Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
mardi, juillet 06, 2004 Ah. La sensibilité revient. La brèche s'est rouverte, et le dépit profond côtoie gentiment l'enthousiasme échevelé, deux petits gamins qui auraient pris le chemin des écoliers. L'envie de pleurer pour dénominateur commun. Je cède pas mais c'est bien présent.
Drôle de situation. Impression d'être sur le fil de quelque chose, que mon corps hésite à tomber dans une direction ou une autre. Je ne maîtrise pas tout, je le sens bien. C'est comme cette histoire de fumer ou de ne pas fumer. J'ai l'impression qu'un chantage muet se met en place. Pour qui ? Ca c'est une bonne question, je ne l'ai dit à personne. Je n'appuie jamais dessus quand j'en parle à quelqu'un. Je fais du chantage au monde. Il est naze, alors je fume. Il finira bien par lâcher l'affaire et devenir un peu plus agréable.
C'était une des conclusions auxquelles on était venus hier. Manque de ce qui fait décoller du sol. Deux moineaux tout limés à qui on a arraché les plumes des ailes et qui attendent en espérant qu'elles repousseront. Est-ce qu'elles repousseront ?
Il y en a combien des moineaux comme ça ? Si on les dénombrait tous, on saurait où ils sont, les autres, ceux qui ont leurs ailes et qui peuvent voler.
La pensée humaine a des capacités incroyables. Et si je coupais ce qui me fait mal ? A savoir la plupart des rapports avec les autres ? Si je me permettais juste un rapport à sens unique, de moi vers eux, sans attendre le moindre retour d'eux ? J'ai déjà fait ça, en amour, à un moment où j'espérais beaucoup, en fait. Si je me concentre davantage, cette fois je pourrais me sentir bien parce que je ferais ce que j'estime bien de faire, sans souffrir de ce que les autres ne me suivent pas.
Ce n'est pas le moment de partir à la pêche des belles âmes. Ce n'est pas le moment de se lamenter parce que le monde est affreux et qu'on vit dedans. Il y a trop de gens qui souffrent de ça, et toutes ces douleurs, toutes ces frustrations me blessent en intensifiant mon malaise. Et j'ai si peu de temps pour vivre une vraie vie...
Ca n'a peut-être pas de sens pour vous mais moi ça me fait du bien. C'est un peu à ça que ressemble mon journal papier, celui sur lequel je réfléchis à comment je vais devenir celle que je devrais être. Finalement, vous voyez, vous ne manquez pas grand chose d'intéressant.
En ce moment je me demande ce que je représente pour les gens. Enfin, ceux qui comptent. Fatigue à la simple formulation de la question. Il me faut souvent me placer dans l'abstrait : "mais enfin tu sais bien combien je t'adore". Usant. Surtout quand les dernières preuves qu'on a eues sont si loin qu'elles ont perdu toute matérialité et qu'on sait plus si elles ont vraiment existé. Je suis déjà dans les abstractions jusqu'au cou avant même d'avoir considéré mes relations personnelles, ça me semble normal que j'aie envie de me dévisser la tête à la perpective d'une abstraction de plus.
J'en ai un peu marre de jouer à "on ferait comme si". Je commence à avoir du mal à jouer à "et si... ?". En fait j'aimerais jouer à "on fait".
Je me demande bien ce que je penserai de ce que je viens d'écrire ce soir quand je me relirai...
4:26 PM