Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
dimanche, septembre 12, 2004 La fête de l'Huma Il fallait un peu s'y attendre, bien peu d'humanité dans cette fête. Je passe sur le logo TF1 placé juste à droite de la Grande Scène, je passe aussi sur certains petits trucs qui donneraient furieusement envie d'être de droite.
La fête de l'Huma, au moins, c'est le gentil petit bordel. Hier avec les complications de trajet, on avait pas l'impression d'aller au parc de la Courneuve, mais en Italie, en Espagne, quelque part, loin. Un vent de voyage sur fond de transpirations mêlées, de promiscuité ponctuée de regards un peu gênés. Je suis partie avant six heures pour passer les portes de la fête vers 20h30. Le temps de me précipiter écouter les Marcels qui avaient déjà commencé depuis un petit moment. Ambiance surchauffée, des corps allongés dans la pénombre, j'enjambe comme je peux avec mes chaussures à semelles compensées spécial concerts. J'avance, et à chaque pas, je sens la colère, la tristesse se mélanger pour engendrer en moi un désir de me battre, ou de me faire mal. Je fonce de plus en plus vite, je creuse dans la foule jusque là où ça bouge, jusque là où ça fait mal, jusque là où je devrais pas être. J'ai envie de slammer, je me dis "et qu'est-ce qu'il se passerait si..." Et puis je réalise, encore une fois, que se faire du mal ne résoudra rien. Que si je ne fais pas attention à moi, personne ne le fera à ma place. Ca ne changera rien à ma tristesse, à cette putain de solitude accompagnée que je ressens, et qui me tenaille alors qu'avec mon quart de Lexomil tout glisser sur un lit de duvet. Il est peut-être temps d'en reprendre un quart, mais non, non, non. Je retourne tout ça dans ma tête en m'éloignant, après le concert. Je m'allonge, la tête sur mon sac, je regarde le noir du ciel et je laisse les larmes couler puisqu'elles en ont envie. Un sms à Nava, il comprend de travers, je rectifie, il appelle, je n'entends pas. Je ne profite plus trop de la fête, mes pas me ramènent jusqu'à la navette, je me rentre. Fin du premier jour.
Ce dont je n'ai pas pas parlé : les lumières des manèges dans la nuit, les odeurs de bouffe diverses, les musiques toutes mélangées, les hexagénaires à la mine un peu cuite par le vin parce qu'ils ont beau lire l'Huma ils ont été vachement patriotes ce soir-là. Les gens qui sont là avec tous les signes extérieurs du prolétariat, qui sont manifestement venus parce qu'ils y croient, ou qu'ils veulent encore y croire, ou parce qu'ils seraient trop désemparés s'ils devaient admettre que... ou parce que quand on fait du syndicalisme on rencontre des quelqu'uns et des quelqu'unes... Je les trouve attendrissants. Ah, et puis pendant le concert des Marcels, en plein centre de la fosse, un mec a paumé sa chaussure en plein pogo plutôt violent. Immédiatement le pogo s'est calmé et on a fait un cercle pour retrouver la chaussure. Le mec s'est rechaussé et c'était parti. On m'avait parlé de ce genre de phénomène comportementaux chez les neurones à crêtes, mais le voir, c'est quelque chose...
Deuxième jour un peu abrégé, pour l'excellente raison que je fêtais l'anniversaire de Thiom dans l'après-midi. Un Thiom tout sensible, il a fondu en larmes à cause d'un mail gentil (ou simplement élogieux) de son thésard. J'ai préféré laisser de côté les bougies, du coup...
Ce n'est que pour le dernier concert que je suis arrivée à la fête. Pour le deuxième jour les organisateurs avaient mis en place un nouveau jeu gratuit pour tout le monde : un gigantesque atelier torchis, dans presque toutes les rues. Mais bon, on n'avait pas lésiné sur la boue, mais un peu sur la paille, je ne sais pas si c'est du bon torchis qu'on a fait ;-) Les allées ressemblaient à des banquises, avec des masses de pingouins à la démarche hésitante, bras écartés, avançant à petit pas. Un fond de Jean-Michel Jarre et on aurait presque entendu grogner les ours polaires à la prespective d'un tel festin de pingouins.
Après glissements et rétablissements in extremis, j'arrive à la scène où se produisaient les Maximum Kouette. Devant la scène, un public jeune, qui se plaignait de temps à autre du temps que prenaient les balances. Et puis quand même, ça s'est mis en place, un peu plus de guitare par ci, un peu plus de batterie par là, et voilà. Un show à tout casser. J'ai mal partout ;-) J'ai découvert un truc : sauter partout rend un pogo nettement moins effrayant. Par contre avec mes plateform-shoes, je n'ose imaginer le nombre de pieds que j'ai concassés...
J'ai remarqué dans le staff de sécurité un jeune homme avec un air très spécial. Il n'avait pas la mine patibulaire genre "tu dépasse la barrière de sécurité, tu es mort", il souriait tranquillement en regardant au-dessus de la foule qui s'agitait devant lui. Un vrai beau sourire, un sourire qui donnerait envie d'avoir le même, et de comprendre comment on peut avoir une expression pareille. Je ne sais pas si c'est la petite jeune fille au béret qui est venue lui parler à un moment, mais ça avait l'air bien. Il avait des bouchons pour se protéger les oreilles.
Avant de partir, j'ai griffoné un mot pour lui dire que ça lui allait très bien de sourire et que j'aimais son style. Je me suis frayé un chemin jusqu'aux barrières et je lui ai glissé le papier avant de m'éloigner.
J'aime dire les choses quand elles sont vraies et qu'elles peuvent faire du bien à quelqu'un. Ce serait dommage de se priver. Et puis la situation m'a plu, celle de glisser un mot à ce "sourd" souriant, tournant le dos à d'énormes enceintes qui pulsaient tout ce qu'elles pouvaient. J'ai signé Fabienne Franseuil, pour lui offrir la possibilité de venir lire ici s'il a un peu de curiosité.
Je vous parie qu'il y a un tas de mauvaises langues mal pensantes (ou non pensantes, ce qui revient au même), qui pensent que Fabienne, elle drague. La dernière fois que je l'ai fait c'était à une jeune femme brésilienne qui méditait dans un couloir du British Museum, une rencontre inoubliable... Et je leur répondrai aussi que je me suis fait la promesse que si je ne voyais plus l'intérêt de ma relation avec Nava, je le quitterais plutôt que de rester avec lui en attendant de trouver quelqu'un d'autre. Par respect pour lui, par respect pour moi, par respect pour nous, et aussi par profond dégoût de ce type de comportements. Ah, et tant que j'y pense, c'est valable aussi pour la non-exclusivité, je vous dis ça parce qu'il y a des chances que vous en entendiez à nouveau parler prochaînement (enfin, il y a encore des choses à régler avant...).
A la fête de l'Huma, ils disaient "pour des futurs d'humanité". Moi dans mon futur d'humanité, les barrières entre les gens seraient moins blindées par des codes et des angoisses de toutes sortes. Ca j'aimerais bien, entre autres. J'y travaille petit à petit.
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