Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
mardi, juin 27, 2006  
Come what may

Je suis venue. Bien sûr je suis venue. Il y a bien longtemps que je n’ai plus la force.
J’ai dû perdre conscience longtemps. Attachée. Une lame fichée dans le mur entaille ma nuque, courbée pourtant. L’un de tes raffinements.
Je regarde mon pauvre corps qui persiste à me rappeler vainement qu’il a froid. Mes vêtements roulés en boule dans un coin, et ces rubans pourpres qui serpentent autour de moi. Tu as serré trop fort. Rouvert la cicatrice à ma main droite. Misérable, je suis misérable devant toi. Je meurs à chaque fois et ça n’en finit pas. Tu peux tout sur moi, peut-être. Je suis fatiguée, mais ça tu ne veux pas l’entendre.
Je peux à peine lever les yeux pour voir ton visage. Je t’entends filer des paroles qui n’ont aucun sens, tu me réprimandes, tempêtes, je ferme les yeux pour essayer de comprendre, sens une main sur mon visage. Tu me cajoles, me consoles, me berces, je concentre mon esprit pour essayer de résister au prochain assaut. Tu ne lâches ta proie que pour la rattraper alors qu’elle tente de s’enfuir. Tu t’es lassé de la situation et il n’y a plus que la chasse qui t’excite, l’espoir, la peur, la douleur de ton gibier.
Je me demande si c’est pour cette fois. Comme toutes les fois je me demande. Habitude de fantoche épuisé. Cela dure depuis longtemps, pourquoi cela ne continuerait-il pas ?
Je tente un nouvel effort pour rencontrer ton regard. La lame cisaille, un liquide tiède glisse le long de mon cou.
Et c’est là que je comprends. Tes gestes mesurés, nerveux, tes attentions soutenues, ta désinvolture inquiète. J’ai compris. J’ai tout compris.
Le plaisir dans ton regard, assombri.
Tu as besoin de moi. Un besoin viscéral, impérieux, premier. Je te tiens. D’où je suis je te défie. Tu es lié à moi. Je te tiens et tu le sais.
Mon corps est secoué d’un spasme qui se mue en rire. Je te souris.
Je veux voir, je veux te voir, je veux voir ton regard. J’ai payé déjà, je suis encore prête à payer pour cela.
Dans un mouvement presque imperceptible, j’écarte les cuisses. Je rassemble mes dernières forces pour le dernier mouvement.
Sur ton visage, l’incrédulité, puis la satisfaction, puis, enfin, le triomphe. L’affreux triomphe.
La reddition.
Ta reddition.
Une éternité.
Regarde moi.
Regarde moi.
Regarde moi. Je suis désormais la seule femme qui te soit interdite.

Elle se jettera sur mon couteau avant que je l’aie tiré (Valmon dans Quartet)

Mes yeux sont déjà en train de se vitrer tandis que dans ses derniers soubresauts mon corps te signifie qu’il te quitte. Je suis en train de crever.
A ton tour à présent.

12:39 AM

 
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