Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
jeudi, mars 13, 2008  

Fred

Au travail, un jour mon chef a ramené une vieille plante toute tordue et mal en point. Après quelques échanges, nous avons décidé de l'appeler Fred.

Flashback. Fred. Il y a eu plusieurs Fred mais un seul reste vissé à ma pensée comme un mauvais souvenir.

Il y a presque deux ans ? Ligne 1, gare de Lyon. Je file rejoindre Amorgen. Un regard bleu, très clair, m'agrippe, je souris. Un grand garçon engoncé dans une chemise fashion, avec une valise. Il sourit. Je réponds. On descend, je presse le pas, il me rattrape. « Je voulais juste vous dire que je vous trouve très séduisante ». Je dis merci parce que ce genre de phrase est toujours agréable à entendre. Il me suit un moment dans le long couloir qui mène au RER. Quelques bons mots. Au bout du couloir, il me file sa carte professionnelle. Il part pour quinze jours en Nouvelle-Zélande pour des vacances. Je remercie sans promettre que j'appellerai.

Et puis finalement j'ai appelé. On s'est écrit, on s'est appelés, un peu. Il n'avait pas l'air très familier des relations virtuelles et à distance, s'étonnait de l'intimité qui commençait à se dessiner.

Il me répétait que j'étais « phénoménale ». J'ai fini, après beaucoup de péripéties, par comprendre ce que ça voulait dire. Phénoménalement naïve, peut-être. De penser qu'il y avait assez peu d'enjeu pour que ce qu'il me disait ait une chance d'avoir un lien avec la réalité.

Il faut dire à sa décharge que je suis parfois étourdie. Je n'avais pas identifié que c'était une alliance qu'il portait au doigt. Les hommes maintenant portent des bijoux et cette alliance, un mélange de métaux de deux couleurs avec des étoiles (si je me souviens bien), ça aurait pu être un signe de coquetterie. Mais même aujourd'hui, je suis encore assez bête pour me dire que quelques grammes de métal à un doigt ne sont pas le seul signe d'une union maritale. Dans nos discussions il avait eu une discrétion considérable sur le sujet. Peut-être avait-il senti que si j'avais su, j'aurais coupé court.

On s'est revus quelques semaines après, un jour où il faisait beau et où Paris se faisait si douce. Le méridional passait sur Paris pour le travail. Je lui ai fait visiter des lieux que j'aimais, lui ai fait parcourir des kilomètres. On a parlé, beaucoup. Puis il s'est fait tard, le génie de la Bastille étincelait de tous ses feux artificiels quand je lui ai annoncé que je ne l'emmènerais pas chez moi, que je n'accordais pas si facilement ma confiance. Il s'est dit vraiment très blessé de cette situation, qu'il pensait... mais alors... Bref.

Les détails se sont largement effacés dans ma mémoire. Ce que je sais c'est que j'avais eu raison. La première fois que je l'invitai chez moi, il me laissait dans une colère sombre, une sensation de souillure, et la nécessité de faire un test vih. Ce n'est que longtemps après que j'aie eu mes résultats, longtemps après notre séparation, qu'il avait consenti à faire lui-même le test.

C'était quelqu'un d'assez traditionnel. Sa petite femme (dont il gardait jalousement le prénom) s'occupait soigneusement de la maison, de la cuisine et de ce qui avait trait à son confort matériel. Rétrospectivement je me demande ce qui lui avait pris de frayer avec moi. Le goût du contraire ? A moins qu'il ait pensé me changer.

Un jour j'ai eu droit à une crise de jalousie mémorable, qui d'ailleurs m'a poussée à laisser tomber l'affaire. Sébastien. Rencontré par l'intermédiaire de Fred à l'occasion d'une séance de pseudo-travail. Il y a peu de personnes qui sont capables de me faire rougir, et Sébatien faisait manifestement partie de celles-là. Une atmosphère de joyeuse ambiguité, immédiate, palpable. J'ai réussi à me composer une figure de cire la première fois que je l'ai rencontré ; une seconde rencontre et son active bienveillance avaient fini de me plonger dans des conflits cornéliens.

La scène de jalousie dont je fus gratifiée était d'autant plus ironiquement drôle que l'argument-massue de Fred était : « tu confonds personnel et professionnel ». Amusant de la part d'un jeune homme incapable biologiquement d'avoir un enfant avec son épouse, reportant sur une presque inconnue ce désir-là. Et ayant proposé à cette dernière de « porter » avec lui son bébé, son projet secret, au sujet duquel on allait justement consulter discrètement Sébastien. J'hésitais à accepter ; au lieu de cela j'ai complètement coupé les ponts.

Je suis en train de me relire. J'ai pris soin de ne pas forcer trop le trait mais j'en viens quand même à me demander ce qui m'avait plu chez lui.
Enfin, tout ceci est de bien peu d'importance. Ce qui compte, c'est qu'entre temps, j'ai trouvé le moyen de redresser Fred.


1:37 PM

 
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