Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
dimanche, février 06, 2005 Les feuilles mortes Je suis toujours dans mon rangement.
En ce moment je trie du papier. Des mots, les miens, ceux d'autres, des personnes qui m'ont troublée, avec qui j'ai devisé tranquillement, que j'ai mis face à leurs contradictions, qui m'ont désarçonnée en me montrant ce que je ne voulais pas voir. Des liens qui se rompent dans un grand fracas. Des mots acides, d'autant plus effrayants qu'ils ont parfois été soigneusement choisis pour frapper là où ça ferait mal. Il ne faut pas se dissimuler le mal qu'on peut faire avec les mots derrière le plaisir de commettre une missive.
J'ai retrouvé une lettre de janvier 2002, addressée à un certain JB. J'y disais ma fatigue de courir après des ombres, ma frustration de ne jamais avoir quelqu'un en face de moi. J'avais l'air profondément affectée. C'est drôle parce que peu de temps après je me détachai de lui après l'avoir confronté à ses contradictions. Je ne sais plus si je vous l'avais racontée, cette histoire... Il était venu chez moi, je lui avais demandé s'il pouvait me rendre un service, et je lui ai demandé de fermer les yeux. Puis j'ai posé mes lèvres sur les siennes. Je dis "poser mes lèvres sur les siennes" parce qu'il a bondi en arrière tellement vite qu'on ne peut pas appeler décemment ça un baiser. Rien que pour voir sa tête décomposée ça valait la peine... Je n'avais pas de projet précis le concernant, mais j'en avais plus qu'assez de ne pas savoir ce qu'il pensait.
J'ai retrouvé des bouts d'autres correspondances, en cours, interrompues, le tout avec un parfum d'inachevé, un fond de frustration. Pourquoi s'attache-t-on à quelqu'un pour s'en détacher ensuite ? Comment ça fonctionne tout ça, comment on en vient d'un relation active à un souvenir ? Même bon, un souvenir ça ne sera jamais qu'un souvenir. Comment ? Pourquoi ?
Il faut vivre. J'ai retrouvé un post-it où je m'écrivais de rappeler à un jeune homme qu'il voulait faire du théâtre. Je vais tâcher de faire ça le 16 mars 2006 (à ce moment ça fera trois ans jour pour jour, comme prévu).
Je suis aussi retombée sur le bout de texte que j'ai lu au mariage d'Amli (ne me demandez pas de qui il est, je serais bien incapable de vous le dire) :
Je ne savais pas que je pouvais vivre...
Je ne savais pas que le visage d'un autre
pouvait contenir tout l'univers
que son regard
soudain fermé
pouvait éteindre toutes les lumières
et rallumer
une à une
les étoiles
en accueillant le mien
J'ai aussi retrouvé l'idée d'un court métrage avec dedans : un trampoline, une balançoire, une machine à laver, un fer à repasser qui ne fonctionne pas, des gens qui dansent, de la soupe qu'on touille, un gadget à mouvement perpétuel, et une claque. Avec ça vous êtes bien avancés, n'est-ce pas ?
J'ai aussi retrouvé des mots de Nava, des mails imprimés du tout début de notre relation. J'ai même retrouvé les "notes" que j'avais prises sur les personnes que j'avais rencontrées sur le chat alors que j'étais à Londres. Dessus, parmi d'autres pseudos, il y avait celui de Nava, suivi de la mention "(espagnol(e)?)".
Tant pis pour les archives qui débordent. Si j'oublie quelque chose, c'est peut-être que ça n'était pas si important. J'oublierai peut-être le pseudo exact de Nava, mais je ne vois pas comment j'oublierais son existence.
Le principal est là. Je me souviendrai de tout ce qui est vraiment important jusqu'à ce que je devienne une vieille femme et que ma mémoire se mette à fuir, mais d'ici là...
6:40 PM