Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
lundi, juillet 11, 2005  
Festivaaaaaal !
Deux jours de festival ont presque dissipé ma morosité. Bon, d'accord, *presque*, ça veut dire qu'il en reste. Mais bon, je n'aime pas qu'on fasse pas attention à moi. Je n'ai pas un blog pour rien ;)
Donc. Les Solidays, deux jours. De l'air, de l'herbe et de la musique (et aussi beaucoup de monde). Grandiose.
J'ai soigneusement évité le concert d'Aqme, et j'ai commencé par les Ogres de Barback. Un concert sous un chapiteau. Il était annoncé assez tard mais il y avait déjà des gens pour attendre devant la scène. Des jeunes, que des jeunes en fait. Foule bigarrée de tissus africains, dreads, bracelets colorés, colliers raz du cou, regards clairs et brillants, rendus plus brillants par l'alcool qui circulait dans des bouteilles de plastique, dans des mélanges qui ont dû passer au contrôle pour d'innocents jus d'oranges. Ils sont beaux, en couple ils sont encore plus beaux. Il y a un désir presque palpable. A les regarder on aurait presque envie de rire tellement ils sont beaux. De temps en temps, un jeune se livre à la petite cuisine du joint. Brûler le morceau de plastique, l'émietter, égrener le tabac, préparer les feuilles dans un montage compliqué qui fait tirer la langue à l'officiant, pour humecter lesdites feuilles mais aussi parce que sans doute ça accentue la concentration.
Là où ça a commencé à craindre gravement, c'est quand le concert a commencé. Foule tellement dense qu'un peu plus et il y avait des côtes cassées. Mouvements de foules incontrôlables, dans lesquels on se retrouve le corps penché, attiré vers le sol. Tenter de se redresser pour ne pas se faire piétiner. Se rappeler qu'on est venue seule et que c'est pas le moment de déconner. Se rappeler aussi à la légère suffocation qu'on mesure un mètre cinquante six ou sept mais pas beaucoup plus. Lunettes embuées par l'humidité que dégagent les corps autour de soi. Parfois incapable de respirer tant les corps sont serrés. Je n'ai jamais serré si fort ni été serrée aussi fort par quelqu'un. Nous ne formons qu'une masse compacte de corps emmêlés dans laquelle aucun interstice n'est visible.
Ca ressemble à une lutte, une vraie. Je m'en rends compte et je finis pas accepter que je ne peux pas rester plus longtemps. Je lève la main vers le malabar qui sort les gens qui n'en peuvent plus par le devant de la scène. Il m'extirpe de la foule avec une facilité déconcertante (et pour les petits rigolos, oui je me suis fait tirer par un mec aux Solidays. Je vous épargne la rédaction d'un commentaire, ne me remerciez pas). M'examine un peu pour voir si ça va, puis me laisse partir. Expérience intéressante.
Je suis un peu surprise du comportement de la foule. Les chansons des Ogres, si on les écoute, ben il me semble qu'elles appellent à la tolérance, à faire attention à l'autre. Mais bon, je suis sans doute une sale vieille conne. Sans doute. J'essaie d'oublier ce que ça m'inspire. Encore une fois, c'est pas comme si j'étais pas au courant. Et puis ils sont jeunes, ces petits. Et puis pour reprendre les Ogres, justement : "Et je sais bien qu'le monde va mal, mais j'vais pas m'faire mal pour faire face au monde".
C'est à ce concert que je rencontre Laure. Laure qui est venue seule, comme moi, Laure qui travaille pour l'une des associations qui luttent contre le Sida. Elle est douce, simple, s'agite quand elle aime la musique. Sur le coup, je suis presque un peu chiffonnée de ne plus être seule, de me refermer sur une seule personne, puis je l'adopte et on passe le reste de la journée ensemble.
Suivent des bouts de concerts, dont Saez (tiens, ça me rappelle vaguement quelque chose... Un certain Bertrand... rha, je ne me souviens plus ;)), et Juliette. Juliette, énorme présence sur scène, et une voix, une voix...
Puis les Têtes Raides. Sous le même chapiteau que les Ogres, mais cette fois ci je me tiens à carreau.
Ce festival me rappelle les amours des quatre ou cinq dernières années de ma vie. Les Têtes Raides, je les ai découvertes juste après ma rupture avec Thiom. Les Têtes Raides, c'était Pietro. "A partir de maintenant, je chante". Voilà.
Et puis ça sent la terre et l'herbe sèche. Il fait bon.
Dernier concert du samedi, La Rue Kétanou... "Danse un garçon dans les bras d'un garçon, danse une fille dans les bras d'une fille, et qu'importe l'opinion de toute la famille de la fille ou du garçon, l'amour a toujours raison". "C'est pas nous qui marchons pas droit, c'est le monde qui va de travers"...
Le lendemain, trois concerts majeurs pour moi. Ca a commencé par Camille. Cette fille est folle ;)) Ce que c'est bon. Concentré de rage, effets de miroirs. J'essaie d'oublier, mais. Tant d'énergie, ça peut peut-être servir à quelque chose de positif...
Sur la même scène passait, une heure plus tard, Vincent Delerm. Vincent Delerm. Depuis le temps que j'avais envie de le voir en concert... Un placement idéal m'a permis de confirmer : c'est un véritable personnage. Indescriptible. J'avais mal aux joues à force de sourire. Pendant la durée de ce concert, de manière assez inattendue, je n'ai pas pensé à mon histoire récente. Je crois que j'y étais, un point c'est tout. Ici et maintenant.
J'ai enchaîné sur Matmatah. Le retour de la rage et de l'énergie mêlés. La tête lâche, c'est le corps qui pense. Emma, Lambe an dro, Derrière ton dos.... "Si j'te retrouve à l'aveuglette c'est que je t'aime quand même beaucoup". Je danse pour éviter de laisser la tête reprendre les commandes et penser des choses désobligeantes.
Je danse à côté d'un couple. Un gentil petit couple d'une petite trentaine d'années. Elle porte des vêtements confortables, un sac à dos difforme à ses pieds. Elle me regarde. Elle me regarde danser. Me fixe. Elle est la seule à me fixer. Autour de moi, tous dansent, s'agitent en tous sens comme si ça devait être la dernière fois. Mais elle, elle me fixe. Et c'est là que je comprends ce qu'il y a dans son regard. J'aurais envie de lui dire que moi aussi j'ai fixé d'autres personnes, figée, bloquée, encombrée par mon corps dont je ne savais que faire. Que là où elle croit voir une barrière, il n'y a rien, qu'il lui suffirait de commencer à danser pour qu'elle s'en rende compte. Au lieu de danser, elle se saisit nerveusement de la main de son ami. Ce geste m'a fait mal, un peu. Si vous la croisez, elle ou une autre immobile, dites lui tout cela.
Je suis restée un peu sur le festival à écouter un groupe africain, avec des claviers et beaucoup de basse... Boire un verre, discuter avec deux jeunes hommes originaires de Besançon jongleurs avec des bouteilles d'eau, puis rentrer doucement, marcher dans les rues, dans cet air tiède, des images affleurant à la surface de la conscience. Tout est calme. Demain ce sera peut-être la tempête, mais ce soir je suis en paix avec moi-même, je suis presque en paix avec les autres.

12:32 AM

 
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