Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
vendredi, décembre 05, 2003 Du gris avec un coeur rouge et rose. Paris semble dormir mais pulse la vie Nava, venu pour quelques jours, est parti ce matin. Je l'ai raccompagné à la gare Montparnasse. Quitté le quai, vague nausée, chappe de fatigue qui me reprend alors que je l'avais oubliée. Lassitude. Dehors, c'est un peu gris, sur l'esplanade on a réinstallé la patinoire : un miroir de glace. Je pense au bruit des patins sur la surface gelée. Je n'ai jamais fait de patin à glace qu'une ou deux fois dans ma vie. Il paraît qu'il y a des gens pour qui c'est synonyme d'adolescence. Il me semble que l'an dernier, fin décembre, ou début janvier, je passais pas là avec Thiom, j'avais tenté de le tracter sur la glace avec une écharpe. Je me souviens distinctement de son visage tendu pas le rire. Une petite tranche de vie, comme un quartier de mandarine offert un après-midi d'hiver. Le goût acidulé de la chair qui se répand sur la langue, les doigts qui sentent la mandarine, bien plus tard dans l'après-midi, comme un petit quelque chose pour ne pas oublier, un noeud olfactif à un mouchoir invisible.
Les gens aujourd'hui me semblent bien maussades. Ca a commencé avant le départ de Nava, sur l'aller. Pas un sourire, à part ce jeune homme aux cheveux cendrés, qui devait être un touriste de passage ici. J'ai pensé à l'âge que l'on prend, à son rapport avec le sourire. Quand on est petit, on sourit bien plus souvent que quand on est adulte. Dans les brumes de mes pérégrinations mentales, la réponse m'est apparue très clairement : pour ne pas vieillir, il faut continuer à sourire. Laisser tomber les crèmes hydratantes aux noms élaborés, prendre de la crème Nivea, celle dont on se sert pour barbouiller le visage des enfants, et tout ira bien. On mourra sûrement, un jour, mais on n'aura pas vieilli. Ceux qui diront le contraire sont des affabulateurs. A moins que ce ne soit des morts. Je ne sais pas. Et ça ne m'intéresse pas plus que ça de connaître la réponse exacte. Il ne faut pas croire tout ce que disent les gens.
12:44 PM