Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
vendredi, avril 23, 2004 Fantaisie en gris Intérieur parisien.
Silence. Ca fait longtemps qu'ils se tournent autour ces deux là. On se dit : "oh ça va donner une belle histoire". Mais ça donnera rien, ils le savent très bien, c'est pour ça qu'à chaque fois qu'ils se voient ils oublient de faire ce qu'il faut. Ils n'en ont jamais parlà mais c'est la même idée, la même nausée à l'idée de ce qui pourrait se passer ensuite. Après un baiser, après s'être consommé comme de la nourriture rapide, qu'est-ce qu'on peut bien faire ?
Ce soir là c'est encore un de ces soirs où ça pourrait déraper, mais où ils ont encore suffisamment d'estime d'eux-même, ou d'estime de l'autre, pour ne pas venir à ces dernières extrémités. L'aversion qu'ils éprouvent l'un pour l'autre offrira encore pour un temps l'aspect de cette belle amitié ambigue qui tournera en la plus belle histoire d'amour, tous leurs amis le disent alors ça doit être vrai quelque part mais ils n'y ont pas vraiment réfléchi. Ce qui les intéresse c'est de savoir comment briser ce blanc qui commence à s'installer dans l'appartement depuis quelques minutes.
Rien ne se dit. Ils ont bu ensemble tout leur ennui. Rien à se dire. Il serait logique que toute discussion factuelle épuisée, ils en passent à autre chose. Je ne crois pas qu'on ait fait d'étude approfondie sur l'influence du manque de conversation sur l'usage des préservatifs. Pour l'année 2003 ça permettrait au copains montrer que "tu vois, j'avais raison". Lui se demande l'éthymologie de l'expression "tirer sa crampe", elle se dit de son côté qu'elle a décidément un gros nez dans le reflet de la fenêtre, qu'elle est allée trois dimanches de suite déjeûner chez ses parents, que si elle avait pas besoin de thunes en ce moment elle aurait pu y couper au moins une fois ce mois-ci.
Une musique vient sauver tel un chevalier blanc leur vertu vacillante.
Il tapote du pied, hochant la tête en rythme. "Where is my mind, wheeeeeeeeere is my mind ?", il chante comme pour lui-même, l'air très convaincu. Un rayon de soleil filtre à travers les persiennes, lui auréolant le visage, alors il chante de plus belle.
Elle contourne des piles de cartons portant la liste de leur contenu, s'approche du canapé où il se trouve affalé de tout son long. S'assied. Se relève. Renverse une étagère appuyée au mur, les livres s'effrondrent, bris de verre. Un grand fracas, tellement bruyant que le bruit finit par ressembler à du silence, mais en plus épais. Regard vaguement interloqué de l'occupant du canapé qui se dit que cette remarque est vachement puissante, qu'il faudra qu'il pense à s'en souvenir à un moment où il aura besoin de larguer son auditoire.
Elle se baisse pour ramasser une planche de l'étagère démantibulée. La retourne, puis la lui tend du côté de l'étiquette IKEA. 19 euros quatre vingt quinze. Disponible aussi en imitation bois, blanc, crème, noir.
-Tu m'excuseras auprès de ta mère. Elle a mis tant de temps à la monter, cette étagère."
Il n'a rien compris.
Dimanche prochain, elle n'ira pas chez ses parents.
Elle n'est plus à découvert.
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Bon. Il faudrait peut-être que j'explique. Je viens juste de réaliser qu'après la Fabuleux Destin d'Amélie Poulain, Fight Club était pour moi le film le plus déprimant : la majeure partie des gens considèrent ces deux films comme "un très bon moment de détente".
Et puis dans mon désoeuvrement, j'ai écouté la Radio Blog de cette personne. Il y avait notamment du Miossec. Alors forcément.
1:21 AM