Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
lundi, mars 10, 2003 "Tu penses trop" C'est ce qu'il me dit du haut de ses trente-deux ans. Il se plaît à le répéter, come une sorte de passeport pour la sagesse. Dans cette deuxième soirée que nous passons ensemble, je suis chez lui. Je suis un peu mal à l'aise, comme quelqu'un qui n'est pas à sa place. Après bien des mystères, il m'a fait regarder l'Orchidée Noire. Ceux qui connaissent comprennent, je pense, les raisons de mon irritation. Pour ceux qui ne savent pas, c'est un film des années 80 (?), où une jeune femme très sage (cheveux attachés, petites lunettes, tailleur) découvre grâce à un homme mûr qu'elle n'a jamais rien compris aux choses de la sensualité. En soi, c'est un sujet assez prometteur, et dans un autre contexte je crois que j'aurais bien aimé le regarder.
"Tu penses trop". En même temps, ses précautions sont charmantes. Dans le fil de la discussion, il en profite pour me glisser de ne pas tomber amoureuse (un discours que j'allais entendre un peu trop souvent), et il insiste sur ce point. Je dois avoir l'air d'une fille sentimentale.
Je glisse sur la suite de la soirée, mélange de peaux dans une pièce dont on ne sent plus la froideur. Et puis cette rage au ventre, l'envie de tourner la page sur une pure extase physique, offerte d'une personne que je n'aime pas et qui ne m'aime pas, quelque chose d'entièrement nouveau pour moi. De la sympathie, rien de plus.
Il pense faire découvrir l'amour à la fille du film, c'est son phantasme, on en a tous. Mais en dépit de la violence de mes gestes, je reste désespérément consciente et calme. Il se sert de moi, je n'ai aucun scrupule à me servir de lui.
Plus tard : "tu t'es vachement donnée...". Il me regarde avec un drôle d'air. Je ne dis rien. Ce qu'il dit est complètement faux. Le lui dire impliquerait expliquer, et expliquer, ça je ne veux pas, pas à lui en tout cas, ce serait inutile. Trop compliqué, trop personnel. C'est d'autant plus étrange que le désir n'était pas absent. Mais il manquait quelque chose.
Pas prête. Je n'étais pas prête. Je venais de quitter une relation de sept ans, qui avait été totale, et qui avait été fondamentale pour moi. Mais même plus tard, alors que je l'étais, j'ai constaté un manque, un manque qui pousse à toujours aller plus loin... Je n'ai pas eu l'occasion de vivre ce genre de situations à moyen terme, de relations sans admiration, sans fascination, sans communion. Et je n'y tiens pas : j'y ressens tellement peu que je pense trop...
12:38 PM