Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
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mercredi, juillet 26, 2006 C’est des brunes qu’il faudrait se méfier La nouvelle est tombée tout à l’heure. Ma mère qui m’appelle, laisse un message sur le répondeur. Un gros problème de santé. Je savais, ça faisait bien des semaines que je m’en doutais. Quand j’étais petite, je devais avoir neuf ou dix ans, je pleurais toutes les nuits en pensant à ma famille dont les membres mouraient les uns après les autres, me laissant toute seule puisque j’avais le mauvais goût d’être la dernière née. Des rêves éveillés dont je ne sortais que quand les larmes m’avaient assez épuisée pour que je m’endorme. Une armée de cercueils qui descendaient en terre sans que j’y puisse rien. Ma grand-mère venait de mourir d’un cancer de l’utérus, dont elle avait pris conscience quand elle avait commencé à se plaindre de maux de ventre. Ma grand-mère était quelqu’un qui n’était pas du genre à se laisser regarder *là* par un homme, ou même par une femme. Le bas de son ventre ne devait pas exister. Il a fini par cesser d’exister, et elle avec. Maladie héritage, comme celle que mon père, quelques mois ou quelques années plus tard, m’a transmis. Rupture d’anévrisme. L’héritage est lourd. Cancer du laxynx. Opération d’ici quelques semaines. Ma mère avait déjà beaucoup de mal à parler ces derniers temps. Quand elle m’appelait, elle avait toujours cette voix qui donnait l’impression qu’elle avait pleuré toute la journée. Elle n’a pas pu tout me dire, d’autres me diront les détails, parce qu’elle ne pourra bientôt plus parler. Ca reviendra peut-être, les cordes vocales ne sont pas encore touchées. Pas encore, elle a dit. J’ai pleuré. Laissé la crainte prendre sa place, cette crainte que je connais bien, que j’ai apprivoisée. Je suis cernée par la mort, je me suis dit. Nous allons tous mourir, je le sais depuis que j’ai huit ans. Ca fait un mal de chien, mais ça passera. Ce que je sais aussi, c’est que je vivrai jusqu’à ce que je sois morte.
11:00 PM