Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
jeudi, avril 03, 2003 Sur la grêve Je me suis assise, et je n'ai pas pleuré parce que je ne suis pas dans un roman de Paulo Coelho et que je n'ai pas de raison de le faire pour l'heure. J'ai regardé et j'ai vu le ciel pâle, à peine balayé par un vent tiède. Devant moi, les sages rouleaux de la baie du Bengale. Le rayonnement du soleil couchant se fait rose, puis mauve derrière moi, parmi les immeubles. La nuit tombe vraiment très vite ici, il faut profiter de la lumière tant qu'il en reste...
Derrière moi, un couple d'amoureux. Ils se serrent l'un contre l'autre, ils ont l'air très nerveux, ils rient tout le temps. Ici les gens ont la peau plus sombre que dans le nord de l'Inde, et quand ils sourient, on ne voit plus que leurs sourires. Ca donne envie de les faire sourire encore pour être à nouveau ébloui...
Cà et là, des vieilles coques de noix jonchent le rivage. On croirait qu'elles sont inutilisables, bonnes à jeter, mais attendez que leurs propriétaires s'en saisissent et les fassent glisser jusqu'à la frange des vagues, et vous verrez combien les apparences sont trompeuses.
Combien les apparences sont trompeuses... Il me semble que c'est un leitmotiv de mon voyage... Avec moi, à une certaine distance, une jeune fille, qui va me lâcher au début de mon périple (mais ça ne je le sais pas encore)... Et moi, suis-je aussi trompeuse ?
Dans quel état vais-je sortir de ce voyage qui dure depuis un mois ? Qu'est-ce qui est vrai dans tout ce qui m'entoure ? Pourquoi une telle imbrication de choses d'aspect positif, et d'aspect négatif ? Et puis de toutes façons, qu'est-ce qui dans tout cela est bon pour moi, qu'est-ce qui ne l'est pas ? Il y a des gens qui me tendent la main, est-ce pour que je les aide à se relever ou plutôt pour m'aider à me relever ? Et quand bien même ce serait pour que je les aide à se relever, est-ce que ça ne peut pas m'aider à me relever moi aussi ?
Madras, début novembre 99. Il date, ce voyage... Et il me semble n'avoir été capable d'apporter une réponse à aucune de ces questions jusqu'à présent.
11:58 AM