Le sieur Jean-Luc-sur-son-blanc-destrier a fait la peau au dragon qui gardait mes Très-Saintes-Pattes-de-Mouche et terrorisait par la même occasion les braves gens vivant dans les vertes contrées de ce pays merveilleux, et cela depuis, pfiuuuu, au moins une année...
Fabienne Franseuil est une brelle de la technique, mais l'euthanasie n'est pas autorisee dans ce beau pays. Vous pouvez la joindre via le mail à fabienne.franseuil[at]free.fr. A bonne entendeur...
Et puis vous pouvez aussi aller vous promener par :
dimanche, novembre 30, 2003 Compensation Le Chat (pelier?) Fou, c'est un bon livre aux grandes pages ouvertes largement. Vous savez, un de ces bouquins qu'on emporte dans son bain un après-midi où on a pris froid et qu'on a envie de larver tranquillement en parcourant des lignes de caractères de taille raisonnable, en mangeant des coquelines à l'abricot, par exemple (mais ça n'est qu'un exemple, naturellement). La tranche est pliée par les multiples ouvertures. En comparaison, je me fais parfois l'effet d'un ouvrage en papier bible, rédigé en pattes de mouches par un auteur paranoïaque et bien déterminé à garder le secret de ses écrits.
Un petit point que nous avons en commun (et tout récemment particulièrement) avec le jeune homme sus-nommé : l'envie, le besoin d'attention. Je suppose que cette capacité qu'il a aujourd'hui à la formuler est le fruit d'un travail qu'il a fait sur lui-même... Chez moi il y a aussi un travail dans cette direction, mais aux effets bien limités... Limités par la peur de déranger, encore, par l'impression persistante que je ne mérite pas la place que j'occupe, dans mon domaine d'étude (non, je n'ai pas encore mes résultats ;)) ou dans le coeur des autres. Limités par la peur de casser définitivement un mouvement qui pourrait venir naturellement si je me taisais et que j'arrivais à supporter plus longtemps. Parfois, dire ce que je voudrais, ça serait un peu comme donner à mes proches une "wishlist" de ce dont je pourrais avoir envie en ce moment : antipoétique au possible. La seule pour qui je pourrais accepter de faire ça, c'est peut-être ma mère : elle n'a pas envie de s'emmerder à me trouver quelque chose qui aurait des chances de me plaire, qui nous rapproche ne serait-ce qu'un peu (il faudrait vouloir me connaître pour avoir ce genre de mouvements, or je me suis agitée pendant des années sous son nez et ça n'a pas l'air de l'avoir transcendée...). Oups, je crois que j'ai perdu le fil.
Ah, oui. Il y a des envies que j'ai du mal à formuler, celles qui sont trop proches de mes angoisses profondes : envie qu'on fasse attention à moi, qu'on prenne soin de son lien avec moi, quel qu'il soit d'ailleurs, qu'on me demande en échange le meilleur de moi, car ça n'est pas qu'une devise que l'on trouve sur les étiquettes dorées des fleuristes : le plaisir d'offrir, c'est une chose qui compte beaucoup pour moi. Comme ça, en bonne égoïste, je pourrai dire : "tout le plaisir est pour moi". Je suis une égoïste très mal déguisée, il va falloir penser à l'assumer maintenant...
Une technique qui peut fonctionner pour mon blocage vis-à-vis de certaines demandes, ça serait par exemple d'affronter le problème de face et de faire exactement le contraire de ce que je fais actuellement. Systématiquement demander, même si ça n'est pas très grave comme besoin, pour que le jour où ça me vrille l'intérieur, ça ne pose plus de problème de le formuler. Je vais y réfléchir...
Enfin bon, je tiens quand même à dire que j'ai acheté hier trois paquets de Petits Coeurs (nature du biscuit et nombre de boîtes éloquents [en temps de crise c'est deux]), et que je n'en ai entamé aucun pour le moment. Mais bon, on m'a aidé, j'ai pas de mérite :)
Tout de même, ça fait du bien de mettre les choses à plat de temps en temps...
9:16 PM
samedi, novembre 29, 2003 Recherche Loofoque Oooooh, l'extérieur que je pouvais voir à travers ma fenêtre ces derniers jours ne s'est pas volatilisé sous l'effet d'une guerre inter-truc dont le net ne m'aurait pas tenue informée. Le monde extérieur existe.
Avec Thiom, cinéma : Crush. Ouaaaa ce que ça fait comme bien. Je crachote silencieusement mes poumons tandis que l'intrigue se déroule. Ca me plait, le film, d'être là avec Thiom même si on devait aller à Chartres. La présence de Thiom en ce moment, c'est fantastiquement précieux. "Tu as besoin de quelque chose ?", "Si tu es mal, appelle-moi". Je sais qu'en ce moment c'est super tendu du point de vue de son organisation, il est très pris, pourtant il n'a pas récupéré sa journée même si je suppose que ça l'aurait arrangé. Après le cinéma, Quick, puis retour à l'appart pour une sieste prolongée. Ce soir il voyait une amie.
Ah, j'étais en train d'oublier le but de ma visite ici : je suis ressortie ce soir pour tenter de me trouver une pitance moins insipide que celle qui se trouve dans mon placard. J'en ai profite pour continuer ma quête de ces derniers jours. Peut-être pourriez-vous m'aider, d'ailleurs ? Je cherche un ballon. Un ballon en plastique, genre un ballon de plage. Pas un petit, hein, un qui serait d'environ 50 à 80 cm de diamètre. Et qui se gonglerait avec une valve. Un bouchon. Enfin un truc dans lequel on souffle soi-même, comme un dingue, pour obtenir quelque chose d'approximativement rond selon l'état de ses poumons et de sa propension au masochisme. Un ballon de plage, quoi. Avec les petits personnages ridicules (bon, d'accord, ça c'est pas tout à fait indispensable...). Je sais, c'est béton à trouver en cette période de l'année mais que voulez-vous, c'est pour un ami, et c'est très important pour lui de l'avoir dans les meilleurs délais. Je ne peux pas vous dire exactement ce qu'il fait, mais vous pouvez toujours imaginer qu'il est éleveur d'otaries et que l'une d'entre elles est devenue dépressive parce qu'elle a crevé son ballon. Cette requête prend des allures de "Sauvez Willy": voyez comme j'essaie de vous apitoyer. C'est que l'enjeu réel est important aussi...
Je suppose que certains d'entre vous fréquentent assidument les magasins de jouets, je suppose que les autres risquent de s'y rendre pour préparer leurs cadeaux de Noël (vous ne le saviez pas ? c'est bientôt Noël... ;)). Si donc vous saviez où trouver ce type de ballons, je suis preneuse de toute info, et je vous remercie très sincèrement de la part de l'ami en question.
Un post décousu par une fille décousue aussi (mais si, regardez, là...).
8:56 PM
vendredi, novembre 28, 2003 Antoine-Jean Gros - Les pestiférés de Jaffa, 1804, Musée du Louvre A l'âge de vingt-six ans, d'humeur aventureuse, je découvre enfin... la gripe. "Vous devriez encore vous prévoir au moins deux jours à être mal". Ca faisait déjà deux jours que j'étais "mal", l'un en me battant, l'autre résignée, allongée à délirer dans mon lit en faisant la grimace chaque fois que j'avalais ma salive. Je me suis gardé une soirée, celle d'hier, avec les deux petites à se faire une soirée pyjama, à mater un film, et tout. Mais depuis que j'ai appris que ce que j'ai c'est la gripe, que c'est long et en plus c'est contagieux, j'ai décommandé toutes mes activités pour ces prochains jours pour les remplacer par... néant. J'ai l'impression d'être punie, mais j'aimerais bien savoir pourquoi. Merde, c'est dégueulasse : fini le hammam avec Amli (et finie la discussion sur le futur concours qu'on passe ensemble, bon ça c'est moins grave), finie l'excusion à Chartres avec Thiom prévue pour demain et annulée vu mon état. Il me disait que ses copines faisaient la gueule parce qu'elles ont du mal à le voir en ce moment. Moi ça faisait des mois (peut-être même un an maintenant que j'y pense) que ce voyage était prévu puis repoussé, et la veille où il doit se faire, je loupe le coche. Après, il faudra batailler pour tenter de le faire, à moins que je ne me décourage et que je me dise que tant pis c'est pas grave. Ca me fout un bourdon monstre. En fait, "bourdon" est un doux euphémisme. Les choses ne sont absolument pas comme elles devraient être et en l'occurence je n'ai pas du tout l'énergie pour les changer.
Et Nava ? Nava ne va pas bien en ce moment. Je n'ai pas pu aller le rejoindre quand il m'a annoncé qu'il n'allait pas bien, en partie parce que je n'étais pas à côté de lui. Parce que j'avais tous ces projets auxquels je tenais et que je ne pouvais pas laisser tomber. Aujourd'hui ils tombent tous les uns après les autres, mais ça ne veut pas dire que je pourrais le rejoindre pour autant. Coïncée au lit. Contagieuse. Malade. Déprimée. Mon mail principal ne fonctionne pas, mon mail secondaire c'est encore pire. Je me sens coupée de tout et de tout le monde (seul Blogger fonctionne, on croise les doigts...). Au moins, comme ça je suis sûre de ne contaminer personne...
6:15 PM
jeudi, novembre 27, 2003 Rechute Je suis malade, voilà deux jours que ça dure. Ce qui est très rigolo c'est que je sortais d'une autre maladie dans laquelle j'essaie de ne pas rentrer. Ce qui nous fait 20 jours de maladie quasi non-stop. Pour le moment, naturellement, parce que la rhino-machin-chose ne fait que commencer. Sourde, montées de fièvre tout à fait sympathiques. Je n'ai même pas eu droit à ma première nuit peuplée de délires amusants. Tout ce que j'ai eu c'est un repassage du concours dans des sous-sols qui en fait étaient des dédales de toilettes humides, malodorants et qui ne fermaient pas (quand ils n'étaient pas placés sur un podium pour qu'on puisse bien voir l'utilisateur à l'oeuvre). Je suppose que pour ma petite psychologie au comptoir, ce doit être l'archétype de la chose pas grave mais juste désagréable que de se retrouver dans une telle situation. Donc, pas de rêves rigolos dont on sort pour replonger dedans aussi sec parce que c'est trop bien.
J'ai mal à la gorge, du coup je n'arrive pas à me résoudre à boire la quantité d'eau nécessaire à un organisme qui a de la fièvre. Un petit cumul de maladies ? C'est en cours de négotiations. Et dire que je devrais foncer, profiter à fond de ce temps calme pour faire des choses dont j'ai envie, dans lesquelles je me reconnais... C'est toujours pareil : quand je veux faire quelque chose, je trouve toujours le moyen de me gâcher ce plaisir. Ca a dû me faire peur, tout ce plaisir d'un coup.
Mon mail aussi est malade. J'ai plusieurs correspondances qui sont en plan, une personne qui attend mon CV depuis plusieurs jours et qui doit se demander ce que je fabrique. Rien à faire. Point mort pour la boîte et son utilisatrice. Ils doivent tous se dire : elle abuse, tout de même, de partir en vacances juste au moment où j'attends un mail d'elle ! Non. Fabienne Franseuil est au fond de son lit, un thermomètre dans la bouche, un verre d'aspégic dans une main et un verre d'eau dans l'autre.
Il y en a qui savent s'amuser.
2:28 PM
lundi, novembre 24, 2003 Prédiction Juillet 1998.
"-this means that you can do whatever you want.
-..."
... Surtout ne le répétez à personne, mais je crois bien que ce n'est pas loin d'être vrai...
12:34 AM
dimanche, novembre 23, 2003 Vivante C'est étrange, cette sensation de vide dans lequel je me retrouve maintenant que les épreuves sont terminées... Curieux, cette envie de faire des milliers de choses, et en même temps cet "à-quoi-bonnisme" étranger à mon mode de pensée habituel. Activités, gens vains et sans saveur, sans surprise. Pas de transcendance, juste une petite immanence rempante. Il est temps que je renoue avec les miens, que tout ça bouge à nouveau, du vent dans les voiles, un parfum de voyage, fût-il immobile...
Fatigue, fatigue morale. J'ai eu envie de dire hier que j'allais peut-être perdre pied, je n'ai pas osé. De toutes façons, je parle trop, il ne faut pas s'étonner si après on ne me pose pas de questions.
Je n'y comprends rien : avec mes cheveux sales, mon gros pull, mes belles cernes violettes, je me suis fait accoster trois fois aujourd'hui (enfin plus, mais je suis allée aux puces de Clignancourt, ça compte pas). Mesdemoiselles, ne vous cassez pas la tête à porter jolies jupes, coiffures "décontractées", élaborées en quatre heures dans le secret de votre salle de bain, mettez votre gros pull de quand vous buvez de la tisane devant la télé le dimanche soir : voilà, vous êtes parfaite, ne changez rien.
Hormis cet homme qui m'a dit que j'étais belle, parce que moi au moins je souriais, et qui m'a laissée au niveau de la place Vendôme, j'ai rencontré deux jeunes hommes qui se sont mis en tête de me nourrir. Petite tartelette à la fraise, acceptée dans l'après-midi, quand j'ai vu que je fâchais mes hôtes (le grand grand black juché sur une petite, toute petite mobylette jaune [je n'invente rien] et ses amis). Le soir, alors que je mangeais tranquillement dans un restaurant rapide des environs du Louvre, l'un des employés m'a apporté une paille en me disant que si j'avais besoin de quoi que ce soit, il ne fallait pas que j'hésite à demander... Il est revenu un peu plus tard pour me conseiller de vérifier si j'avais gagné au jeu local, et comme il a vu que je ne voyais pas de quoi il était question, il s'en est chargé pour moi. Quelques instants après, il est revenu avec un dessert qu'il m'a offert. Là, des cuisines, est sorti un autre employé, qui a observé la scène de loin pour me voir ensuite rougir comme mon manteau et lui jeter un regard et un petit sourire gêné.
J'ai beaucoup de mal à refuser de la nourriture, je n'arrive pas à supporter le regard déçu de la personne qui offre... J'ai donc fini de manger aussi tranquillement que possible, et je suis allée remercier la personne qui discutait, mine de rien, à la porte avec quelqu'un...
Pour quelqu'un qui a contre-indication de sucre, ça fait beaucoup. Mais bon, ce sont des choses qui arrivent, je m'en serais voulu de refuser.
Et maintenant ? Maintenant, reprise de mes activités. Ca fait des mois que je bosse sur ce foutu concours, il est temps que je m'offre autre chose à me mettre sous la dent. Besoin de ma dose d'onirisme, et de ce point de vue, ces derniers temps ça a été plutôt carême...
Mademoiselle tout en haut,
avez-vous le vertige ? 11:20 PM
vendredi, novembre 21, 2003 Tu me fais tourner la tête Tarte aux poireaux, petit vin blanc. C'est lui qui est responsable du titre. Qu'importe.
Je suis vivante, vous savez ? Belle et bien vivante. C'est le retour du petit manège à idées stupides ou jolies.
Je suis allée faire un tour sur quelques blogs. Un bilan étrange. Je suis peut-être toute seule dans ma petite bulle avec mes petits camarades du fond du coeur, mais je crois que je n'ai pas besoin d'aller plus loin. Je n'ai ni envie d'entrer dans la danse des sauteries adulescentes, ni dans le clan des cyniques fashion. Ca me donne plutôt des envies de grosses soirées sous la couette avec un bon bouquin...
1:37 PM
mercredi, novembre 19, 2003 Maaaaaarre Ca y est, j'en ai assez, plus qu'assez de travailler. En même temps, j'ai fait le calcul que ça fait depuis au moins avril que j'ai toujours un truc chiant en tête. J'ai bien pris des vacances, mais c'étaient davantage des parenthèses dans le travail, donc plutôt des moments largement plannifiés en fonction du travail.
Nous sommes en décembre. Et qu'est-ce qui vient ? D'abord une conférence, puis un article pour lequel je dois faire des finitions avant décembre. Ensuite, un autre concours à passer vers la mi décembre, et que je veux préparer. Enfin, un voyage avec une lourde préparation (au moins deux mois). Sachant que si je ne suis pas prise, dès janvier je reprends les cours de préparation pour le concours que j'aurai manqué...
C'est la fête.
Je crois qu'il va bientôt être temps que je me pose pour me demander ce que je veux vraiment. Il y a des choses qui sont aménageables, mais jusqu'à quel point ? Mes réflexions sur la fidélité avec Nava sont au point mort depuis juin. "On n'a pas le temps", dit-il. Jusqu'à quand ? D'autant que je crois qu'il s'est callé sur mon emploi du temps qui effectivement est chargé depuis juin, du point de vue temps et du point de vue liberté d'esprit. On peut se dire que tant qu'on est tous les deux enfermés dans notre boîte le problème de la fidélité ne se pose pas : voilà qui me semble déliremment présomptueux... Récemment, une petite gourgandine s'est mis en tête de faire une cour (maladroite) à mon amoureux ; je ne m'abaisse pas à moucher la jouvencelle, mais cette histoire sans importance m'a inspiré un agacement surjoué certes mais suffisamment présent à mon esprit pour que j'en parle ici...
Bref. J'ai envie de changer de cause à défendre, élargir mes horizons bouchés par les cours, les photocopies, les diapositives et les journaux en anglais. Faire le point, pas pour améliorer la qualité de mon travail, mais pour améliorer la qualité de ma vie. En attendant, je vais faire le contraire de ce que je dis pour encore un petit peu de temps, en travaillant encore pour un petit peu de temps avant d'entamer une réflexion plus profonde que "comment on dit "curiosité malsaine" en anglais?" (en ce moment ma réflexion atteint des profondeurs pédiluviennes).
7:07 PM
dimanche, novembre 16, 2003 Trompettes de la renommée Oooooh, j'ai eu mon dix-millième visiteur il y a peu de temps...
Ce qui m'amène à un coup d'oeil rétrospectif sur l'ensemble... Si je n'ai pas la renommée de certain(e)s, je suis contente de ce que ce petit blog ma apporté en termes de rencontres. Rencontres de toutes sortes, de durées très variables, d'intensités aussi... Des jeunes petits bloggueurs à qui j'ai souhaité la bienvenue et qui ne m'ont pas répondu aux personnes non bloggueuses mais sensibles à l'écrit sous des formes plus soutenues et avec qui j'ai eu des correspondances intenses.
Si mes échanges avec la plupart des personnes que j'ai croisées par ce biais sont restées vaines et sans intérêt particulier, j'ai en revanche vécu des choses intéressantes et fortes avec certaines d'entre elles. Elles ont chacune un trait de caractère, une conviction ou une perception en complet décallage avec leur environnement. Leur existence me permet de repousser les limites de ce qu'est la réalité : "oui, le monde semble fonctionner en gros comme ça, mais il existe au moins une personne à qui cette règle ne s'applique pas". C'est d'autant plus net qu'internet abolit en partie les limites de clans qui se forment dans la vie matérielle (internet en forme d'autres, mais pas tout à fait les mêmes, et du coup en combinant les deux je trouve qu'on arrive à quelque chose de relativement satisfaisant). J'espère leur apporter autant qu'elles m'apportent, mais en ces temps de travail intense, je ne me sens pas toujours tout à fait à la hauteur...
3:42 PM
jeudi, novembre 13, 2003 Infidélité Ce post se situe dans la continuité de l'agacement du post précédent.
Je ne me souviens pas avoir posté clairement là-dessus, si jamais je me répète, au moins j'ai la consolation de penser que ce dont je vais parler est un comportement assez peu répandu.
Ca faisait bien longtemps que je n'avais pas parlé d'infidélité, rappelons deux principes de théorie de mon monde à moi :
l'infidélité, ce n'est pas éprouver quelque chose et encore moins coucher avec quelqu'un d'autre que la personne avec laquelle on a le plus envie de faire un bout de vie (on en a déjà parlé vers le mois de juin, je n'ai pas envie de revenir sur ce sujet spécifique ce soir) ;
l'infidélité ne touche pas seulement la sphère de l'amour, mais elle touche aussi l'amitié ou toute autre forme de relation humaine un tant soit peu consistante (c'est le point qui m'intéresse particulièrement ce soir).
Il m'arrive d'être infidèle. Souvent, même, généralement quand, amie ou amante blessée, j'ai besoin de me protéger. En quoi consiste mon infidélité ? J'éteins mon portable. Je réponds à un mail, mais pas à sa totalité parce que ça demande du travail. Et que je m'économise, parce que j'ai d'excellentes raisons de penser que dans l'affaire je suis la personne qui fait les efforts, ou celle qui fait le plus d'efforts. Je ne propose pas une aide qu'il serait normal que je propose. Au lieu d'appeler, je m'offre un narguilé, ou je fais la vaisselle, ou je travaille. Je me débrouille pour arrêter de me lamenter parce que telle relation n'est pas comme je pensais pouvoir l'espérer. Ca aussi c'est une trahison. Une trahison vis-à-vis de la personne que je pense avoir en face de moi, au-delà des faiblesses ponctuelles, des débordements, des fatigues. Je crois que je suis capable de voir la personne telle qu'elle serait si elle s'affrontait ne serait-ce qu'un peu ; ça m'a joué un paquet de tours, parce que les gens parfois ils ont peur, ils croient qu'ils ne peuvent pas y arriver et ils se convainquent qu'ils sont comme ça, qu'ils souffrent d'être comme ça mais que "c'est comme ça on n'y changera rien, c'est ma nature". Parfois ils sont trop bloqués, par tout un tas de choses, et je me tais sur ce qu'ils seraient s'ils étaient complètement présent dans leur vie. Mais c'est rare.
Voilà un petit échantillon de mes trahisons (qui sont aussi des trahisons vis-à-vis de moi et de ce à quoi j'ai prévu que ma vie ressemble). Je devrais avoir honte, mais personne ne se rend compte de ma traitrise, alors je continue.
Je serais quand même trop heureuse qu'on me prenne sur le fait et qu'on me dise qu'il faut que j'arrête, qu'on en discute...
11:47 PM
Avertissement Je crois vous avoir déjà parlé de Martha Koschka. J'hésitais à la suicider il y a quelque temps, parce qu'elle ne recevait plus de mails, et pour un personnage virtuel, l'absence de mails c'est la mort.
Une jeune polonaise était entrée en contact avec elle par le biais qu'elle utilise parfois pour pêcher les âmes. Elle avait répondu. Pas beaucoup de répondant, mais ses origines pouvaient éventuellement permettre à Martha de comprendre des choses, de s'ouvrir des horizons nouveaux. Mais comme d'habitude (je regrette tant d'avoir à écrire ça...), la jeune fille a disparu. Son dernier mail datait du 30 avril. Elle a écrit à nouveau, le 9 novembre. Plus de six mois.
J'en ai assez qu'on ne me prenne pas au sérieux sous prétexte que j'envoie des messages doux et rassurants. Si je ne te connais pas et que tu n'es pas assez organisé(e) pour être un minimum à la hauteur de tes propres envies, de tes propres rêves, tu vires, je ne veux même plus entendre parler de toi.
C'est usant, je vous assure, c'est usant. J'en ai même pleuré, fut un temps. Maintenant je suis fatiguée, juste fatiguée. Je repartirai à la pêche, et on verra bien ce qui viendra. Il me faut juste un peu de temps.
Bref, tout ça pour dire que si vous avez envie d'une relation avec quelqu'un, un mail tous les six mois, ça vous permettra à peine de connaître le prénom de la personne avant que l'un ou l'autre des correspondants meure : à quoi cela sert-il ? Il y a des choses qu'il faut faire ici et maintenant, se voiler la face ne les rend pas moins urgentes. Quant à moi, je ne vous attendrai pas six mois. Ce n'est pas un ultimatum, c'est une réalité : à vous de choisir ce qu'il convient d'en faire.
9:28 PM
Au coeur de la tempête Je viens de lire un post qui m'a secouée. C'est l'histoire d'un petit gars qui se bat et qui réfléchit. D'un petit gars pour qui c'est pas facile, surtout en ce moment. Je ne connais pas la suite, mais je crois bien qu'avec la bonne dose d'analyse qu'il a, il va se coller en pilote semi-automatique, déconnecter un peu le coeur (même si on n'arrive jamais à le déconnecter complètement) et se sortir du cyclone doucement mais sûrement, comme un petit chalutier. Il verra ensuite ce qu'il convient de faire, quand il y verra plus clair. La suite, c'est lui qui vous la racontera.
En attendant, on garde le contact radio, n'est-ce pas ?
6:25 PM
mardi, novembre 11, 2003 Elle est pas gentille Ben non. Je suis pas là pour être gentille. Il y a eu un temps où je croyais qu'être gentil avec tout le monde c'était la plus grande des vertus. Et puis je me suis posée, assez tardivement, pour réfléchir à la chose. Et je me suis rendu compte que mon éducation était largement responsable dans mon engluement dans cette idée, mais qu'il n'y avait pas que ça. Une autre raison bien plus présente me motivait et cette raison c'était la peur qu'on ne m'aime pas.
Quand on ne t'aime pas parce que tu as une sale gueule et que tu es mal dans ta peau, tu as probablement plusieurs moyens de tenter d'améliorer ton sort. Moi j'avais choisi d'être gentille. Ca rendait le rejet des autres plus injuste, et si ça les rendait pas plus gentils avec moi au moins ça me faisait passer du statut de vermine méprisable à celui de martyre (ou presque, mais c'était tellement injuste, aussi), ce qui, on en conviendra, est autrement valorisant. "Ils sont pas gentils avec moi alors que moi je suis gentille bouhouhou".
Aujourd'hui, parce que je ne crois plus forcément tous ceux qui me dénigrent, et parce que j'ai réussi à prendre ma vie en main et à en faire quelque chose qui me plait de plus en plus, je n'ai plus ce besoin d'être gentille et je peux me permettre le luxe de m'offrir une gentillesse qui touchera d'abord les gens que j'aime et que j'estime avant de toucher le quidam moyen. Mon minimum gentillesse reste, je crois, relativement élévé (à Laon, j'ai failli manquer mon train en aidant un jeune irakien qui ne parlait pas un mot de français ou d'anglais à prendre son train pour Lille), mais il n'atteint plus les sommets délirants d'autrefois.
Accordons avec largesse à ceux que l'on rencontre le bénéfice du doute. Mais une gentillesse aveugle, qui s'applique à tous sans aucune espèce de discrimination, quelle est sa valeur ? Je ne suis pas bouddhiste pour croire que les "méchants" ont autant de valeur que les "bons". Je ne veux pas être gentille avec une personne dont je crois les idées nauséabondes, surtout que je n'ai pas assez de temps pour l'être avec ceux que j'estime et que j'aime.
Le problème que je rencontre depuis quelques années est celui des personnes qui sont gentilles avec moi mais pour lesquelles je n'ai pas l'ombre d'une trace d'estime. Je ne sais pas encore comment réagir dans ce genre de situations : la logique voudrait que je mette les choses à plat avec la personne, que je lui explique que franchement, ben non. Mais c'est bien là le problème : qu'est-ce qu'il faut faire quand c'est tout le mode de fonctionnement de la personne, ses idéaux, ses relations amicales et amoureuses, sa relation à la vie qui me rebute ? J'ai peur de blesser inutilement : ce que j'ai à dire, peu de personnes en feront quelque chose pour l'excellente raison qu'elles ne le veulent pas, voire qu'elles ne le peuvent pas.
C'est dur ce que je dis, mais je ne crois pas que je suis capable de m'entendre avec tout le monde. Et puis je suis convaincue que ces personnes si gentiiiiilles, si elles affrontaient un peu leur angoisse d'être seules, si elles réfléchissaient à d'autres moments que celui des mots croisés, elles me rejetteraient probablement. J'ai fait des choix qui m'isolent de la majeure partie des gens, et que je crois définitoires de moi. C'est assez amusant de la part de quelqu'un qui voulait tant s'intégrer, plus jeune.
6:32 PM
vendredi, novembre 07, 2003 Fatigue C'est elle qui m'a amenée jusqu'ici. Les nerfs tendus, les yeux qui lâchent et qui n'en peuvent plus, les petits ruisseaux. Envie d'être un petit animal fouisseur dont la seule préoccupation soit de trouver la meilleure position pour se préparer à hiberner, bien au chaud au fond de son terrier.
Envie de dire : si ça ne vous plaît pas et que vous n'avez rien d'autre à proposer de mieux, je vous emmerde, moi au moins j'aurai essayé.
J'ai la pensée qui part dans tous les sens, j'ai le coeur qui vrille. J'ai envie de plein de choses. Je veux. Si je l'aimais, je crois que je voudrais ma maman. Et puis je veux mon amant aussi. Ses mains, ses lèvres, son regard posé sur moi. Les frémissements d'un corps qui vit, mis en contact avec un autre corps qui vit.
Je veux oublier, et pour combler le vide, me souvenir.
Rien de grave. De toutes façons, je suis Protégée. Peu de personnes sont capables de comprendre la dernière phrase. Certaines personnes me protègent sans même s'en rendre compte (chose curieuse). Je peux très bien ne pas avoir ce concours cette année. Il faudra envisager de recommencer l'an prochain. C'est possible, et ça rend possible des choses qui me tentent aussi beaucoup. Alors ? Alors rien. Se calmer, se soigner, mobiliser ses ressources, se battre, mais intelligemment; sans oublier les choses importantes en cours de route.
Mais je me vide sans t'apporter grand chose, lecteur... Je vais tenter d'y remédier. Tu as lu dans le Monde cet article qui disait que Bush avait signé l'interdiction de certains types de procédures d'avortement, celles dites "par dilatation et extraction". Maintenant je voudrais que tu te demandes sérieusement ce que tu en penses.
Et ensuite, je voudrais que tu te demandes si tu t'es demandé 1) ce que ça voulait dire : "par dilatation et extraction", ", et 2) ce qu'il se passe en France une fois qu'une femme a dépassé les trois mois de grossesse et souhaite avorter en France.
Je n'ai rien dit de mon opinion sur l'affaire ; ce que je fais là, c'est juste parler de méthode.
Voilà. Maintenant, je retourne à mon silence virtuel pour quelque temps encore. A bientôt.
1:04 AM