Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
mardi, janvier 03, 2006  
FF Neuf
Me voilà de retour. Arrivée hier soir, complètement déphasée, dans un appartement glacial, sans eau chaude. J'allume toutes les bougies comme si j'attendais quelqu'un...
Vous savez quoi ? Je commence 2006 amoureuse. Ce n'est pas une grande nouvelle ? Vous avez raison. C'est Thiom qui m'a demandé si j'étais amoureuse, début décembre. Je crois qu'il pensait à quelqu'un en particulier, mais je ne sais pas qui. La réponse est venue immédiatement. La détailler est bien plus compliqué.
Mon voyage en Inde... Les strates profondes et superficielles se mélangent dans ma tête. J'ai encore vu et vécu des choses fantastiques, j'ai voyagé en moi-même aussi... Partir loin pour se regarder marcher.
J'ai revu Calcutta, Babylone bizarre et bondée, j'ai retrouvé la sensation d'assister à des milliers de films diffusés en même temps en pleine rue. Une petite fille qui porte de l'eau dans une cruche, un vendeur de jus de canne à sucre, des jeunes qui se tiennent par les mains et les épaules en faisant beaucoup de bruit. Des bimbo sur-occidentalisées qui vont prier Kâli dans un temple paisible du nord de la ville. Les contradictions réunies dans un étrange balancement, un mouvement fascinant pour notre culture qui veut imposer contre vents et marées qu'une porte est ouverte ou fermée, en oubliant qu'elle peut être entr'ouverte.
Retour au musée de Calcutta, sombre, je me prosterne mentalement devant mes dieux à moi, les liens qui m'attachent à eux et dont je ne dis rien. Le coeur au bord des lèvres. Je suis seule dans les salles. Solitude de l'étude, propice au recueillement.
Les gens qui passent me scrutent, on doit s'y habituer là-bas. On est tellement bizarres il faut le dire. S'ils savaient jusqu'à quel point...
Bhubaneshvar. Une ville plus petite, peu touristique, mais avec quelques merveilles pour qui fait l'effort. J'ai reçu mon compte de ces petites merveilles. Rencontre, enfin, avec des amis de longue date, amis de pierre que je me languissais de pouvoir voir enfin de mes propres yeux.
Bhubaneshvar, ça a été aussi l'occasion de découvrir les hopitaux indiens. Passablement malade en pleine nuit, vertiges, taches devant les yeux, pliée en deux, pas moyen de trouver un docteur, du coup, en toute logique, petit tour à l'hopital pour en trouver un qui me prescrive ce qu'il fallait. Sauf qu'ils m'ont gardée... Intraveineuse avec goutte-à-goutte (ah oui, et des bulles aussi, partout ;-)), plantée après plusieurs tentatives infructueuses parce que "vous avez pas de veines". Piqûres en nombres et produits variés et exotiques... Les infirmières et les médecins qui pour la plupart ne parlent pas anglais... Et puis les indications les plus imprécises, "ne buvez pas", "oh il vous faut boire au moins un litre et demi d'eau", "non vous ne pouvez pas manger", "tenez on va essayer de vous trouver un repas mais c'est pas sûr parce que la cuisine de l'hopital n'a pas encore été construite". Changement d'hopital en cours de route, pour ne plus être dans un dortoir avec des gens qui se agonisaient toute la nuit. Je me retrouve dans un hopital sympa, où les infirmières ne parlent toujours pas anglais, et où on diffuse en boucle et à plein tubes des chants religieux à 10h et 5h du matin... J'espère ne pas avoir besoin de repos pour guérir.
L'épisode se termine par une fuite de l'hopital au bout du deuxième jour, avec un bras manifestement plus grand que l'autre (on ne peut pas faire circuler les eaux du Gange par les veines de quelqu'un sans qu'il en reste quelques traces).
Et puis les trains, avec leur vie propre, les vendeurs de thé qui passent toute la nuit en criant "chaï chaï chaï", les marchands de mouchoirs bariolés, de nourritures diverses dont le sillage parfumé persiste longtemps après le passage du vendeur.
Petit trip en voiture pour une journée, visite d'un de mes temples favoris, puis une cérémonie que j'attendais depuis longtemps. Nous traversons des villages minuscules fichés dans des bananeraies, autour de petits points d'eau parsemés de lotus roses. Je me demande comment vivent les gens de ces villages, comment ils voient la vie, le monde qui les entoure. Je regrette de n'avoir que quelques mots de hindi.
Petite étape plage dans une station balnéaire indienne. Je me rends compte qu'à part quelques perdus à gauche et à droite, on n'a rencontré presque aucun touriste éranger. On s'en passe très bien. Mais vu notre caractère exceptionnel, les Indiens nous demandent souvent de poser pour une photo, au point que nous sommes parfois obligés de refuser pour pouvoir avoir un peu la paix. La rançon du succès. Il faut dire qu'il ne doit pas y avoir beaucoup de blancs qui pêchent à la lisière des vagues...
Je profite d'un peu de calme pour appeler Chal. Le fait que je ne passe pas par le Karnataka l'a mis en froid. Mais dès la seconde où il réalise que c'est moi qu'il a au bout du fil, tout s'évanouit. "Anywhere with you". Encore un drôle de lien.
Puis 24h de train pour rejoindre Hyderabad. Sur le quai, je discute avec un mec qui commence une thèse en sociologie sur les dalits (les Intouchables, dont il est membre). Discussion intéressante, on échange nos mails, le sujet m'intéresse, il me dit qu'il m'enverra les articles qu'il a déjà publiés. Puis chacun s'installe dans son wagon pour dormir. Il dit qu'il descend dans quatre heures seulement pour prendre une correspondance, on se souhaite un bon voyage et on se dit au revoir.
Installation sur les couchettes du train. Il y en a trois par mur, je me colle dans la couchette centrale. J'ai un peu l'impression d'être prise en sandwich mais ça va.
Enfin, ça va jusqu'à ce qu'à quatre heure et demie, le mec avec qui j'avais discuté ne débarque sous mon nez en plein milieu de mon sommeil. "Je vous dérange ?" Grml. Il commence à me parler assez fort, se rapproche de plus en plus. Des sensations bizarres me viennent, une espèce de malaise me vient, mais je me dis que c'est pas possible, il avait l'air civilisé le monsieur. Il me pince la joue, me sort que c'est une sacrée chance qu'on a eue de se rencontrer. Ca me semble bien étrange, comme formulation. C'est un peu dangereux de parler pour l'autre sans savoir ce qu'il en pense...
Là où ça a commencé à craindre c'est quand il a tenté de m'embrasser de force, la main derrière la nuque. La configuration des lieux me donne la désagréable sensation d'être coincée. "Vous devriez partir maintenant". Petit moment de panique entre la veille et le sommeil.
Le train indien. Les rizières qui défilent derrière les palmiers et les bananiers, les aigrettes blanches qui pêchent dans les étendues d'eau où le ciel se reflète, le vert tendre des jeunes pousses de riz. Les gens qui se lavent aux rivières. Femmes en sari qui travaillent aux champs. Des milliers d'images, et toujours, le parfum de la terre.
C'est avec tout cela que je rentre. Et plus encore.

Moi je pense que 2006 sera un très bon cru. Je sais que ça promet d'être une galère sans nom, mais qu'on aura des vrais moments de pure félicité. Et que c'est ça qui comptera. A tout prendre en tout cas, je préfère ça à une vie sans chaos mais sans goût. Se battre, encore, détourner la puissance de la rage pour faire quelque chose.
Belle année à vous.

11:14 AM

 
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