Le blog d'une névropathe (mais vous n'avez rien de mieux à faire, vous?)





























 
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Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...












 
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur... Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
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Sans Prétention
 
samedi, mai 31, 2008  

Pourquoi j’aime les bollywood

Toujours un soir. Je paresse, allongée contre le corps paisible d’Amorgen. Là-bas, sur la table, il doit y avoir deux verres de vin vides, une bouteille épuisée. Je regarde ce panneau de bois représentant deux longues femmes. Une question anodine.

Il la pose avec un air d’incompréhension profonde. Les mots sont hésitants au début, le reste suit en bloc : pourquoi, toi, tu aimes les bollywood ?

Haha. Avec la vie que tu mènes, Fab.

J’aime les bollywood parce que ça parle d’amour et que j’avoue que c’est une émotion que j’aime tout particulièrement, multiforme, métamorphique, une émotion qui rend meilleur, ou pire. Un révélateur.

On pourrait me répondre « Oui mais l’amour des bollywood est sirupeux, on a la sensation que c’est la st Valentin tous les jours ».

Certes les goûts indiens pour les roses rouges sont quelque peu irritants pour moi qui n’aime pas les roses. Mais elle est sirupeuse, l’impulsion d’un amant qui joint les mains de son amante et celle se son meilleur ami parce qu’il sait qu’il ne vivra pas assez longtemps pour qu’elle soit heureuse avec lui ?

On pourrait me répondre « Oui mais ça n’existe pas ce genre d’émotions dans la vraie vie ».
Ah bon ? Ouvre toi aux autres, permets toi d’éprouver ce que tu ressens, vraiment. Ecoute toi, retrouve ton chemin parmi les cadres culturels dans lesquels tu as toujours vécu. Parfois tu te retrouveras dans un cadre ou un autre, d’autres fois, non. Les définitions qu’on t’a données en bagage ne te suffiront plus parce que les sentiments à l’état naturel ne sont ni carrés ni rectangulaires. Une fois ce seuil franchi, tu sauras enfin la nature réelle de ce que tu éprouves.

Ce que j’aime dans les bollywood, c’est que les limites des émotions sautent et se redéfinissent sous l’impératif de l’ouverture et du don. Cela se produit dans une société, la société indienne, qui est très structurée par tout un tas de règles. Les bollywood ont pour moi la valeur d’un exemple dont on peut trouver la déclinaison en moins spectaculaire (ça reste à voir), dans notre société.

Le caractère transgressif et destructurant de l’amour en fait une valeur ambiguë, aussi choyée que crainte et combattue. « Que se passerait-il si tout le monde vivait ainsi ? ». Les choses seraient probablement tout à fait compliquées, d’autant que la réflexion personnelle, et sur ce genre de sujets à plus forte raison, n’est pas encouragée. Elle fait partie, au mieux, de la sphère privée, et pour cause. Je ne vois pas une société encourager des réflexions individuelles qui peuvent la mettre en danger, et peut-être la mener à son extinction. Les religions, les codes civils ont posé des normes pour permettre une perpétuation sociale de génération en génération. Avec la cellule familiale, des fils qui perpétueront le nom. Nos pensées sont marquées par cet impératif de conservation dans la préoccupation dans laquelle nous sommes de « construire » et la manière de le faire.

Voilà pourquoi on me dit que je ne construis rien. Que nous ne construisons rien. J’ai beau ne pas être d’accord, je comprends. Ca ne m’empêchera pas de poursuivre dans cette voie dans laquelle je trouve enfin le meilleur épanouissement. Voilà ce que je vois dans les histoires étranges des bollywood.

Je ne suis qu’une fille, et ce n’est pas moi qui transmettrai le nom de mon père, ni celui de ma mère d’ailleurs. J’ai quitté la maison familiale depuis longtemps. Quand ma mère mourra, j’accepterai son héritage, mais je ne possèderai pas avec d’autres cette maison.

Quand je mourrai, on voudra mettre mon corps dans le caveau familial, quelque part dans l’ouest. L’idée que mon corps soit déposé dans ce caveau à six places (pour mon père, ma mère, mon frère et mes sœurs, ohoo), où l’on a déjà placé mon père, m’est désagréable, mais moins depuis quelque temps finalement. J’y ai pensé quand j’ai divorcé, que si je mourrais maintenant, ce serait à ma famille biologique de disposer de mon corps. J’ai longtemps fantasmé qu’on m’incinère pour que j’échappe à ce retour dans des cadres dans lesquels je ne me retrouve pas. Un enlèvement post mortem. Mais ce n’est qu’un fantasme et je ne veux pas que ceux qui resteront se pourrissent la vie avec cela. Je voudrais qu’ils poursuivent leur chemin. Peut-être que ça leur ferait du bien d’avoir un lieu où retrouver une trace de moi. Je connais mal les mécanismes du deuil.

Je fonde des liens qui pour signifiants, tellement signifiants qu’ils soient à mes yeux et à ceux de qui partage ma vie, n’ont aucune valeur aux yeux de la société, ce que je comprends parfaitement. Au-delà de ma vie et de ceux que j’aime, rien ne restera que quelques écrits, des traces qui se disperseront et perdront leur sens. La postérité ne saura rien d'à quel point on était beaux, forts, puissants et irrésistiblement drôles. La pauvre.

Voilà en quelques mots (et quelques digressions) pourquoi j’aime les bollywood. Qu'est-ce qu'on ne raconterait pas comme bêtises pour ne pas avoir à confesser une attirance coupable pour le grand Shah Rukh Khan, dont les posters pavent les murs de mon petit studio où je rêve qu'un jour il viendra m'enlever pour aller danser une chorégraphie improbable sur les Champs Elysées couverts de tulipes.


3:14 PM

 
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