Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
< ? ParisBlog * >




























Sans Prétention
 
dimanche, décembre 30, 2007  
Rêve d'enfant
J'avais encore l'âge où on est à moitié hystérique à l'idée de faire quelques kilomètres pour aller s'asseoir sur les talus fraîchement fauchés et y regarder le feu d'artifice du village.
On était partis en théorie avec mon frère, ma soeur et la voisine, Sophie si je me souviens bien. Sophie elle était bien, et puis elle faisait plus grande. Je crois que c'est ce qui avait motivé les parents à nous laisser partir avec elle pour une telle aventure.
Nous voilà assis sur le talus, attendant que la nuit soit suffisamment obscure. Beaucoup de gens sur le bord de la route ; paysans et enfants de paysans se sont pressés pour venir voir ça. Il n'y a pas beaucoup d'animation le 14 juillet dans le coin. D'ailleurs il faudra attendre une semaine pour avoir la fanfare de la ville d'à côté, parce qu'on n'a pas les moyens de se la payer pour le soir même. Mais c'est bien quand même.
Il y a *un* vendeur ambulant qui a trouvé le chemin jusqu'à notre patelin supermarket-free. Il vend des trucs en plastique, des jouets pour les petits. Et puis ô fascination, des bâtons lumineux, phosphorescents. La petite fille que j'étais, je crois, n'avait rien vu de plus étonnant.
On était à l'époque où la France comptait en Francs, et où les pièces de dix avaient cette couleur bronze et cette masse si impressionnante. Je n'avais pas l'âge de l'argent de poche mais j'avais dû en toucher en allant chercher le pain à la boulangerie d'à côté, avant qu'on ne déménage dans l'ouest.
Je crois que j'avais dû prendre à parti tout le petit groupe tellement ça m'avait semblé fantastique, cette chose qui brillait dans la nuit. Et puis sans que je l'aie du tout prévu, Sophie avait lancé qu'elle m'en offrirait un à la fin du feu d'artifice. Je crois que j'avais plus rien osé dire, la gorge nouée par un mélange de plaisir et de culpabilité d'avoir trop parlé et de causer des soucis.
Le reste de la soirée est un peu flou dans mon souvenir. Je crois me rappeler que les artificiers s'étaient bien fait plaisir avec le peu de moyens dont ils disposaient. Je crois aussi qu'on a eu une ou deux fusées mouillées, mais on pouvait voir les silhouettes des artificiers passer dans la pénombre, et je crois pouvoir dire que c'était bien plus important que la symétrie des gerbes lumineuses.
Puis ça a été la bousculade à la fin du spectacle, tout le monde cherchait qui sa 4L, qui sa deuch, qui sa diane, pour rentrer. Le vendeur ambulant en avait probablement eu un peu raz le bol de traîner dans ce bled de pauvres. La petite Sophie, toute gênée, nous avait raccompagnés jusqu'à la maison. J'ai dû faire un petit peu le clown pour cacher ma déception.
Croyez moi si vous voulez, mais jamais je n'ai retrouvé l'occasion d'en approcher, de ces satanés bâtons lumineux.
Et puis.
Il y a deux jours, à la faveur d'une virée pour aller danser sur une péniche, il s'est passé l'impensable.
Les organisateurs proposaient des bracelets pour permettre aux participants de déterminer si leur voisin(e) était en couple, disponible, sensible aux personnes de son sexe. J'avais lu tout ça sur le site que notre miss organisatrice nous avait envoyé en lien, mais j'ai pris un coup quand j'ai vu que ces bracelets ressemblaient à ça :



... et plus de vingt ans après, le plaisir est presque intact.

4:30 PM

 
Ourson Wells sur le départ ?
Parce qu'il n'y a pas si longtemps, c'était quand même le seul qui vous comprenait.

Parce que jadis, c'était lui qui vous faisait des câlins quand vous aviez du chagrin, et qu'admettez-le, il savait y faire, question câlins.

Parce que vous lui en aviez confié, des bêtises, au vôtre, quand vous étiez trop petit(e) pour plonger la main dans le bol à bretzels.

Pour ces trois raisons je me demande bien ce qu'aurait à raconter un ourson en goguette venu élire domicile chez vous pour quelques jours...




P.S. : je tiens à signaler que je suis allergique aux Gloubiboulga Nights et que je suis plus qu'heureuse d'avoir trente ans. Ca ne m'empêche malheureusement pas d'avoir des idées stupides néanmoins.

4:07 PM

jeudi, décembre 27, 2007  
Passion incandescente
Rien que d'écrire le titre m'éloigne un petit peu plus de la rectitude. Je n'en peux plus. En ces jours propices aux moments agréables, je pense de plus en plus à lui. Je sais bien que je vais le retrouver, enfin, bientôt. J'ai la sensation que ça fait une éternité. Une poignée de jours me séparent de ces retrouvailles et chacune des fibres de mon être hurle que ça suffit, qu'il faut arrêter cette attente insupportable, qu'importe la morale, qu'importe la parole proférée, qu'importe le regard que les autres poseront sur moi. J'ai mille fois hésité à prendre le métro pour mettre un terme à ce calvaire, je me demande encore comment ça se fait que je sois encore là.

C'est qu'avec lui je me sens détendue, j'ai le cerveau qui file à toute vitesse, je suis paisible et surexitée à la fois, je me sens presque spirituelle. Même s'il m'use, s'il m'épuise. C'est pour ça d'ailleurs que dans un premier temps j'avais accueilli ce break avec une grande bienveillance. Mais là, si proche de la fin, je n'en peux plus, vraiment, je n'en peux plus, j'ai le coeur qui bat de plaisir anticipé, j'échaffaude sans cesse et avec une mauvaise foi éhontée des raisons parfaitement valables pour foncer jusqu'à Châtelet.
Je me dis, ce n'est pas raisonnable, je me dis : c'est un choix que tu as fait, librement. Je me dis que je ne devrais pas me monter la tête, que j'ai vécu sans, avant, et que je devrais pouvoir tenir encore quelques jours.
J'ai dit l'an dernier à la même période que le prochain narguilé que je fumerai, ce sera en 2008. Ces derniers jours je suis en enfer.

6:16 PM

samedi, décembre 22, 2007  
Entre mes lignes

Ca tout n'est pas perdu
non tout n'est pas perdu
de vos mythes d'aurore
ici le soleil brille pour tous
et on y croit


Ce soir je suis en vacances. Une fatigue persistante pèse de plus en plus lourd sur mon corps sans que je sache pourquoi. Je ne suis pas déprimée. Je ne suis plus déprimée. Ca n'est plus ça.
Il y a des choses qui ne vont pas très bien, mais ce n'est plus la déprime telle que je l'éprouvais il y a quelques mois, la déprime qu'on s'impose comme une punition parce qu'on se croit indigne de fouler le sol, de respirer le même air que les gens dits « normaux ». J'ai nettement moins la sensation d'avoir quelque chose à me faire payer. « Moins » ne veut pas dire « pas », mais en tout cas c'est amplement plus vivable, comme programmation psychologique. Quoique, je me dis que ça dépend pour qui. Je dois avouer que, ne me prenant plus tout à fait pour la lie de l'humanité, je me crois en droit de ne pas subir certains traitements. Moins patiente, plus acide ; je dois bien l'admettre, je ne prends pas forcément ça pour une malédiction. Compréhensive, je crois l'être toujours, par contre ce n'est pas parce que je comprends pourquoi quelqu'un me fait un sale coup que je m'oblige à l'accepter.

Il s'en passe en ce moment dans ma vie, et encore je pressens qu'il y a des choses que je ne sais pas, que je ne peux pas nommer, des mutations qui travaillent en moi sans que j'en connaisse l'ampleur. J'attends activement que tout cela s'affirme, je m'assieds au premier rang pour bien voir et ne pas en perdre une miette.

Je reste confronté aux limites de mon blog. Ce blog est intimiste, mais publié et visible. Ca fait assez longtemps que je sévis ici pour que Google croie pertinent de me balancer des visiteurs qui ont eu le malheur de taper des mots qui se trouvent dans un billet ou dans un autre de Sans prétention. A l'écouter (Google), on dirait que j'ai parlé de tous les sujets (enfin surtout les plus tordus). Il y en a un qui est arrivé en tapant « maman baisable », un autre « Jacques Decour mauvais niveau » (je dois avouer que je comprends plus le deuxième que le premier).
Il y a des gens qui me connaissent et qui me lisent, et dont je sais qu'ils me lisent. Difficile vu ma manière de vivre ma vie amoureuse de m'épancher sur le détail des soirées que je passe avec l'un ou l'autre. Si bien qu'on a parfois, en lisant vite, l'impression que je suis célibataire, et qu'il n'y a pas si longtemps quelqu'un dans les commentaires me disait que je cherchais un mec. Occupe toi des serments intenables que tu as contractés devant témoin (ou de ceux que tu rêves de contracter) avant de m'appeler pauvrette, merci.

Je crois aussi qu'il y a des gens qui me connaissent et qui me lisent, sans que je sois tout à fait sûre que ce soit le cas. J'espère au moins qu'ils ont des bases de décryptage de ce que c'est qu'un blog intimiste, si possible avec le module « paranoïaque, scrupuleuse mais qui cherche la castagne aussi un peu parfois ». Je dois avouer que je me suis parfois servi de mon blog pour déclencher des réactions dans la "vraie vie", chez des "vrais gens". Pour des gens qui comme moi ont tellement peur de tout casser au moindre mouvement, ce genre de démarche prend parfois des allures de bouffée d'oxygène salutaire. Je me suis soignée un peu mais ça résiste. Dire certaines choses directement me semble au-delà de mes forces. Surtout en ce qui concerne mes émotions et mes envies (j'ai failli dire « besoins », mais ce qui sort c'est « envie »).
Seulement voilà, étant donné ce qu'il se passe en ce moment, je ne veux pas recourir à ça.

Mon souci est que ma vie des pleine d' « évènements personnels » qui me secouent, me bouleversent, me prennent aux tripes et que j'éprouve plus que jamais le besoin d'en parler. Pas chez Mr Simple, qui finalement n'était pas si simple que ça (un goût prononcé et irréaliste pour l'argent d'après ce que j'ai pu voir), et que j'ai quitté sans son consentement. Je suis décidément une mauvaise cliente.
Je sais que j'ai une oreille amie chez mes amants, mais je ne me vois pas peser sur eux avec des pérégrinations qui ne les regardent pas immédiatement, ou avec des réflexions qui ne seraient pas « mûres ». Heureusement je peux encore leur dire pas mal de choses. Et puis il y a les amis. Mais bon, je fais mon huitre. Et encore il paraît que les huitres s'ouvrent à Noël et au nouvel an.

Je suis prise entre deux feux, retransformer tout ce que je vis, tout ce que j'éprouve en quelque chose de tellement symbolique et crypté que personne ne pourra comprendre, ou bien passer à des propos plus policés, vendables, propres, présentables. Je ne veux même pas penser aux emmerdes qui me tomberaient dessus si je me permettais d'écrire simplement la moitié de ce qui me passe par l'esprit. Je ne suis pas folle ou psychopathe, c'est juste qu'à mesure que je m'accepte et que j'accepte ce qui m'arrive, je perds confiance dans les autres, leur capacité à réfléchir avant de parler, de réfléchir après avoir dit une connerie, leur capacité à se remettre en question, leur capacité à résister au plaisir sadique de taper sur l'autre, et si possible l'autre différent, avant qu'on ne leur tombe sur leur râble à eux.
C'est drôle, à mesure que j'écris ça je m'imagine l'idée que les lecteurs nouvellement arrivés pourraient se faire de moi : une folle, une déviante, qui doit cacher un gros handicap, une tare honteuse, dangereuse peut-être ?
La tare que je me reconnaisse spécialement aujourd'hui est un manque de confiance encore trop présent, qui me visse encore parfois au sol. A part cela, j'ai la prétention de dire que je suis un être humain normal parce que je connais la norme et la marge, et qu'enfin je commence à oublier un peu la frontière entre les deux.
Alors, épurer mon blog pour en faire un ramassis de billets d'humeur sur autre chose que ce qui me secoue ? Partir dans la fantasmagorie hallucinée pour protéger la fine paroi entre le monde d'ici et le monde concret ? Me lancer dans un blog professionnel où je parlerais de complètement autre chose, mais avec la liberté de dire au moins la moitié de ce qu'on a à dire, sans barbelés sur le clavier, sans relectures scrupuleuses ? J'avoue que je ne sais pas.
Je suppose que je vais continuer à jouer les funambules ici, entre rêve et réalité, avec mes messages à interprétations multiples, à brouiller les pistes pour vous insuffler un peu de mes émotions en balayant la neige derrière moi pour que vous ne puissiez me suivre sans que je vous y aie invités. Pour me faire pardonner, je laisse ici des liens vers quelques morceaux qui font mon actualité mentale :


L'histoire d'un retour

Deux visages l'un à côté de l'autre, le même regard

Noces de chair, je règle mes bacchanales sur le rythme de ton coeur

6:35 PM

vendredi, décembre 14, 2007  
Il y a quand même des moments où.
Je sais bien que tout le monde s'en fout (et vous avez tellement raison), mais je vais le dire quand même.
Je n'autorise pas l'usage à tort et à travers de certains termes. Pas quand ces termes, précisément, font souffrir des personnes que j'aime. Mon esprit hésite entre l'ironie grinçante et un fond de colère contenue.
Si tu t'invites chez moi et que je ne te connais pas, tu viens avec quelque chose. Des fruits, des mots, du vin. Tu ne viens pas les mains vides. Tu n'as aucune légitimité à exiger que j'assure ton divertissement. Si tu es dans cet état d'esprit, va plutôt te faire une toile. C'est bien, une toile.

1:05 AM

vendredi, décembre 07, 2007  
Ondées passagères
Je pleure dans le métro du retour. Pourquoi ? Toujours ce décallage épuisant. Elle a bien joué son rôle de manman qui aimerait bien voir tous ses enfants réunis avant de mourir (c'est presque texto). J'ai joué mon rôle de fifille qui reste presque droite dans ses bottes et qui dit que franchement ça ne lui dit rien, mais vraiment rien de voir la soeusoeur avec laquelle elle ne parle plus depuis, fiou. Sans méchanceté, sans rancune, sans rien. Juste qu'elle s'en fout. Fille indigne qui laisse mourir sa mère seule abandonnée de tous. Parce que quand un seul être vous manque, hein...
J'ai eu envie de parler d'A. J'ai eu envie de parler de J. A quoi bon. Même avec le fard de la dissimulation, le décallage est pénible. Pour le reste...
J'ai eu envie d'appeler. Mais je n'avais plus de batteries. Après je n'ai pas osé.

12:23 AM

mercredi, novembre 28, 2007  
Karna le colérique
C'est une longue histoire. Tu trouveras si tu te donnes un peu la peine. Tu m'aimes bien comme cela non ?
Karna donc. De haute lignée, né d'un viol, un viol tendre, mais un viol tout de même, d'une fille trop jeune pour affronter la maternité. D'un fils de haute lignée adopté par un cocher. Un cocher. Pleurez bonnes gens, sur la vie de ce pauvre garçon qui n'était pas au rang qui lui était dû à la naissance. Karna grandit dans l'amour et le respect de son père.
Les vies mythiques sont le plus souvent des destins et un destin n'est pas une vie commune. Ca passe par de curieux chemins, un destin, ça se répète, ça passe par des voies qu'on a l'impression d'avoir déjà vues quelque part. Or il se trouve que Karna finit par rencontrer ses frères. A l'occasion du tournoi des fiancailles de l'un d'eux. Il se voit raillé devant tous, et n'a qu'un désir en tête, se battre. Mais voilà, Karna, rompu à la discipline des armes, voit ses invites au duel repoussées. Ses austérités, son travail assidu, sa puissance rehaussée par l'éclat des rayons du soleil, son père, sa bonté sans bornes qui fera que, par la ruse, des dieux lui ôteront une à une ses protections magiques, rien de tout cela ne suffira à lui assurer une once de paix dans cet implacable destin qui s'acharne à ne laisser aucune miette des meilleurs des personnages des histoires fabuleuses. Karna. Karna le fils du cocher, fait roi à la hâte par un des cousins des Pandava, un être brutal, mais fidèle à ses vassaux. Rien n'est simple, jamais.
Parmi les figures masculines de ma mythologie personnelle, Karna revient constamment. Le point de départ de ce post parfaitement décousu, c'est un petit tour au supermarché d'à côté de mon travail. Un supermarché qui comme d'autres, vous impose la diffusion d'une radio importune à laquelle je ne prête généralement pas attention. Sauf que cette fois-ci j'ai entendu Diane Tell. Mais si vous devriez le savoir, celle qui chante "ah si j'étais un homme".
En temps ordinaire la diffusion de musique a pour fonction (si je ne me trompe pas) de plonger le client dans une sensation de confort propice à l'achat. Encore une fois je ne dois pas être dans la cible. J'étais une pelote d'épingles à la fin de la chanson, prête à étrangler n'importe qui sur mon passage. Un tel ramassis de crétineries conformistes, alors qu'il y a tant de modèles masculins autrement plus sexy à proposer en exemple ? Je ne vous mets pas un lien vers Radioblog parce que j'ai pitié de vous, si vous la connaissez ça devrait vous ruiner une journée entière (désolée par avance).
Il n'y a pas longtemps j'ai aidé deux petites dames à faire un montage photo avec Johnny Hallyday. Sisi, j'avoue. L'une des deux m'a demandé quelle était la célébrité qui me faisait craquer... Je suis bonne pâte, je veux bien me prêter à toutes les plaisanteries, mais là j'avoue que j'étais un peu à court. Quelle célébrité ? Masculine je suppose... Je suppose aussi que je suis supposée éprouver une petite émotion d'ordre physique pour elle ? AAAaaaaaah. Mes références sont incompréhensibles. Karna n'est pas dans Gala. De même que Gabriel Davioud, l'architecte de la fontaine Saint Michel. On n'a pas idée de tomber amoureuse (j'ai pensé mettre des guillements, mais vraiment, les guillements c'est... naze) d'une personne avec laquelle on a une telle différence d'âge (il est mort en 1881 me dit Wikipedia, je suis née en 1977). Et je ne parle pas de mes autres amours, étranges, contradictoires, puissantes. Même blessées ou blessantes elles restent vivantes. Pas un amour qui ne ressemble à l'autre. Bon je veux bien admettre que cette histoire d'amour avec un architecte de la seconde moitié du XIXe siècle c'est un peu difficile à comprendre. Allez, appelons ça un béguin.

Parfois ils s'interrogent sur ce qui les lie aussi fortement à moi. Je me plais à me dire qu'ils se voient parfois un peu en moi. Je les ai tellement observés, tellement aimés, qu'il reste en moi comme une emprunte d'eux-mêmes, le meilleur que j'ai pu capter et garder. Qu'ils me quittent du jour au lendemain, je garderai ses yeux brillants cerclés de lunettes, sa folie déterminée, son rationalisme qui peut tant, son sens du goût et du mauvais goût, sa puissance tellurique, son enthousiasme désordonné. Ce n'est déjà pas si mal. Parmi ceux dont je parle, il y en a qui m'ont quittée, ou que j'ai quitté, pour tout un tas de bonnes ou de mauvaises raisons. Il y a ceux qui sont et restent proches de moi. Je dois vous avouer que je ne sais pas pourquoi. Non que je n'aime pas celle que je suis, mais en tant que compagne il y a tout de même un paquet de choses.... gênantes. Ca m'inquiète quand même un peu, tant de bleu d'un coup ça fait peut-être too much.

12:03 AM

samedi, novembre 24, 2007  
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Mon ordinateur, en permanence est connecté,
Sa boîte de réception consciencieusement vidée
D'un geste mécanique, depuis mercredi soir
Je clique et je reclique sur "envoyer/recevoir"

J'ai croisé les doigts,
J'ai touché du bois,
Pour faire le voeu de vous revoir,
J'ai fait un noeud à mon mouchoir
Hantez, envoutez moi encore
Maraboutez moi à mort


Aldebert - Marabout (parce que c'est bien)

4:06 PM

vendredi, novembre 23, 2007  
Ca ne passe pas
-Si vous faisiez un choix, si vous vous engagiez...

Alors ainsi il est autrement plus engageant de faire des choses parce que tout le monde les fait, parce que la majorité accepte tout ça sans sourciller ? Tu la connais, l'histoire, si on la laisse faire, la masse... Ca me fait mal mais elle m'a lavée de mon humanisme, la masse. Heureusement il y a tellement d'exceptions que la vie avec les autres reste vivable si on sait se protéger un minimum.

Parmi tous, je pense faire partie de ces gens qui ont fait un choix. Je ne prétends pas que de toute éternité je resterai sur ce choix. Mais je l'ai fait en conscience, précisément parce que je connais et comprends bien les rouages de mon éducation, de ma culture, qui m'ont amenée à avoir les idées que j'avais à 16 ans. J'ai vécu ainsi pendant des années, je me suis confrontée à ce mode de vie. J'en ai vu les limites, dans ma vie à moi du moins, et j'essaie de construire quelque chose de différent. Pour justement que mes émotions ne trahissent pas. Ni d'autres, ni moi.

12:21 PM

mardi, novembre 20, 2007  
Entre les lignes
C'est fatiguée et un peu ivre que je t'écris. Pas trop ivre, hein, mais un peu. Juste de quoi se faire tricoter les doigts. Juste de quoi se faire sentir que la nuit passera bien. Qu'est-ce qui ne va pas ? Je me fais penser à la Romain Dudek dans sa chanson "la poésie des usines" (tu es un grand garçon, tu es une grande fille, tu sais faire une recherche Google je suis sûre). C'est pas pour ça que je pleure, c'est pas pour ça. Mais pourquoi alors; *pourquoi* ?
Non je ne crois pas que je veuille un mec, pour reprendre un commentaire précédent. Mes deux amants me vont bien tels qu'ils sont. Il se trouve que j'ai des inquiétudes, fondées ou pas, et que ça peut se traduire par une envie de fuir. C'est facile de fuir en prétextant qu'une histoire nouvelle a pris le pas sur une autre. Je ne veux pas de ce mélange, tant que j'aurai assez de force pour faire la distinction je la ferai. Même si je confesse ici que je suis faillible. Et mortelle. Tant que je le pourrai.
Tiens à la rigueur je préfèrerais une fille. Je dois admettre que ma Julya, ma Julya de Shanghai me revient souvent à l'esprit. Des nuits de Chine dont je ne sais pas si elles auraient été nuit câlines, mais qu'importe. Cette fille m'a interpellée. C'est rare pour un être humain.
Ca ne ressemble à rien ces posts. C'est tellement difficile de parler sans parler pour de vrai. Je suis à la fois amusée et amère en disant ça. Rien de tout ce qui est, de tout ce qui est à venir n'a d'importance. Et pourtant à chaque instant il y a des évènements minuscules qui seraient capables de m'anéantir. Comment supporter ça ? D'abord, parce que je ne suis pas la seule à me soumettre à tout cela. Ensuite parce qu'un évènement minuscule pourrait me sauver. Mon humilité tient à ça : rien n'existe, et par conséquent tout est possible.

12:25 AM

lundi, novembre 19, 2007  
Cycles
Je viens de faire la peinture de ma cuisine. Et la moitié de ma salle de bains. Le genre de choses qu'on n'en revient pas de faire après huit mois. Curieuse sensation de quelque chose qui commence. Mais encore quelque chose que j'aurai fait seule.
Je ne sais trop comment cartographier mes émotions. Cette sensation de dualité. D'un côté la paisible qui récolte son dû jour après jour, de l'autre l'insatiable qui bat la campagne, lutte, vainement souvent, serre les dents. Et dans ses fulgurances aperçoit des chemins de traverse où il ferait bon s'engouffrer. C'est quoi un chemin de traverse quand on est soi-même déjà sur un chemin de traverse ?
Qu'est-ce qui commence, là ? Qu'est-ce qui finit ? Tu peux me le dire, toi ?

1:16 AM

samedi, novembre 17, 2007  
Referrer
Je fais rarement ça d'ordinaire, mais là, juste ce soir, ceci m'a interpellée.
Il y a quelqu'un qui est arrivé sur mon blog en tapant "si je te retrouve à l'aveuglette c'est que je t'aime quand même beaucoup".
Si je ne le sens pas comme une évidence, quel intérêt ?

10:12 PM

 
Nulle et non avenue
Une tautologie qui signifie qu'un acte annulé n'a pas plus d'effet que s'il n'avait jamais existé. Je me sens un peu comme ça ce soir. Rien de ce que je fais, rien de ce que je suis ne semble devoir me relever de cette glu mentale. Nulle et non avenue.
Je crois qu'en regardant honnêtement les choses je sais ce qui ne va pas. Une crise de confiance généralisée, un cynisme acéré par cette semaine éprouvante pour les nerfs et pour le corps. Une envie (un besoin ?) qu'on s'occupe de moi. Mais mastoc, hein, le besoin. Ca fait des jours, des semaines qu'il couve. A tel point que si je continue je commence à percevoir que je serais capable de tomber malade rien que pour ça. Ou de dire des crétineries plus crétines que moi. Je ne sais pas si m'isoler peut me renforcer ou m'affaiblir. On va tester l'isolement. On verra pour l'autre option une autre fois.
Faites comme si je n'étais pas là.

9:22 PM

jeudi, novembre 15, 2007  
Assumer
Je suis rentrée il y a une demi-heure du travail. Je travaille en proche banlieue, mais de l'une de celles que les rer disponibles ne desservent plus depuis mardi soir. C'est l'aventure pour arriver jusque là-bas. C'est amusant la déformation des distances qu'entraîne la fermeture d'une ou deux pauvres lignes de transports.
J'aime les grèves. Je le paie, je l'ai déjà payé. Par chance le prix à payer n'est pas élevé, pas de rtt ou de jour de congé posé pour cause de grève.
Au travail, je suis en contact avec un public varié. Tous y vont de leur ronchonnement contre la grève. Je dis gentiment que personnellement je suis contente qu'on ait encore le droit en France de faire la grève. J'avoue que je trouve ça formidable. J'ai un souvenir très spécial de 1995, où j'allais à la fac à pieds du 13e. C'était dur, j'avais des brûlures aux mains tant il faisait froid. Mais le ciel était si purement bleu. Et quelque chose bougeait. Il y avait de la vie.
Aujourd'hui c'est un groupement de métiers qui gueule pour les acquis qu'ils ont signé au départ. C'est un peu fermé comme perspective, même si bien entendu je comprends que ça irrite passablement de voir un contrat qu'on a signé se faire piétiner comme si la parole donnée n'avait pas la moindre importance. N'empêche, j'avoue que j'aimerais bien un peu plus de hauteur, un mouvement plus fédérateur, qui mette un bon gros paquet de gens d'accord.
Mais il y a les étudiants. Cheminots et étudiants mécontents en même temps, ça ne vous rappelle rien ? ... bon d'accord, ne rêvons pas trop. Mais quand même. Et le 20, ça merde encore plus avec les fonctionnaires qui vont eux aussi se mettre à foutre le bronx.
Et dire que ce que je viens de dire, qui n'est même pas au niveau de "la contestation pour les Nuls", est un truc qui pourrait m'être "reproché" si on venait à faire le lien avec celle que je suis dans la "so-called" vraie vie. Et même si a priori je ne risque pas grand chose pour le moment, parce que je suis petite, que j'ai la tête ronde, que j'ai le parler paisible et chaleureux la plupart du temps, ben je te prie de croire que ça m'emmerde grave.
Quand j'étais petite je voulais sauver la veuve et l'orphelin. J'allais à l'école dans un patelin minusculissime, avec une classe unique de la maternelle au Cm2. Les gârs de mon école ils avaient décidé que les filles elles auraient que 3m² de toute la cour, et ils faisaient des raids, les bras dressés comme des avions de chasse, pour empêcher qu'on dépasse. Je m'étais battue avec un Mathieu dans la cantine. Je m'étais réveillée la tête dans la corbeille d'épluchures avant d'avoir eu le temps d'organiser ma défense. En plein dans le plexus solaire, j'avais eu comme une éclipse. Et bien sûr quand l'instit était venu demander ce qui s'était passé, j'avais dit d'ine petite voix faible "hypoglycémie". L'avantage d'être fille de médecin. Les grands n'avaient rien à faire dans nos histoires. C'était grand, cette histoire, je voyais déjà se profiler un grand mouvement de résistance contre l'oppression des plus forts. Bien entendu c'est presque exactement le contraire qui s'est produit, les filles timorées ou qui finalement trouvent qu'elles n'ont pas forcément besoin de plus que de 3m², graines d'esclaves. Je suppose que certaines d'entre elles ont fait les yeux doux à leurs abrutis de compagnons quelques années plus tard, qu'elles les ont épousés un peu plus tard encore. Il y avait une sorte de réalisme visionnaire dans leur démarche finalement.
Qu'est-ce qu'on fait quand on a nettement la sensation que la majorité des gens se décérèbre soigneusement, qu'il y a une majorité écrasante de boeufs, que ça rappelle des moments peu glorieux de l'histoire européenne ?
J'avoue que je ne vois plus très bien à quoi peut servir un bulletin de vote. Ou plutôt, je crois que j'ai enfin compris mais que je ne suis pas sûre d'avoir envie de contribuer à ça.
Les gens m'inquiètent. Ce qui est en train de se profiler avec leur plein assentiment majoritaire me fascine comme le scénario d'une aventure cataclysmique. A chaque palier, l'issue semble devoir être par le bas. J'ai beau être animée des meilleures intentions, je reste figée et immobile. Mes rares gestes me semblent parfois si vains et si brouillons. Peut-être qu'il faut finalement faire intégralement le deuil de l'espoir que ce que l'on fait change quelque chose et n'agir qu'en se disant que c'est cette petite histoire qu'on a envie de se raconter avant de mourir.

9:28 PM

jeudi, novembre 01, 2007  
Toussaint - jour gris
Un jour un peu mort, on reste dans la thématique. Je traîne chez moi avec le plaisir de celle qui n'arrive pas à s'arrêter. Depuis que je suis de retour d'Inde je travaille beaucoup. Je tombe malade mais je continue, je m'épuise un peu mais je continue. Pourquoi tu fais ça Fab ? Hah. Déjà je fais ça parce que ça me plaît.
J'ai quitté mon ancien travail où j'étais affreusement mal. La négation de tout de qu'il pouvait y avoir de bien chez moi. Baillonnée, réduite progressivement au silence. Mais sans harcèlement moral, hein ? Les rapports ont bien entendu été parfaitement professionnels et délicieusement rationnels. La seule chose qui m'a rendu un peu de voix fut la confirmation de mon virage. C'est assez amusant de la part d'un organisme de formation qui continue à prétendre pouvoir former tous et toutes. Je rigole et je m'aiguise les dents pour la fois où je reverrai mon ancien boss. L'expression c'est "boire du petit lait" je crois. C'est ce que je fais quand j'écoute mon ancien collègue parler de ses déboires renouvelés avec ledit chef. Je le plains mais ça me fait bien rire de constater que mon départ n'a pas été la fameuse solution tant attendue à tous les problèmes. J'entends qu'on demande de mes nouvelles, qu'on me regrette.
Et puis il y a ce nouveau travail. Où je me sens si bien. Le grand sourire, l'envie d'y aller. Un chef confiant et qui me laisse la liberté dont j'ai besoin pour avoir envie de bosser. Des projets. Mon chef n'est pas là en ce moment, je fais ce que je peux et je crois que je ne m'en tire pas trop mal. Ca va bien.
Je ne fais pas que ça. Je continue à travailler dans le domaine de l'art, dans celui de l'"agence artistique", j'ai toujours le théâtre et pour finir je travaille sur mon propre site. Je n'arrête que rarement. Tout va bien. Ou presque. Pour tout dire, je suis inquiète. Je me suis relevée, je vais bien. J'aime, toujours, à ma manière. Fabienne Franseuil tient ses je t'aime avec des élastiques (il y a même des anciens amoureux dont je me demande sincèrement si je leur ai dit un jour). Mais je m'inquiète.
J'ai trente ans. C'est âgé, trente ans, normalement à trente ans on devrait connaître la base, non ? La base des émotions amoureuses, je veux dire ? Ben je découvre encore aujourd'hui. L'évolution des sentiments. Je ne parle pas d'usure, mais d'évolution. C'est bête à dire mais ça me fiche la trouille. Je ne sais pas quoi penser de plus. Je ne sais même pas vraiment de quoi j'ai peur. J'ai essayé de mettre des mots dessus mais ça ne colle pas, ce n'est pas ça.
Je me rends compte que je ne peux pas aller plus loin ici, ce n'est pas l'endroit.

Je fais avancer différentes choses, ça marche pas trop mal, ça bouge un peu. Je traîne encore beaucoup de casseroles derrière moi mais il y en a une ou deux de moins et je sens que c'est moins lourd. Vous savez, ce genre de choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait jamais ? Je suis sûre que vous en avez vous aussi, allez. Je n'ai même pas le courage de vous dire combien il y a d'éléments dans ma to-do list. Et encore elle est incomplète.
Avec des amis on a trouvé une solution : on s'y met à plusieurs pour faire ces choses là, celles qu'on doit faire depuis des années. On se retrouve à deux ou trois chez l'un ou l'autre et on fait du ménage, des papiers... En buvant des coups et en papotant. C'est même agréable ! Ca marche et ça fait du bien. Certes ça va pas vite, mais entre une avancée très lente et le point mort c'est la révolution.

J'ai recommencé à avoir l'envie de l'Inde. D'y être, de passer par une petite porte dérobée et de sentir l'Inde fourmiller dans tous les sens. Mon dernier voyage avait quelque chose d'initiatique. Je me suis délibérément mise dans la situation d'aller un tout petit peu plus loin que ce que je pensais pouvoir faire. J'avais quelques craintes, parce que je suis partie avec en tête un malaise persistant. C'est facile de se laisser glisser. Encore plus quand on n'est pas viscéralement convaincu qu'on remuerait ciel et terre pour venir te sortir de là. "Convaincu" devrait bien entendu être au féminin et le "on" n'est pas si neutre et général que ça.
Je ne suis pas spécialement fière de ces émotions que je pose ici. Je ne suis que moi. Et je me rends compte que je reviens au sujet que j'avais décidé d'éluder.
Putain de moi.

6:59 PM

samedi, octobre 27, 2007  
Bientôt ou tout de suite
Les gens me fatiguent en ce moment. Je suis déjà fatiguée. Je m'use à faire ce que j'aime, à avancer. Parfois je ressens l'ivresse de la vitesse. J'ai le cerveau qui file à toute allure. Des prises de conscience fulgurantes, et je dodeline gentiment de la tête et c'est reparti.
Un bouquet de détails et de mots.
"Mais si vous vous engagiez..."
"Comment pouvez-vous construire..."
"Tu remets toujours tout à demain"
"Mais c'est comme ça, on n'y peut rien"
Des positions clean et gerbantes. Ca fourmille un peu partout. Je suis un drôle de mélange. Ferveur et nihilisme, faut te soigner ma vieille. Forcément mon flanc est assez large pour que la critique l'atteigne.
Je suis inquiète, et j'ai toujours cette rage latente qui s'est recroquevillée quelque part en moi là où il fait plus sombre.
Je vous fais à tous mon plus beau sourire de Joconde. Vous voulez comprendre ? Pour 29,90, faut pas déconner, il n'est pas garanti sur facture que vous compreniez. Vérifiez sur votre contrat. Ca vous demandera parfois un tout petit peu plus que d'être mollement assis devant votre ordi à lire une ligne sur quatre de mes rarissimes posts.
J'aurais dû vous raconter mon voyage en Inde. J'aurais dû vous raconter, ne serait-ce qu'à mi-mots, la suite. Fabienne Franseuil serait-elle morte ? Mais qui êtes vous pour me poser cette question ? Je vous demande, moi, si vous êtes vivants ? Ah oui.
Bon alors non, je ne suis pas morte, c'est même l'inverse qui est en train de se produire. Pas mal de choses complexes sont en train d'arriver.
Seulement c'est fou la quantité de choses qui vous engluent. A commencer par la sempiternelle bienséance, qui fait hésiter à appuyer sur le bouton publier parce qu'on a pas relu et qu'on sait qu'on écrit sur le coup de la fatigue.

12:40 AM

samedi, septembre 29, 2007  
Concentré
Je pense à mon ancien chef, et au nouveau. Deux semaines que je travaille là-bas. Il m'a demandé ce que je pensais de mon nouveau travail après quinze jours. Ah si tu savais. Je te l'ai dit, ce que j'en pensais, mais au quart de ce qui était vrai. Le plaisir à aller au travail, la sensation que sa place peut être là finalement ? Qu'on est reconnu, accepté, mis en valeur ? Mis en valeur. Inespéré, inestimable.
Si ça continue, je dois avouer que je risque d'avoir du mal à dissimuler mon ironie la prochaine fois que je verrai l'ancien chef. Des comptes pas réglés, des choses troubles, de ces choses qu'on n'a pas le droit de formuler, surtout pas dans le contexte professionnel. "Nothing personal" : aha.

Je pense à Bombay. Je pense à celui qui a brûlé 400 roses parce que j'en ai reposé une sur le banc où il était assis. Qui aurait bien aimé me voir une fois en... bourka. L'Inde, fantastique, fantasque, usante. Tant de choses fortes. Des moments puissants. Des moments révélateurs. J'ai écrit lors de ce voyage un journal dans lequel je me suis mise tout entière. Je suis ce journal. Tellement que j'ai du mal à supporter qu'on me lise lentement. Je voudrais qu'on me dévore. Mais je préfère la vérité. Tu comprends pas, derrière ton écran ? J'ai besoin de dire ça ici parce que je n'arrive pas à le dire de vive voix.

Je pense à tous ces gens qui m'aiment sans que je comprenne pourquoi. Comment fait-on pour entretenir un attachement dont on ne comprend pas la teneur ?

12:03 AM

lundi, août 20, 2007  
It's only history (almost) repeating
Voulez que je vous fasse peur un peu ?
-quatre jours d'agonie dans cette ville de Bhubanesvar qui decidement ne me va pas au teint on dirait. J'ai longuement hesite entre l'hopital et le rapatriement, me demandant au moment ou je commencais a delirer si j'etais bien capable de savoir quoi faire. Pour finir par une troisieme alternative. "Encore une victoire pour Canard".
-le meme soir que celui ou je suis tombee malade, un mec essaie de s'incruster dans ma chambre d'hotel. C'est le papa d'un petit mec que j'avais rencontre en me promenant l'apres midi et qui m'avait presente toute sa famille. Sa si gentille famille. Ils voulaient que je vienne manger chez eux le lendemain midi... Un si gentil papa, qui voulait se peloter de la blanche parce que sans doute, elles sont pas farouches, hein...

Voulez que je vous fasse sourire un peu ?
-Des gamins qui courent vers en criant helllllooooooooooow, where you come frrrom ?
-Des gens qui demandent si tu voudrais bien les prendre en photo juste pour le plaisir de prendre la pose. Et le grand, grand, grand, sourire en voyant le resultat (vive la photo numerique).
-Des conducteurs de rickshaw qui te demandent si tu veux un rickshaw alors que tu es *deja* dans un rickshaw.
-Des chevrettes noires allongees en plein milieu de la route. Et qui ne bougent pas, meme quand passent de grosses Ambassador, parce qu'elles savent qu'on ne leur fera pas de mal.
-Et tous ces gens qui te parlent alors qu'ils ne parlent pas un pet d'anglais, mais que tu comprends un peu, un tout petit peu ce qu'ils essaient de te dire, avec un sourire a rendre aveugle.

Demain je me rapproche de Bombay. Deux jours de train ou presque. Yaha.

5:36 PM

vendredi, août 10, 2007  
Calcuttaaaaaaaaaaaa
Ca fait plus d'une semaine que je suis en Inde. Arrivee a Mumbai, vol pour Delhi immediatement, quelques jours dans la capitale, pour decouvrir que Delhi c'est moins pourri que dans mon souvenir. Il y a eu du merdique, je dis pas, mais dans l'ensemble je suis contente. Il a plu, pas, mal, mais bon, pas comme c'est dit dans les journeaux francais. D'ailleurs j'aimerais bien savoir ce qui a ete dit en France, parce que j'ai recu des messages etranges car relativement affoles, me demandant de dire si j'etais vivante.
Donc vivante je suis. Ca va meme plutot pas mal ; par ces temperatures surelevees j'ai trouve le moyen de prendre froid (classique, pourtant je n'utilise qu'un ventilateur), du coup je dois me trimballer avec un petit foulard autour du cou mais sinon, madame la marquise.
De Delhi, je suis partie pour Varanasi (Benares), ville sacree devouee au culte de Shiva, ville sacree arrosee par le Gange. Quelques jours la bas, une ambiance etrange, avec la mort qui n'est jamais loin mais sans pour autant que ca ne gene les gens. Alors on fait pareil. Enfin on essaie. Faut quand meme dire que ca fait un peu bizarre de voir une colonne vertebrale en plein milieu d'un bucher.
Je passe sous silence les petits desagrements que mon charme fou a pu me causer, avec un patron d'hotel dont chaque mot etait gorge d'eau de rose. Je suis entre la chaudasse (c'est le taxi de Delhi qui me disait ca en hindi, first day in India, enjoy) et la petite chose qu'il faut proteger contre toutes les attaques du monde exterieur (dommage que leur bonne volonte n'aille pas jusqu'a me proteger d'eux parfois).
Hier a 17h-18h, j'ai pris le train pour Calcutta, arrivee a 9h le lendemain matin apres une nuit approximative a etre devisagee par les pelerins qui rentraient de Varanasi, la satisfaction du devoir accompli. Seule fille dans le wagon, usant jusqu'a la corde mes ressources limitees de hindi. Peu arrivaient a baragouiner en anglais.
Maintenant c'est Calcutta. Calcutta, je connais, j'y suis deja allee deux fois, c'est un peu comme la maison maintenant. Une grande maison tres en bordel, d'accord. Envie de me reposer, de faire ma lessive, et de ralentir le rythme parce que je viens de me rappeler que je suis en vacances. Et que quand on est en vacances, on se repose. C'est d'autant plus important que j'ai trouve un autre taf, et que je n'aurai pas de periode de trou entre la fin de mon contrat actuel et le debut de l'autre.
Je suis seule, ne cherche pas forcement la compagnie, sauf assez ponctuellement. C'est un besoin meme si parfois ca me pese. Je ne suis pas a une contradiction pres.
Allez, back to the city again. Prenez soin de vous.

12:15 PM

mardi, juillet 17, 2007  
Plus vite
Quelqu'un m'a dit récemment "tu n'en vaux pas la peine". Je vous raconterais volontiers si le temps ne m'était pas compté (vous y perdez, c'était délectable). Mais tout ce que je ferai c'est vous dire qu'il y avait une faute d'orthographe dans cette partie du message, faute que j'ai corrigée en tapant le message plus haut. Je suis une garce.

Je ne sais pas ce qu'il se passe, mais ça se passe, à grands coups de mois. Isolement plus ou moins volontaire. Certains habitués n'hésiteraient pas à mettre un nom sur tout ça, moi je me bats pour que ça n'en porte pas, sauvez les meubles, limiter la casse. Du coup on pourrait me tomber dessus à bras raccourcis, puisqu'enfin j'ai pas l'air malade, hein. Alors oui, je n'en vaux pas la peine, ça au moins ça a le mérite d'être clair.

Le 1er août je pars en Inde. Pour un mois. Je me répète ça comme un mantra dont la fonction réelle m'échappe. Voyage à géométrie variable pour une fille épuisée. C'est difficile d'être en apnée 7 à 8h par jour (car je te le confirme c'est toujours le bonheur au taf). Les week-end sont trop courts pour se débarrasser de toute cette fatigue. Un mois, puis encore quelques jours et c'est fini. Je me dis ça comme une maman à sa petite fille qui doit aller chez le dentiste. Et comme la petite fille je me dis que les parents sont quand même vachement des connards d'imposer des tortures pareilles à leurs enfants. Mais j'irai quand même. Parce qu'il y a quelques petites choses de bien, de vraiment bien, et qu'un instant j'arrive à choper un tout petit peu d'air pour attendre qu'arrive 18h.

Je pars le 1er août au matin. S'il y en a parmi vous qui ont envie de voir la lie de l'humanité avant qu'elle ne parte pour un mois (vous ne verrez pas trop la différence finalement), écrivez deux fois à l'adresse habituelle, appelez deux fois. Une fois pour du beurre, pour que je me réhabitue à la sonnerie du téléphone ou à recevoir du mail, l'autre pour de vrai.

J'aimerais entendre son secret, j'aimerais retourner à l'Aquaboulevard avec eux, ne pas fumer de narguilé avec lui en parlant avec nos tripes, j'aimerais reprendre un café avec lui près de la fontaine de Beaubourg, j'aimerais répondre à son mail antédiluvien, j'aimerais lui rendre son livre et boire du vin avec elle. J'aimerais savoir si vous allez bien, tous.

10:49 AM

mercredi, juin 20, 2007  
Dans la boue
Je fais des sauts de puce ici. On pourrait dire que j'écris régulièrement ici si l'on considère qu'écrire un message tous les six mois est une activité qu'on peut considérer comme régulière.
Ca commence à aller mieux. Petit à petit, hein, je me sens encore débordée et je ne sais pas si je fais pas encore l'une de ces réapparitions épisodiques qui, soit dit en passant, m'épuisent presque autant que vous. Je n'aime pas trop la manière dont je vis en ce moment mais je n'ai réussi jusqu'ici à bouger qu'à la vitesse d'un continent.
En vrac : problèmes de taf très particuliers, mon contrat n'est pas reconduit. C'est donc le retour des recherches d'emploi, avec les doutes, mais tout de même une donne bien différente que quand j'ai quitté l'appart où je vivais depuis des années en coloc avec Thiom. Cette fois ci je n'ai pas envie de me brader. J'ai de moins en moins de trucs à me faire payer.
Mon psy me dit que je ne suis pas malade. C'est ce qui lui fait penser que je devrais cesser de percevoir des feuilles de soins, de me faire rembourser une partie de mes séances. J'ai beau lui dire qu'avec un salaire assez léger qui va se transformer en chômage ce genre de questionnement est presque drôle, il y a quelque chose qui ne marche pas. Peut être temps de prendre un peu de large. Ou beaucoup, je ne sais pas. Moi mon souci c'était quelques trucs précis, c'était de trouver un moyen de m'accepter un peu plus, et je me sens plutôt mieux. Les séances ne décollent plus, elles ne sont plus "pénibles", et on dirait que le seul moyen que mon analyste ait trouvé pour y injecter de la douleur c'est l'argent. La bouffe ou la psy ? J'ai bien peur d'avoir choisi déjà en fait.
Du 1er au 31 août, je suis en Inde. Un moment que j'attends et que j'espère, longtemps hésité parce que chômage, parce que finances, mais c'est maintenant ou jamais. Alors ça sera maintenant. Faudra patienter encore un peu plus d'un mois à s'emmerder au travail avec un chef qu'on ne comprends pas et qui ne me comprend pas mieux, à chercher un travail intéressant et à développer quelques projets, et continuer à me sortir de la glu.

4:53 PM

dimanche, mai 06, 2007  
Tout change
C'est peut être le bon jour pour recommencer à blogger ? Je ne sais pas. Pas sûr que la fin de la bouteille de Côtes du Rhône Villages que je viens d'enterrer soit bonne conseillère. Ivresse du vin, vérité des mots. Avec Aspo comme bande son. Under the Mango Tree. Une des musiques qui me rappelle l'âge d'or de la période Nava. Etrange comme choix de musique, je te l'accorde. C'est que c'est tellement bon à entendre que je ne peux pas me priver de ce plaisir là.
Ca se bouscule tellement dans ma tête... D'abord, pour ceux qui ont envie de me tirer dessus à boulet rouge pour silence intempestif, je leur dirai seulement que je suis niveau 36 sur Dofus, que je suis 61 en alchimiste et 7 en forgeuse de dagues. Et si ça c'est pas le signe que j'ai un peu du mal à supporter certains aspects de ma vie, que je fuis mais juste un peu sur les bords...

Je fuis parce que je déteste mon contexte de travail. Je déteste le contact que j'ai avec mon chef, et ça c'est pas de la tarte quand c'est presque ton seul interlocuteur quand vous êtes 2,5 à porter une structure grande mais pas trop. Enjoy. Il y a deux semaines j'ai fait un malaise là bas. Un samedi matin. Malaise vagal (je suis pas sûre de l'orthographe, tu me pardonneras dans ta grande bonté), le genre de choses que je pensais avoir laissé derrière moi depuis que j'aime la vie que je mène et que j'ai compris que les cimetières sont remplis de personnes indispensables. Mais propre hein, je suis allée m'enfermer dans les toilettes et je n'en suis ressortie que quand j'ai été sûre que ça reviendrait pas dans les 5 minutes, avant d'aller, en bonne professionnelles, le notifier à mon chef. Trois quarts d'heure après être allée m'enfermer. Professionnelle jusque dans les délires de mes fonctions naturelles. Ces connes, elles ont accepté bien avant moi que c'était pas l'endroit où j'allais me sentir bien et ces salopes s'amusent à me foutre sous le nez que ce travail n'est pas bon pour ma santé.
Mon chef n'a eu que le digest (si j'ose dire) du problème, et a pris les décisions qui s'imposent à un chef "coooooool" (c'est à dire ne pas prendre de décision et laisser l'employé prendre lesdites lui même. Enjoy, bis).
Mais ce n'est pas de ça que j'ai envie de te parler. C'est peut être d'ASPO, ou de tout autre chose. Ce soir je suis d'une humeur bizarre. L'alcool me donne la sensation d'avoir compris enfin les épisodes précédents. D'avoir des phrases péremptoires adressées à un seul et dissimulées derrière des volutes tellement compliquées que même à jeun je m'y perds moi même.
Je vais profiter du fait que je suis ivre pour dire quelques vérités qui devraient m'éclairer moi même sur mes propres orientations, et si possible sur mes propres contradictions... (je devrais pas écrire un premier post en état d'ivresse, on devrait instaurer un alcootest à l'entrée de Blogger, ou je sais pas, mais au moins faire quelque chose, bordel.)
-je suis bien, et c'est le reflet du regard que je porte sur ma vie actuelle. J'aime et je suis aimée comme j'avais voulu l'être depuis longtemps, c'est à dire fondamentalement. Je m'avance un peu mais ce que je veux te dire c'est que j'ai rencontré quelqu'un que je suis à nouveau capable d'écouter, et de comprendre, et de *croire*, quand il dit qu'il m'aime. En tous points. C'est fou, non ? Et tu veux que je te dise ? C'est super bizarre, mais c'est réciproque, je suis assez tarée pour croire que c'est à peu près symétriquement pareil.
Si tu m'as suivi pendant la période Nava, tu mesures combien c'est spécial que je dise ça... Durant cette période, j'étais tellement occupée à cracher mon venin sur lui, ou du moins à dire ma frustration sur cette histoire de ma vie, que j'étais incapable de passer à autre chose. C'est difficile d'accepter qu'on ne peut pas plaire à tout le monde... et que tout le monde ne peut pas nous plaire (curieusement dans mon cas le deuxième membre de phrase m'a donné plus que du fil à retordre que le premier, en particulier parce que, tu vois, quand on a été un mouton noir dans sa jeunesse, c'est... dur à accepter soi même qu'on puisse ne pas aimer de manière inconditionnelle n'importe qui. Tu me suis ? C'est normal).
Cet après midi j'ai parlé de l'un de mes projets. Figure toi que j'ai envie de faire de la vidéo dis donc ! Et pas n'importe quoi, hein, du documentaire ! Par associations d'idées, j'en suis venue à aller faire un tour sur le site de Nava, à regarder ses productions... Là j'aurais envie de dire des trucs mais qui seraient peut être mal pris et probablement relativement blessants, et je ne suis pas encore assez ivre pour absolument tout sortir sans la moindre réflexion. Mais ça m'a plu. Comme ça me plaisait du temps où j'étais avec lui. Quelques bonnes, très bonnes idées.
Tiens j'ai repensé que j'avais eu un crash disc et que j'avais perdu une bonne partie de ce qu'il m'avait envoyé. Il m'avait notamment dédié une certaine quantité de morceaux, mais bon... Je n'irai pas m'exposer au risque de lui demander de me renvoyer les compos qu'il m'avait dédiées pour entendre ou lire "d'accord, rappelle moi lesquelles ?". Un temps révolu avant d'avoir existé, si vous voulez mon avis.
Un gentil garçon qui était peut être un freaks, mais en tout cas pas de la même manière que moi. Ce n'était pas moi (je sais, je suis vaindicative ;))
Quelques mois se sont écoulés au cours desquels je suis revenue sur ces histoires de "sincérité de l'instant" (il y a un copyright mais je te dirai pas de qui), c'est à dire ces moments où on dit (ou on vous dit) des choses très ressenties sur le coup, mais parfaitement invalides et pas suivies d'effet dans les 24h. C'est ça, la sincérité de l'instant. Ben laisse moi te dire que j'en ai soupé, de la sincérité de l'instant. J'aurais même encore quelques vieux dossiers à mettre à jour à ce propos.
Bon, je commence à être fatiguée. Tu l'as vu, je suis remontée, contre tous en particulier et de manière collective. C'est ma manière de ne pas trop me faire attaquer. Mais ce que tu as à retenir, c'est que, bordel, ça va tant que ça ira pas trop mal pour que je puisse supporter de rester vivante. J'ai jamais ressenti une chose pareille. Et ça tient en grande, en très grande partie à lui. Et c'est pas ma faute s'il reste après plus d'un an de relation un être qui alimente mes fanstames et ma réflexion, et ce sans qu'on se soit encore écharpé pour essayer de faire changer l'autre ou de faire des "concessions".
D'ailleurs je voudrais envoyer un message d'espoir à tous ces êtres qui souffrent dans leur couple... Etre heureux, authentiquement heureux avec quelqu'un, je vous certifie que c'est possible. Maintenant il faut encore qu'il soit un minimum sur la même longueur d'ondes que vous. Sinon c'est mort.

11:00 PM

lundi, février 12, 2007  
Depuis le dernier post (j'en rajoute un peu pour les trucs dont j'ai pas pensé à parler), Fabienne Franseuil offline, c'est:
-les deux premiers arrêts maladie de ma vie (ceci ne veut rien dire) dont un qui s'achève juste hier
-une incapacité d'utiliser l'eau dans mon domicile de 26 jours consécutifs (y a-t-il un avocat dans la salle ?)
-un propriétaire psychopathe qui n'a pas très bien compris qu'il ne pouvait pas entrer comme il le voulait sous prétexte qu'il est propriétaire du logement qu'il loue.
-un propriétaire psychopathe qui m'appelle le soir à 18h pour me menacer de faire défoncer ma porte si je ne suis pas là le lendemain matin à 9h pour la venue d'un huissier, qui fait venir l'huissier en question, à qui il n'a strictement rien à montrer (les deux s'engueulant au milieu de mon 6m2).
-un plafond qui s'effrondre dans l'appartement du dessous, et moi qui me demande sur quoi je suis assise.
-Des invitations à la pelle à venir prendre une douche, voire un bain, voir... :)
-des crises de larmes par dizaines pour les motifs les plus divers, jusqu'aux confins de l'épuisement et du ridicule (lui, là-bas, il avait dit une heure pas plus, j'ai pas su)
-une webcam (sisi)
-une tentative de coexistence temporaire avec un Ours qui ne s'est pas terminée par la strangulation mutuelle : deux égos sauvegardés ("je ne suis pas tout à fait en couple", me dit vaguement quelque chose)
-des cartes de voeux qui ne sont pas parties (je les ai pour l'année prochaine en même temps)
-un psy qui me dit que je profiterai sans doute plus de mes séances si je les paie entièrement (comprendre, sans être en partie remboursée par la sécu). Attendez, je finis de me marrer
-"je te préviens ça sera pas de la grande cuisine ce soir, juste quatre plats... avant le trou normand" (citation à peine altérée)
-deux petits jeunes aspirants amoureux à la majorité toute fraîche : jouer aux jeux vidéos nuit à votre santé mentale et à celle de votre entourage
-trois lettres en recommandé avec accusé de réception
-une tonne de sandwich
-une évaluation de travail manquée :/
-une conférence réussie
-un test VIH à faire
-un CD d'un groupe qui me parvient par la poste
-une lettre qui confirme que je suis divorcée
-pas de nouvelles du grand montpelliérin "ben oui je suis marié je te l'ai pas dit parce que tu ne me l'as pas demandé mais tu es la femme de ma viiiiie bonne nuit petite princesse". J'en ai à peine parlé, il a disparu à une vitesse... admirable. Il me plairait que la gent masculine cesse de se laisser séduire par ses propres images éculées, par ses discours cent fois rabachés, la belle image du chevalier blanc... En fait, il me plairait qu'ils aillent se faire foutre, tout simplement. Saloperie de sincérité de l'instant.
-quelques nouvelles de MaW le frêle, la relation la plus courte que j'aie vécue (hors plan délibérément limité) depuis que je sais à peu près glisser ma langue dans la bouche d'un garçon
-une paire de docks, ma première
-un quintal de ruminations
-une présence, une vraie
-c'est amusant combien les gens sont capables de monopoliser l'attention autour d'eux comme un dû et s'affichent incapables du mouvement symétrique
-une complète disparition du monde civilisé (et tu t'étonnes qu'il n'y ait pas foule quand tu es mal, connasse ? Ah non c'est vrai tu te manifestes pas quand ça va pas...)
-peut être, demain, un contrat de bail de trois ans pour un vrai palace du côté de Répu. Où je pourrai inviter des gens, pour de vrai. Et danser aussi. Et faire du théâtre. Et dormir. Dans un lit de deux places. Ouaaaah.
-quelques mails surprenants pour Fabienne Franseuil. Parmi ceux qui vous parleront peut être, il y avait... J'ose à peine le dire tellement j'aurais dû lui consacrer un post rien qu'à lui : Dorian. Dorian. Oui tout à fait. Mais oui, Dorian "de Saint-Ouen", dont la plume rendait rêveuse la lycéenne à peine lettrée que j'étais à l'époque. J'étais tellement convaincue qu'il était impossible qu'une personne comme lui entre en contact avec une personne comme moi, que même des années après, au terme de nombreuses métamorphoses apparentes et moins apparentes, j'en suis restée bouche-bée de lire sa prose dans ma boîte. Dorian. Et il écrit toujours, et bien le bougre. Je mettrai un lien vers son nouveau fief quand j'aurai osé lui répondre ;)
-et trente ans dans un tout petit peu plus d'un mois

12:14 AM

 
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