Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
Ca tout n'est pas perdu non tout n'est pas perdu de vos mythes d'aurore ici le soleil brille pour tous et on y croit
Ce soir je suis en vacances. Une fatigue persistante pèse de plus en plus lourd sur mon corps sans que je sache pourquoi. Je ne suis pas déprimée. Je ne suis plus déprimée. Ca n'est plus ça. Il y a des choses qui ne vont pas très bien, mais ce n'est plus la déprime telle que je l'éprouvais il y a quelques mois, la déprime qu'on s'impose comme une punition parce qu'on se croit indigne de fouler le sol, de respirer le même air que les gens dits « normaux ». J'ai nettement moins la sensation d'avoir quelque chose à me faire payer. « Moins » ne veut pas dire « pas », mais en tout cas c'est amplement plus vivable, comme programmation psychologique. Quoique, je me dis que ça dépend pour qui. Je dois avouer que, ne me prenant plus tout à fait pour la lie de l'humanité, je me crois en droit de ne pas subir certains traitements. Moins patiente, plus acide ; je dois bien l'admettre, je ne prends pas forcément ça pour une malédiction. Compréhensive, je crois l'être toujours, par contre ce n'est pas parce que je comprends pourquoi quelqu'un me fait un sale coup que je m'oblige à l'accepter.
Il s'en passe en ce moment dans ma vie, et encore je pressens qu'il y a des choses que je ne sais pas, que je ne peux pas nommer, des mutations qui travaillent en moi sans que j'en connaisse l'ampleur. J'attends activement que tout cela s'affirme, je m'assieds au premier rang pour bien voir et ne pas en perdre une miette.
Je reste confronté aux limites de mon blog. Ce blog est intimiste, mais publié et visible. Ca fait assez longtemps que je sévis ici pour que Google croie pertinent de me balancer des visiteurs qui ont eu le malheur de taper des mots qui se trouvent dans un billet ou dans un autre de Sans prétention. A l'écouter (Google), on dirait que j'ai parlé de tous les sujets (enfin surtout les plus tordus). Il y en a un qui est arrivé en tapant « maman baisable », un autre « Jacques Decour mauvais niveau » (je dois avouer que je comprends plus le deuxième que le premier). Il y a des gens qui me connaissent et qui me lisent, et dont je sais qu'ils me lisent. Difficile vu ma manière de vivre ma vie amoureuse de m'épancher sur le détail des soirées que je passe avec l'un ou l'autre. Si bien qu'on a parfois, en lisant vite, l'impression que je suis célibataire, et qu'il n'y a pas si longtemps quelqu'un dans les commentaires me disait que je cherchais un mec. Occupe toi des serments intenables que tu as contractés devant témoin (ou de ceux que tu rêves de contracter) avant de m'appeler pauvrette, merci.
Je crois aussi qu'il y a des gens qui me connaissent et qui me lisent, sans que je sois tout à fait sûre que ce soit le cas. J'espère au moins qu'ils ont des bases de décryptage de ce que c'est qu'un blog intimiste, si possible avec le module « paranoïaque, scrupuleuse mais qui cherche la castagne aussi un peu parfois ». Je dois avouer que je me suis parfois servi de mon blog pour déclencher des réactions dans la "vraie vie", chez des "vrais gens". Pour des gens qui comme moi ont tellement peur de tout casser au moindre mouvement, ce genre de démarche prend parfois des allures de bouffée d'oxygène salutaire. Je me suis soignée un peu mais ça résiste. Dire certaines choses directement me semble au-delà de mes forces. Surtout en ce qui concerne mes émotions et mes envies (j'ai failli dire « besoins », mais ce qui sort c'est « envie »). Seulement voilà, étant donné ce qu'il se passe en ce moment, je ne veux pas recourir à ça.
Mon souci est que ma vie des pleine d' « évènements personnels » qui me secouent, me bouleversent, me prennent aux tripes et que j'éprouve plus que jamais le besoin d'en parler. Pas chez Mr Simple, qui finalement n'était pas si simple que ça (un goût prononcé et irréaliste pour l'argent d'après ce que j'ai pu voir), et que j'ai quitté sans son consentement. Je suis décidément une mauvaise cliente. Je sais que j'ai une oreille amie chez mes amants, mais je ne me vois pas peser sur eux avec des pérégrinations qui ne les regardent pas immédiatement, ou avec des réflexions qui ne seraient pas « mûres ». Heureusement je peux encore leur dire pas mal de choses. Et puis il y a les amis. Mais bon, je fais mon huitre. Et encore il paraît que les huitres s'ouvrent à Noël et au nouvel an.
Je suis prise entre deux feux, retransformer tout ce que je vis, tout ce que j'éprouve en quelque chose de tellement symbolique et crypté que personne ne pourra comprendre, ou bien passer à des propos plus policés, vendables, propres, présentables. Je ne veux même pas penser aux emmerdes qui me tomberaient dessus si je me permettais d'écrire simplement la moitié de ce qui me passe par l'esprit. Je ne suis pas folle ou psychopathe, c'est juste qu'à mesure que je m'accepte et que j'accepte ce qui m'arrive, je perds confiance dans les autres, leur capacité à réfléchir avant de parler, de réfléchir après avoir dit une connerie, leur capacité à se remettre en question, leur capacité à résister au plaisir sadique de taper sur l'autre, et si possible l'autre différent, avant qu'on ne leur tombe sur leur râble à eux. C'est drôle, à mesure que j'écris ça je m'imagine l'idée que les lecteurs nouvellement arrivés pourraient se faire de moi : une folle, une déviante, qui doit cacher un gros handicap, une tare honteuse, dangereuse peut-être ? La tare que je me reconnaisse spécialement aujourd'hui est un manque de confiance encore trop présent, qui me visse encore parfois au sol. A part cela, j'ai la prétention de dire que je suis un être humain normal parce que je connais la norme et la marge, et qu'enfin je commence à oublier un peu la frontière entre les deux. Alors, épurer mon blog pour en faire un ramassis de billets d'humeur sur autre chose que ce qui me secoue ? Partir dans la fantasmagorie hallucinée pour protéger la fine paroi entre le monde d'ici et le monde concret ? Me lancer dans un blog professionnel où je parlerais de complètement autre chose, mais avec la liberté de dire au moins la moitié de ce qu'on a à dire, sans barbelés sur le clavier, sans relectures scrupuleuses ? J'avoue que je ne sais pas. Je suppose que je vais continuer à jouer les funambules ici, entre rêve et réalité, avec mes messages à interprétations multiples, à brouiller les pistes pour vous insuffler un peu de mes émotions en balayant la neige derrière moi pour que vous ne puissiez me suivre sans que je vous y aie invités. Pour me faire pardonner, je laisse ici des liens vers quelques morceaux qui font mon actualité mentale :