Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
lundi, janvier 17, 2005  
Ben oui, je suis rentrée...
Ce n'est pas l'envie d'écrire ici qui m'a manqué. Je rentre avec un paquet de trucs à mettre à plat, des choses faciles et d'autres... nettement moins. Me voici à la cent millième mise à plat de ma vie, il doit bien y avoir quelque chose que je ne fais pas correctement.
Je voulais raconter un peu mon voyage, mais je craignais de laisser à lire des choses que je devais discuter avant avec certaines personnes. On ne met pas la charrue avant les vaches sacrées.
Voilà, maintenant, j'en ai parlé, et je peux commencer à vous raconter.
Je suis donc partie avec Thiom en Inde pour une durée d'un peu plus de trois semaines. J'étais passablement nerveuse parce que l'état de mes relations avec lui n'était pas le meilleur, on s'écharpait facilement, je me braquais très vite; il avait du mal à m'écouter. Dans un sens comme dans l'autre, c'était pas la profonde ouverture. On a beau avoir envie de communiquer, quand les complexes s'en mêlent... Mais on est partis tout de même. Pour ma part, je voulais me confronter à un séjour prolongé avec lui, pour affronter cette incompréhension, savoir ce qui était possible. Je voulais aussi me prouver que j'en étais capable, gérer un voyage avec lui d'un bout à l'autre. Je me suis chargée de l'organisation, compulsant mon guide encore et encore pour déterminer les lieux, les parcours, les horaires, m'avançant la première dès qu'il y avait une démarche à faire. Thiom est un garçon en bien des points écrasant, il est bien plus organisé que moi, il est plus volontaire que moi, et il se trouve qu'il a un jugement parfois très dur, d'autant plus dur que souvent il est très juste. Bref. Un contexte de départ un peu tendu.
De mon côté j'avais réussi à me retrouver à la fois sur les dents et sur les rotules. Inquiète, fatiguée physiquement et moralement, je n'avais pas pris de temps pour me poser et réfléchir depuis un bon moment (qui se comptait en mois), je savais qu'il fallait que je m'y mette rapidement. Ce voyage était à mes yeux une bonne occasion. Une bonne déconnection pour pouvoir m'y coller un peu sérieusement.
Bien sûr, il y avait aussi l'attirance de l'Inde, ce sentiment étrange, maladif, presque amoureux, qui me lie à ce pays. Avec ce que je ressens, c'est vraiment difficile de pas verser dans la grandiloquence. Penser à fouler à nouveau le sol indien me faisait un creux à l'estomac; suffisait à me tirer durablement de ce que j'étais en train de faire.
Nous sommes partis tout d'abord à Calcutta, où nous avons passé presque une dizaine de jours. Thiom y avait du travail, et je n'avais jamais visité cette ville. C'était l'occasion de vérifier dans quelle mesure les clichés étaient justifiés ou non. Vous savez, les lépreux mourant aux portes des aéroports, les milliers d'enfants mendiants vous fondant dessus, les pousse-pousse comme seul et unique moyen de transport dans toute la ville.
Si vous avez le malheur de parler du livre ou du film la "Cité de la Joie" à un habitant de Calcutta, attendez vous à passer un très sale quart d'heure. Les images véhiculées par l'un ou l'autre les atteignent en pleine face. Et c'est plutôt compréhensible : l'état du West-Bengal et la capitale, Calcutta, sont l'un des endroits les plus cultivés de l'Inde. Le taux d'alphabétisation atteint un record ; la région a été le lieu de naissance des plus grands poètes, peintres, cinéastes du sous-continent. Et ça continue. La vie culturelle bengalie est très active, il y a des récitals de poésie dans les cafés du centre de Calcutta, qui compte aussi des scientifiques de niveau international...
Alors forcément, on comprend que ça leur plaise moyennement d'être considérés comme des loqueteux...
En même temps, il est vrai qu'il y a un paquet de disparités, ce qu'on a pu sentir par un ensemble de petites situations... Thiom passait pas mal de temps à discuter avec ses collègues de Calcutta. Ceux-ci ont été très surpris d'apprendre qu'on avait pris le BUS, le bus de la ville dont les gens communs se servent... Il est vrai que quand on est habitué aux bus parisiens, qui ne roulent pas mais glissent sur la chaussée parisienne, dans des couloirs réservés à cet effet, on a du mal à faire le lien avec ces machines de métal qui foncent à toute blinde, toutes portes ouvertes et souvent bondés, à travers une circulation plus que chaotique... Ca a l'air éminemment dangereux la première fois, et puis rapidement on chope le coup et on se tient sans broncher debout à côté de la porte, agrippé à une paroi, au plafond, à ce qu'on peut. Tous collés les uns contre les autres. C'est curieux, c'est bien moins gênant d'avoir le nez contre le torse de son voisin, d'être presque assis sur les genoux de sa voisine, dans ce contexte où de toutes façons on est tellement nombreux que la notion de distance physique réglementaire est impensable. Mais je m'y perds. Ce que je voulais dire, c'est que les collègue de Thiom ne pouvaient pas imaginer qu'alors qu'on avait les moyens de se déplacer en taxi on préfère prendre le bus.
Je me suis retrouvée dans une situation similaire quand j'ai rencontré pour la première fois une copine de Calcutta avec qui j'échangeais des mails. On s'est retrouvées dans le centre, dans un coin que je connaissais pour l'avoir sillonné au hasard avec Thiom, sans autre guide que le feeling. Il y avait un tas de petits cafés indiens où on pouvait boire du thé aux épices, des endroits pas forcément recommandés par le Lonely Planet parce qu'ils sont trop nombreux pour tenir en quelques pages, parce qu'ils sont tout ce qu'il y a de plus normal, des cafés indiens "de base". Quand j'ai retrouvé la jeune fille, je lui ai demandé par politesse si elle connaissait un endroit où on pourrait prendre un pot. Et j'ai été très surprise qu'elle m'emmène dans le seul café occidentalisé de la zone. Une sorte de Starbucks. Je crois qu'elle n'aurait pas pensé que je puisse souhaiter aller ailleurs. Le mieux, pour elle, c'était ce drôle de café, où on a pris un cappuccino...
En même temps, ça doit être tellement bizarre pour les indiens de voir les occidentaux se promener constamment avec leur bouteille d'eau minérale...
Qu'est-ce qui est vrai alors, dans l'image qu'on nous a donnée de Calcutta ? Il est vrai qu'il y a des gens qui vivent dans la rue, qui dorment à même le sol, enroulés dans des couvertures. Qui vivent leur vie dans la rue, éduquent leurs enfants dans la rue, font la cuisine dans la rue, leur toilette dans la rue. C'est très spécial de voir ces gens vivre leur vie de tous les jours dans l'espace public, les femmes se préoccuper de leur aspect dans un petit miroir, assises sur le trottoir. Non que ces gens n'aient pas le droit de vivre une vie normale, bien sûr, mais dans notre monde occidental, on est tellement habitués à considérer le fait de ne pas avoir de demeure à soi comme la pire des calamités qu'on est surpris de voir combien la vie de ces gens qui n'ont rien peut paraître normale.
Et cela en dépit du fait que si l'une de ces personnes vient à tomber gravement malade, je n'ose imaginer la faiblesse de ses chances de s'en sortir. Et je suppose que les enfants que j'ai vus vivre dans la rue n'ont probablement pas la chance d'aller à l'école, et du coup de sortir de la situation dans laquelle vivent leurs parents...
La deuxième surprise, c'est la faible quantité de ces gens qui mendient. Tout se passe comme si la situation des uns comme des autres était acceptée, par les pauvres comme par les riches qui passent à côté d'eux pour se rendre à leur travail, aux centres commerciaux, au cinéma (ne prenez pas comme une évidence que les riches acceptent à ce point la pauvreté des autres, pensez au "nettoyage" dont le centre de Paris a fait l'objet, sur les Champs d'abord, puis...). Et cette stabilité doit d'autant mieux tenir avec le système de hiérarchie sociale et religieuse des castes. Même si les castes sont abolies dans la constitution indienne, il faut du temps pour qu'un mode de pensée de plusieurs millénaires tombe.
(La suite une autre fois, sinon je n'arriverai jamais à poster...)

10:33 AM

 
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