Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
dimanche, février 27, 2005 Moi (et les autres) Ca fait un paquet de fois que je passe ici pour laisser un mot, mais je finis toujours par effacer. Cette fois-ci je vais essayer de laisser mes élucubrations. J'avance. J'avance avec les voix que j'ai en moi. Je me sers de ces voix pour me rassurer, pour me secouer parfois. J'écris mon avenir dans les milliers de tasses de thé que je bois tous les jours. Dans les dossiers que je traite. J'essaie de m'arracher au passé pour me tourner vers le futur. C'est très facile à dire, mais à faire c'est un peu plus compliqué. Je repense au Roi se meurt, dans lequel le roi, sous l'influence de la reine Marguerite, lâche progressivement tout ce qu'il a possédé pour entrer finalement dans la mort. Je repense à ses poings serrés sur son empire, dont il finit par ouvrir les doigts, un à un. La reine l'encourage à ouvrir les mains, lui dit que ce qu'il tient est mort que les graines ne repousseront plus. Il finit par les lâcher. A force de tenir mon passé sédimenté dans mes mains, j'en suis venue à ne pas à être capable d'ouvrir les bras. J'allais écrire "plus" dans la phrase précédente, mais en fin de compte je me demande si j'ai jamais été capable de les ouvrir pour de vrai. On m'a fiché dans le crâne cette putain de peur de la perte à une époque si ancienne de ma vie que je ne sais même pas ce qui a précédé. Qu'est-ce qui se passe si les graines que je garde sont mortes ? J'essaie de changer d'état d'esprit. Accepter de perdre pour pouvoir gagner une autre fois, pour pouvoir avancer. Vous vous demandez peut-être ce que je raconte. J'aurais du mal à aller plus loin, c'est tellement nouveau pour moi. Un exemple : j'ai toujours voulu avoir des amis pour la vie, des gens avec qui je construirais quelque chose et sur qui je pourrais compter. L'échelle de la vie me semblait être la seule envisageable. Je me demande dans quelle mesure je ne prends pas les choses à l'envers. J'ai toujours ce problème récurrent de "racines". Mais finalement je me demande dans quelle mesure je pourrais pas me contenter de racines "mobiles". Après tout, ce que j'ai vécu, je le sais, je m'en souviens (encore). Et puis j'ai changé au cours de ma vie, je changerai sans doute encore un paquet de fois : les relations que j'entretiens aujourd'hui pourront-elles me suivre dans ces changements ? Le faut-il ? Je n'en sais rien. En même temps, je dois avoir l'air souverainement sereine, mais ce n'est pas évident. La peur n'est pas loin. Pour une fois je livre une réflexion que je n'ai pas terminée. Ca fait un petit moment que je me suis recentrée sur moi, travaillant sur mes propres problèmes plutôt que d'aller immédiatement chercher à résoudre les problèmes que je pouvais avoir avec d'autres. Certains pensent que mes problèmes avec les autres se résoudront d'eux-mêmes ; ça me semble un peu moins simple. Mais peut-être qu'il faut que je revoie l'étendue de mes rapports avec les autres. Laisser davantage parler l'envie et moins la peur. J'ai commencé avec certaines personnes, je ne sais pas jusqu'où ça peut aller. C'est encore assez timide. A suivre. J'ai encore un paquet de trucs à réfléchir et à faire. J'affronte. Je finirai bien par arriver quelque part. La réalité finit par m'apparaître moins terrifiante qu'à première vue. J'ai l'impression que ce que je veux est presque à portée de ma main, qu'avec un peu de courage et de ténacité, je peux y parvenir. Mais la peur me reprend tout d'un coup, compacte et massive, au moment où j'écris ces lignes... A suivre, là encore...
10:55 PM