais pas faire un petit résumé sur Fabienne Franseuil pour ceux qui auraient pris le train en route et qui voudraient savoir qui se trouve derrière ce layout fabuleux et absolument personnel, qui écrit pour geindre sur une petite histoire de problème de communication sans aucune gravité, alors que vous êtes célibataire forcé depuis de longues années. Je ne me vois pas écrire un résumé sous la forme d'un post, parce qu'un post, ça reste, ça rentre dans les petites archives de Google ou d'ailleurs et ça finirait peut-être par me poser des problèmes. Ce que je pense faire, c'est davantage un post où je mettrais un petit résumé des informations qui me semblent importantes pour comprendre la suite, et où ceux qui le souhaitent pourraient poser des questions. A la fin de la journée, ou bien au bout de deux jours, j'efface l'ensemble. Je ne sais pas si ça vous intéresse, je sais qu'il y a des gens qui m'ont écrit que mes archives étaient indisponibles... Pour le coup, ce n'est pas moi, c'est Blogger. Donc dites moi si ça vous intéresse, sinon débrouillez vous.
On m'a demandé aussi une liste de liens de gens que je lis et relis. Ca m'ennuie d'en faire une pour la mettre ici dans un coin, comme une espèce de tableau des Elus, ce qui nécessairement implique un groupe bien plus grand de Réprouvés. Ca ne fonctionne pas comme ça chez moi. Il y a tellement de raisons différentes pour lire un blog : on se sent personnellement proche de l'auteur, on est entré en polémique avec un autre et on attend sa réponse dans les commentaires, on veut savoir si les quelques personnes qu'on a rencontrées en chair et en os sont vivantes et vont bien, on est tombé sur un poème qui nous a suivi toute la journée, un bloggeur a des problèmes et on veut lui apporter son soutien rien qu'en étant là... A part la fascination morbide ("ce blog distille des idées plus que délétères, je me demande jusqu'où ça va aller", "ce blog présente des idées vraiment stupides, je me demande si son auteur est pareil"), je me permets à peu près tout.
Il y a naturellement des gens que je visite souvent, plusieurs fois par jour quand je suis chez moi, mais même dans ma compulsivité malade, il m'arrive de changer drastiquement pour des raisons qui me sont propres. Et puis tout de même, si vous attendez après Fabienne Franseuil pour un lien ou une quelconque marque de reconnaissance, c'est 1) que vous êtes tombé bien bas 2) que vous me connaissez dans la vraie vie, et dans ce cas, écrivez moi un mail ou passez-moi un coup de fil et vous m'entendrez vous dire de vive voix toute l'estime que je vous porte (si toutefois c'est le cas, naturellement), c'est agréable aussi je crois.
Pour cette histoire de liens, au mieux, ce que je peux faire, de temps en temps, c'est ça :
Fabienne Franseuil est fascinée par la mirifique Anne Archet, au verbe coupant comme un couteau, aux mots piquants comme une fourchette. Bon appétit.

10:11 AM

 
La Grande Dame
"Vous n'écrivez plus". C'était à peu près ma manière de dire bonjour à JB quand il lui arrivait, par hasard, de frapper à mon carreau (ce que je déteste au plus haut point, vous êtes prévenus).
Le mail était le seul moyen de le joindre. Jusqu'à ce qu'il décide que décidément, il était trop débordé pour continuer. Exit Martha K. Et à chaque fois c'était la même chanson : "je vous écris dès que je rentre". Résultat, au mieux, un mail aussi plat qu'une limande, et tout pollué de fatigue et de travail.
Je ne sais plus la chronologie de l'histoire. Je crois qu'un peu avant de poser mes lèvres sur les siennes, j'avais caressé le rêve de l'emmener avec moi là-bas. J'aurais organisé une sortie avec mes petits, et je me serais arrangée pour arriver plus tôt. Je voulais le rencontrer dans cet espace gigantesque, ce formidable château de cartes. J'étais en plein rêve informulé quand il a commencé à me fausser compagnie. Il lui arrivait de venir me voir au compte goutte, et de me servir son babil survolté.
Une correspondance qui fut foisonnante, et à défaut d'être brillante, elle était ponctuée par quelques travaux d'écriture qu'il avait en stock. J'aimais sa prose et chose étonnante, par écrit il parvenait à se quitter lui-même pour devenir tout autre. L'un de ses romans était le roman d'un jeune homme réfléchi, tour à tour grave et fantaisiste, et je dois dire, assez intelligent. Pas de quoi effacer les discussions où il "m'apprenait la vie", m'assénait clichés et a priori effarants, réac même pour le siècle précédent, mais c'était toujours mieux que rien. J'étais dans un complet désoeuvrement, j'avais rencontré trop de cyniques et je n'aspirais pour l'heure qu'au calme, agrémenté de relations aussi éphémères qu'inoffensives. Le seul rêve que je me permettais à son égard, c'était ce voyage à Beauvais ; deux amateurs d'architecture face à l'un des monuments les plus fascinants de l'époque médiévale. Et puis j'ai voulu tirer au clair les raisons de son étrange comportement, mélange de distance, de nervosité, de contradictions. Un baiser me semblait des plus efficaces, et effectivement, il fut. J'ai enfin eu ma réponse : toute jeune fille soigneusement dissimulée par ses soins, relation à distance depuis trois ans... D'accord, la méthode était musclée ; en l'occurence, il me semble qu'il a récolté ce qu'il avait semé... Bref.
Au moins, il y avait enfin une raison autre que son "surbooking". Fini Beauvais. De toutes façons, l'année scolaire s'est poursuivie sans que je trouve le moyen, ou le courage, d'organiser la fameuse sortie. Les petits ne verront jamais Beauvais. Je ne sais pas si j'avais vraiment cru un jour pouvoir l'arracher à son travail pour aller contempler cette merveille d'architecture médiévale.
Et puis finalement, je verrai Beauvais. D'ici quinze jours, je verrai Beauvais. J'irai seule, minuscule, j'entrerai comme une voleuse dans le grand édifice, et après tant de rêves, je me construirai mon histoire. Une histoire d'architecte, de silence, et de vaisseau. Un vaisseau de pierre et de verre. Une histoire de fragilité...

12:42 AM

mardi, octobre 14, 2003  
Ruminante
Ca commence par un petit message sur un répondeur dans l'un des coins de la France. Puis un échange de petits textos. Dans le noir, les petits messages s'affichent en noir sur fond vert luminescent. J'ai le coeur au chaud, je m'émerveille sur les nouvelles technologies, je me dis que les amoureux du dix-neuvième siècle n'avaient généralement pas le téléphone, quant au courrier, c'était dans la journée, et encore pas tous les jours, loin de là... Mais la nuit, rien, rien, rien. On se couchait sans un mot de l'aimé(e).
Et puis j'envoie une question dans l'espace, et puis plus rien. Pas de réponse.
Impression de parler à une porte fermée. Et hermétique. Et blindée. Isolement subit, alors que j'avais le coeur ouvert. Il se resserre violemment, comme une anémone de mer effrayée par le contact d'un poisson-pierre. Et la machine à ruminer qui se met en route. Panne technique ou surdité, manque d'attention ? Je me rappelle certains épisodes où la technique était responsable : le message n'est peut-être pas arrivé, je le renvois en rajoutant un petit quelque chose à la fin. Toujours rien.
Je pourrais me dire que j'aurai l'explication demain, que ce n'est pas grave, qu'il ne faut pas dramatiser. Mais l'anémone a pris un coup. Bon d'accord, pas qu'un seul. D'abord il y a le très vieux coup, celui qui revient du fin fond de la mémoire. Et puis il y a eu le coup d'il y a quelques jours. Et puis maintenant il y a celui-là. Je crois que c'est un petit mélange des trois qui me roule dans le crâne. J'arrive pas à ne pas dramatiser. De petites voix désagréables me glissent de petites remarques blessantes. Je fais ce que je peux pour ne pas les écouter, mais là encore, la plaie est ouverte, on dirait qu'elle attend un couteau pour s'y retourner. Je finis par prendre mon téléphone pour tirer l'histoire au clair. Je tombe sur son répondeur. Dépose un message à deux faces, l'une pour l'incident technique, l'autre pour la négligence, avec un net favoritisme pour la négligence : j'ai mal. Je raccroche et repense au message. J'imagine mon message flottant dans l'air, avec sa fin si froide qu'on peut voir des stalactites en bas des lettres. Avec tout ça je ne sais toujours pas ce qu'il se passe. Je crois qu'il est parti faire autre chose parce que l'échange ne l'inspirait plus, qu'éventuellement il s'est convaincu qu'il était terminé. Qu'il a éteint son mobile immédiatement après. J'ai mal au coeur. Ca commencait si bien, ça n'aurait pas dû se terminer comme ça. La réponse aurait dû venir, j'aurais envoyé un dernier petit quelque chose histoire de clore l'échange, et je me serais recroquevillée dans les couvertures avec un sourire pour coussin. Au lieu de ça, je garde les yeux grand ouverts dans le noir, me tournant et me retournant, luttant contre mes démons, de plus en plus nombreux, et plus en plus vieux. Quant mon téléphone se met à vibrer, à 4h du matin, j'ai l'impression de m'être seulement assoupie.
Panne technique. De son côté. Désolé.
Ce n'est pas l'apaisement que j'espérais, mais je m'endors là-dessus.
En réfléchissant avec mon correspondant, je crois que j'ai trouvé où le bât blesse. Quand j'écris, même un texto, ça a la même valeur que ma parole. Je soigne mes mots pour la personne qui les recevra. Cet échange d'apparence virtuelle est finalement pour moi comme une conversation dans sa cuisine, en face à face. Il existe pleinement dans mon monde quand je lui écris. Du coup, ne pas me répondre, c'est comme quitter la pièce sans un mot et sans revenir après que j'aie posé une question. Je savais que ça me le faisait pour les mails, et je faisais attention à ne pas être trop pesante là-dessus, et je constate que ça me le fait aussi pour les textos (pour le courrier papier ça ferait probablement pareil...). Je ne sais pas ce que je suis supposée faire de cette découverte : me forcer à relativiser l'importance de ses messages, c'est amoindrir celle des miens... Lui écrire, c'est ma manière de le rendre présent ; si j'accorde moins d'importance à notre correspondance, il sera moins présent. Je trouve ça... dommage.

11:02 AM

lundi, octobre 13, 2003  
Il paraît que c'est à la mode
Alors moi aussi je suis malade. Reprise des émissions quand je thermomètre plus bas.

7:41 PM

mardi, octobre 07, 2003  
N'ayons l'air de rien...
Les petites pensées roulent dans mon crâne. Hier soir. Un quai de métro. Je tapote du pied au son des Fabulous Trobadors (jeudi soir, je vais les voir. Seule. Il m'a dit que si je le réclamais à corps et à cris, il venait... AAAAAArgh vraiment c'est pas gentil de me coller un choix pareil).
Et puis, une phrase émerge, lumineuse, limpide. Une phrase de la trempe de ces vérités immuables, de celles qu'on pourrait graver sur les monuments :
"Que c'est beau un mec qui bande, que c'est lisse et doux, un mec qui bande, et qui sourit".
L'image que je me suis construite sur cette phrase m'a troublée. J'y ai reconnu un regard, la forme d'un visage, les lignes d'un corps... J'ai souri, je crois...
Le métro est arrivé quelques instants après, et je vous parie que personne n'a rien vu, pourtant, je suis sûre qu'un court instant, j'ai rougi. Les gens ne sont décidément pas très observateurs ;)

9:07 PM

 
Mante ou barbante
Je ne sais pas exactement ce que ça signifie, mais depuis trois ans, j'entretiens des correspondances longues avec un unique interlocuteur, qui change au bout de quelques mois. Cette succession m'étonne, mais à vrai dire il m'aurait probablement été difficile d'entretenir deux correspondances intenses en même temps.
Les personnes sont plus ou moins tenaces, et leurs raisons de m'écrire diverses. Toujours est-il qu'au bout d'un certain temps, mes interlocuteurs disparaissent. Les échanges s'étiolent et je me retrouve seule. Ce qui a été échangé, c'est bien déjà, j'ai vécu des moments fantastiques grâce à ces personnes qui tirent leur révérence au bout d'un moment. Mais je ne comprends pas pourquoi ça se finit (pourquoi faut-il que ça finisse ?) de la même façon, presque à chaque fois. J'ai beau me dire "peut-être que c'est le cours naturel des choses", amertume...
Fabienne Franseuil épuise ses correspondants (formulation aussi ambigue que la situation, la réalité se trouve probablement quelque part dans cette polysémie).

9:51 AM

vendredi, octobre 03, 2003  
J'ai eu ma dose pour aujourd'hui
Ahahahaha, ça faisait bien longtemps que je m'en étais pas pris plein la gueule comme ça par one bonne connasse qui me fait l'honneur de me prendre pour une abrutie alors que je n'ai encore rien dit. J'ai cinq minutes pour me vider de cette merde, parce qu'après je passe à autre chose. Elle a probablement des raisons de s'être comportée comme ça, tout comme j'aurais eu probablement des raisons de lui coller ma main sur la figure.
Ca devait être un entretien, et ça aurait pu tourner à l'entretien d'embauche. Quel plaisir de répondre : "oui, ça peut m'intéresser, ça dépend des conditions". Quand j'ai vu comment ça tournait, j'ai été contente de ne pas m'être trop avancée. Pas envie de travailler dans ces conditions. Marre de me faire marcher sur la tête et de ne rien dire, ça ne m'arrive pas très souvent, mais quand ça m'arrive, je réagis de plus en plus mal. J'ai beau avoir des raisons rationnelles de laisser faire, il y a une autre partie de moi qui m'en veut parce que je n'ai rien fait. Frustration. Injustice. Parce que quand même, je me suis rendu compte avec les années que je savais faire certaines choses, et que finalement, les parcours de ces gens méprisants et agressifs n'avaient pas tant de choses pour me faire pâlir.
Votre temps de prise de tête est écoulé.

2:10 PM

jeudi, octobre 02, 2003  
Retour
Rentrée de Bordeaux cet après-midi. Il fait beau même ici, on dirait un printemps en sursis, une occasion, la dernière avant l'an prochain, de sentir ses tripes se serrer, de se sentir vivant, de tomber amoureux? J'aime les amours d'automne, elle ont ce petit quelque chose d'électrique qui me fait perdre l'équilibre, la dernière énergie magnifiée avant le sommeil de l'hiver.
Aujourd'hui, j'ai appelé ma soeur, c'est son anniversaire. Ca sonne joyeux à l'autre bout du fil. Je crois que je n'aurais pu lui faire plus beau cadeau que celui de l'appeler. Ca me sidère toujours. Elle ne m'appelle jamais.
On parle, elle fait tout ce qu'elle peut pour calmer les enfants, pour m'entendre mieux. Et là, elle me sort la phrase qui me scie : "tu sais Fabienne, c'est vrai qu'on est loin, ça fait bien trois ans qu'on s'est vues, ben tu peux pas imaginer combien ça me fait braire de ne pas pouvoir te voir". Le plus fascinant, c'est que je crois bien que c'est vrai.
Ca a l'air sympa, Rennes, il faudra que j'aille y faire un tour un de ces quatre...

7:42 PM

samedi, septembre 27, 2003  
Désespérant
S'il y a un type d'émission radiophoniques que j'évite d'écouter, c'est les émissions où il y a du public qui parle. Je suis retombée sur l'une de ces émissions, sur Europe 2, le soir, et ça m'a permis de vérifier l'état d'écoeurement dans lequel ça me met. Ce n'est même pas assez caricatural pour être motivant (je lis les programmes du front national pendant les élections, tout ça), non, c'est juste médiocre. La paresse intellectuelle, la suffisance, l'instinct grégaire, la copie d'une réalité modelée à partir de ce qu'on voit à la télévision.
Il y aurait tellement de travail. Tellement d'idées stupides à démonter avant d'arriver à quelque chose de vraiment intéressant. Ce soir, un type a appelé pour avoir l'avis de l'animateur et des auditeurs sur son problème qui était que sa copine avait pris du poids (10-15 kg). Il était emmerdé parce qu'"il n'avait plus de désir pour elle". En fait, quelques phrases plus loin, on entendait le vrai problème de fond que ça posait : il ne pouvait plus la sortir et la montrer, montrer aux autres qu'ils ne pouvaient pas avoir aussi bien. Si les mots ne sont pas exactement les mêmes, les faits sont exacts.
Qu'a fait l'animateur ? Il l'a sermonné. Ah, me direz-vous. Oui sauf qu'il l'a sermonné sur le fait qu'il était un peu rude avec elle, qu'une grosse pouvait être tout à fait séduisante, tout ça. Vous, je ne sais pas, mais moi il me semble qu'on est passés à côté d'un petit quelque chose...
Je ne vais pas continuer à écouter la chose. Je suis tombée dessus parce que j'aime parfois les morceaux qu'ils diffusent sur cette radio. Fi des fascinations morbides, des "mais qu'est-ce qu'il est con çui là, regarde ! Rhoooo c'qu'il est con !". Alors c'est sûr que ça a l'avantage de me rehausser mon pauvre petit ego en déroute, mais bon, moi je préfèrerais quand même ressentir un enthousiasme échevelé pour des émissions, pour des réflexions, pour des gens. Quant à mon ego, je trouverai bien un autre moyen de le soulager...

12:58 AM

mardi, septembre 23, 2003  
J'aimerais bien comprendre
... mias ça ne me traumatise pas non plus. Pourquoi Sans prétention m'est inaccessible alors que je peux venir ici taper des insultes à Blogger ? Bref.
Observer les gens. En ma qualité de fille souvent seule, au cinéma, au restau, dans la rue, je regarde les gens. Je ne me lasse pas de les regarder. Je suppose que mon cerveau espère y trouver quelque chose qui me permettra de vivre mieux avec mes congénères. Je ne suis pas trop convaincue de l'efficacité ni même du bien fondé de la méthode : le résultat de mes observations est souvent que les gens sont primaires, fascinés par des choses qui m'effraient, et pires en groupes, et que de manière générale, ils ne font pas attention. Pas attention aux autres gens, et à tout le reste en général et en particulier. Il ne se posent pas de questions, se prennent pour les rois du monde par alternances, les deux bras étendus à la proue d'un navire marchand dont le naufrage viendra agrémenter d'un nouveau matériau les châteaux de sable sur toute la côte Atlantique. Le reste du temps ils se livrent à des combats dignes de figurer dans un documentaire animalier, où à la place du choc des andouillers des cerfs on pourrait voir des andouilles se desservir sans même s'en rendre compte. C'est peut-être ce dernier point qui me déprime le plus. Ne pas se rendre compte. Ne pas se rendre compte que ce qu'on colporte est le plus souvent stupide, qu'on passe à côté de sa vie pour les andouilles les plus riches intérieurement, et que peut-être (misère), un jour quand il sera tard, très tard, ils se rendront compte de l'étendue du désastre, qu'ils n'auront même pas choisi en leur âme et conscience de faire ce qu'ils ont fait. Ca doit être affreux de ne pas pouvoir se retourner sur sa vie et se dire : au moins j'ai vraiment fait ce que j'ai voulu. On se plaint souvent des entraves à notre liberté, les horaires dingues, les salaires misérables, les contraintes de toutes sortes; à quoi ça peut bien rimer quand on passe à côté de l'une de nos libertés les plus fondamentales, celle de (tenter de) penser par soi-même ?
Je ne sais pas comment on se met brusquement à réfléchir. Je m'y suis frottée il y a un peu moins de dix ans, et je crois pouvoir dire que je m'y suis vraiment mise depuis trois ans. Malgré les encouragements de Thiom, les choses ne se sont pas réellement faites avant notre séparation, pour des raisons un peu trop compliquées à expliquer ici et maintenant. Mais il se trouve que c'est devenu une spirale sans fin, une réflexion en appelant souvent une autre. Et alors que j'atteins mon "objectif" après dix ans, je ne suis pas capable de dire exactement pourquoi brusquement ça s'est déclenché. Je suppose que ça vient d'un mélange de besoin, d'envie et de conditions favorables pour que la chose se fasse de manière naturelle. Je suppose que ça dépend des gens, que le dosage des éléments pour moi ne conviendra pas à une autre personne, je me dis que ce qui m'est arrivé aurait très bien pu ne pas m'arriver. Ca aussi ça me trouble.
Bon je passais juste voir si la republication du blog allait permettre de résoudre mon problème, et j'ai pas le courage de jeter ce post...

10:39 AM

lundi, septembre 22, 2003  
Réponse à un post de Nacara
Moi j'ai la recette des miracles (les ingrédients sont faciles à se procurer, c'est le tour de main qu'il faut choper) :
-Concentrez vous très fort sur la chose que vous voulez, histoire d'être sûr(e) que c'est bien ça que vous voulez et pas autre chose.
-Ecrivez-la sur une feuille de papier.
-Concentrez vous encore.
-Puis notez lentement, en tête de la feuille : "Liste des choses à faire".
-Marquez vous un rendez-vous avec vous même sur votre agenda pour faire le point sur la liste. Biffez l'élément sur votre liste une fois le miracle accompli.
Deux recettes dans une même soirée, Fabienne Franseuil se met aux fourneaux !

12:29 AM

dimanche, septembre 21, 2003  
Refferers
Les refferers sont décidément une source inépuisable d'émerveillement. Quelqu'un est arrivé ici en tapant :
"poeme pour une personne qu'on aime en secret". Une telle requête ne pouvait me laisser indifférente, et j'ai décidé, chez lecteur (trice) occasionnel (le), de répondre à ta requète. J'ai pris le parti de faire un poème homme -> femme, mais avec quelques modifications ça fonctionne (mais bien, mais ça fonctionne). Je pensais mettre en titre "Aveu", titre court, incisif, mais si vous êtes d'humeur plus bavarde, vous pouvez aussi mettre "Aveu, pas sortir avec moi", afin d'expliciter votre propos.

Sans cesse renouvelé
Le murmure de mes lèvres closes me tourmente
Je frémis, ne dis mot
Mais mes yeux et mes mains, même ma bouche
Scellée par la crainte
Trahissent mon élan et rapprochent mon aveu
Je voudrais, je voudrais
Ajourner davantage l'effrayant soulagement
Où suspendu dans le vide
J'oserai enfin te dire ce que je t'ai tu obstinément
Géraldine, O ma mie
Quand tu rotes à table j'ai envie de vomir

Bon, si elle n'a pas d'humour, il se peut que ça ne lui plaise pas. Les filles ont généralement horreur qu'on leur donne le prénom d'une autre.

11:34 PM

 
En attendant l'Amour
Le titre, on dirait que ça serait le nom de la tarte que je viens d'inventer. Pour passer le temps à faire quelque chose de bon, à manger seul(e) ou avec des amis, et pourquoi pas, avec l'Amour (vous n'avez pas attendu longtemps dites donc ;)). Quand l'Amour se fait attendre, qu'il est en retard ou qu'il ne porte pas encore de visage, mettez votre four à chauffer à feu moyen, prenez l'équivalent de 400 à 500g de farine, 125g de beurre coupé en petit morceaux, une cuillère à café de muscade, une pincée de sel, et pétrissez doucement. Quand tout ça devient homogène, ajoutez un verre d'eau petit à petit, pour que ça forme une boule. Prenez du papier aluminium, humidifiez un peu votre table avec une éponge pour que l'aluminium colle à la table, farinez l'ensemble et commencez à aplatir la pâte avec un rouleau à pâtisserie, ou une bouteille de Montbazillac, ou encore une grande canette de Desperados si vous n'avez rien de mieux. Etalez de manière à ce que la pâte forme un cercle plus grand que le moule, et que les bords de la pâte dépassent au final des rebords du moule. Quand vous avez fini, posez votre moule sur la pâte, au centre, glissez la main sous le papier alu, retournez l'ensemble et enlevez l'aluminium : la pâte se trouve maintenant dans le moule, il ne reste qu'à égaliser un peu (mais pas trop) le niveau de débordement de la pâte. Piquez le fond de la pâte, sinon ça gonfle. Collez tout ça au four, et vérifier de temps en temps que la pâte ne roussisse pas. Normalement, vous la laissez cuire "à blanc" pendant une vingtaine de minutes.
Pendant ce temps, prenez une grande poëlle, mettez-y de l'huile et découpez-y une courgette et trois oignons coupés en petits morceaux. Salez et poivrez. Couvrez de remuez de temps en temps pour éviter que ça n'attache au fond. Pendant ce temps, sortez un peu de saumon fumé, et coupez le en petits morceaux dont vous tapisserez le fond de la tarte. Quand les courgettes sont devenues molles et translucides, et les oignons ramollis voire un peu grillés, enlevez du feu et versez l'ensemble dans le fond de la tarte. Enfin, mélangez énergiquement un oeuf, deux cuillères de crème, une cuillère à soupe de farine et deux de lait dans un bol. Salez, poivrez à votre goût, et versez l'ensemble uniformément sur la tarte. Laissez cuire à température moyenne pendant vingt à trente minutes. Si l'Amour est arrivé, avant de lui ouvrir, assurez vous d'avoir programmé votre four pour qu'il s'arrête automatiquement (parce qu'il est fort possible que vous n'y pensiez pas pour tout un tas de raisons). Si l'Amour n'est pas arrivé, et que vous avez faim et que vous n'avez pas envie de voir quelqu'un, préparez vous une jolie table, sans assiettes et verres en plastiques, avec une nappe, pourquoi pas. Si ça vous ennuie que l'Amour ne soit pas arrivé, passez un coup de fil à un(e) bon(ne) ami(e) pour partager votre tarte. Si vous êtes d'humeur à faire de la géométrie savante, invitez plusieurs personnes. Les coups de fil passés, il vous reste une vingtaine de minutes pour redresser votre appartement ou votre chambre pour qu'on puisse y circuler sans risquer à chaque pas de se briser le cou, et vous offrir une petite douche, changer de vêtements. Vous êtes beau (belle). Bon appétit et bonne soirée.
Si vous vous réveillez en pleine nuit, les cheveux ébouriffés et en charmante compagnie, et que vous vous rendez compte que vous avez oublié de manger la tarte, elle doit être très bonne à trois heures du matin aussi.

En attendant l'Amour, il vous faut :
-500g de farine
-125 de beurre
-une cuillère à café de muscade (si vous aimez la muscade, naturellement)
-un petit verre d'eau
-une courgette moyenne
-trois oignons moyens
-quelques tranches de saumon fumé (4-5)
-un oeuf
-deux cuillères à soupe de crème fraîche
-deux cuillères à soupe de lait
-un peu de citron pour arroser votre tarte au moment de la manger si l'idée vous plaît.

10:27 PM

mercredi, septembre 17, 2003  
Regarde ce que tu es devenu
Regarde bien en face, mets toi bien dans l'axe
Voilà tu y es. Regarde toi
Un sommeil plus léger, les mains qui tremblent
un peu, un peu plus de café.
Plus ce sommeil d'enfant que tu avais jadis
L'abandon inconscient
Regarde ce que tu es devenu
Point l'inquiétude qui pèse sur ton épaule
Frissonne la candeur au bout de tes cils
Regarde, regarde bien
Même en larmes continue à regarder
à travers le flou et l'humide
cette lueur à ton oeil, cicatrice refermée
les brouillons déchirés, repris avec rage
germe d'une vie dans l'obscur du devenir.

1:16 AM

samedi, septembre 13, 2003  
Lassitude
Je me traiiiiiiine ! Je suis allee acheter des produits laitiers de chevre ou de brebis (j'ai pas droit aux produits laitiers de vache. MOI. C'est n'importe quoi parfois), un Officiel des Spectacles, et puis finalement, je suis trop crevee pour me trainer jusqu'au cinema pour aller voir Good Bye Lenin, que pourtant j'ai tres envie d'aller voir. Je vais rester ici, a faire une tarte aux fruits rouges et pate sablee faite maison, qui sera probablement trop grande pour la consommation de la maisonnee. Enfin, bon, celui-la, je ne le jetterai pas dans sa quasi integralite, apres avoir verifie du bout des levres ce que perdait son destinataire.

7:28 PM

jeudi, septembre 11, 2003  
Nouveauté
Je suis allée m'offrir deux nouveaux tabacs à narguilé, et je suis présentement en train de fumer du tabac aromatisé au capuccino. Envie de nouveauté. Un post-it collé quelque part dans mon cerveau m'a rappelé que la vie était courte et que si les habitudes ont un côté éminemment rassurant pour la déracinée dubitative que je suis, elles referment mes horizons avec une efficacité admirable. Ca s'applique bien sûr au-delà du choix des parfums du tabac que je mets dans mon narguilé.
Nava me manque. Heureusement j'éprouve aussi le besoin de faire aussi des choses pour moi, en solitaire, de me ressourcer, de m'enrichir. Pour, entre autres, la prochaine fois que je le verrai, lui apporter ma récolte de petites choses nouvelles qu'on partagera ensemble. Ca me demande du temps pour essayer d'être à la hauteur de moi et de l'autre, et ce temps il faut que je le passe seule.
Je suis dans un drôle d'état d'esprit depuis que je suis rentrée. Comme dans un cocon. Ma rentrée va se faire en douceur, j'ai peu d'échéances à court terme, à part un article à modifier tranquillement, une conf à préparer pour dans un mois sur un sujet qui me parle plus que jamais, et bien sûr travailler en prévision d'un hypothétique oral. Soft en regard des quelques mois d'été que je me suis tapés. Des gens à voir. Mais curieusement, je reste en retrait de ces activités mailesques et téléphoniques. En fait j'ai envie qu'on se manifeste à moi. Caprice ? Caprice. Mais pour une fois ça se traduit pas en crises d'angoisses. Juste une envie. Mais si ça ne se fait pas, llaregub. Peut-être parce que je ressens aujourd'hui qu'il y a des gens qui m'estiment et qui m'aiment et qui me le montrent, et qu'aujourd'hui je m'estime et m'aime suffisamment pour que le reste ne soit pas très important. Je me sens dans le bon état d'esprit pour rencontrer des gens et me montrer à peu près telle que je suis, ou sous mon jour le plus naturel.
Etant donné que j'ai fait montre d'une variabilité d'humeur assez radicale ces derniers temps, il se peut que ce que j'écris ce soir me paraisse ridicule demain, mais il se trouve qu'en cet instant précis c'est ce que j'éprouve. Cette tranquilité ne me "ressemble" pas, pourvu que ça ne couve pas quelque chose.

11:58 PM

 
Surprise
Ce matin (enfin, ce midi), coup de fil. Une voix jeune et masculine se présente de manière tout à fait polie et commence à discuter alors que je me redresse son mon séant, cheveux en bataille dans une anarchie dont justement il va bientôt être question au bout du fil. Il me demande s'il me réveille, il est inutile de mentir, le timbre vaguement pâteux de ma voix me trahirait. Pas l'envie, je suis contente, il a appelé, il se rappelle de moi, il a envie de me parler, il a fait l'effort de choper son téléphone, d'y composer un numéro qui se trouve être le mien et de parler. C'est plus que ce dont est capable la plupart des bipèdes avec lesquels je traîne parfois.
Et puis ça réfléchit à l'autre bout de Paris. Avis m'est demandé. J'essaie de mettre en ordre ce que mon cerveau encore paresseux accepte de libérer. Aucune idée de ce qu'il est moyen de faire de ce que j'ai raconté, dans les relations humaines il est tellement difficile de trouver une solution compatible avec le problème qui nous occupe... On en reparlera probablement. Allégresse.
On a tous nos petites lubies, moi j'aime bien que les autres me rappellent que j'existe un peu dans leur monde. Conclusion et changement de sujet.
La rentrée. Je me demande ce que ceux que j'ai croisés ou suivis au cours de cette année ont décidé de faire cette année. Car choix il y a, toujours. Je ne parle naturellement pas d'études, c'est généralement la partie la moins significative des grandes décisions que l'on prend. Alors, qu'est-ce qu'on se réserve pour cette année ? Va-t-elle continuer à se ronger les ongles jusqu'au sang dès que se pointe une petite contrariété, c'est à dire tout le temps dès que l'on vit ? Va-t-il prendre confiance en lui ? Celui-là trouvera-t-il enfin l'amour, celui qui fait qu'on ferme enfin sa gueule et qu'on attend avec une euphorique appréhension ce qui va se passer ensuite? Va-t-elle enfin s'acheter sa 153e paire de chaussures, la paire avec la bande violette sur le dessus ? Va-t-il trouver un équilibre avec sa dulcinée ? Va-t-elle enfin se rendre compte qu'elle n'est pas toute seule ? Va-t-elle se mettre au sport cette année ? Vont-ils tous progresser dans la direction qu'ils ont choisi ou partir pour une année de sur-place ?
L'avenir se décide maintenant
et maintenant
et maintenant

7:02 PM

mercredi, septembre 10, 2003  
Retour
23h, Montparnasse. Curieux, je n'ai jamais trouvé Montparnasse gris ou terne. Bilalesque à la rigueur, pas terne.
Dans le train, deux gamins qui se chargent d'occuper l'espace sonore que les adultes fatigués avaient laissé libre. Ca crie sa joie, ça huuuuuurle sa peine. Pénible. J'entrecoupe l'épisode de la Métaphysique des tubes d'Amélie Nothomb. Le livre m'ennuie. J'ai lu et apprécié quelques romans d'elle, mais aujourd'hui ce livre me fatigue, les gesticulations de son auteur montée sur grands chevaux me fatiguent. Je n'arrive pas à déterminer si c'est la qualité du livre ou bien mon humeur assombrie par la séparation d'avec Nava, et le retour aux réflexions sur le concours sur un mode "à quoi bon, tu es nuuuuuulle, et puis tu as vu le nombre de places par rapport au nombre de candidats ?". M'est avis que le premier travail que j'aurai à faire dès ce soir, c'est de travailler là-dessus. Il me semblait que ça avait progressé, que mon manque de confiance post concours était lié au contrecoup du stress que j'avais accumulé pendant les épreuves, au raz le bol du travail (plusieurs mois, dont trois bien tassés), mais à présent, de retour de vacances (et de bonnes vacances), en voyant se repointer les interrogations et les tournages de couteau dans la plaie, je dois bien me rendre à l'évidence, le travail est devant moi et pas derrière. Je viens de m'en rendre compte et j'ai commencé à prendre le problème à bras le corps.
J'avais l'intention de faire un post très acide sur la rentrée, mais cette découverte m'a coupé toute velléité pseudo-belliqueuse. Tant pis. Ou tant mieux ;)

11:51 PM

dimanche, août 31, 2003  
Crash
Elle est là, persistante. Je sais bien que je n'ai pas de raison spéciale pour me mettre à pleurer mais l'envie est là. Ca craque d'un peu partout, et je contemple les lézardes en me demandant ce qu'il faut en faire. Je crois qu'il y a un choix à faire, un choix important. Je sens un gouffre qui s'ouvre sous mes pieds, et dont je ne vois pas le fond. Ca peut être un verre d'eau comme une cuve infiniment profonde. Il y a un choix à faire. Les larmes commencent à affluer. Et comme tout ça c'est de la psychologie, je choisis le verre d'eau. On peut se noyer dans un verre d'eau mais ça me semble quand même moins dangereux. Je ne me suis pas laissée séduire par la cuve. Non je ne vais pas faire un début de dépression. Ca m'apporterait peut-être de l'attention des autres, mais quel type d'attention ? Et puis c'est ridicule. Je ne suis pas là pour tomber comme une mouche. Ca craque de partout, et je n'arrive pas à m'empêcher de remuer le couteau dans la plaie. Le fond de moi se manifeste à la faveur de la fatigue et du surmenage.
Ca dit que je suis une usurpatrice. Que tout ce que j'ai pu faire de bien dans ma vie je l'ai inventé, que j'ai enjolivé la réalité, que je ne me suis jamais offert que les beaux rôles, et que ce n'est que comme ça que j'ai pu en arriver là où j'en suis aujourd'hui, puisque bien sûr je n'ai aucune valeur, que je suis incapable de faire quoi que ce soit de bien. Que je ne mérite rien de ce qu'il y a de bien dans ma vie, que je suis gonflée d'espérer mieux encore.
J'ai avancé comme un zombie toute la journée, ravalant mes crises de larmes. Je m'accroche aux bords du verre et peu à peu je refais surface. Ce soir je m'en tire avec une grosse fatigue.
Demain je pars en vacances, jusqu'au dix septembre, tard. Des vacances. Je laisse derrière moi tout ça, mes papiers pas rangés, mon linge sale, et quelques personnes aussi... Je n'ai pas pu me relever assez vite pour vous voir, vous faire signe. Vous comprendrez, je crois, du moins j'espère.

12:58 AM

vendredi, août 29, 2003  
Aterrissage
Je n'y crois pas. Pourtant, ça y est, c'est fini. J'ai terminé mon concours. Je ne sais pas combien de dixièmes j'ai perdu à chaque oeil mais ça ferait baver un ophtalmo. J'ai mal à la tête, j'aurais bien envie de dormir un peu mais dans moins d'une heure débarquent des gens chez moi pour une fête du tonnerre, on va boire, on va rire, on va exorciser nos démons, on va boire encore et manger un peu aussi... Et puis peut-être parler d'autre chose que de ce foutu concours, qui sait ? Il y a des gens que je ne connais pas, il y a des gens que je n'ai pas vus depuis longtemps, il y a peut être moyen d'échanger des choses.
J'ai envie de cette soirée. C'est la soirée de couronnement de cet été pourri. Après, on verra si on prépare les oraux, mais pour l'instant, c'est les vacances, c'est la fête, c'est le moment de ramasser un peu les fiches, les bouquins, pour laisser la place aux gens, à des gens vivants.
J'ai mal à la tête. Je suis fatiguée. Mais vas-y avec tes réflexions, tes interrogations, j'ai encore de la matière grise qui a envie de relever des challenges. J'ai pas peur ;) ("et le droit à l'erreur", il paraît)

7:15 PM

mercredi, août 27, 2003  
La fatigue
La fatigue d'un premier pas accompli, la fatigue de la réflexion qui a porté ses fruits, du moins à mes yeux, la fatigue un peu inquiète naturellement, puisqu'on ne sait pas comment son travail va être évalué par les autres.
Je ne souhaite qu'une chose, donner autant le meilleur de mes capacités dans les jours qui viennent. J'aurai mérité mes vacances, et peut-être aurai-je donné un sens à cet "été" (cette année, plutôt) pourri que je me suis offert.
Ce soir je m'offre une drane de saumon au basilic avec des tagliatelles. Faut pas déconner quand même. On en bave, mais il faut quelques petites compensations sinon ça n'en vaut pas le coup.
Je n'ai même pas la force de terminer convenablement ce post... Mais j'ai un petit sourire satisfait au coin des lèvres. Au moins j'ai fait de mon mieux. Le reste, c'est du hasard, éventuellement de la prière, et pour l'heure de la cuisine aussi, parce que mon diner ne va pas se préparer tout seul.

9:49 PM

lundi, août 25, 2003  
Fini ?
Bon, je suis supposée avoir terminé mes révisions. Il me reste deux jours pour m'en convaincre...
Je n'arrive pas à réaliser, j'avoue que la fatigue cérébrale y est probablement pour pas mal. Ce n'est pas la fête mais ce n'est pas la catastrophe non plus. Je sais des choses, et quand je relis les compte rendus des années précédentes, je me rends compte qu'ils n'en savent pas fondamentalement plus que moi. Ils ont réfléchi au sujet, ce que je sais faire aussi, et ils ont laissé la plume courir sur le stylo. Je crois que j'ai fait des progrès aussi de ce côté là et je me dis que si je fais devant ma copie ce que je fais maintenant mais dans le cadre du sujet, ça a des chances de passer.
Etrange passage que ces dernières semaines. J'ai testé ma volonté, me répétant : "si tu es fatiguée fallait pas te mettre en tête de passer un concours", "ce ne sont pas ceux qui réussissent un concours qui se laissent aller au gré de leurs envies". J'ai tenu, je crois que de ce point de vue, je n'ai à peu près strictement rien à me reprocher.
Je suis passée par d'étranges moments, de gros coups de blues métaphysique. Décidément, moins je me sens satisfaite, plus mes exigences et mes attentes sont démesurées... J'en étais à "pourquoi on peut pas avoir tout ce qu'on veut sans attendre?" "pourquoi il y a des riches et des pauvres ?" "pourquoi on pourrait pas être éternels ?" "pourquoi il y a toutes ces injustices ?". Oui, parce qu'à ce moment là ça n'était pas une fatalité, mais une injustice. Régression au stade enfantin de Fabienne qui ne comprend pas pourquoi il n'y a pas un être supérieur, Dieu ou Goldorak, pour intervenir et faire que tout soit rose et bleu comme chez les Bisounours. Fatigue, fatigue...
Je n'ai pas perdu ma hargne pour autant. Ma hargne contre la stupidité crasse de mes congénères, officiant dans de petits espaces d'amis ou de connaissances, se gargarisant d'être plus intelligents que les "autres cons d'en face". J'en ai toujours marre de voir les angoisses que nous éprouvons tous se manifester de si moche façon. On a tous peur, moi en premier. Mais on se sent un peu moins mal de le reconnaître, il me semble.

2:03 PM

mercredi, août 20, 2003  
Caméléon
Il se le demandait sans cesse, et cette interrogation sans cesse renouvelée lui filait des migraines sans fin. Il a demandé à ceux qui l'entouraient, mais il ne les croyait pas, les taxant d'indulgence. Il alors il était allé chercher la réponse ailleurs. Mais partout les réponses étaient différentes. Rouge, vert, orange, noir (eh oui, même noir), une réponse en chassait une autre et il avait de plus en plus mal à la tête. Il a même fait des expériences... Le pire, c'était les damiers... Il se réfugiait sur une grande page blanche (le seul endroit où il n'était pas pris d'angoisse), mais ça ne le satisfaisait pas non plus. Quel monde compliqué.
Puis un jour (on ne sait pourquoi mais on pense qu'il est tombé sur le costume d'un polichinelle ou que, projeté dans les airs à l'aide d'une catapulte, il est passé au travers d'un arc en ciel) il a cessé d'avoir mal à la tête. Il a cessé de se poser la question. Il n'avait toujours pas la réponse, mais je crois que ça n'avait plus beaucoup d'importance.

11:19 PM

mardi, août 19, 2003  
Fin de course
C'est bientôt fini. Mais en attendant ça continue à boulonner, ça doit. Jusqu'à dimanche. Compris. Je m'offre de temps en temps des petits, tout petits moments pendant lesquels j'observe ma vie dans son ensemble, pendant lesquels je me dis que j'ai 26 ans et que je devrais profiter de la vie. Ce n'est pas le moment de se dire ces choses là. A moins d'arriver à combiner en une seule démarche à la fois l'immédiateté de l'effort ponctuel et une perspective à plus long terme. Peut-être que la solution est là. Si tout se passe bien, j'en ai jusqu'en novembre-décembre... Et nous ne sommes qu'en août.
Je me dis que les gens avec lesquels j'ai pris contact n'ont pas idée de qui je suis réellement, maintenant encore moins qu'il y a trois ou quatre mois. Je les regarde faire et je me demande comment ils gèrent la chose, comment ils me voient. Fabienne la transparente, sans goût, sans idées, sans rien de spécifique ? Peut-être. Peut-être pas. Qu'ils attendent et ils verront. Mais le temps est une denrée rare et les "hommes pressés" passeront sans me voir. Je leur souhaite bonne route. Je ne sais pas s'ils manquent quelque chose ou pas. Ce blog ne s'appelle pas Sans prétention pour rien. Il me semble qu'ils manquent un petit quelque chose, mais je ne me donnerai pas la peine d'expliquer quoi. Il paraît que les choses qu'on s'est donné le mal d'aller chercher ont plus de valeur, je ne vais pas donc apporter la réponse sur un plateau...
Quelqu'un (en fait ils étaient deux) m'a fait remarquer que je ne présentais ici qu'une pensée aboutie, les souffrances brossées, dégrossies de leur feu des moments où on a vraiment l'impression de toucher le fond. Un moment où on touche à la littérature, et moins au sentiment. J'essaie de me corriger.
Sinon, je pense à Kobal2 tous les soirs avant de me coucher ;) Je m'en offre une ampoule de 2ml tous les soirs, avec du cuivre et d'autres machins... Vous verriez la tête de mon ordonnance, c'est un poème... Mais il se trouve que ça fonctionne à peu près. Pas trop stressée (enfin moins, je suppose), sommeil à peu près correct, quand j'arrive à dormir naturellement.
Fin août, la première partie de mon calvaire est terminée. Je pars immédiatement chanter le chant de l'air et du corps avec Nava. Puis il faudra s'y remettre. En espérant que ce soit la dernière fois. Laisser derrière moi les incertitudes de la vie estudiantine, avoir enfin un statut qui me permette de faire du vrai bon travail, dans un meilleur état d'esprit que le passage d'un concours. Et enfin être soi davantage qu'une ou deux fois par mois, quand le masque craque de tous côtés et que la part d'ambre et d'ombre demande son tribut.
Et hop, on referme la parenthèse et on revient aux dates... D'ailleurs aujourd'hui en est une ;)

12:40 PM

jeudi, août 14, 2003  
Je ne comprends pas
Un petit garçon est mort samedi dans la banlieue de Strasbourg. Frappé très régulièrement par quatre membres de sa famille, sa grand-mère, son oncle, son père et sa mère. Neuf ans. Quatre adultes. Et pas un pour avoir ne serait-ce que la jugeote de se dire que si l'enfant mourait ça leur apporterait des tas de problèmes. Je ne parle pas de pitié ou mieux encore, d'un soupçon du fameux amour filial qui est supposé unir les membres d'une famille. Et je ne parle pas de l'instinct maternel dont on m'a un peu trop rabattu les oreilles...
Pas dans l'un de ces pays dits défavorisés. En France. Pas dans un bled reculé, mais dans la banlieue de l'une des plus grandes villes de France. Un foyer avec un toit au-dessus. Un enfant scolarisé. Qui s'appelait Nicolas.
L'article, je l'ai trouvé sur le Monde.fr

12:08 AM

dimanche, août 10, 2003  
Marée
Voilà quelques jours qu'aux limites de mon domaine se produisent des choses étranges. Des concrétions de papier de forment au gré d'une marée continuellement montante. Je me demande bien quand tout cela va cesser, si ça doit cesser... J'ai beau faire mine d'un calme olympien, je les observe du coin de l'oeil et ça ne me dit rien qui vaille. Je commence à me faire un peu de souci. Pour le moment les masses n'ont pas l'air belliqueux, mais un incident est si vite arrivé.
Chuuut, laissons les dormir, ça n'est déjà pas bon de réveiller un homme qui rêve, alors un livre...

5:56 PM

mardi, août 05, 2003  
Au rapport
Ca fait longtemps que je ne suis pas passée par ici... C'est qu'en ce moment les seuls loisirs que je m'offre sont de l'ordre du vital : (aller chercher à) manger, dormir, voir Nava (qui est revenu sur Paris après quelques jours dans son païs). Le reste du temps c'est travail travail travail. Plus que quelques jours pour faire de la fille de Sans Prétention une fille avec prétention. Je ne vois pas comment je pourrais réussir si je n'ai pas un minimum de cet espoir stupide qui fait si mal quand on est déçu. Alors j'évite de trop parler, j'espère secrètement et je travaille je travaille je travaille. Oui, en ce moment, dès que je parle de travail, je triple le mot. C'est une manière de dire que je travaille beaucoup. Et longtemps.
Je pense à vous. Pas tous individuellement parce que bon, hein, mais je pense à quelques uns d'entre vous qui probablement se reconnaîtront. J'ai envie de vous écrire, mais je n'ose pas parce que même si j'arrivais à libérer du temps pour vous écrire et vous voir, je ne me sens pas assez "présente" pour vous offrir vraiment quelque chose. Alors je reste muette. Mais je n'en pense pas moins. Mine de rien, cette année universitaire qui s'achève m'a quand même permis de rencontrer quelques personnes, je devrais plutôt dire des personnalités... Il est un peu tôt pour dire l'estime que je pense pouvoir avoir de certaines ; je n'aime pas parler à tort et à travers, faire un éloge qui s'avèrerait faux, amoindrir ma parole par un jugement trop hâtif. Mais c'est bien. C'est tout simplement bien. Et non, je n'ai pas bu (je dis ça parce que j'ai l'alcool élogieux ;))
Ah oui, j'oubliais pourquoi j'étais venue ici : je suis vivante, je ne ferme pas (donc je ne suis pas bloggueuse ? ;)), et je suis toujours amoureuse, mais ça n'a rien, mais alors rien à voir. Quoique.

8:51 PM

lundi, juillet 28, 2003  
Fabienne Franseuil est une fille coïncée
... et comme c'est mon pseudonyme, ça laisse vaguement inférer quelque chose sur moi-même. Un faisceau d'éléments se conjuguent en ce moment pour me montrer sans que le doute soit possible que je passe plus de la moitié de mon temps à ne pas dire ce que je pense. Finalement ça n'est pas très épanouissant (je n'apprends rien, là, quand même...). Et en plus ça me fait perdre du temps.
Hier soir, je sors de la bibliothèque, je m'arrête sur un gros livre d'art posé sur une table et une fille vient me dire bonsoir. Cette fille, je ne peux même pas dire que c'est une copine de fac, parce que je n'ai jamais vraiment parlé avec elle : on a juste eu cours dans la même salle quelques fois jusqu'à la licence. On s'est croisées mais rien, il n'y a jamais eu aucun échange.
Là où la magie ou quelque chose de surnaturel intervient, c'est que cette fille semble m'avoir à la bonne, mais vraiment beaucoup. Comprenons nous bien : il y a trois mois, elle me trouve dans les couloirs de la fac, et me tient la jambe pendant une bonne grosse demie-heure. Elle s'offre un monologue ininterrompu et ne soucie pas spécialement de savoir si je suis pressée, si ça m'intéresse, si j'ai envie de participer. Elle pose les phrases les unes après les autres sans laisser de blanc entre elles. Pas d'échappatoire possible. Parce que oui, j'étais pressée. Et pour tout dire, non, j'avais pas envie de discuter avec elle. Après un gros quart d'heure de gavage aux mots, et principalement d'archéo, non, j'avais pas envie d'aller plus loin. Je me méfie des gens qui ne sont pas capable de parler d'autre chose que de leur travail. Ca peut être aussi passionnant qu'on veut, je resterai toujours sur ma faim.
Je crois que je me suis un peu perdue en route. Donc, la logique aurait voulu que je fasse ce qu'il faut pour prendre congé. Or vu le débit de mots et l'empressement de ma camarade à me les servir, "ce qu'il faut" c'était la couper en plein développement, lui montrer que non, ça ne m'intéressait pas ce qu'elle racontait (ni dans la méthode ni dans le contenu). Eventuellement la blesser. Je ne l'ai pas fait. Parce qu'"il ne faut pas faire de la peine aux gens". Il faut encaisser à leur place, se laisser vomir des mots dessus, se laisser employer comme un vulgaire objet pour une masturbation mentale, se laisser bouffer le peu de temps qu'on a pour souffler entre deux prises de tête, se laisser polluer le temps qui nous sépare de la mort.
Toutes les expressions qui précèdent sont violentes ; elles sont à l'image de ce que je ressens. Mais ça tout le monde s'en fout. La plupart du temps les gens ne font pas attention. C'est "ma pomme d'abord" et puis s'il y a un problème ils pourront toujours dire qu'"ils ne l'ont pas fait exprès".
Oui d'accord, banane, tu ne l'as pas fait exprès, mais tu n'as pas fait exprès de ne pas le faire. Là se trouve ta responsabilité. Je te passe la liste des catastrophes historiques qu'on n'a pas fait exprès de laisser arriver. Bref.
Résultat des courses, je prends pour les autres et je m'en veux de plus en plus de si peu me respecter. J'ai ma part de responsabilité dans ce qui se passe, et elle devient de plus en plus lourde à porter. Alors c'est vrai, avec ma tête ronde et mes longues jupes, j'ai l'air douce et gentille. Je ne dis pas que je veux devenir méchante et aigrie, loin de là... Mais à être "douce et gentille" avec toutes les personnes qui abusent, avec toutes les personnes avec lesquelles je n'ai pas d'affinités, je n'ai plus assez de temps à consacrer aux personnes qui comptent réellement pour moi. Je ne veux pas être "douce et gentille" par faiblesse mais par choix, que ce ne soit pas mon attitude par défaut, une étiquette qu'on m'aurait collée à la naissance, mais le résultat d'une entente réelle, d'un mouvement réel vers une personne précise. Je voudrais redonner de la valeur à cette attitude, qu'elle ait à nouveau un sens. Et puis s'il n'y a personne pour me protéger il faut bien que je m'en charge...

11:09 AM

 
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