Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
mardi, février 07, 2006 Moi aussi je veux être une superstar Je suis malade. Mais bien, hein. Le médecin en me voyant m'a demandé qui m'avait fait ce joli cadeau. "C'est beau, c'est vraiment très beau". Jamais on ne m'avait regardé comme ça. Surtout le fond de la gorge, et encore moins dans l'état où il se trouve. On discute un peu, tension, oh, c'est bien bas qu'il me dit, ben forcément le dernier repas que j'ai pris c'était hier et j'ai déjà du mal à avaler ma salive alors... Pour la gourmandise, il reprend sa lampe et regarde une nouvelle fois en poussant des exclamations admiratives. Je suis une fille exceptionnelle. Exceptionnellement malade mais exceptionnelle quand même. Ordonnances avec des noms exotiques, longue liste de trucs à *avaler* (ventre saint gris, mais pourquoi moiiiiii ?), et puis quand même, ça finit pas revenir parce que : "ça faisait longtemps que j'en avais vu une aussi belle, si vous pouviez garder la bouche grande ouverte, j'aurais même fait une photo". C'est dit sur un ton badin, du genre "mais vous pouvez pas, hein ? De toutes façons vous n'avez sans doute pas envie de faire une séance de photo, sans doute, hein ?". Il en avait vraiment très envie, de sa photo... C'est comme ça qu'on s'est retrouvés à faire une séance de shoot. J'aurais pas pu lui faire un plus beau cadeau. Voilà comment je suis devenue moi aussi une superstar. Depuis je vis allongée, je bouquine des livres trop compliqués pour moi, je mate des films pendant lesquels je m'endors profondément. Je rêve que je rencontre des tas de gens dans des couloirs et que je n'ai qu'une envie c'est d'être seule. Je me réveille et je me retrouve seule, mais vissée à mon lit, dans ma piaule qui ressemble de plus en plus en plus à un terrier, je pose des trucs tout autour du lit, je les pousse pour faire de la place aux autres, ça s'empile, ça s'accumule. Et j'avale ma salive, aussi. C'est toute une opération. C'est pas croyable ce que ça peut arriver souvent. Je ne m'en rends compte que maintenant que j'ai envie de hurler chaque fois que ça arrive, je suis vraiment une ingrate. Je ne sais peut-être pas très bien quel travail je peux être amenée à occuper prochainement (la dernière candidature en cours s'est soldée par un non), mais avaleuse de sabres, c'est définitivement mort. Je dis ça parce que je viens de passer une heure montre en main à essayer d'ingurgiter un petit bol de fromage blanc. Et que je l'ai pas terminé. Quelle folie d'y avoir ajouté des copeaux de chocolat, je vous le demande. Bon, je sais c'est très passionnant ce que je viens d'écrire (pas moins que d'habitude me direz vous). C'est que, faute de pouvoir bramer ma rage et mon courroux parce que bien entendu je suis quasi aphone, j'avais besoin de déposer quelque part mes jérémiades pleurnichardes.
2:48 PM