Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
jeudi, novembre 01, 2007 Toussaint - jour gris Un jour un peu mort, on reste dans la thématique. Je traîne chez moi avec le plaisir de celle qui n'arrive pas à s'arrêter. Depuis que je suis de retour d'Inde je travaille beaucoup. Je tombe malade mais je continue, je m'épuise un peu mais je continue. Pourquoi tu fais ça Fab ? Hah. Déjà je fais ça parce que ça me plaît. J'ai quitté mon ancien travail où j'étais affreusement mal. La négation de tout de qu'il pouvait y avoir de bien chez moi. Baillonnée, réduite progressivement au silence. Mais sans harcèlement moral, hein ? Les rapports ont bien entendu été parfaitement professionnels et délicieusement rationnels. La seule chose qui m'a rendu un peu de voix fut la confirmation de mon virage. C'est assez amusant de la part d'un organisme de formation qui continue à prétendre pouvoir former tous et toutes. Je rigole et je m'aiguise les dents pour la fois où je reverrai mon ancien boss. L'expression c'est "boire du petit lait" je crois. C'est ce que je fais quand j'écoute mon ancien collègue parler de ses déboires renouvelés avec ledit chef. Je le plains mais ça me fait bien rire de constater que mon départ n'a pas été la fameuse solution tant attendue à tous les problèmes. J'entends qu'on demande de mes nouvelles, qu'on me regrette. Et puis il y a ce nouveau travail. Où je me sens si bien. Le grand sourire, l'envie d'y aller. Un chef confiant et qui me laisse la liberté dont j'ai besoin pour avoir envie de bosser. Des projets. Mon chef n'est pas là en ce moment, je fais ce que je peux et je crois que je ne m'en tire pas trop mal. Ca va bien. Je ne fais pas que ça. Je continue à travailler dans le domaine de l'art, dans celui de l'"agence artistique", j'ai toujours le théâtre et pour finir je travaille sur mon propre site. Je n'arrête que rarement. Tout va bien. Ou presque. Pour tout dire, je suis inquiète. Je me suis relevée, je vais bien. J'aime, toujours, à ma manière. Fabienne Franseuil tient ses je t'aime avec des élastiques (il y a même des anciens amoureux dont je me demande sincèrement si je leur ai dit un jour). Mais je m'inquiète. J'ai trente ans. C'est âgé, trente ans, normalement à trente ans on devrait connaître la base, non ? La base des émotions amoureuses, je veux dire ? Ben je découvre encore aujourd'hui. L'évolution des sentiments. Je ne parle pas d'usure, mais d'évolution. C'est bête à dire mais ça me fiche la trouille. Je ne sais pas quoi penser de plus. Je ne sais même pas vraiment de quoi j'ai peur. J'ai essayé de mettre des mots dessus mais ça ne colle pas, ce n'est pas ça. Je me rends compte que je ne peux pas aller plus loin ici, ce n'est pas l'endroit.
Je fais avancer différentes choses, ça marche pas trop mal, ça bouge un peu. Je traîne encore beaucoup de casseroles derrière moi mais il y en a une ou deux de moins et je sens que c'est moins lourd. Vous savez, ce genre de choses qu'on devrait faire mais qu'on ne fait jamais ? Je suis sûre que vous en avez vous aussi, allez. Je n'ai même pas le courage de vous dire combien il y a d'éléments dans ma to-do list. Et encore elle est incomplète. Avec des amis on a trouvé une solution : on s'y met à plusieurs pour faire ces choses là, celles qu'on doit faire depuis des années. On se retrouve à deux ou trois chez l'un ou l'autre et on fait du ménage, des papiers... En buvant des coups et en papotant. C'est même agréable ! Ca marche et ça fait du bien. Certes ça va pas vite, mais entre une avancée très lente et le point mort c'est la révolution.
J'ai recommencé à avoir l'envie de l'Inde. D'y être, de passer par une petite porte dérobée et de sentir l'Inde fourmiller dans tous les sens. Mon dernier voyage avait quelque chose d'initiatique. Je me suis délibérément mise dans la situation d'aller un tout petit peu plus loin que ce que je pensais pouvoir faire. J'avais quelques craintes, parce que je suis partie avec en tête un malaise persistant. C'est facile de se laisser glisser. Encore plus quand on n'est pas viscéralement convaincu qu'on remuerait ciel et terre pour venir te sortir de là. "Convaincu" devrait bien entendu être au féminin et le "on" n'est pas si neutre et général que ça. Je ne suis pas spécialement fière de ces émotions que je pose ici. Je ne suis que moi. Et je me rends compte que je reviens au sujet que j'avais décidé d'éluder. Putain de moi.
6:59 PM