Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
mercredi, décembre 11, 2002 C'est pas la mort Je me suis rendu compte récemment, à la suite d'une discussion avec Nava, que finalement je pensais beaucoup à la mort. Pas un jour sans que j'y pense. Et très curieusement, alors que j'étais terrifiée par la mort des autres, qui représentait pour moi une forme ultime d'abandon, aujourd'hui c'est à la mienne que je pense (nonnon, je suis pas nombriliste du tout ;)). Si j'exclus les moments où j'ai envisagé de mettre fin à mes jours (c'est arrivé quelque fois mais ça n'a jamais été un état permanent chez moi), quand je pense à ma propre mort, je suis bien emmerdée.
Je suis assez seule. Même si je vis en colocation avec Thiom, nos relations ont évolué au point qu'il ne s'inquiète pas de moi comme il le faisait du temps où on était ensemble. Nava vit loin, et je ne crois pas que s'il vivait plus près ça changerait quelque chose à l'histoire. Les amis que j'ai, je ne suis pas pendue au téléphone avec eux toutes les 5 minutes. Pas de relations familiales ou si peu. Disons que je ne suis pas seule, mais que le tissu social qui m'entoure est assez relâché (c'est une formulation plus exacte).
Je me sens anonyme quand je sors de chez moi. Et curieusement, ça me pose la question de savoir qui les gens appelleraient si j'avais un malaise, si on m'emmenait à l'hopital... Je possède un téléphone mobile, et j'imagine quelqu'un appelant la dernière personne à qui j'ai téléphoné... Qui serait-ce? L'un de mes profs, le service de réservations du Louvre? La ligne téléphonique fixe est au nom de Thiom; sur certains papiers, son nom figure à côté du mien : je suppose qu'on finirait par l'appeler, mais avant?
Et puis il y a des situations où je m'imagine en train de m'effondrer, de tomber la tête la première. C'est curieux, mais si j'imagine des conséquences gravissimes, je n'ai pas peur pour autant, je me dis que c'est la fatalité, que si je trébuche, mes réflexes naturels lutteront, qu'il feront ce qu'ils peuvent pour m'empêcher de tomber, et c'est tout ce que je peux faire. Non, en fait, ce qui m'inquiète, c'est qu'une nouvelle désagréable tombe abruptement sur les gens que j'aime, ou bien que quelqu'un que je n'aime pas vienne coller son nez dans ma vie, même si je l'ai quittée (oh my god, les figures de style ça fait un peu planplan de temps en temps). On a bien appelé chez ma mère pour proposer des services de photographe avant que je me marie (alors que je n'étais pas encore sûre que je voulais lui dire...)... Surtout pas elle... Je sais que Thiom ne laissera pas mon corps croupir à côté de celui de mon père et du reste de ma famille, et comme c'est lui qui aurait les droits dans cette histoire... C'est pas très important, c'est juste une question de principes.
Pour aller à la fac, je passe par la rue Saint Jacques, et devant une église dont j'ai oublié le nom. Souvent il y a un corbillard qui attend devant, avec des tonnes de fleurs dessus, dedans, partout. Des fleurs souvent magnifiques, même si la présentation en couronne les rend psychologiquement nettement moins attrayantes... Et je suis toujours écoeurée à l'idée que cette personne aurait bien plus profité de ces fleurs si on avait eu l'idée de les lui offrir avant. C'est tellement dommage. C'est pas un message pour qu'on m'offre des fleurs :P, on peut bien faire ce que l'on veut avec cet argent, il sera toujours mieux utilisé. Et si on veut offrir des fleurs, pourquoi on les offre pas aux vivants, ceux qui sont restés, une fois qu'ils seront en mesure de les apprécier davantage?
Enfin je ne sais pas. Il commence à se faire tard, je n'ai pas le moral au sommet de sa forme, et je traîne sur Internet pour trouver le sommeil. Petite baisse de forme, après deux semaines d'un très bon état d'esprit. Ca reviendra, je ne peux pas retomber dans l'état où j'étais il y a deux mois.
3:13 AM